31/03/2005
Million Dollar Baby
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21/03/2005
Licence textes
22:40 Publié dans Licence | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Blog, licence | Facebook |
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Assaut, Rio, Bravo !
Chance, c’est surtout le nom du personnage joué par John Wayne dans le Rio Bravo de Howard Hawks. Ce pseudonyme, c’est un acte de filiation. On connaît l’admiration de Carpenter pour Hawks, et, au sein de son œuvre, pour ses thématiques, son sens de l’espace et le dispositif minimaliste qui élève Rio Bravo au rang des grandes tragédies classiques.
Ce qui est moins connu, c’est que la véritable inspiration d’Assaut, c’est un autre western, moins aboutit, plus ancien, réalisé en 1953 par John Sturges : Fort Bravo, dans lequel des nordistes avec leurs prisonniers sudistes sont coincés dans un trou en plein désert, assiégés par une horde d’indiens invisibles qui les bombardent dans un silence coupé de sifflements par une multitude de flèches. Si on prend la peine d’analyser les situations des trois films, on voit bien qu’Assaut a bien plus à voir avec le Fort qu’avec le Rio.
Alors, ça me fait un peu marrer, à l’occasion de la sortie du remake d’Assaut, d’entendre parler tout le monde de la filiation avec Rio Bravo. Du remake, rien à dire, je ne l’ai pas vu et puis j’irais pas. Comme pour L’Aube des Morts et Massacre à la Tronçonneuse, il s’agit de versions édulcorées, aseptisées, formatées, de grandes œuvres subversives des années 70. Roméro, Hooper et Carpenter faisaient de la vraie série B, des films engagés qui passaient par le fantastique et l’horreur pour s’attaquer violemment à la société de l’époque. Aujourd’hui, ils sont presque tous réduits au silence. Mais leur oeuvre est toujours très présente et le meilleur hommage que l’on puisse leur rendre, c’est de s’abstenir d’aller voir leur tristes clones qui seront oubliés dans deux ans.
13:25 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : John Carpenter, Howard Hawks, remake | Facebook |
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13/03/2005
Les aventures maritimes de Steve Zissou
Incarné par Bill Murray, Steve Zissou et son équipe sont les héros du nouveau film de Wes Anderson, réalisateur assez indépendant à qui l'on doit un premier film réalisé avec les frères Wilson : Bottle Rockett, inédit chez nous. En 1998, il se fait connaître avec l'original, Rushmore, histoire d'un étudiant atypique, avec déjà Bill Murray et La famille Tenenbaum avec, encore, Bill Murray au sein d'une distribution imposante.

Néanmoins, sa dépression latente ne l'empêchera pas de repartir une nouvelle fois à l'aventure, déterminé comme Achab à se venger du monstre aquatique, entouré de son équipe à toute épreuve parmi laquelle on compte un second germanique (Willem Dafoe), un cameraman hindou (Waris Ahluwalia), un guitariste brésilien qui joue Bowie ( Seu Jorge), deux dauphins albinos idiots et une horde de stagiaires bénévoles corvéables à merci. Pour simplifier, il se greffe un pilote qui est peut être son fils (Owen Wilson) et une journaliste enceinte (Cate Blanchett).
On l'aura compris, le film est une comédie un peu complexe. Sa ligne dramatique principale linéaire est constamment parasitée par une foule d'intrigues secondaires basées sur les rapports entre les différents personnages, rapports marqués par des interrogations telles que le rapport de filiation, la réussite, l'échec, le couple, la mort...
Je n'ai personnellement pas été tout à fait convaincu que cet ambitieux programme fonctionne. Le film n'est pas aussi drôle que l'on pouvait s'y attendre. Il fonctionne plus sur un humour décalé, proche de la bande dessinée avec de nombreuses ellipses. Le film a des ruptures de rythme parfois brutales et semble parfois chercher sa direction, à l'image de son personnage principal. Parfois, le dérapage dans la folie tombe à plat comme lors de l'évacuation musclée des pirates par Zissou, seul contre tous. Mais souvent, il se dégage en contrepartie une poésie bienvenue, les intermèdes musicaux par exemple, ou les petits animaux farfelus dessinés par Henry Selik, complice de Tim Burton, ou encore les plans séquences virtuoses du bateau, en coupe, qui rappellent ceux de la pension de jeunes filles filmée par Jerry Lewis dans Le tombeur de ces dames.
