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21/09/2005

L'Ile aux fleurs

L'Ile aux Fleurs, film brésilien de Jorge Furtado, est un petit bijou du court métrage "que tous ceux qui l'on vu disent hallucinant" comme le chantait Brassens.. Si l'on devait montrer un film qui illustre le format court et montre tout ce qu'il peut être, L'Ile aux Fleurs serait un candidat parfait. C'est une fable, un pamphlet, une prouesse technique et une réussite artistique. C'est un modèle de narration et de clarté, un film moderne et intemporel.

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L'Ile aux Fleurs dure 12 minutes parfaitement équilibrées. le film est inimaginable en long métrage. Il explose le cadre du documentaire auquel on le rattache souvent abusivement, utilisant l'animation, la photographie fixe, le collage, la fiction et l'image d'archive. le texte est brillant, partant d'une tomate pour englober l'humanité. Le film est irracontable car totalement cinématographique, précurseur (1989) car le récit progresse à la manière d'une exploration sur Internet, de lien en lien, de plus en vite, de plus en plus fort jusqu'au vertige.

L'Ile aux Fleurs est enfin une émotion brute, loin des dicours moralisateurs, des mauvaises consciences, des colères impuissantes, la force des images, la puissance des mots et la douceur de la voix composent un cri d'Humanité.

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Pour les spectateurs niçois, une projection le 22 septembre organisée par l'association Héliotrope au Théatre de la Photographie et de l'Image.

Pour en savoir plus : un très beau texte et tous les détails (en portugais).

20/09/2005

Sir Alfred

Un site pour tous les dingues de l'oeuvre d'Alfred Hitchcock, information récupérée sur Ecrans.

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Plein de photographies et tout un tas d'autres choses, en italien pour les textes.

19/09/2005

Parfum d'enfance

Il m'a l'air bien, ce film.
Je dirais même plus, ce film m'a l'air bien.
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Photographie : Allociné 

18/09/2005

Anniversaire

c'est le 100e anniversaire de la naissance de Greta Garbo. Histoire de fêter ça, je vous mets cette jolie photographie du tournage de mon film préféré avec elle : Ninotchka. L'homme à sa droite, c'est l'immense Ernst Lubitsch.

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Photographie : Lubitsch.com

17/09/2005

Le territoire des morts

La critique française se sent visiblement à l'aise avec les morts vivants de Georges Romero. Elle y plaque un discours post 11 septembre, alimenté par la réplique : « We do not negotiate with terrorists! » du personnage de Kaufman, joué par Dennis Hooper. Je pense que nombre d'entre nous aiment cette image que l'Amérique nous envoie d'elle-même. A la vision du film, cela ne m'a pourtant pas paru si essentiel. Bien moins que dans La Guerre Des Mondes de Spielberg par exemple.

Cet aspect y est bien sûr, mais le coeur reste le discours social, une lecture politique moins nationale, plus large, dans la continuité des trois oeuvres précédentes : La Nuit des Morts Vivants, Zombie et Le Jour des Morts Vivants. Outre les peurs fondamentales liées à la mort et les valeurs attenantes (respect des morts, famille, enchaînement des générations) que véhiculent les morts vivants, Romero me semble s'être toujours attaché à décrire avec humour une certaine aliénation sociale engendrée par nos modes de vie occidentaux. Quel symbole plus fort que celui du centre commercial de Zombie ? Les morts y reviennent parce que c'est tout ce dont ils se souviennent de leur vie passée. Dans Le Jour des Morts Vivants, on assiste à la dégradation des relations sociales entre vivants (militaires et scientifiques ce qui n'aide pas) tandis que l'on essaye de recréer ces mêmes relations avec les morts. Ces tentatives vouées à l'échec se feront certes avec de la musique classique, mais surtout avec des objets aussi symboliques qu'un rasoir et un téléphone pour se terminer par un revolver.

