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06/06/2019

Les tueurs noirs de l'empereur fou

Ninja bugeicho momochi sandayu (Les tueurs noirs de l'empereur fou, 1980) de Norifumi Suzuki.

Amicalement dédié à Christophe et Jean-Jacques.

Ah, ce titre ! Il a surgit de l'ouvrage de Christophe Champclaux, Tigres et dragons, sur lequel je reviendrais, et m'a ramené en un éclair à un article paru dans l'un des premiers numéros de Starfix en 1983. Je pourrais être plus précis mais j'ai la flemme de plonger dans le placard. Il y avait aussi une image : un homme vêtu de blanc suspendu à une liane, le corps à angle droit, surplombant une troupe d'adversaires au sol. Que de promesses, enfin tenues aujourd'hui. Ninja bugeicho momochi sandayu, plus connu sous son titre international Shogun's Ninja, et donc par son poétique titre français, est l’œuvre de Norifumi Suzuki, spécialiste d'un cinéma d'exploitation mêlant sexe, action et violence à la japonaise, connu pour Seijū gakuen (Le Couvent de la bête sacrée, 1974) possédant une réputation sulfureuse à base de torture de nonnes. Il se situe au carrefour du chambara, film de sabre classique, du film de ninja plus délirant, du film d'art martial plus physique, et sous l’influence du « wu xia pian » chinois. Feuilletonesque à souhait, son action se déroule au XVIe siècle. Le Shogun en place, Toyotomi Hideyoshi, charge l'impitoyable Shiranui Shogen d'éliminer la famille rivale, les Momochi. Leur chef, Sandayu, est assassiné par traîtrise, sa femme se suicide et leurs gens sont massacrés. On se croirait dans Game Of Thrones. En réchappe pourtant le jeune fils Takamaru et, une quinzaine d’années après un exil en Chine où il est devenu un combattant expert, il revient pour... se venger. Jusque là, rien de très original, mais c'est une base qui a fait ses preuves.

norifumi suzuki

A partir de là, l'intrigue se complique à souhait et le scénario de Fumio Kônami et Ichirô Ôtsu, qui ont beaucoup travaillé dans le cinéma de genre, multiplie les personnages secondaires avec générosité. Takamaru retrouve quatre cousins, les rescapés du massacre initial, le général d'un groupe de ninjas-araignées vêtus en panthère et capables d'escalader les arbres comme rien. Il retrouve aussi Otsu, amie d'enfance qui a récupéré la flûte de sa mère, vivant avec un homme qu'elle appelle frère et qui est intéressé par l'or des Momochi. Oui, car il y a une histoire de mine d'or cachée dont le plan doit être reconstitué à partir de deux dagues. Feuilletonesque ai-je dit. De son séjour en Chine, il s'est lié avec la belle Ai-lian, fille d'un maître Shaolin, et d'un prince chinois dont je ne me souviens plus bien d'où il sort. Il y a également un samouraï appelé Hattori Hanzo, ce qui rappellera quelque chose aux spectateurs de Kill Bill (2004) de Quentin Tarantino, et un prêtre avec longue barbe blanche qui fait de jolis sauts. Du côté antagoniste, Shogen a une troupe de ninjas vêtus de bleu semblant toujours vivre au plafond, et deux hommes de main, un muet et un sourd. Le shogun a une garde féminine assez originale et, trait inattendu d'humanité, une petite fille qu'il adore.

norifumi suzuki

Le film enchaîne alors sans mollir de nombreuses scènes d'action dont la vraisemblance n'est pas le point fort, mais ce n'est pas grave parce qu'elles sont visuellement excitantes. Les Ninjas surgissent de partout, des trous d'eau, des murs et plafonds, des arbres et buissons. Ça saute de partout et ça fait l'acrobate. Le héros est percé mille fois et se relève toujours. Les sabres font un joli bruit métallique. Tout est bien. Il n'y a pas de cohérence à chercher il faut se laisser porter. Combats à mains nues ou au sabre, embuscades, tortures imaginatives, trahisons, entrainements, cavalcades, quelques effets gore efficaces, quelques traits d'humour pas toujours fin, le film est un tourbillon de couleurs vives, de forêts luxuriantes, d'océan agité, de sang écarlate, d’étoffes froissées. La mise en scène de Suzuki alterne des effets parfois grossiers (son utilisation du zoom rapide) avec de beaux moments plus travaillés. La première scène fait penser au maître Kurosawa par la rigueur de ses cadres en intérieurs traditionnels. Les retrouvailles de Takamaru et d'Otsu dans une forêt de bambous au clair de lune sur fond de flûte évoque le cinéma de King Hu. La sauvagerie de certains combats et des scènes de torture, Takamaru suspendu par les pieds et flagellé, m'a rappelé les délires sanglants de Chang Cheh ou les westerns noirs de Sergio Corbucci. Je ne connais pas assez de films de Suzuki pour savoir si tout ceci dégage un style personnel, mais l'ensemble ne manque pas d'énergie ni d'une imagination qui n'est pas bridée par les confortables moyens mis en œuvre.

norifumi suzuki

Une part de la réussite du film tient à mon sens à la qualité des scènes d'action et de combat. Et donc aux performances en la matière des acteurs. Takamaru est joué par Hiroyuki Sanada, connu en France pour avoir été l'un des héros du feuilleton San Ku kai. Ai-lian est incarnée par Etsuko Shihomi et Shogen par Shin'ichi « Sonny » Chiba qui sera... Hattori Hanzo pour Tarantino. Il y a une histoire entre ces trois là. Chiba est une grande star du film martial japonais de son temps. C'est aussi un combattant de haut niveau. Comme l'explique Champclaux dans son livre, il va créer au début des années soixante-dix une école, le « Japan Action Club », pour former des acteurs et actrices qui soient aussi des artistes martiaux chevronnés et renforcer ainsi le réalisme des scènes de combat des films du moment. Sanada et Shihomi sont ses meilleurs élèves, devenant stars à leur tour. Outre ces trois là, on retrouve Tetsuo Tamba, le Tiger Tanaka de James Bond et autre comédien clef du film d'action de l'époque, ainsi que Isao Natsuyagi qui débuta avec Hideo Gosha. Suzuki peut ainsi filmer cascades et combats spectaculaires sans recourir à des trucages ni à des facilités de montage, utilisant parfois le ralenti pour souligner tel exploit physique comme chez Jackie Chan, ainsi le saut de Sanada du haut d'un toit. Il y a là une incarnation de l'action remarquable en nos temps de bidouillage numérique généralisé. En outre, Sanada a un charisme juvénile semblable à celui de Mark Hamill en Luke Skywalker dans le contemporain Star Wars (La Guerre des étoiles, 1977), héros immaculé et volontaire. Si la photographie de Tôru Nakajima est agréable, notamment l’ambiance d'une confrontation en forêt sous la pluie, le point noir du film est la musique, marquée par son époque et qui colle particulièrement mal avec celle du film. Nous avons affaire avec une bouillie entre pop légère et disco qui évoque un mauvais polar italien ou un « blacksploitation » bas de gamme, avec ritournelle sirupeuse et accès de saxophone crispant. Le tout n'est pas loin de gâcher certaines scènes. Mais à la décharge de ce choix malheureux, il faut avouer que la musique n'est pas le fort de ce genre de productions populaires, à Hong-Kong comme au Japon, en Italie comme en Amérique, en ces années douloureuses pour les tympans avant que ne revienne le temps des partitions symphoniques. Mais que cela ne vous fasse pas bouder votre plaisir.