Le film emporte quand même l'adhésion, si l'on accepte son ton original, parce que c'est tout sauf un film bateau (facile !), parce qu'il est ambitieux et volontaire, parce que Wes Anderson aime faire du cinéma et que ça se voit, et enfin par l'excellence de sa distribution, visiblement motivée par l'aventure, Murray en tête, dans une prestation digne de ses grands moments.
23:10 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Cinéma, Wes Anderson | Facebook |
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08/03/2005
Tire encore... si tu peux !
Barney, un métis incarné avec beaucoup de charme par Thomas Millian, organise un hold up avec une bande moitié américaine, moitié mexicaine. Au moment du partage, les Américains, laissant ressortir leurs instincts racistes, exécutent les Mexicains et s’enfuient à travers le désert. Barney s’en sort miraculeusement. Il est recueilli par deux indiens qui rappellent étonnamment celui de Dead Man de Jim Jarmush, et qui acceptent de l’aider à se venger à condition qu’il leur raconte ce qu’il a vu « de l’autre côté », lui qui a été si proche de la mort. Entre temps, la bande américaine arrive dans un village à l’ambiance très étrange, ambiance que l’on retrouvera dans High plains drifter (L’homme des hautes plaines - 1973) de Clint Eastwood, une ambiance de corruption et de dépravation assez impressionnante. A partir de là, tout le film bascule. L’intrigue brasse nombre d’éléments classiques du western italien en les décalant systématiquement, mêle des réminiscences baroques et fantastiques, tant sur le fond que dans le style.
Question de style, Se sei vivo, spara surprend tout d’abord par ses premières séquences. Le générique, porté par la musique superbe de Ivan Vandor, alterne les plans d’inspiration fantastique de Barney s’extirpant de la fosse ou l’ont jeté ses ex-associés, puis étant soigné par les deux indiens philosophes, avec des images de l’exécution, montées très rapidement (c’est carrément du Eisenstein !), contrastant par leur lumière blanche de désert à midi, avec celles du « ressuscité », nocturnes et bleutées.
Gulio Questi, le réalisateur, n’a guère fait de films, et celui-ci est son unique western. Il s’en donne à cœur joie, même si certaines scènes paraîtront un peu pâles (l’attaque du début), il se rattrape par un montage très original, jouant sur le temps (la construction en flash back du début, les ellipses radicales) et l’espace (l’exécution des Américains, la mise à mort du chef). Il excelle surtout dans l’établissement de son climat baroque, à base de jeu sur les couleurs (les ambiances du saloon, les costumes noirs et blancs des « ragazzi » et de compositions étonnantes, dans un esprit très proche du surréalisme ou de Bunuel (l’arrivée des truands américains dans la ville est typique d’étrangeté). Sans multiplier les exemples, Se sei vivo, spara est un film hypnotique, un peu déstabilisant mais toujours surprenant.
Question de fond, enfin, le film est assez virulent et, comme Il grande silenzio (Le grand silence - 1968) de Sergio Corbucci, surprendra par son ton acide, un peu cynique et un peu amoral, aux antipodes de la « morale » des westerns américains. Ici pas de fin heureuse, ici, le massacre de innocents se déroule sous les yeux impuissants de l’anti-héros dégoûté. Ce n’est pourtant pas là que le film est le plus original, les meilleurs westerns italiens (Leone, Damiani, Corbucci…) se sont toujours fait une spécialité de transposer dans cet univers si spécial des préoccupations politiques et sociales très européennes et souvent très « à gauche » (exploitation du Tiers-Monde à travers les personnages de Mexicains, dénonciation du gros capitalisme à travers les américains, réflexions sur la guerre du Vietnam, critique de l’église…). Se sei vivo, spara ne déroge pas à la règle et Barney est un parfait héros libertaire, leader à la Che Guevara d’une bande de Péons trahis par l’Occident.
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04/03/2005
Guédiguian et Mitterrand
L’une des forces du film de Robert Guédiguian est de ne pas donner de réponse, ce dont je lui suis gré. Il donne des pistes, des éléments, mais son film n’est ni un portrait à charge, ni une absolution, ni un cours d’histoire, ni une étude politique. C’est une tentative d’approcher l’homme à un moment clef de sa vie.