Aujourd'hui, le quatrième film nous montre une nouvelle fois les morts vivants attirés irrésistiblement, non seulement par la chair fraîche, mais par un nouveau symbole de la "belle vie" occidentale : le bulding rutilant de Kaufman avec son conseil d'administration, ses riches désoeuvrés et son...centre commercial. Il n'est pas innocent, je suppose, que chacun des zombie se distingue par des vêtements qui traduisent son métier et trimballe jusque dans la mort ses outils de travail et les gestes qui vont avec (couperet du boucher, clef du mécanicien, pompe du garagiste, tondeuse du jardinier.). Aliénation par le travail mon cher Marx ! Tous ces morts qui marchent ne semblent chercher qu'à reproduire grotesquement une organisation sociale basée sur cette valeur. Là où Romero est subversif en diable, c'est que cette reproduction des comportements des vivants est totalement inutile : a quoi bon aller au centre commercial ? A quoi bon travailler ? Et les héros des films, tous, n'ont qu'une envie, se trouver un coin tranquille pour se laisser vivre. Le summum étant le final délicieux du Le Jour des Morts Vivants avec son héroïne enceinte sur une plage des Caraibes. Et que dire de la façon dont il traite l'argent, le sacro-saint dollar ! Ah, Romero, vous me faites plaisir.

Georges Romero fait partie de cette génération de cinéastes arrivés entre la fin des années soixante et le début des année soixante dix qui ont démarré dans leur coin avec des tout petits films d'horreur ayant largement contribué à révolutionner la représentation de la mort et de la violence au cinéma. Je pense à John Carpenter, Tobe Hooper, Wes Craven, Bob Clark. Leur cinéma se caractérise par une esthétique et des ressorts de série B combinée à cette vision sociale acide et un sens visuel très graphique. Leurs personnages se définissent avant tout par ce qu'ils font sans trop de psychologie. Les choix musicaux visent à l'efficacité. Le rythme est soutenu avec des montages serrés ce qui donne des films courts allant à l'essentiel. Avec les changements de Hollywood dans les années quatre vingt, il leur a fallu se soumettre où rester en marge. Carpenter est peut être celui qui s'en est le mieux tiré tandis que Craven et Clark rentraient dans le rang. Romero aura payé son intégrité de longs silences entre ses films. Aujourd'hui, il est ironique de voir ainsi saluer son retour. Mais il est plaisant de voir qu'il n'a rien renié de ses façons de faire. Land of the Dead est un film de genre de grande classe qui me fait penser aux derniers films de John Carpenter, Los Angeles 2013 et Gosts Of Mars en particulier. C'est fou ce que le camion blindé de Roméro ressemble au train de Carpenter. Juste un bemol pour terminer : Romero aurait pu se fouler un peu plus avec le personnage d'Asia Argento, elle restera la moins intéressante de ses héroïnes.

 

Le DVD 

15/09/2005

Birdy Num Num

Allons y carrément, écrire sur The Party de Blake Edwards, c’est Écrire sur l’un des films les plus drôles du monde. Enfin, pour moi déjà et c'est déjà ça. Toutes considérations personnelles mises à part, ce film qui date de 1968 est la quintessence de la collaboration tumultueuse mais si riche entre le réalisateur Blake Edwards et l’acteur Peter Sellers. Ce dernier, Lolita et Folamour l’ont montré, est un génie du travestissement. Il campe ici un acteur indien (des Indes), complètement naïf, avec une très jolie voiture à trois roues, venu à Hollywood tourner un remake de Gunga Din. Ayant accumulé plusieurs catastrophes sur le tournage et détruit le décor, il est mis sur liste noire par le producteur du film.

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En bonne logique de comédie américaine classique, il va glisser de cette liste sur celle des invités à une soirée très classe (la party) donnée par ce même producteur. A partir de là s’enclenche un mémorable enchaînement de gags qui grossira en un flux irrésistible jusqu’au final délirant et psychédélique, irruption de la jeunesse, de la vie et de l’esprit hippie, cet esprit contestataire de 1968, au cœur de ce qu’il y a de plus formaliste et guindé aux USA.