norifumi suzuki

Photographies © Toei Company

11/05/2019

Marilyn éternelle

Qui pourrait résister à 200 photographies de Marilyn Monroe ? Pas moi ! Outre les films, elle a été photographiée jusqu'au délire et par les plus grands noms de son époque comme Milton H. Greene, Sam Shaw ou Bert Stern avec la fameuse "Dernière séance" de 1962. Pour les heureux parisiens, ou les visiteurs non moins chanceux, la Galerie Joseph (116 rue de Turenne 75003) expose une série de ces photographies du 9 juillet au 22 septembre 2019. 200 photos originales et des documents inédits pour faire passer une fois encore la magie Marilyn.

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Marilyn Monroe en 1956

© Photographed by Milton H. Greene © 2019 Joshua Greene

10/05/2019

Zoom Arrière spécial Brian De Palma

La chose s'est préparée dans la discrétion alors que nous achevons notre voyage dans le temps, revisitant chaque année de cinéma depuis 1945. L'équipe de Zoom Arrière, sous la houlette d’Édouard Sivière de Nage Nocturne, se lance dans l'édition en rebondissant sur plusieurs projets collectifs. L'idée est de revisiter l’œuvre de nos cinéastes favoris à travers un ensemble de textes issus de nos sites et blogs, avec de nombreux inédits.

Premier ouvrage autour du cinéma de Brian De Palma, 29 longs métrages et quelques autres formats, 55 textes, 138 pages signées par 13 contributeurs autour de ce cinéaste qui a nourri nos discussions, parfois enflammées. Pour ma part, outre l'actualisation d'un texte sur Obsession (1976), je me suis attaché aux films controversés Scarface (1983) et Casulaties Of War (Outrages, 1989), ainsi qu'à la collaboration de De Palma avec Bruce Springsteen pour ce qui reste l'unique clip du réalisateur et un moment fort de la légende du chanteur.

Tout ceci pour la modique somme de 5 € (+ 4 € de frais de port).

Pour le commander : Cliquer ici

Pour mes lecteurs et amis azuréens, ça peut passer par moi en direct.

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06/05/2019

Les joies du bain : marguerites

Un bain fleuri pour la belle Geena Davis en 1992, prise en photographie par Marina Schiano pour le magazine Vanity fair en 1992. Via Kino Images

Geena Davis

10/04/2019

Darrieux par Laurent

Danielle Darrieux, une femme moderne par Clara Laurent (éditions Hors Collection)

« Je ne vous aime pas, je ne vous aime pas, je ne vous aime pas »

Un bon livre de cinéma se doit de posséder deux qualités selon moi : donner l'envie de découvrir ou de revisiter des films, et posséder un point de vue sur son sujet. L'ouvrage consacré à la carrière de l'actrice Danielle Darrieux par Clara Laurent, Danielle Darrieux, une femme moderne paru aux éditions Hors collection les possède toutes deux. Au long de 400 pages d'une écriture fluide où transparaît son enthousiasme et sa fascination pour la femme comme pour la comédienne, l'auteure parcours l'imposante filmographie depuis Le Bal (1931), premier rôle de DD à 14 ans pour Wilhelm Thiele, jusqu'à son ultime prestation sous la direction de Deny Granier Deferre en 2010 dans Pièce montée. DD a alors 93 ans. Cette longévité exceptionnelle associée à des choix assez éclectiques permet d’évoquer les grands mouvements du cinéma français sur 80 décennies, ce qui n'est pas rien, on en conviendra. Défilent ainsi les films populaires des années trente, la période complexe de l'occupation, les grandes heures de la qualité française, l'irruption de la nouvelle vague, l'émergence de réalisateurs cinéphiles comme Paul Vecchiali ou Dominique Delouche, celle des réalisatrices Marie-Claude Treilhou, Annick Lanoë ou Anne Fontaine, et les nouvelles générations au tournant du siècle.

danielle darrieux,clara laurent

Clara Laurent procède par ordre chronologique à l'intérieur duquel elle dégage des thèmes liés aux prestations de l'actrice. La partie biographique est présente mais discrète. Elle donne l'essentiel, surtout à propos des heures sombres de l'Occupation et des relations de Darrieux avec les allemands. C'est une période qui se couple chez la jeune femme avec un moment compliqué de sa vie sentimentale. Divorce avec le réalisateur Henri Decoin, histoire passionnée avec Porfirio Rubirosa, play-boy mais aussi anti-nazi pour lequel elle fera le tristement fameux voyage en Allemagne avec Suzy Delair, Albert Préjean et quelques autres. Arrêté par les nazis, Rubirosa sera l'objet d'un chantage de la part d'Alfred Greven, directeur de la Continental, pour convaincre l'actrice de faire le voyage à Berlin et deux films. A partir de 1953, Darrieux verrouille sa vie privée dont il n'y aura que peu à dire. Les films donc, les films surtout.

Les rôles et le jeu de Danielle Darrieux sont au cœur du livre. La précision et la finesse de description des gestes, des expressions, des costumes, des coiffures, des intonations, m'a rappelé le livre essentiel, indispensable, de Luc Moullet Politique des acteurs (éditions Cahiers du Cinéma, 1993) qui étudiait de la sorte les carrières de John Wayne, Gary Cooper, James Stewart et Cary Grant. Darrieux avec son jeu moderne, son « underplaying » sobre qui ne vieillit pas, est de leur famille. Clara Laurent rappelle dans le même esprit une réflexion du cinéaste Paul Vecchiali qui comparait ses qualités d'actrices à celles de Jean Gabin ou (encore lui) Gary Cooper.