Il y a dans ce film quelque chose de Fordien, quelque chose de Vers sa destinée ou Lincoln n’est pas seulement Lincoln président légendaire, mais un jeune avocat de province avec les soucis, les joies et les peines d’un jeune avocat de province. Ce qui n’empêche pas le film de participer à la légende mais il lui donne un intérêt humain de premier plan.
Le Mitterrand de Guédiguian est un vieil homme au seuil de la mort et il se pose les questions de tout homme dans sa condition. Sans doute la légende est présente comme en filigrane. Comme le dit un des personnages du film, « Tu es comme les autres, tu finis par l’aimer », Guédiguian, comme tant d’autres, cède à la fascination de François Mitterrand, « dernier des grands présidents ». Mais Guédiguian reste aussi le réalisateur de l’Estaque, l’ancien communiste qui s’est interrogé dans son œuvre, depuis 1980, sur les désillusions de la classe ouvrière et l'impuissance du socialisme à changer la vie.
Il arrive à faire de son personnage historique un archétype que je rattacherais encore à Ford, à celui de La dernière fanfare, un de ses derniers films avec Spencer Tracy dans le rôle d’un politicien qui s’engage dans sa dernière élection, un homme qui n’a pas pris la mesure des changements du monde et qui meurt, lui aussi, à la fin.
Il y a beaucoup de points communs avec ce film. A commencer par le fond politique. Car si le film de Guédiguian n’est effectivement pas une analyse ou une critique politique littérale, il fait passer avec beaucoup d’intelligence une idée forte sur l’échec du socialisme incarné par Mitterrand : celle du décalage avec son époque. Arrivé peut être trop tard, il aurait perdu prise avec les grands mouvements du monde moderne. On voit constamment dans le film que Mitterrand est un homme inscrit dans l’Histoire, connaisseur de l’Histoire, lettré citant Duras, Lamartine, De Gaulle et Blum, héritier d’une époque qui n’a plus rien à voir avec le présent. Et cela, c’est encore plus vrai aujourd’hui qu’en 1995.
Quand le journaliste lui parle de mondialisation, il répond que l’Europe est en paix depuis 14 ans. Mitterrand vient d’une Europe en guerre : guerre mondiale, guerre civile, guerres coloniales. Quelles sont ses réponses pour une génération, bientôt deux, qui n’ont connu que la guerre économique ? Il n’en a pas.
La force du film, c’est de donner une forme cinématographique à cette idée. Guédiguian met en place un dispositif, comme souvent inspiré de son goût pour théâtre, où Mitterrand est isolé entre le témoin qu’il s’est choisi, le jeune journaliste (bien plus jeune que son modèle réel, Georges-Marc Benamou, et donc encore plus lointain des références du président) et quelques silhouettes : secrétaire, docteur, chauffeur, garde du corps. Guédiguian se refuse à montrer et même à nommer les autres protagonistes de ces années : vous ne verrez ni Chirac, ni Rocard, ni Jospin, ni personne. Seule Mazarine, sans doute pour la dimension humaine et inclination pour la littérature, est citée.
Mitterrand est aussi constamment inscrit dans le paysage de la France « éternelle », parcourant villes et villages symboles de siècles d’histoire. Scène inaugurale dans la cathédrale de Chartres, scène proustienne où le président parcours les gisants de rois oubliés. Scène mélancolique entre les cartons pleins de souvenirs lors du départ de l’Elysée. Scène fordienne encore dans le petit cimetière puis, plus tard, scène ultime dans l’église où il s’allonge. Il est déjà un fantôme quand il monte l’escalier de pierre, déjà avec ses morts comme Truffaut dans La Chambre Verte.
Les livres enfin, irriguent tout le film. Mitterrand amoureux des livres, c’est le Mitterrand le plus sympathique. Les livres sont de (presque) tous les plans. Pas les livres produits à la chaîne d’aujourd’hui, écrits par ce que l’on ose appeler un écrivain (dont le journaliste fait partie, d’une certaine façon). Mais les livres avec un grand L. Cervantès, Duras, Lamartine, Hugo, Valéry, Lévi, j’en oublie sûrement. Des livres que l’on caresse comme des femmes, des livres que l’on possède, des livres compagnons, des livres qui sont, comme chez Truffaut, notre plus bel héritage.