Edwards déploie une mise en scène sophistiquée, contrôlant le lent mais sûr dérapage vers le chaos. Une mise ne scène toute au service de cet acteur d’exception qu’est Peter Sellers. Ses mimiques, son air embarrassé de gamin égaré dans un monde guindé qui la dépasse sont irrésistible. Il se confronte à tous les gadgets en vogue, révélant leur vacuité, voire leur nocivité. Sellers se déchaîne avec la fontaine d’intérieur, les WC, le système de hauts parleurs, comme avec le désormais célèbre perroquet (Birdie Num Num !). Venant d’un pays de tradition millénaire, un pays de spiritualité et de philosophie, il est révélateur, au sens chimique du terme, du vide de la civilisation américaine, mal masqué sous une technologie sophistiquée. Il fera exploser, comme le fortin du début, cette moderne forteresse du producteur hollywoodien, lieu d’un pouvoir dérisoire, pour y faire enter des barbares sympathiques (avec leur éléphant !), avant de repartir, malgré tout, avec la fille au volant de son étrange voiture. Musique très swing de l’ami et collaborateur de toujours, Henri Mancini. The Party est un vrai film culte, une vraie comédie et un vrai chef d’œuvre.
 
Le DVD 
Photographie : The Age 

08/09/2005

Citation

"J'apprends constamment, vous savez ? J'ai tourné combien de films à ce jour ? Quinze ? John Ford en a réalisé une centaine sur toute sa carrière. Il connaissait toutes les ficelles du métier. Moi, j'ai toujours le sentiment d'être en apprentissage"

Georges Romero dans un des entretiens du numéro spécial qui lui est consacré par Mad Movies. 

Comme cette petite notation chez Sandrine, c'est quelque chose à méditer avant de se mettre à écrire sur le cinéma.

06/09/2005

Faire du cinéma ou...

Les frères Larrieu, Arnaud et Jean-Marie, font partie d'une génération de cinéastes discrète et prometteuse. Avec Yves Caumon (La Beauté du Monde, Amour d'Enfance et bientôt Cache Cache présenté à Cannes), Philippe Ramos (L'Arche de Noé, Adieu Pays), Alain Guiraudie ( Pas de Repos Pour les Braves et bientôt Voici Venu le Temps) ils partagent le goût pour un cinéma artisanal, nourri de leurs origines régionales (les pyrénées, l'aveyron, le sud ouest). Un cinéma du récit et des personnages ou ceux-ci s'inscrivent résolument au sein de la nature et du temps. Une manière de retour au classicisme, entre Renoir, Pagnol et, bien sûr, Ford.

Ceci n'empêche pas les audaces formelles, comme les passages chantés dans le premier film des frères Larrieu, Un Homme, Un Vrai ou ce passage dans le noir absolu dans Peindre ou Faire L'Amour qui vient de sortir (ce qui rappelle de façon amusante les audaces de Gosciny et Uderzo dans La Grande Traversée !). Cela n'empêche pas d'éclater le récit comme Guiraudie avec ses ellipses temporelles radicales. Cela n'empêche pas les références ouvertes au western dans le premier long métrage de Ramos.

Tous ont aussi commençé par le court métrage ambitieux, Un peu moins d'une heure pour La Beauté du Monde, L'Arche de Noé ou encore La Brèche de Roland des deux frères. Une façon encore de prendre son temps, un temps cinématographique, pour y faire exister la matière de leurs films.