L'approche film à film se double d'une volonté de ne pas privilégier les œuvres les plus remarquables au détriment des autres, méconnues ou parfois plus faibles. Pour beaucoup, moi le premier, Darrieux, ce sont surtout ses rôles pour Max Ophuls, La Ronde (1950), Le Plaisir (1952) et Madame de... (1953), pour Jacques Demy Les Demoiselles de Rochefort (1967) et Une Chambre en ville (1982), Le Rouge et le noir (1954) de Claude Autan-Lara, Marie Octobre (1959) de Julien Duvivier, En Haut des marches (1983) de Paul Vecchiali et 8 Femmes (2001) de François Ozon. Cela constitue la partie émergée de l'iceberg qui comprend 110 films. Sans les mettre tous sur le même plan, Clara Laurent leur accorde des places équivalentes selon la prestation de l’actrice, ce qui permet de mettre en valeur des films oubliés et de donner envie de les découvrir. Pour ma part, au cours de ma lecture, j'ai vu Abus de confiance (1938) et Retour à l'aube (1938) de Henri Decoin, L'affaire des Poisons (1955) et Marie Octobre (que j'avais toujours raté à la télévision) de Duvivier. Chacun aura ses coups de curiosité au fil des pages. Mieux, L'auteure arrive à susciter un intérêt pour des films moins aboutis, peu excitants à priori comme L'Homme à la Buick (1966) de Gilles Grangier, Du Grabuge chez les veuves (1963) de Jacques Poitrenaud au titre redoutable, voire certaines comédies avec Bourvil ou Robert Lamoureux. C'est remarquable.

danielle darrieux,clara laurent

A cette vaste collection décrite avec autant de précision que de passion, Clara Laurent propose une approche globale de Darrieux comme « femme moderne ». La carrière de l'actrice, sa façon de la mener et les personnages interprétés sont mis en parallèle avec l'évolution de la femme dans la société et dans le cinéma français, des années trente à nos jours. La vie de Darrieux croise quelques événements clefs tels le droit de vote accordé en avril 1944, la publication de Le Deuxième Sexe par Simone de Beauvoir en 1949, le manifeste des 343 en 1971 ou la loi Veil de 1975. Laurent propose une lecture féministe de la période et de la manière dont Darrieux s’inscrit dans ce point de vue comme femme et comme actrice. La chose prend une résonance particulière aujourd’hui où la parole des femmes s'élève pour dénoncer les manquements parfois criants à l'égalité entre les sexes. Cet axe qui structure le livre pourrait apparaître plaqué ou agaçant, surtout pour un lecteur masculin. Il n'en est rien. L'auteure s'y connaît autant en histoire du droit des femmes qu'en cinéma et la mise en regard de l'un par l'autre se révèle fructueux. Laurent commence par définir la « persona » de Darrieux (voir du côté de Jung) et la met à l'épreuve des rôles tenus. Même si Darrieux n'a pas été la seule et si elle n'a jamais été une actrice « engagée » comme, disons, Delphine Seyrig, elle a réussi a projeter une image de la femme moderne en rupture avec l'image dominante de son temps. Et cette image a été d'autant plus importante que Darrieux a été très vite une véritable star des plus populaire.

danielle darrieux,clara laurent

Jeune femme, sa pétulance, son mélange de candeur et d'énergie, l'amènent à tenir tête sur l'écran à des hommes souvent plus âgés, à s'affirmer comme indépendante, exerçant un métier et possédant des désirs propres. Dans une seconde partie de carrière, elle continue de s'affirmer comme une femme désirable et désirante, renversant plus d'une fois le rapport d'âge communément admis avec des partenaires masculins plus jeunes. Jusqu'au bout de sa carrière, elle tient des rôles de femmes dont le sentiment amoureux perdure et qui ne s'en laissent pas conter : « Est-ce que tu me prends pour une conne ? » chante-elle dans Une Chambre en ville. Son jeu tout en retenue lui aura permis de donner une ambiguïté salutaire à des personnages parfois décrits dans une optique machiste voire misogyne, à des femmes fatales ou coquettes ou immorales. Elle aura ainsi tourné sans problème pour Duvivier, Autan-Lara et Verneuil dialogué par Audiard. Capable d'énergie physique, acrobate et sportive, elle se démène, chante et danse, et à l'occasion elle offre de jolis moments d’hystérie ou de colère, toujours juste.

Dans la vie, Darrieux sera passée de la muse de Henri Decoin puis de Max Ophuls à l'inspiratrice de nouvelles générations de réalisateurs, restant maîtresse de ses choix, y compris pour des films alimentaires, se battant pour obtenir des choses très différentes quand on ne lui proposait pas. Si DD n'a pas été une militante, la belle affaire, elle aura été un modèle pour plusieurs générations. Le passage de relais à Catherine Deneuve, symbolisé au cinéma par quatre films, est évident. La grande Catherine possède le même type de jeu très cinématographique, dans la continuité du travail de son aînée, et elle n'a cessé elle aussi d’affirmer ses choix de carrière comme son indépendance farouche. Avec les mêmes interrogations et le même mystère derrière le regard.

Photographies DR et © Picture alliance / Everett Colle

27/03/2019

Stanley et Audrey

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Stanley Donen et Audrey Hepburn sur le tournage de Funny Face (Drôle de frimousse, 1957) à Montmartre devant le Sacré Cœur. © Gérard Decaux / Paramount.

25/03/2019

Spielberg à la Cinémathèque Française


20/02/2019

La Baie des anges (festival CSF le 22 février)

Le 22 février, l'association niçoise Cinéma Sans Frontières ouvre son 17e festival annuel consacré aux studios en cette année de célébration des 100 ans de ceux de la Victorine à Nice. J'aurais le plaisir de présenter le premier film choisi, La Baie des anges (1963) de Jacques Demy, où le mythe Jeanne Moreau croise celui de la plus belle baie du monde. Voici le texte écrit pour l'occasion. Vous pouvez découvrir l'intégralité du programme (22 février au 1er mars) en cliquant sur l'affiche.

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Ouverture à l'iris : au petit matin, Jeanne Moreau vêtue d'un tailleur blanc immaculé griffé Pierre Cardin marche Quai des États-Unis à Nice. La caméra s'éloigne à toute vitesse de la fine silhouette tandis que le bruit des vagues laisse place au piano de Michel Legrand qui s'envole. Jacques Demy ouvre son second long métrage par un travelling enivrant qui fait défiler les plages, les grand hôtels, les chaises et les pergolas de la Promenade des Anglais. La Baie des Anges qui donne son titre au film est ainsi sublimée comme le passage Pommeraye à Nantes, la gare de Cherbourg et la place de Rochefort, par un cinéaste qui connaît la force des mythes et sait plier le réel à sa vision poétique. Mieux encore, en faisant disparaître son personnage féminin dans l'immense décor naturel, il prépare son retour avec la puissance d'un souvenir qui affleure à peine, mais s'impose à mesure qu'il se précise. Cette femme entrevue, devinée, nous allons la découvrir et apprendre à la connaître. Elle est l'un des anges de la baie, un ange déchu qui trouvera sa rédemption par l'amour en croisant la route d'un autre ange, un errant lui aussi. A la convergence de leurs deux errances, il sera possible d'envisager un point de contact, ténu, fragile, mais porteur d'espoir. Ensemble, ils vont pouvoir affronter leur démon, celui du jeu.