L’attachement à cette culture de la littérature est un fossé de plus entre Mitterrand et les générations de l’image et de l’ordinateur. Elle est pourtant une ultime possibilité de communication : maladroite lors de l’épisode du livre choisi pour l’anniversaire, porteuse d’espoir lorsque le journaliste fait le rencontre d’une… bibliothécaire. On a là de nouveau un très beau motif de cinéma, enchâssé dans la trame du film et riche de signification.
Symboliquement, Guédiguian met en avant l’affaire Bousquet comme révélatrice de ce fossé. A l’indignation du jeune journaliste qui « n’avale » pas les relations ambiguës du président avec le régime de Vichy, répond l’obstination du vieil homme : « Vichy n’était pas la France », l’excuse de sa jeunesse et d’un contexte plus que troublé. Guédiguian ne tranche pas, n’accuse ni n’excuse, mais laisse plusieurs personnages (la vieille résistante, la jeune bibliothécaire) faire la part des choses.
Là encore, le personnage du journaliste, joué avec beaucoup de sobriété par Jalil Lespert, incarne les doutes et les questionnements des nouvelles générations. C’est sans doute pourquoi il éprouve le besoin d’aller visiter Vichy pour se rendre compte qu’il n’y a rien à voir, rien que puisse apprendre le Vichy de 1995 sur celui de la collaboration. Le « tu n’as rien vu à … » de Duras s’applique à tous ces lieux que nous avons chargés d’Histoire mais qui, par eux même sont incapables de nous parler aujourd’hui.

Pour terminer, la question qui s’est posée quand on a su que ce serait le cinéaste de l’Estaque qui porterait ce sujet à l’écran, c’est comment allait-il passer d’un cinéma du soleil à un cinéma de la grisaille. Réponse : en beauté. Beauté de l’image de Renato Berta revendiquée par une tirade pleine de chaleur de Bouquet-Mitterrand en forme d’ode au gris (entendre le noir et blanc cinématographique). Le film est une succession de noir et blanc en couleur, du sable des plages du nord aux ardoises des villages, des ors passés de l’Elysée au fameux manteau et chapeau présidentiels, des gris infinis de Paris aux gris illimités des champs de province.
En relevant le défi d’un sujet à priori anti-cinématographique et éloigné de son univers marseillais, Robert Guédiguian s’en sort avec talent et honneurs. Comme quoi il faut se méfier des a priori. Ce projet qui pouvait lui sembler si étranger, il en a fait, d’une certaine façon, l’un de ses films les plus personnels de part les réflexions qu’il développe, synthétisant et prolongeant celles de ses plus belles réussites ; et l’un de ses films les plus réussis de part sa grande maîtrise de son art : celui du cinéma.
Photographies : © Pathé Distribution
19:40 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma, Robert Guédiguian | Facebook |
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21/02/2005
Assassination tango
Il y joue un tueur à gage dont on ne saura jamais s'il travaille pour une agence occulte ou pour le crime organisé. Toujours est-il que c'est l'un de ces tueurs qui a une éthique de son métier (un peu comme le personnage d'Eastwood dans LA SANCTION). Il vit avec une femme qui a une petite fille. Le tueur et la fillette s'adorent. Le tueur est aussi danseur de salon.
Quand on l'envoie pour une mission à Buenos Aires, il ne manque pas de visiter les salles de danse et rencontre Manuela, superbe danseuse dont le tango le fascine. Bien sûr, il y a un grain de sable dans la mission et notre héros aura tout le temps de s'initier à la sensualité technique du tango argentin. Manuela ne le trouve pas trop vieux et elle a, elle aussi, une petite fille.

Je n'en dirais pas plus. Le film est d'une facture originale, d'un rytme inhabituel pour le cinéma américain moderne, sachant prendre son temps, mais soumis à de vives accélérations, un peu comme un morceau de tango, quoi. Et Luciana Pedraza est incroyablement belle.
Le DVD
19:10 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma, Robert Duvall | Facebook |
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18/02/2005
Musique à l'italienne

Passez visiter leur site : CAM Original Soundtrack il y a plein d’extraits à écouter.
18:00 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, musique | Facebook |
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27/01/2005
Courts métrages
Et puis, le court, c'est riche. Voir dix films en deux heures, c'est chouette. Mis à part les deux sélections, française et internationale, il y a du numérique, de l'animation, des rétropectives (Truffaut l'an dernier, très belle), des programmes spéciaux, parfois incroyables, bref, de quoi s'occuper toute la journée et la soirée. Ensuite, place aux afters...