Selon l'expression consacrée, j'aime beaucoup ce qu'ils font. J'aime l'attention qu'ils portent à leurs personnages et leur volonté d'en dégager l'humanité. Ca repose des rebelles sans cause, des cadres quarantenaires dépressifs et autres sujets d'études sociologiques. J'aime leurs paysages d'une France encore un peu sauvage, leurs images où l'on respire l'air de la fôret, le vent dans les noyers, les petites routes de campagne, les villages. Ca repose de l'urbain. J'aime aussi leur attention portée aux objets, aux textures et aux ambiances. Ainsi, Yves Caumon n'a pas son pareil pour filmer les papiers peints. Ca n'a l'air de rien, mais le sens du détail qui sonne juste, c'est déjà une grand qualité pour un cinéaste.

Tout ça pour vous parler de Peindre Ou Faire L'Amour que je n'ai pas trouvé aussi réussi que Un Homme, Un Vrai. Malgré la distribution trois étoiles, malgré ce couple intéressant qui m' a rappelé les échanges avec Ludovic Maubreuil, malgré un sens toujours présent de la nature, malgré la chanson de Brel. Le film a des côtés trop "fabriqué", le décor parfois, l'intrigue trop souvent. Peut être est-ce que cela vient de ce faux suspense qui ne nous amène nulle part. Suspense entretenu involontairement par ce que Sergi Lopez amène d'Harry, cet ami qui nous voulait du bien. Le sujet c'était le couple, rien que lui, comme dans le film précédent. Tout le reste est plaqué et ne fonctionne pas bien. Il reste de beaux moments. En attendant les prochains films.

 

Le DVD 

05/09/2005

Un air de déjà-vu


01/09/2005

Exposition et copyright

Une belle initiative : l'exposition Sergio Leone : Once upon a time in Italy, organisée par le Museum of American West (Autry National Center, Los Angeles). Pour tous ceux qui n'auront pas l'occasion de s'y rendre, elle peut se visiter en ligne. C'est là qu'une nouvelle occasion m'est donnée de râler un peu contre ces histoires de droits qui chatouillent tellement certains. (Comme le dit justement Robert Evans dans le documentaire The Kid Stays In The Picture : détenir les droits, c'est détenir le pouvoir).

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Bref, un grand nombre de documents (photos, affiches) sont inaccessibles pour cause de copyright. C'est très américain, ça, privatiser la culture. Comme si Sergio Léone ne faisait pas désormais partie d'un patrimoine commun. Comme si toutes ces affiches, toutes ces photographies d'exploitation n'étaient pas avant tout de la promotion, donc destinées à circuler et à être vues par le plus grand nombre. Comme si de nombreux collectionneurs et amateurs ne les avaient pas de part le monde. C'est le genre de truc qui m'énerve et qu'il ne faut pas laiser passer, sinon, il y aura bien un imbécile pour privatiser la Joconde un de ces jours !

Dans le même état d'esprit, cette exposition est abondamment annoncée dans le DVD de Il Etait Une Fois La Révolution. Le DVD est diffusé par MGM. Et ce que je trouve à la fois amusant et pénible, c'est que, dans les documentaires, ils se débrouillent pour parler de la carrière de Léone sans quasiment mentionner Il Etait Une Fois Dans L'Ouest, dont le DVD est distribué par Paramount (ou ce qui en tient lieu aujourd'hui). Pareil pour Il Etait Une Fois en Amérique, distribué par Warner. Et blackout total sur Le Colosse de Rhodes (diffusé en France par Canal+), sur Mon Nom est Personne et Un Génie, Deux Associés Et Une Cloche (pas encore sortis) qui ont, quand même, leur importance dans l'oeuvre léonienne. Allez faire un travail de fond avec ça.

30/08/2005

Etrange Festival

Avec l'association REGARDindépendant, nous avions eu, l'an dernier, le plaisir de recevoir une programmation de l'Etrange Festival à Nice. La treizième édition de ce festival effectivement étrange va se tenir à Paris à partir du 31 août et jusqu'au 13 septembre. Pour ceux qui sont dans le coin, ne le manquez pas. Plutôt que de reprendre quelques phrases maladroitement, je vous livre leur éditorial-programme et vous renvoie sur leur beau site.