La femme en blanc, c'est Jackie. C'est une joueuse compulsive qui ne vit que dans l'excitation du cliquetis de la roulette, dans ce sentiment redoutable que le destin peut se jouer en quelques secondes, sur un chiffre ou une couleur. La vie laissé au hasard de la course aléatoire d'une bille. Le jeu comme image de l'absurdité du destin. L'addiction comme métaphore de notre impossibilité à le maîtriser. Pourtant c'est dans cette dépendance que Jackie trouve une forme de liberté. Paradoxe, certes, l'assouvissement de sa passion est une manière d'affirmation en tant qu'être humain et en tant que femme. Radicale, elle n'entend pas se laisser enchaîner par mari ou enfant, travail ou amant. Jusqu'à quel point s'aveugle-t-elle ? Jackie croise la route de Jean, un homme pétri de certitudes scientifiques et d'assurance masculine. Jean est un converti au jeu de fraîche date qui ne se rend pas compte à quel point il est désormais dépendant. Il pense que son sang froid est une protection suffisante. Jusqu'à un certain point il n'a pas tort mais il est dans l'illusion de la maîtrise. Une autre forme d’aveuglement. Il néglige le facteur sentimental et le vertige de son romantisme peut le faire basculer dans le vide. La perte de contrôle l'amène parfois dans une violence inquiétante. Chez lui aussi réside un paradoxe : à travers le jeu et l'amour, double abandon qu'il confond dans le même mouvement, il répond à une aspiration à la liberté, à une manière de se sentir vivant loin de la vie maîtrisée et étriquée que représente son horloger de père et son boulot d'employé de banque. Ces deux solitudes vont elles semer des roses fanées ?

jacques demy,cinéma sans frontières

Ce film, Jacques Demy l'a conçu lui aussi sur un coup de hasard, son thème fétiche. En 1962, après le succès de Lola, il a écrit un scénario : Les Parapluies de Cherbourg. Il vient au festival de Cannes avec la jeune productrice Mag Bodard, qui croit en son projet fou de film chanté, pour trouver des financements. Mais cela n'intéresse personne. Lors de ce séjour sur la côte, il découvre l'univers du jeu et des casinos. Quel était son pressentiment, quand une réplique de Lola disait déjà : « Dieu nous préserve des joueurs » ? Au jeu des correspondances au sein de son œuvre, Jackie est vêtue de blanc et aussi blonde que Lola était brune et vêtue de noir. Elle est un autre fantasme hollywoodien, avec ces cheveux aussi immaculés que ceux de Jean Harlow ou de Marilyn Monroe, avec son boa , son fume-cigarette et les lignes élégantes de Cardin. Mais elle est incarnée par Moreau, tout juste sortie de Jules et Jim de François Truffaut. L'actrice apporte au personnage ce mélange unique de force et de fragilité, ce regard en équilibre instable et ses mains fébriles de fumeuse. Face à elle, parfois à ses côtés, il y a l'excellent Claude Mann pour ses débuts à l'écran, dont la sobriété élégante séduira Jean-Pierre Melville comme Marguerite Duras.

Autour de ce couple, Demy joue avec l'image de la Côte d'Azur, celle artificielle des cinéphiles forgée chez Ernst Lubitsch, Sacha Guitry et Alfred Hitchcock, celle des casinos, des restaurants avec terrasse sur la mer, de la plage et des lumières de la Prom'. Un peu de Jean Vigo aussi quand il installe son hôtel des Mimosas dans le Vieux-Nice. Car si le film est tourné avec les moyens techniques des studios de la Victorine, La Baie des Anges est un film très Nouvelle Vague, au budget serré, tourné en extérieurs et en décors réels, dans les établissements de Cannes et de Monaco, avec de véritables joueurs comme figurants. L'idée du glamour hollywoodien flotte sur ce portrait quasi documentaire de la ville sans déteindre sur la rigueur clinique de la mise en scène. Demy n'est pas encore à recréer son décor en peignant façades et volets. Nous ne retrouvons sa manière visuelle que dans certains motifs dans les tenues de Moreau ou les volutes de la tête d'un lit. Pour le reste, c'est avec une grande retenue qu'il observe les mouvements de cœur de son couple de personnages. Demy les isole d'un monde qui ne les intéresse pas plus qu'il s’intéresse à eux. Précis, attentif, il laisse la musique de Legrand expliciter les bouffées d’adrénaline autour du tapis vert et les silences instaurer l'angoisse du vertige existentiel qui saisit Jackie et Jean à chaque fois que la petite boule va se loger dans son alvéole. Rouge ou noir, pair ou impair, c'est à chaque fois un peu la vie et la mort à quitte ou double.

Affiche : collection personnelle.

30/01/2019

Participez à l'aventure Abordages

Il y a quelques mois, j'ai eu le plaisir de faire partie de l'équipage mené par le capt'ain Jocelyn Manchec autour d'un fanzine, Abordages, revue à l'ancienne, ciseaux, colle et photocopies, pour aborder le film Halloween de John Carpenter qui fêtait ses 40 ans. Question contenu, des textes, des dessins, des poèmes, des souvenirs, des analyses, des calligrammes, un ensemble réuni par quelques-unes des belles plumes d'Internet et d'ailleurs, à savoir, outre votre serviteur, Édouard Sivière, Nicolas Tellop, Lucas Loubaresse, Eric Aussudre, Vincent Roussel, Ismaël Deslices , Aurélien Lemant, Alice Loubaresse et Lucienne Estère-Denuit. .

Tiré à 400 exemplaires et distribué gratuitement, l'objet a rencontré un écho qui nous a surpris et, le temps de la réflexion passé, nous avons eu envie de continuer. Mais la gratuité de la chose n'est pas viable. Aussi, refusant toute publicité, nous proposons à nos lecteurs d'entrer en souscription via une cagnotte Leetchi. Il y en aura pour toutes les bourses, les premières propositions couvrant simplement les frais d'impression et d'envoi postal pour les trois prochains numéros, au choix.

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Le numéro 2 sera consacré au film Manhattan, œuvre phare de Woody Allen réalisée en 1979. Il sera suivi d'un ensemble sur Ténèbres, giallo ultime signé Dario Argento en 1982, histoire de bien marquer notre goût pour une certaine tendance du cinéma d'une non moins certaine époque.

N'hésitez pas, embarquez avec nous !

06/01/2019

Voeux

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15:20 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voeux |  Facebook |  Imprimer |

30/12/2018

Les joies du bain : canin

La ravissante Paula Prestiss et le poilu Elliot Gould prennent la pose de part et d'autre d'un gros chien non identifié pour le film Move (1970) de Stuart Rosenberg. La photographie a été prise à Los Angeles, Californie, pour Playboy magazine. © Lawrence Schiller/Polaris Communications.

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26/12/2018

Les joies du bain : noeud rose

La sublime Audrey Hepburn sacrifie au rituel du bain moussant dans Together in Paris ou Paris When it Sizzles de Richard Quine (Deux têtes folles, 1964). Photographie DR source Pleasure Photo.

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23/12/2018

La belle année 2018

Le doublé sublime Pentagon Papers et Ready Player One, Steven Spielberg... rien à ajouter.