Clermont existe depuis plus de vingt ans et ils ont fait énormément pour la reconnaissance du court. Malgré les critiques, comme la polémique de l'an dernier, cela reste le meilleur endroit pour découvrir les auteurs à venir du monde entier. Les programmations ont lieu dans toute la ville, toutes les salles, les amphis des facultés, les cinémas du centre et de la périphérie. C'est la fête.
Et puis, les gens sont agréables et compensent en chaleur humaine le froid qui peut être, en janvier, redoutable.
Les dates de cette année : 28 janvier - 5 février
le site
23:20 Publié dans Festival | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, court métrage, festival, Clermont Ferrand | Facebook |
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20/01/2005
Affiche
Je trouve que cela relève d’un certain culot. Pourquoi ? Parce que, pour se limiter au cinéma, je ne me souviens pas avoir vu des affiches similaires pour dénoncer les atteintes au statut des intermittents du spectacle, autrement plus graves en ce qui concerne la création. Parce que je ne me souviens pas avoir vu d’affiches dénoncer le désengagement de Canal+ dans le financement du cinéma. Parce que je ne me souviens de rien pour alerter le public du danger des multiplexes, ces hypermarchés du film. Parce que rien sur la défense de l’exception culturelle.
C’est culotté et hypocrite, insultant pour les spectateurs et assez malvenu. Pourquoi ? Parce que, en ce début d’année, on nous annonce une année cinéma exceptionnelle. La meilleure depuis 1987 ! Parce que les ventes de DVD explosent et, comme le fait remarquer Antoine de Baecque sur son « chat » de Libération, les DVD donnent envie aux spectateurs de retrouver le chemin des salles. Etonnant non ? Parce qu’il ne faut pas oublier, même si les films qui fonctionnent le mieux sont des films commerciaux, que le système d’aide français fait qu’automatiquement, les entrées en salle induiront une augmentation des aides aux films français, quelqu’ils soient.
Alors, ça veut dire quoi cette façon de culpabiliser les spectateurs ? Qu’est-ce que c’est que cette façon d’accueillir le public ?
Bien sûr, d’accord pour les pirates qui filment en salle (quoi qu’on les voit rarement filmer le dernier Kiarostami !) OK pour ceux qui revendent des copies, ce n’est pas élégant… Mais pour le reste, il est largement temps de redéfinir la notion de copie privée et cesser de vouloir gratter le beurre, l’argent du beurre et le sourire du cinéphile. Les majors du cinéma se foutent de nous quand ils revendent à prix d’or leurs catalogues amortis depuis 40 ans. Surtout quand il n’y a aucun travail éditorial autour (et je salue ici les éditions de Wild Side, HK vidéo, MK2, là au moins, il y a une véritable valeur ajoutée).
Que les salles se prêtent à cette pitrerie est désolant quand on sait que leur malheur est venu de la télévision et de sa démission en matière de propagation de la culture cinématographique. Une petite affiche sur le sujet, peut être ?
Personnellement, je ne charge pas de films. Ce qui m’intéresse dans le DVD, ce sont les possibilités de la VO et du sous titrage. Et puis, surtout, je n’ai pas de télévision, je me souviens de la phrase de Godard (qui d’autre !) qui dit à peu près que quand on a vu un film à la télévision, c’est comme si on disait avoir vu un tableau alors que l’on n’en a vu qu’une mauvaise photocopie. Et oui, le DVD, comme le CD, ce ne sont que des copies de copies des œuvres originales. Ben merde lors !
Au lieu de hurler au pirate, il serait plus normal de rappeler que l’endroit pour découvrir, voir et revoir un film, c’est la salle. Qu’il n’y a pas assez de salles et pas assez de programmations. Que ce n’est pas en inondant de milliers de copies les écrans avec le dernier « blockbuster » que l’on va défendre le cinéma. Et que celui-ci, si on le pirate, ce n’est vraiment pas bien grave.
« A la télévision, on baisse la tête pour voir le film, au cinéma, on la lève ».
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09/01/2005
Paul Carpita à Nice

LE RENDEZ VOUS DES QUAIS (1954), SABLES MOUVANTS (1996) et MARCHE ET RÊVE (2002) seront présentés en présence de leur auteur les vendredi 21 et samedi 22 janvier 2005 au cinéma Mercury, place Garibaldi.
