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Livre d'or, Le Bon Dr Orlof

La contribution du Bon Docteur Orlof.

La bande des quatre

Difficile de ne pas être redondant par rapport au petit portrait que j'ai tracé de Vincent lorsqu'il a gentiment contribué aux 10 ans de mon propre blog l'été dernier. De ces 10 ans de vie parallèle (j'ai eu le plaisir de faire connaissance avec le taulier d'Inisfree à l'époque où j'officiais encore sur 20six sous le pseudonyme de Pierrot, soit il y a une éternité), je retiendrai avant tout une « parenthèse enchantée » autour des années 2007/2008/2009.

C'est à cette époque que nos blogs eurent, à mon avis, le plus d'échos et que nous échangeâmes avec le plus d'ardeur autour des films, en particulier avec deux de nos fidèles compères : Édouard du blog Nightswimming et Joachim Lepastier (qu'on ne présente plus). Outre l'univers des blogs, ce qui nous réunissait était le site Kinok où nous chroniquions tous les sorties DVD du moment.

Si sur certains points, je me sentais plus proche de Joachim (les goûts « Cahiers ») ou d’Édouard (l'appétit insatiable pour les classements, les tops, les étoiles accolées aux films...), je dois dire que sur de nombreux autres, c'est à Vincent que je me sentais le plus lié. Et je ne parle pas seulement de notre dégoût rédhibitoire et indéfectible pour le football !

Ces goûts, les lecteurs réguliers d'Inisfree les connaissent : un penchant coupable pour les naïades faisant leurs ablutions (mais exclusivement dans des baignoires!), un goût immodéré pour les héroïnes de séries B ou Z, Edwige Fenech en tête mais sans exclure Lina Romay, Soledad Miranda, Barbara Bouchet, Barbara Steele, Ingrid Pitt et toutes les belles venues d'Italie, une curiosité pour tous les genres (combien de fois m'a-t-il mis l'eau à la bouche grâce à sa grande connaissance du « giallo »), un amour pour le Super 8 et, bien entendu, une passion irraisonnée pour le western.

Ludovic de Cinématique l'écrivit autrefois : Vincent est le plus fordien des blogueurs. Rien de ce qui touche à son genre fétiche ne lui est étranger, y compris dans ses dérivées transalpines les plus improbables. Ce goût pour l'auteur de La prisonnière du désert n'est pas qu'une lubie cinéphile et j'oserai dire, même si c'est un peu ronflant, qu'il constitue pour lui un véritable « art de vivre ». Vincent ne craint ni la joute verbale, ni le duel impitoyable mais jamais il ne se départit d'un calme olympien, d'un respect pour son interlocuteur et d'une pointe d'humour qui vient généralement dégonfler salutairement les débats trop emphatiques ou sérieux. L'homme tranquille est le titre qui conviendrait sans doute le mieux pour qualifier notre ami.

Est-ce que c'est du western que vient également son inclinaison pour les aventures collectives ? Toujours est-il que c'est grâce à Vincent, qui nous invita tous à Nice pour « son » festival, que j'eus le plaisir de le rencontrer en compagnie d'Édouard et de Joachim. Je garde un excellent souvenir de ce court séjour où nous vîmes Les sièges de l'Alcazar de Luc Moullet (tiens, un autre goût en commun!), où nous participâmes à une table ronde sur la critique à l'ère d'Internet, où nous vîmes une sélection de films tournés en super 8 et où nous assistâmes à un agréable spectacle de « burlesque ».

Deux ans plus tard, Vincent m'a fait l'honneur de m'inviter à nouveau pour présenter (en présence du cinéaste) un programme de films signés Gérard Courant. Là encore, j'ai un souvenir très vif de ce séjour pluvieux (les célèbres averses niçoises) mais également de ces beaux moments d’accalmie et de ce soleil qui chauffe encore en novembre dans cette région (mon hôte profita de ces instants pour se faire « cinématoner » tandis que j'apparais avec lui dans la série Cinéma).

Il y aurait tant à dire de ces 10 ans et il faudrait ne pas oublier les « companeros » qui accompagnèrent la « bande des quatre » de manière régulière (outre Ludovic déjà cité, il faut saluer Jocelyn, Timothée, Fred, Dasola, les compères du site Il a osé, les duettiste Ran et Nolan du blog De son cœur de vampire, Christophe et tant d'autres que j'oublie provisoirement). Mais je préfère me tourner vers l'avenir. Me dire que les blogs ne sont pas encore tout à fait morts en dépit des coups de boutoir des réseaux sociaux (où le débat cinéphile semble s'être déplacé) et qu'il nous reste encore de belles aventures à vivre (notamment celle de Zoom Arrière qui se poursuit).

Gageons que nous aurons encore le loisir de nous esbaudir devant le(s) charme(s) de starlettes transalpines et de nous empoigner autour du « cas Spielberg », sans doute le cinéaste qui nous a le plus séparé ces dix dernières années (j'ai même fini par me rallier à l'exaspération de Vincent lorsqu'il s'agit d'évoquer le cas Haneke!).

Je doute qu'il m'arrive un jour de dire du bien de La liste de Schindler (je préfère encore les films de « nazisploitation » d'Alain Payet et Alain Deruelle !)  mais je te promets, Vincent, j'essaierai de revoir les Spielberg ou de découvrir ceux que je ne connais pas encore.

Qu'un cinéaste comme celui-ci puisse t'enthousiasmer à ce point prouve qu'il doit bien ne pas être totalement mauvais...

Écrit par Vincent JOURDAN Lien permanent | Commentaires (5)

Commentaires

Merci, Vincent. J'adore ta conclusion et puis voilà, tu résumes bien notre compagnonnage de 10 ans. je nous souhaite encore de longues décennies à partager nos passions, y compris celles qui ne sont pas partagées. tiens, j'ai vu la belle Soledad hier dans un petit western sans prétention. Elle y était piquante comme à son habitude. Amitiés.

Écrit par : Vincent | 14/11/2014

Oh le coup bas porté à "Schindler", doc... :) Vivement Zoom Arrière 1993 !

Écrit par : Edouard | 14/11/2014

Un jours, j'écrirais sur Schindler... Je me dis ça de tant de films de Spielberg.

Écrit par : Vincent | 14/11/2014

C'est amusant parce qu'avec ma mémoire de poisson rouge, je ne me vois pas écrire un texte sur un film que je n'ai pas revu depuis longtemps (je peux à la limite mettre les étoiles dans Zoom Arrière grâce à mes archives ;) )
Pourtant, "La liste de Schindler", sans l'avoir revu, est sans doute le seul sur lequel je pourrais volontiers écrire un texte (ça me titille parfois) pour dire à quel point je le déteste :)

Écrit par : dr orlof | 16/11/2014

Cela dépend, il y en a, c'est aussitôt vu aussitôt oublié. Et puis il y a ceux, tu m'as fait plancher dessus, qui marquent. dans le cas qui nous intéresse, j'ai si souvent dû le défendre que je n'aurais sans doute pas de soucis :)

Écrit par : Vincent | 16/11/2014

Les commentaires sont fermés.