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Féérique et alternatif. Engagé et musical. Expérimental et satirique. Voilà quelques-uns des adjectifs qui caractérisent le nouveau cru de L'Étrange Festival. Découvertes et redécouvertes d'œuvre de cinéastes ostracisés par l'Histoire officielle du cinéma vont émailler cette treizième édition qui, cette année offre deux cartes blanches : l'une au label Sordide Sentimental, plate-forme incontournable du rock underground au sens large, et l'autre à Hideo Nakata, réalisateur des terrifants Ring et Dark Water. Au menu également, quatre hommages à des personnalités hors normes (Udo Kier, acteur boulimique, inclassable et fascinant ; Christoph Schlingensief, provocateur corrosif et cinéaste hystérique ; Karel Zeman, le Méliès tchèque ; et Shuji Terayama, esthète nihiliste et avant-gardiste) ; deux thématiques : "Esclavage", plongée au cœur des multiples formes de l'exploitation de l'homme par l'homme, et "Histoires de fantômes japonais", tour d'horizon des classiques déjantés du genre dont Nobuo Nakagawa, l'un des mentors de Kiyoshi Kurosawa, fut le maître incontesté ; deux soirées-concerts avec comme invités les mythiques Alexander Hacke (Einstürzende Neubauten) et Mayo Thompson (Red Krayola) ; une dizaine d'avants-premières (dont Feed de Brett Leonard et Nothing de Vincenzo Natali) ; une compétition de courts métrage en forme de marathon. Et pour les noctambules, une nuit incontournable : la Nuit "Auto-Défense USA", programmée par Secondscouteaux.com, ballet de films sur la vengeance tous plus explosifs et cultissimes.

29/08/2005

Bonus Gemma

J'ai repris le boulot ce matin et j'ai retrouvé ceci dans mes archives :

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J'ai pensé que ma lectrice la plus fidèle en serait ravie !

28/08/2005

The kid stays in the picture

Le film aurait aussi bien pu s'appeler "Une histoire Américaine", "Evans le magnifique" où "le Dernier Nabab", tant Robert Evans fait penser au Monroe Stahr campé par Robert De Niro dans le film de Kazan.

Mais finalement, tout est dans le titre : The Kid Stays In The Picture (le gamin reste dans le film) le Cinéma, l'autorité, le coup du destin, le côté protecteur, la revendication de l'instinct dans le choix, la morale américaine grand public et la jouissance du pouvoir qui repose dans les mots du producteur hollywoodien tel que le veut la légende.

Evans, Robert Evans, est bien une légende. Il est le producteur du Parrain et de Cotton Club de Coppola, de Rosemary's Baby et Chinatown de Polanski, de Love Story d'Arthur Hiller, du Conformiste de Bertolucci, de 100 $ Pour Un Shériff qui valu son unique oscar à John Wayne. Evans est le jeune play-boy bronzé qui commmença par une carrière d'acteur vite avortée (il est le toréro dans Le Soleil se Lève Aussi) qui va devenir patron de la Paramount à la fin des années 60 et enfoncera les records de recettes avec quelques uns des films sus-cités.

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Evans est aujourd'hui le sujet d'un documentaire de 2002 réalisé d'après son livre de souvenirs par Nanette Burstein et Brett Morgen. Sujet en or. Sa vie, son oeuvre, ses combats, ses amours, tout est du pur matériau hollywoodien. Y compris une certaine passion du cinéma, celle qui l'amènera à imposer Polanski, à batailler avec Coppola, à faire des films plus grands que nature. Sa trajectoire est digne de ces films. Quelque part entre ce Dernier Nabab et Citizen Kane. Il y a la réussite, insolente alors qu'il n'a pas trente ans, la vie de célibataire, une fille superbe à chaque bras, la romance avec Ali Mac Graw qui le quittera pour Steve McQueen, le succès, incroyable, au début des années 70, les coups vicieux des actionnaires de Paramount, et puis, la déchéance, la drogue, les procès, un meurtre, l'échec. Et puis encore, la rédemption, Nicholson qui lui récupère sa villa-Xanadu avec ses roses et ses eucalyptus géants, l'utime coup de chance et un homme à nouveau debout. Ouf !