"Quand j'étais jeune, j'allais voir les films de Jean Gabin, de Fernandel (...) J'ai toujours été très libre par rapport aux modes, aux écoles. (...) Il est vrai que les films italiens néo-réalistes, ceux de Vittorio De Sica, Roberto Rossellini, Giuseppe de Santis, me touchaient beaucoup, mais si influence il y a eu sur moi, elle était inconsciente. Encore aujourd'hui, je fais les choses d'instinct, spontanément."

Le film sort en 1955 mais est aussitôt censuré car s’il parle d’Indochine, il sous entend aussi l’Algérie que l’on appelle pas encore une guerre. Isolé artistiquement, peu soutenu politiquement, Paul Carpita voit avec déchirement son film saisi et interdit. Il ne sort finalement en salles qu'en 1991.


"(J’ai eu) envie de ça, de cette bonne humeur, de cette faconde. J'ai trouvé le joint pour que les gens rient, avec cette histoire d'arnaque à l'assurance. Quand j'ai vu le film pour la première fois avec le public, j'avais honte, parce que les gens riaient tellement que j'étais entraîné et que je riais aussi. Ils m'avaient à chaque fois, ces couillon, les Russo, et le Souza !"
Plus qu’un grand réalisateur, Paul Carpita est un grand poète dans la lignée du réalisme poétique. Un cinéaste unique, à découvrir ou redécouvrir, qui prépare, à plus de 80 ans, son prochain long métrage avec l’enthousiasme et la foi d’un jeune homme.
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03/01/2005
Voeux
Difficile pourtant de démarrer le cœur léger après la catastrophe qui a touchée le sud-est asiatique. Vous trouverez, ci-dessous, une liste non limitative d’organismes qui centralisent dons et secours.
Secours populaire français
BP 3303, 75123 Paris Cedex 3
www.secours-populaire.asso.fr
Unicef
Urgence séisme Asie du Sud, BP 600, 75006 Paris
www.unicef.asso.fr
Croix-Rouge française
Séisme Asie, BP 100, 75008 Paris.
www.croix-rouge.fr
Fédération internationale
www.donate.ifrc.org
Secours islamique français
CCP 29 19 D Paris.
Secours catholique
Séisme Asie du Sud BP 455, 75007 Paris.
www.secours-catholique.asso.fr
Fondation de France
Solidarité Asie du Sud, BP 22, 75008 Paris.
www.fdf.org
Action contre la faim
Libre réponse 64 731, 75681 Paris
www.actioncontrelafaim.org
Médecins sans frontières
Urgence Asie, BP 2004, 75011 Paris.
www.msf.fr
Médecins du Monde
Urgence raz de marée Asie, BP 100, 75018 Paris.
www.médecinsdumonde.org
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17/12/2004
Femmes, femmes

De Walk on the Wild Side d'Edward Dmytryk, je ne connaissais que l'image du chat noir de son célèbre générique. Générique créé par Saul Bass, spécialiste en la matière à qui l'on doit ceux de Vertigo et de Psychose, entre autres.
J'ai donc découvert le film ce week end à la Cinémathèque de Nice et je dois dire que je suis très enthousiaste Le film est un croisement entre mélodrame et film noir, porté par une distribution féminine quatre étoiles. Par ordre d'entrée en scène, Jane Fonda, ici à ses débuts, toute en rondeurs, en sensualité à fleur de peau, pleine de vie ; Anne Baxter, l'Eve de Joseph L. Mankiewicz, sensible et réservée en tenancière de bar sur le retour ; Capucine, actrice d'origine française féline, toute en longueurs délicieuses, longues mains, longues jambes, grande classe ; Barbara Stanwyck, masculine et si troublante par sa passion pour le personnage de Capucine.
A leurs côtés, Laurence Harvey, tout aussi buté que dans Alamo, a du mal à faire le poid. Il y joue un texan profond venu à la Nouvelle Orléans retrouver son grand amour, artiste manquée devenue pensionnaire d'une maison close dans les années de la grande dépression.