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Dix raisons majeures de se réjouir en salles : Amanda de Mikhaël Hers, Manbiki kazoku (Une Affaire de famille) de Hirokazu Kore-Eda, Cold War de Pawel Pawlikowski, Leto de Kirill Serebrennikov, Mademoiselle de Joncquières d'Emmanuel Mouret, Burning de Lee Chang-dong, Bécassine ! de Denis Podalydès, Three BillboardsThree Billboards Outside Ebbing, Missouri (Les Panneaux de la vengeance) de Martin McDonagh (je l'ai pris en retard), Cassandro the exotico ! de Marie Losier et Paroles de Boxeurs de Christophe Camoirano.

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Plaisir pas coupable, Ant Man and the Wasp (Ant-man et la guêpe) de Peyton Reed avec la grande joie de revoir Michelle Pfeiffer.

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Et puis quand même Un couteau dans le cœur de Yann Gonzalez et le peu aimable mais fascinant The House That Jack Built de LVT.

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Photographies (de haut en bas) : © Warner Bros. / Universal Pictures International France / Nord-Ouest Films / Le Pacte / Neue Visionen Filmverleih / Hype Film Kinovista / Pascal Chantier / Diaphana Distribution / Anne-Françoise Brillot / Blueprint Pictures / Marie Losier / Girelle Production / Marvel Studios / Memento Films Distribution / Concorde Filmverleih GmbH-Zentropa-Christian Geisnaes.

20/12/2018

Pas folle, la guêpe !

Ant-Man and the Wasp (Ant-Man et la Guêpe, 2018), un film de Peyton Reed.

Les films de super héros ont envahi les salles. C'est un fait. J'ai un rapport ambivalent avec ce genre de productions. A 12 ans, j'ai acheté mon premier numéro de Strange, magazine de bandes dessinées désormais entré dans l'histoire pour avoir popularisé les personnages de Marvel en France. J'y ai découvert Iron-Man, L'Araignée (on ne disait pas Spiderman) et tous les autres. J'ai adoré ça et aujourd’hui encore j'adore lire les histoires dessinées par Jack Kirby, John Buscema, Steve Ditko, John Byrne ou John Romita. A l'époque, c'était à la fin des années soixante-dix, je me demandais pourquoi ces bandes dessinées (on ne disait pas Comics) n'étaient pas adaptées au cinéma. Ce qui a été fait alors, le plus souvent au rabais, était assez atroce, les Superman de Richard Donner puis Richard Lester mis à part. Vingt ans plus tard, avec les effets numériques, Marvel a commencé à lancer ses héros sur les écrans. Ce sont désormais de superproductions avec plein d'argent, plein de personnages, ça pète de partout, ça dure depuis vingt ans et ça me laisse dubitatif. Je n'y retrouve rien, ou presque de ce qui me passionnait adolescent.

peyton reed

Je suis allé en voir un avec mes enfants cet été. Il s'agit de Ant-Man and the Wasp (Ant-man et la guêpe) de Peyton Reed et j'ai trouvé ça très bien. Vraiment. J'y suis allé avec mes enfants mais j'y serais allé seul parce que Michelle Pfeiffer joue dedans et que pour elle j'irais voir n'importe quoi. J'ai même vu le film de Darren Aronofsky où elle joue (bien) une femme terrible. Donc j'ai trouvé que le film avait de nombreuses qualités. Par rapport aux autres, il pratique un spectaculaire mesuré. Il y a bien deux ou trois scènes avec moult effets spéciaux, mais elles ne jouent pas la surenchère et la majorité du film est plutôt ancrée dans le quotidien. C'est une sorte de superproduction de proximité. Ant-man (de mon temps on disait : l'homme-fourmi) est un gars capable de changer de taille, je vous passe les détails, et les gens qui gravitent autour de lui aussi. Du coup, les effets jouent surtout sur le décalage avec le réel. Par exemple, il roule dans une voiture grosse comme un jouet et l'un des personnages trimballe une mallette avec plein de modèles réduits, tel un représentant en Norev, qu'il sélectionne selon les besoins. C'est drôle et comme effet c'est d'un bon rapport qualité-prix. Il y a une scène de combat dans une cuisine qui utilise avec inventivité les instruments les plus banals. Ensuite, au début du film, le héros est assigné à résidence suite à ce qui s'est passé dans un film précédent. Toute une partie du suspense et des gags est construite autour des quatre murs de son appartement. C'est très réussi, en terme de timing et de mise en scène de cet espace limité et ordinaire. D'une manière générale, Reed tire le maximum de quelques éléments clefs. Par exemple, les costumes qui permettent les changements de taille ont tout le temps des problèmes. Dans une scène hilarante qui m'a rappelé le Innerspace (L'Aventure intérieure, 1989) de Joe Dante, le héros qui a mal rétréci se retrouve à la taille d'un enfant dans une école primaire. Et il se fait repérer par un instituteur. Ce film est plus une comédie à effets spéciaux qu'autre chose, sans tomber dans la parodie.

peyton reed

Cela tient aux situations, à l'abattage du héros joué par Paul Rudd, également co-scénariste et venu de l'univers des comédies de Judd Apatow, à la partition rodée du « je t'aime moi non plus » qu'il décline avec Hope, la Guêpe jouée par Evangeline Lilly, ainsi qu'à l'écriture de plusieurs personnages secondaires savoureux. L'un d'eux, l'associé du héros dans une société de sécurité, qui ignore tout de ses pouvoirs, a une scène d'anthologie où il est soumis à un sérum de vérité par les affreux du film. Mais c'est déjà un bavard impénitent et il assomme ses ravisseurs sous un flot de révélations inutiles. Autre chose notable, il n'y a pas de vrais méchants dans ce film. Les affreux cités ci-dessus sont des mercenaires mais ils sont décrits comme des bras-cassés burlesques. Il y a aussi Ava, une jeune fille inquiétante qui erre entre les dimensions, mais elle est plutôt pathétique. Le véritable enjeu de Ant-Man and the Wasp, c'est d'aller secourir Janet, la mère de Hope, qui a trop rétrécit et est coincée depuis des années dans l'univers subatomique. Cela change agréablement des histoires de maître du monde et donne un peu d'émotion à la comédie. Et puis la maman, c'est Michelle Pfeiffer ! Je l'ai trouvée en forme même si on ne la voit pas beaucoup. Elle illumine toujours l'écran de ses grands yeux. J'ai eu aussi plaisir à revoir Michael Douglas dans le rôle de Hank Pym, l'époux de Janet (et donc le père de Hope) qui est aussi l'inventeur de tous ces fichus costumes. En mentor capricieux du héros, il joue bien un personnage bien écrit, cassant, orgueilleux, mais aimant. On croise aussi Laurence Fishburne, en scientifique rival de Pym qui essaye d'aider Ava, ainsi que Bobby Cannavale que j'avais découvert dans la série Boardwalk Empire où il jouait le gangster dingue Gip Rosetti. Là, il a un rôle plus sympa. Tous font preuve d'enthousiasme et de dynamisme.