Le documentaire nous retrace tout ceci avec un commentaire de la voix même d'Evans. L'ensemble est enlevé, précis, passionnant, traçant le portrait d'un homme et de son époque. Une époque clef dans l'évolution d'Hollywood. Celle qui voit le système traditionnel achever de s'effondrer et la montée en puissance de la nouvelle génération, celle de Coppola.

Le film est aussi un mélange de sincérité (confession touchante sur Ali Mac Graw) et d'habiles ommissions. Ainsi le mystère sur le travail du producteur hollywoodien reste entier. Mis à part une séquence où l'on voit notre héros potasser un script de Robert Towne au bord de sa piscine, le fond de son activité professionnelle reste obscur. Discuter, négocier, baratiner, très bien mais encore ? Quand il dit avoir travaillé cinq ans sur Chinatown, j'aurais bien aimé savoir à quoi faire. On retrouve là cet espèce de complexe du producteur qui refuse d'être un simple rouage financier ou logistique, mais revendique une part de la création même.

Je ne nie pas cette part, particulièrement réelle dans le système hollywoodien, mais j'aurais aimé qu'il se livre plus là-dessus. Serait-ce de la pudeur ? Ou encore une façon de préserver la légende ? Imprimez la légende !

Le DVD 

Photographie : Offoffoff Film 

14/08/2005

The Duke

"The Duke" était le surnom de Marion Michael Morrison, mieux connu sous le nom de John Wayne. Il parait que ça lui venait de son chien, comme Indiana pour Jones. Il y aurait beaucoup à dire sur Wayne qui reste l'un de mes acteurs favori pour tout un tas de raison dont certaines son avouables. Mais c'est l'été, je suis en vacances, alors je vous laisse avec un joli site que j'ai trouvé en traçant un western de 1933 tout à fait étonnant, même si c'est loin d'être un chef d'oeuvre oublié, Sagebush Trail.

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Bref, je suis tombé sur la page perso de Roy Short qui a une incroyable collection de posters de films avec The Duke. Les reproductions sont très belles et certaines ont une qualité d'évocation que je qualifierais de touchante (voir juste au dessus. Vous y trouverez aussi, pour les amateurs, des extraits musicaux et des liens ainsi que quelques bricoles sur Clint Eastwood.


12/08/2005

Giuliano Gemma

Cédant à la pression forcément amicale de ma lectrice la plus fidèle, je me lance dans le portrait avec une évocation de la carrière du beau Giuliano Gemma.

Ce nom évoque surtout aujourd'hui des souvenirs de séances d'enfance. Des images déjà lointaines de films d'aventure, de peplums et de westerns. L'image d'un héros décontracté au large sourire. Gemma, le beau Giuliano, a été l'un de ces héros typiques des années 60, entre Jean Paul Belmondo, Franco Nero, Gérard Barray, Thomas Millian ou Steve Reeves, caracolant, charmeur, plein d'humour, physique et avec un poil d'innocence.