On peut donner au crédit du film sa superbe photographie en noir et blanc, sa musique jazzy d'Elmer Bernstein, la construction de l'histoire, virtuose et élégante de John Fante, la réalisation précise d'un Dmytryk au mieu de sa forme. Mais ce que j'en retiens par dessus tout, c'est la sensualité du film. Il ne parle que de ça, de sexe, de passion amoureuse, de désir, de frustration et d'épanouissement féminin. Et de belle façon. Dans le contexte et compte tenu de l'époque, le film aborde assez frontalement, mais avec classe, l'homosexualité féminine, la prostitution ou encore le retour d'age. Rien que ça.
Walk on the Wild Side ne fait pas partie de ces films qui passent à la télévision et il n'est pas disponible, encore, en DVD. Mais si vous tombez dessus, ne vous faites pas mal et emboîtez le pas au matou du générique.
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08/12/2004
8 1/2 (2046)

A Cannes, j’avais ressenti cela. Tous les éléments semblaient en place, mais il manquait un déclic, un petit quelque chose d’ineffable qui donnerait cohérence et valeur à l’œuvre. Quelque chose de l’ordre de la magie qui se dégage d’In the Mood For Love.
Vendredi soir, il m’est soudain venu à l’esprit que la clef de 2046 pouvait justement être cela : une interrogation sur la magie du film précédent. Comment dépasser In the Mood For Love ? Et un peu plus car 2046 convoque les souvenirs, les acteurs, les ambiances musicales et les situations de quasiment tous les films précédents.
Explorer cette piste est assez excitant. Wong Kar-Wai aurait-il réalisé son 8 ½ ? Un film sur la difficulté de faire un nouveau film, comme Fellini après La Dolce Vita.
Tony Leung joue bien l’alter ego du réalisateur qui, après sa passion absolue avec Maggie Cheung, multiplie les aventures en cherchant à combler cette perte tout en sachant que ce ne sera pas possible. D’ou son cynisme tendre, son refus de s’engager de nouveau et cette impression de forte mélancolie, celle du passé que l’on ne retrouve jamais. Mastroianni, lui aussi convoquait toutes ses femmes pour résoudre sa crise d’inspiration. D’ou cette métaphore de science fiction, comme la fusée de 8 ½, ce train qui file tout droit sans possibilité de retour. Métaphore d’une vie, métaphore d’une liaison et métaphore d’une carrière de réalisateur, un film après l’autre.
« Les films sont comme des trains qui filent dans la nuit » disait Truffaut, discrètement convoqué à travers un extrait musical de Vivement Dimanche. Truffaut qui s’est sans doute posé le même genre de question quand, dans L’Homme qui Aimait les Femmes, le personnage de Charles Denner entreprenait une thérapie par l’écriture d’un livre après un échec amoureux qui le bouleversait et évoquait, lui aussi, le souvenir de tant de femmes aimées.
On ne revient pas plus d’un grand amour qu’on ne revient sur un chef d’œuvre. On cherche autre chose ou l’on se perd dans le regret.
Oui, c’est bien de cela qu’est fait 2046 et Wong Kar Wai a fait de ses doutes un film question, un film somme, un film pour construire de nouveau.
23:35 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma Hong-Kong, Wong Kar-wai, CSF | Facebook |
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30/11/2004
Génériques
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28/11/2004
2046

Alors, à vendredi.
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25/11/2004
2046 et la bouche de Zhang Ziyi
Cette bouche merveilleuse est sans doute la seule bonne raison qui peut vous inciter à aller voir le dernier film hautement esthétique de Zhang Yimou, Le secret des poignards volants, où il n'y a pas de secret mais bien moins de rytme, d'humour et de ce véritable souffle d'aventure que dans, disons au hasard, L'hirondelle d'or de King Hu. Mais cette bouche ! on comprend qu'elle ai fasciné le réalisateur. Elle illumine la première apparition de notre héroine comme un papillon écarlate, une fraise incandescente, un soleil d'aube. Elle circule à travers le film, maintenant notre intérêt quand nous nous sommes perdus dans les méandres de cette histoire insignifiante.
22:35 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actrice, cinéma Hong-Kong | Facebook |
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17/11/2004
Information
Ca se passe au cinéma Mercury, 16 place Garibaldi à Nice. Comme d'habitude, le film sera précédé d'une présentation et suivi d'un débat (que l'on espère vif, mais ça dépend des spectateurs !).
Pour en savoir plus sur les organisateurs : le site de CSF
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15/11/2004
Jésus revient !