peyton reed

Ant-Man and the Wasp n'a pas du coup ce côté interminable des autres productions Marvel et une trentaine de minutes de moins. Il n'y a pas non plus cet effet d'accumulation qui noie les personnages. Reste, à froid, certains défauts propres à ces films. Celle que je trouve la plus gênante, c'est de donner pour acquit un certain nombre d'éléments venus d'autres films, voire des bandes dessinées d'origine. Pour savoir pourquoi le héros est assigné à résidence, il faut avoir vu Captain America: Civil War (2016) des frères Russo et pour comprendre, un peu, la fin à tiroir, il faut voir le dernier Avengers avant d'aller voir le prochain pour avoir la suite, peut être. Cette approche feuilletonesque est aussi systématique qu'envahissante. Je n'ai rien contre les feuilletons (maintenant on dit série) mais pour ces films, la narration se fait au détriment de l’œuvre en tant qu'objet fini. En tant que "film de cinéma". Le principe de la série contamine le cinéma et ce n'est pas une bonne nouvelle parce que cela rejaillit sur la mise en scène. Comment développer une personnalité propre à une œuvre quand il faut faire partie d'un grand tout ? Pour moi, quelque soit le metteur en scène, et quelque soit son talent comme ici, le films se ressemblent tous, sauf peut être ceux signés par Bryan Singer, ce qui se retrouve dans la musique de Christophe Beck, élève pourtant de Jerry Goldsmith, ou la photographie de Dante Spinotti que l'on a connu moins lisse en Italie ou pour Michael Mann. Si je trouve Ant-Man and the Wasp mieux écrit et plus original dans ses enjeux, je serais bien en peine de dégager quelque chose de personnel, de saillant, dans le travail bien fait de Peyton Reed. Nous sommes à quelques dimension d'écart d'un véritable cinéaste, y compris de ceux qui, en d'autres époques, œuvraient dans la série B ou le cinéma de genre.

Photographies © Marvel Studios

27/10/2018

Retour à Haddonfield

Depuis le temps que l'on parlait d'un projet commun entre plumes du web qui reviendrait dans la vie réelle. C'est désormais chose faite autour de la célébration des quarante ans du film culte, l’expression a cette fois un sens, de John Carpenter : Halloween (La Nuit des masques, 1978). Nous le devons à l'énergie du Capt'ain Jocelyn Manchec qui a ramené vers le futur son blog Abordages pour en faire un bel objet de papier autour du film. Bel objet, dis-je car quand on le tient dans ses mains, on se retrouve projeté quelques décennies plus tôt, quand les passionnés s'armaient de ciseaux, de colle et de patience pour composer de revues à l’esthétique punk, aux textes tapés à la machine voire écrits à la main. Pas évident de retrouver, à notre époque de tous les bidouillages numériques, la spontanéité et le charme de ces feuilles fragiles. Jocelyn y est arrivé parce qu'il y croit. Et il a su réunir une chouette équipe qui y a cru aussi. Vous lirez donc dans ces pages photocopiées en noir et blanc des textes signés Édouard Sivière grand instigateur de Zoom Arrière, Vincent Roussel alias le Bon Dr Orlof, Jocelyn, Eric Aussudre, Aurélien Lemant, Lucas Loudaresse, et vous pourrez admirer de fort jolis calligrammes de Nicolas Tellop ainsi que la recette du tueur de la Chandeleur. Et j'y suis allé de mes souvenirs. Voilà. L'objet peut être demandé (contre enveloppe timbrée) à son concepteur via la page Facebook d'Abordages. Pour moi, l'exercice a été profitable et je n'ai qu'une question : Capt'ain, quand est-ce que l'on recommence ?

abordages,abordage,john carpenter

 

18/09/2018

Souvenir de vacances

Visite des lieux où Jean Renoir tourna en 1939 les extérieurs de La Règle du jeu. Château de La Ferté Saint-Aubin et environs d'Aubigny en Sologne. Un petit côté Moulinsart (inspiré en fait par Cheverny), mais le souvenir de la folle sarabande, des bois et des étangs est très présent. Photographie CC.

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07/09/2018

Hommage au poil

Le moins que l'on puisse dire, c'est que la carrière de Burt Reynolds, disparu le 6 septembre, était en dents de scie. Mais j'ai toujours trouvé l'acteur sympathique dans sa décontraction et il était capable, dans des registres plus sérieux, plus tragiques mêmes, de performances remarquables chez Sergio Corbucci en Navajo Joe (un film qu'il n'aimait pas, ce qui est dommage), Robert Aldrich qui lui donna un superbe rôle aux côtés de Catherine Deneuve, Richard Sarafian, Tom Gries, Paul Thomas Anderson, Mel Brooks pour une inoubliable scène de douche à trois, et bien entendu John Boorman qui le filma en héros viril et brisé, moulé dans sa combinaison noire de Deliverance (1972), obligé de laisser, pour cause de mauvaise blessure, le soin de la survie du petit groupe à un homme qui incarne son antithèse. Un personnage plutôt antipathique que Reynolds joue avec force en prenant à rebours son image dans le grand public. Avec ou sans moustache, parfois barbu, toujours très poilu, Burt Reynolds a incarné au temps de sa gloire une image de la virilité velue. Et facebouque m'ayant censuré, mais oui, la plus drôle de ses photographies où il pose telle une playmate sur un tapis, velu lui aussi, c'est sur Inisfree que je la partage.

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De haut en bas, Navajo Joe (1966) © Dino De Laurentiis, sur la carpette pour Cosmopolitan en 1972 (il paraît qu'il a regretté par la suite) © KK/Cosmopolitan, Deliverance (1972) © Warner Bros., Hustle (La Cité des dangers, 1975) © Paramount Pictures, Silent Movie (La dernière folie de Mel Brooks, 1976) © Twentieth Century Fox et The Man Who Loved Cat Dancing (Le fantôme de Cat Dancing, 1973), © MGM.

05/09/2018

Noirs regrets

Miracle at Santa Anna, un film de Spike Lee (2007)

La sortie de BlacKkKlansman (2018) de Spike lee, primé à Cannes, a entraîné la sortie sur les écrans d'un film du réalisateur datant d’une dizaine d'année, Miracle at Santa Anna, qui n'était disponible jusqu'ici qu'en DVD. C'est l'occasion de ressortir un texte écrit à l'occasion et perdu dans les limbes d'Internet lors de la refonte du site des Fiches du Cinéma.

spike lee

Spike Lee est un virulent défenseur de la cause noire américaine dont il a fait l'enjeu central de son œuvre de cinéaste. Comme il n'a pas sa langue dans sa poche, cela l'a amené à polémiquer publiquement lors des sorties de Saving Private Ryan (Il faut sauver le soldat Ryan – 1998) de Steven Spielberg et surtout du diptyque de Clint Eastwood sur la bataille d'Iwo Jima, à propos de la place du soldat noir dans la représentation hollywoodienne de la seconde guerre mondiale. C'est à dire de son absence. Eastwood, fidèle à sa réputation, l'a envoyé balader sèchement et c'est... Spielberg qui a joué les casques bleus, avec succès semble-t'il. Historiquement, Lee a tort. L'armée américaine des années 40 pratiquait la ségrégation et les unités de soldats noirs n'étaient pas considérées, souvent reléguées à l'intendance. Aussi elles n'étaient engagées ni sur les plages normandes du 6 juin, ni sur Iwo Jima. Mais Lee a raison sur l'absence globale de GI's noirs, les buffalo soldiers, sur les écrans. De mémoire, le premier personnage conséquent est mis en scène par l'italien Roberto Rossellini dans son {Païsa} de 1946.