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Né en 1938 à Rome, il entre dans le milieu du cinéma à la fin des années 50, dans une Cineccità en plein âge d'or : tournages internationaux, metteurs en scènes prestigieux, cinéma de genre en grande forme. Comme tant de beaux gosses athlétiques, Gemma débute comme cascadeur et figurant. Il rencontre en 1960 Duccio Tessari, alors assistant, qui va lui proposer son premier rôle : Crios dans Les Titans, l'un des meilleurs peplums de l'époque, traitant le genre avec humour. Le charisme et les acrobaties de Gemma font merveille et il commence à travailler régulièrement. Le film connait aussi une belle carrière internationale qui va faire découvrir notre héros dans plusieurs pays. En France, particulièrement, ou Bernard Borderie va l'engager pour le rôle de Nicolas, le premier amour d'Angélique, Marquise des Anges. Un rôle qu'il reprendra en 1965 dans la première suite, Merveilleuse Angélique, où, devenu prince des voleurs et délicieusement borgne, il meurt de façon tout ce qu'il y a de plus mélodramatique. Il ne faut pas en abuser, mais c'est quelque chose à voir.

Juste avant, il va connaitre le cinéma d'un autre calibre en intégrant la distribution du Guépard de Luchino Visconti. Petite prestation en officier, aux côtés d'Alain Delon et d'un autre débutant : Mario Girotti qui deviendra assez vite Terence Hill. C'est pourtant cette expérience qui le convainc que sa carrière est là.

En 1964, c'est désormais le western qui est à la mode. Et c'est du dernier chic de prendre un pseudonyme américain pour l'exportation. Giuliano Gemma devient donc Montgomery Wood pour ses premiers pas dans le western avec Le Dollar Troué de Giorgio Ferroni. Il retrouve ensuite son vrai patronyme et Duccio Tessari pour deux films qui auront un gros retentissement : Un Pistolet pour Ringo et Le Retour de Ringo. Gemma a dit un jour que la différence entre peplum et western se situait au niveau du changement de costumes. Un Pistolet pour Ringo utilise en effet le mélange d'humour parodique et de violence qui avait fonctionné dans Les Titans. Gemma joue sur sa décontraction et son physique de jeune chat, ce qui fait passer une intrigue finalement assez sombre, proche d'une certaine façon de certains films de Luis Bunuel (L'ange Exterminateur notamment).

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Le second film est une réussite plus profonde. Inspiré du retour d'Ulysse, Le Retour de Ringo donne à Gemma son premier rôle véritablement dramatique. Il y est un ancien soldat de retour dans son village et qui découvre ses parents assassinés, ses propriétés spoliées et sa femme sur le point d'épouser un abominable bellâtre mexicain. Même si Gemma révèle un peu ses limites, il a de très belles scènes, comme celle ou, dans une ambiance quasi fantastique, il se fait reconnaitre de sa femme.

A partir de là, il va enchainer de nombreux westerns de qualité inégale, créant, entre Franco Nero et Thomas Milian, un personnage plus juvénile, plus naïf, mais tout aussi habile au six-coups. Il excellera dans les rôles de souffre douleur ou de faux coupables. Son film symbole, peut être sa plus grande réussite dans le genre, c'est Le Dernier Jour de la Colère ou il est Scott Mary, employé à vider les seaux hygiéniques d'une petite ville qui le méprise, avant de rencontrer Talby, joué par Lee van Cleef, pistoléro implacable, forcément implacable, qui fera le père de substitution avant de voir son élève se retourner contre lui, un peu comme dans L'Homme Aux Colts d'Or.

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Il poursuit une carrière d'acteur populaire, mais sans trop prendre de risques, jouant Robin des Bois, l'aventurier aux côtés d'Ursula Andress ou le futé aux côtés de Bud Spencer. L'âge vient, les années 70 changent le visage du cinéma de genre et Cineccità n'est plus ce qu'elle était. Gemma se tourne vers des rôles plus exigeants en jouant pour Luigi Comencini dans Delitto d'amore, Valério Zurlini pour Le Désert Des Tartares, Pasquale Squitieri pour Le Préfet de Fer aux côtés de Franco Nero et, ultimement, pour Dario Argento dans son dernier grand Giallo : Ténèbres. Son interprétation du commissaire Giermani est remarquable, jouant encore sur la séduction, mais dissimulant une certaine maladresse, il est amoureux de sa collègue mais ne saura empêcher son meutre. Ni le sien.
 