J’aime beaucoup cette phrase qui résume bien l’esprit de Jésus Franco. Espagnol comme l’indique son nom, il a une des carrières les plus hallucinantes de l’histoire du cinéma. Depuis El coyote en 1955, il a réalisé quelques 170 films en utilisant une

Bien sur, avec une telle activité, il a réalisé un nombre impressionnant de navets, films de seconde zone, voire quelques films carrément pornographiques. Alignant les co-productions les plus improbables, se jouant de la censure, tournant dans toutes les conditions, Franco a toujours manifesté une foi inébranlable dans le cinéma qui, parfois, lui en a été reconnaissant.
Ainsi, En 1964, Franco sera directeur seconde équipe pour le Falstaff d’Orson Welles, ce qui, il faut dire, n’est pas donné à tout le monde.
Sa période années 60 recèle quelques perles. Aujourd’hui, déclaré réalisateur culte, il est l’objet d’une rétrospective à la cinémathèque des grands boulevards, (pour ceux qui sont sur Paris) et Mad Movies, le magasine français consacré au fantastique (même si ce n’est plus ce que c’était), diffuse en DVD quelques uns des films marquant du cinéaste.
L'horrible Dr Orloff est son film phare, avec l’inévitable Howard Vernon, fidèle entre les fidèles, qui débuta dans le rôle de l’officier allemand du Silence de la mer de Melville en 1946. Le sadique baron Von Klaus suit, reprenant l’atmosphère d’épouvante à mi chemin entre les films anglais de la Hammer et les inoubliables contes terrifiants de l’italien Mario Bava. Ce mois ci, vous pourrez découvrir Les maitresses du Dr Jeckyll (les titres, quelle poésie !!) qui cache de nouvelles aventures du personnage fétiche d’Orloff.
Attentions, ne vous méprenez pas ! Si l’on peut parler pour ces films de sadisme, de terreur ou d’érotisme, ceux ci sont bien gentils pour notre époque de sexe et de violence. En fait de belles dénudées fouettées par des aristocrates pervers, il n’y a guère plus que dans un épisode d’Angélique, la marquise des Anges !
Mais il faut avouer que ces films dégagent un charme étrange, une poésie fantastique basée sur l’usage du noir et blanc, de cadrages expressionnistes, un véritable talent pour faire naître l’angoisse d’un escalier ou d’un bruit d’horloge vers minuit. Franco révèle à l’occasion son admiration pour les maîtres que furent Jacques Tourneur, Terence Fisher, Fritz Lang ou Tob Browning. Et puis je suis assez sensible à ses personnages, simples mais bien campés, souvent surprenants dans leur décontraction où leur folie.
23:20 Publié dans Réalisateur | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : réalisateur, Jesus Franco | Facebook |
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14/11/2004
Cap à l'ouest !

Je le sentais bien. Le nouveau film de Philippe Lioret est une réussite. Tout ce que j'avais apprécié dans son précédent opus, Mademoiselle, je l'ai retrouvé dans L'équipier. A commencer par Sandrine Bonnaire qui retrouve un rôle de femme simple bouleversée par une passion aussi violente qu'inattendue. L'ile bretonne de L'équipier est très proche du fameux pont de Madison mis en scène par Clint Eastwood. Les amateurs de beaux mélodrames s'y retrouveront sans peine. Lioret a le cinéma classique, l'art de camper une atmosphère, de filmer un regard dérobé, un geste en suspens, quelque chose de l'art de Truffaut et sa sensibilité pour les personnages aux amours sans espoir.
Il a également un certain talent pour évoquer les activités professionnelles viriles façon Hawks. Ses gardiens de phare portent avec eux une façon de vivre et une certaine philosophie du "métier". Ils sont les frères des chasseurs d'Hatari !, des aviateurs de Seuls les anges ont des ailes, avec le caractère bien trempé des bretons des années 60 !
Philippe Torreton et Grégori Derangère développent une histoire d'amitié aussi passionnée et complexe que la relation amoureuse qui se noue entre Derangère et Bonnaire. On pourra trouver certains des ressorts classiques, mais ça fonctionne bien.
S'il y a un film français à découvrir en ce moment, c'est bien celui là.
Pour finir, une petite information, pour les amateurs de musique de film, ce site en anglais très complet : www.soundtrackcollector.com
Allez, à la prochaine...
20:55 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma, Philippe Lioret, cinéma français | Facebook |
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