Il y a peut être une forme d'hommage au maître néoréaliste de la part de Spike Lee quand il décide répliquer à travers le cinéma et réalise en 2007 Miracle at Santa Anna situé en Toscane. C'est aussi parce qu'il existait un régiment noir sur le front italien, ce qui en fait le cadre idéal pour la vision que veut faire passer le réalisateur. D'entrée il pose l'objectif de son film. En 1983, un vieil homme, Hector Negron, regard à la télévision John Wayne dans un passage de The Longest Day (Le Jour le plus long – 1962), la superproduction hommage de Darryl F. Zanuck. « Nous aussi nous avons combattu dans cette guerre » murmure amèrement Negron. Problème, Spike Lee développe ce programme clair à partir d'un scénario de James Mc Bride (adapté de son roman) inutilement complexe, qui s'étire sur 160 minutes et multiplie les sous-intrigues. Par la confusion qu'il engendre, il finit par perdre son objectif de vue et pire, se coule dans une forme classique imitant maladroitement les films sont il se veut l'alternative. Dit autrement, Lee substitue ce qu'il estime être des clichés par d'autres clichés tout en étant incapable d'une approche esthétique originale.

spike lee

Negron, employé des postes, est un ancien GI's engagé sur le front Toscan en 1944. Il raconte son histoire en flashback à un journaliste venu l'interroger en prison. Negron a tué, d'un coup de revolver allemand, un type venu lui acheter des timbres. Toute cette partie contemporaine, cousue de fil blanc, se révèle inutile car elle n'apporte aucun éclairage moral ou tragique comme chez Spielberg ou Eastwood. Elle contient également le défaut majeur du film, de reposer sur des séries de coïncidences invraisemblables qui demandent une bonne dose d'indulgence au spectateur, qui en a pourtant vu d'autres. Mais quelle est la probabilité que les deux hommes se rencontrent dans un bureau de poste new-yorkais sachant que le second est un ancien partisan italien ? Quelle est la vraisemblance d'un employé des postes trimballant un lüger trente ans avec lui à son boulot ? Sans parler de la série de hasards qui constituent l'épisode italien contemporain, destiné à préparer un final aussi improbable (le destin de l'enfant) que larmoyant. Et le geste final de l'officier allemand ? Enfin ! Lee s'enfonce par une mise en scène qui renchérit sur les situations par des effets tonitruants, comme cette tasse de café tombant au ralentit ou le travelling circulaire façon DePalma autour du journaliste et du flic joué par John Turturro. Bref, tout cela ne fonctionne pas.

Il y a une belle scène de 15 minutes. La compagnie de buffalo soldiers monte au combat dans les hautes herbes. Belle lumière. Au loin, les allemands diffusent par la voix d'une actrice une propagande qui appuie là où cela fait mal : les noirs sont des citoyens de seconde zone en Amérique, la démocratie n'est pas pour eux. Puis c'est le combat, la traversée de la rivière sous le feu ennemi, l'opération qui échoue par la bêtise d'un officier (blanc bien sûr).

Quatre hommes sont passés. Negron et trois camarades : Train, un colosse un peu mystique, Stamps, un progressiste idéaliste, et Cummings, un sceptique coureur de jupons qui lui porte la contradiction. Martin Luther King et Malcolm X., la dialectique de Lee n'est pas des plus subtile, mais bon, les acteurs y mettent de la conviction. Mais tout se gâte quand le réalisateur greffe les éléments purement italiens. Train sauve un enfant dont on devine qu'il a vécu un traumatisme. Les quatre hommes se réfugient dans un village qui se retrouve au centre d'une intrigue à base de partisans et de trahison. Cette histoire permet à Lee d'évoquer le fameux massacre de Sant'Anna di Stazzema, le 12 août 1944, qui vit les troupes allemandes tuer 560 civils, femmes, enfants et vieillards. Ce massacre, raconté en flashback dans le flashback, est extérieur au récit des soldats noirs et par ailleurs, le miracle du titre n'est pas lié à Santa Anna. Je note enfin que pour un film censé mettre en avant les qualités des soldats noirs au combat, le film trouve sa résolution par une intervention de nature fantastique dont les héros sont exclus, tout en multipliant les signes d'une bondieuserie pénible (les échanges de croix, Train tué aux portes de l'église, les figures de martyre des tués). Dieu que c'est lourd.

spike lee

Reste le métier de Spike Lee, sa façon de filmer le village tout en petites rues étroites et escarpées, l'intéressante relation qui se noue entre Train et l'enfant via un langage des signes, la photographie riche de Matthew Libatique, chef opérateur favori de Darren Aronofsky, et les prestations honorables des acteurs, les italiens surtout parmi lesquels on retrouve avec plaisir Omero Antonutti figure essentielle du cinéma des frères Taviani, Pierfrancesco Favino l'un des héros de Romanzo criminale (2005) et la belle Valentina Cervi. Une fois encore, Spike Lee reste en deçà de ses contre-modèles quand il est trop préoccupé de sa cause. Mo'better Blues (1990) était déjà loin de Bird (1987). Paradoxe, le réalisateur a été critiqué à la sortie du film par les italiens lui reprochant sa vision de leur histoire. Autre paradoxe, Lee n'a jamais été aussi fort, aussi clair, aussi remarquable, qu'en mettant en scène des héros blanc, mais new-yorkais d'abord, les personnages traumatisés par les attentats du 11 septembre 2001 dans 25th hour (La 25e heure -2002).

Le film a connu un destin compliqué. Bloqué pour de sombres histoires de droits par TF1, il n'est sortit en salles qu'aux États Unis. Il n'est arrivé en France qu'en 2011 dans une édition DVD. Quelques soient mes réserves, c'est dommage. C'est désormais l'occasion de juger le film en salle.

Photographies © TFM Distribution

21:34 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : spike lee |  Facebook |  Imprimer |

08/08/2018

En pause

Sergio Corbucci, livre

Il est temps de me déconnecter un peu, beaucoup, tout à fait, de me mettre au vert et au frais. Je pars une grosse quinzaine et vous laisse avec mon livre Voyage dans le cinéma de Sergio Corbucci (éditions Lettmotif) qui sera de bonne compagnie. Vous pouvez le trouver aux endroits suivants :

  • Librairie Métaluna Store quand ils seront revenus de congés à partir du 21 août (7 Rue Dante, 75005 Paris). Signature prévue le samedi 22 septembre.