Au cours des années 80, Giuliano Gemma se tourne comme tant d'autres vers la télévision, vit sur son passé et se découvre une passion pour la sculpture. Il entame alors une seconde carrière, devenant un artiste renommé. Si vous ne me croyez pas, allez donc jeter un œil sur son site : http://www.giulianogemma.it/

Il est également l'heureux père de l'actrice Véra Gemma. Aujourd'hui que le cinéma de genre de ces années d'insouciance revient en force, Giuliano, son sourire et ses grands yeux bruns retrouve sa place aux côté des autres icônes masculines de la période. Comme je l'ai dit, il ne faut pas en abuser, mais c'est quelque chose à voir.

11/08/2005

Citation

Hollywood's a place where they'll pay you a thousand dollars for a kiss, and fifty cents for your soul. I know, because I turned down the first offer often enough and held out for the fifty cents.


Marilyn Monroe

08/08/2005

Une belle blonde

De façon tout à fait gratuite
Pour le plaisir des yeux
Pour celui de mes lecteurs
Pour celui de mes lectrices aussi
Pour le soleil et les vacances
Pour le noir et blanc
Pour le glamour
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Photographie : The catacomb 

06/08/2005

Vacances deuxième partie

Cette fois, ce sont les grandes. Je pars me mettre au vert trois semaines. Mais ne lachez pas la bonde à vos pleurs, grace à l'excellente fonction de programmation de mon hébergeur, je vous ai laissé des petits messages pour patienter jusqu'à la rentrée. Et puis je pars avec un portable.
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Bises à toutes et tous.
Photographie : DR 

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04/08/2005

En route vers la gloire

Ce matin, comme souvent, je passe jeter un oeil sur mes statistiques. Et ce matin, surprise, je me retrouve avec un pic impressionnant de 700 connexions pour la journée d'hier (impressionnant pour moi, je précise). Je découvre que ces connexions viennent de Ratatium, excellent site plutôt connu autour du p2p, des échanges de fichiers et de la musique libre. Comme le saumon, je remonte vers la source et je tombe sur CECI.

Ceci qui me rend rouge de confusion et de plaisir (quand même !). Alors, un grand merci à mes lecteurs inconnus de Ratatium et, promis, je vais essayer de trouver une photo un peu mieux.

11:15 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Blog |  Facebook |  Imprimer |

03/08/2005

Enervé

Ca devient de plus en plus difficile d'aller voir un film dans une salle d'un grand circuit de façon sereine. Voilà que l'on nous matraque, avec images sombres et musique lourde le message : Pirater nuit gravement à la santé du cinéma. Slogan à l'instigation du Bureau de Liaison des industries Cinématographiques (BLIC). Slogan réducteur, culpabilisant, franchement énervant. Pourquoi dans les salles de Cinéma ? Ceux qui verront le message sont quand même ceux qui font l'effort, la démarche, de se rendre dans une salle et de payer leur ticket non ? Alors qui cherche t'on à toucher ? Pourquoi ne pas diffuser ces spots à la télévision ? C'est bien là, derrière leur home cinéma, leur écran cathodique, que se trouvent ceux qui sont susceptibles d'être concernés.

Mais c'est sans doute trop réfléchi pour les gens du BLIC. Il vaut mieux nuire à la santé du cinéma en transformant les halls en confiseries, en augmentant le prix des places, en ouvrant des multiplexes, en programmant des films indignes de ce nom, en bombardant de publicité la première partie de séance, en ignorant les courts métrages, en favorisant les films pop corn, en jouant le jeu de ceux qui sortent des grosses productions avec plus de mille copies en France, en méprisant la diversité des cinémas, en s'asseyant sur la culture et en méprisant le public.

Et merde, là, je l'avais dit que j'étais énervé.

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