  • Librairie de la Cinémathèque Française (51 Rue de Bercy, 75012 Paris)

  • Librairie Ombres Blanches (50 rue Gambetta - 31000 Toulouse)

  • Librairie du cinéma Lux, plutôt à la rentrée (6 Avenue Sainte-Thérèse, 14000 Caen)

Pour mes amis des Alpes Maritimes, je vous invite à le commander plutôt chez un libraire ce qui le rassurera sur l’œuvre atypique d'un auteur inconnu :

  • La briqueterie (4 - 6 Rue Jules Gilly, 06300 Nice)

  • La librairie Jean Jaurès (2 Rue Centrale , 06300 Nice)

  • La Librairie Masséna (55 Rue Gioffredo, 06000 Nice)

  • Autour d'un livre (11 Rue Bivouac Napoléon, 06400 Cannes)

Et puis il reste les sites en lignes habituels.

Sur ce, bon mois d’août et à bientôt.

06/08/2018

Vous aussi, mes fils !

Tre pistole contro Cesare (1967), un film d'Enzo Peri

Western. Une table de poker. Des mains abattent des cartes. Des mains empochent une liasse de billets. Un homme met les billets dans son chapeau et son chapeau sur la tête. L'homme se lève et va pour sortir. Ses partenaires, ils sont quatre, se lèvent à leur tour, et n'ont pas l'air heureux de ce départ. Des paroles de défi sont lancées. Les mains se tendent vers les revolvers. L'homme se retourne en dégainant son arme. Et là, clic, clac, son revolver s'ouvre comme un éventail et révèle quatre canons. Boum ! Les quatre adversaires sont à terre. L'homme sort. Voilà, c'est le western à l'italienne. Le héros a une barbe d'une semaine et il a vu jouer Clint Eastwood chez Sergio Leone, les billets ont une allure étrange et puis il y a cette arme improbable qui donne le ton du film : le bizarre, la fantaisie, l'incongru.

Débarque un notaire qui annonce au héros, appelons le Whitey Selby, que son père est mort voici dix ans et lui a laissé une mine d'or. Dans la foulée, nous apprenons que Whitey a deux frères mais que, le père étant un napolitain aimant les femmes, aucun n'a la même mère. Ce qui permet à la fratrie de se composer, outre de l'américain type, d'un français, Étienne, et d'un japonais, Lester (et pourquoi non?). Le français est versé en magie et pratique l'hypnotisme. Lors des combats il pointe deux doigts vers son adversaire en fronçant les sourcils, et l'adversaire est paralysé. Pratique. Le japonais est lui un expert en judo, ce qui est cohérent après tout. Bref, ils se retrouvent à la mine, se reconnaissent après une bonne bagarre et vont devoir unir leurs efforts car la mine en question, épuisée nous dit-on, est un terrain convoité par le gros bonnet de la région. Classique. Mais à ce stade, vous vous doutez que l'on aura pas affaire à un personnage type du western américain. Non, notre antagoniste a pour patronyme Giulio Cesare Fuller, il vit dans une sorte de villa perchée au bord d'une falaise accessible par un ascenseur (mécanique), et il se prend pour l'empereur romain. Nous le découvrons, folâtrant dans une baignoire comme celle de Tony Montana en compagnie d'une demi douzaine de jeunes filles échappées d'un péplum. Il a aussi embauché un professeur qui lui lit La Guerre des Gaules dans le texte et une horde d'hommes de main vêtus de noir.

Enzo Peri

Avec tout ça, Tre pistole contro Cesare est une de ces films improbables comme nous en a donné le cinéma populaire des années soixante, réjouissant où agaçant selon l'humeur. Il a pour lui d'être intriguant avec ce scénario loufoque signé du réalisateur Enzo Peri et de Piero Regnoli. Ce dernier est un spécialiste du cinéma de genre, aussi metteur en scène à ses heures. Comme scénariste il a notamment participé au scénario de Navajo Joe (1966) de Sergio Corbucci, d'un autre calibre. D'autre part, le film est en avance sur son temps. Deux ans avant Sabata et Sartana, il a l'idée des armes gadgets sans doute inspirées de James Bond (Whitey a aussi un revolver qui tire par la crosse). Bien avant les prestations de Toshiro Mifune, David Carradine, Lo Lieh et Chen Lee, Lester est l'introduction d'un héro asiatique dans un cadre western. Curiosité, l'acteur qui l'incarne, James Shigeta, vous est connu comme patron de la Nakatomi corporation qui prend une vilaine balle dans la tête dans le Die Hard (Piège de cristal, 1988) de John McTiernan. Trois ans avant le virage du genre vers la parodie post-Trinità, le film joue la carte du loufoque et de la décontraction. Enfin, neuf ans avant René Goscinny et Morris avec leur album de Lucky Luke L'Empereur Smith, le film met en scène un cas pathologique d’identification avec un fameux personnage historique.

Enzo Peri

La fine équipe

Il faut encore noter la partition agréable de Marcello Giombini dans la ligne de ce qu'il fera pour Sabata, deux agréables actrices, Femi Benussi passée chez Pier Paolo Pasolini avant de se faire un nom dans la sexy comédie, et surtout Delia Boccardo, piquant en chanteuse de saloon qui n'est pas trop mal doublée pour une fois. Je veux dire par là qu'elle donne l'impression de chanter la chanson de la bande sonore, ce qui est rare dans le genre. Autre curiosité, les paysages sont algériens. Tre pistole contro Cesare est en effet une co-production avec l'Algérie, cas (presque?) unique dans l'histoire du western. Cela change des environs de Madrid ou d'Almeria. Enfin, dans le rôle du vilain Cesar, Enrico Maria Salerno s'amuse beaucoup et donne le grain de folie nécessaire à son personnage.

Pourtant Tre pistole contro Cesare est décevant et il n'est certes pas passé à la postérité. D'une part sa vedette, l'américain authentique Thomas Hunter, manque singulièrement de charisme, n'ayant retenu de Clint Eastwood que quelques lieux communs. Mais surtout la mise en scène d'Enzo Peri s'emploie à gâcher le potentiel du film. Les armes gadgets ou l'hypnotisme ne sont jamais utilisés dramatiquement ni valorisés. Le judo, sans doute bien exécuté, n'est jamais spectaculaire. Les décors permettent des plans plus larges qu'en Espagne sans se différentier franchement. Le potentiel déjanté du scénario n'est pas transformé et le film ressemble sur la forme à ces westerns d'avant Leone imitant platement leurs modèles américains. L'ensemble est assez rythmé pour ne pas être ennuyeux, mais la façon dont Peri gâche de belles occasions est frustrante y compris dans le finale où Hunter affronte Salerno autour de la baignoire géante. Curieuse carrière que celle de Peri. Ce western est sa seule réalisation de fiction après avoir été assistant de Mauro Bolognini et fait un documentaire, puis on le retrouve impliqué dans la production du Lili Marleen (1981) de Rainer Werner Fassbinder. Curieuse carrière et curieux film, qui mérite à l'occasion que l'on y jette un œil pour se rappeler comment circulent parfois les idées au cinéma.

Affiche et photographie © De Laurentiis

17:52 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : enzo peri |  Facebook |  Imprimer |