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05/04/2006

Sommeil et cinéma

Longtemps, je n'ai pas compris que l'on puisse s'endormir au cinéma. Cela me semblait le fait de personnes qui ne l'envisageaient que comme simple distraction. Je me souviens d'un ami qui s'endormait systématiquement 10 minutes après le début de la séance pour se réveiller 10 minutes avant la fin. Sur le chemin du retour, il me disait souvent qu'il avait trouvé le film «génial». Je pensais avec compassion qu'il devait souffrir d'une maladie de langueur. Même quand je voulais dormir dans une salle, je n'y arrivais pas. Pour le Parsifal de Hans Jürgen Syberberg qui m'avait profondément ennuyé (et qui est très long), rien à faire. Pareil pour mon premier festival de Cannes. J'avais dû voir six films de suite et j'ai cherché une séance qui me permettrait de me reposer un peu. Je suis allé voir Une Caste Criminelle de Yolande Zauberman, rien à faire non plus, l'attrait du film restait le plus fort.

 

Finalement, je ne sais pas si c'est l'effet de l'âge ou du travail (dangereux, ça), mais cela a finit par m'arriver. Je me suis sentit partir sur un film de Wim Wenders. Je ne me souviens plus duquel. Panique. Efforts désespérés. Rien à faire, cette fois, je me suis bel et bien endormi. Et cela a continué. Je me suis endormi à plusieurs Wenders de suite (il y avait un cycle), et puis à d'autres films. Petit à petit, je me suis rendu compte que cela n'avait rien à voir avec la qualité du film, même si je ne me suis jamais endormi à un film de John Ford, même Dieu est Mort. J'ai appris aussi qu'il vaut mieux ne pas lutter. Au début, on culpabilise, alors on lutte. On garde désespérément un oeil ouvert, pensant reposer l'autre. Bientôt, les deux yeux brûlent, la tête bascule brusquement. On sursaute. On chope des maux de tête et finalement, on perd tout le film.

 

Aujourd'hui, je sais que le mieux, c'est de se laisser aller. Généralement, on ne s'assoupit qu'un petit quart d'heure et on se réveille avec une attention régénérée et le film n'en pâtit pas trop. Mieux, j'ai eu des expériences intéressantes à voir un film dans un état de forte fatigue. In The Mood For Love, par exemple, a été présenté à Cannes le dernier jour et je l'ai vu à la séance du matin, épuisé par dix jours intenses. Le film m'a éblouit. A ce stade, on le perçoit de façon purement instinctive, en abandonnant tout réflexe intellectuel et la beauté de l'oeuvre vous submerge. C'est agréable.

 

Tout cela pour arriver à Hou Hsiao Hsien. Je me suis endormi à tous ses films. La Cité des Douleurs, que j'avais trouvé passionnant mais j'avais à l'époque du mal à m'y retrouver avec les acteurs. Les Fleurs de Shanghai, le plus beau, qui m'a donné une émotion esthétique comparable à celle du film de Wong Kar-wai. Millénium Mambo qui n'a beaucoup déçu, étant complètement réfractaire aux musiques électroniques modernes. Et puis, il y a eu le dernier, Three Times, et là, j'ai très bien tenu le coup. Je craignais de piquer du nez et puis non. Le film m'a séduit, normalement, lui qui résume d'une certaine façon avec ses trois histoires, les trois films que je connaissais déjà. La troisième partie, proche de Millénium Mambo, m'a même semblé agréable quoique je la trouve la plus faible des trois. Voilà, j'étais tellement content d'avoir rompu la « malédiction du sommeil » que cela m'a inspiré ce petit texte que je dédie à cet homme qui s'était endormi à une séance de Lawrence d'Arabie et que nous avons dû réveiller à la sortie. Sinon, il y serait encore.

03/04/2006

Claudia

Un site anglais magnifique avec de très belles photographies.
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02/04/2006

Festivals de printemps

A tout seigneur, tout honneur. Commençons par le désormais incontournable festival du Court Métrage de Nice, Un Festival C'est Trop Court, 6éme édition, organisé par nos amis de l'association Héliotrope et auquel nous avons l'honneur de participer. Les dates : du 11 au 16 avril. Les lieux : aux côtés des habituels cinéma Rialto et Théâtre de la Photographie et de l'image, le festival sera également présent à Acropolis et au théâtre Lino Ventura. Au programme, le plus important, l'Allemagne sera à l'honneur avec un large panorama comprenant un hommage à Mathias Müller, cinéaste expérimental extraordinaire, des cartes blanches au Goethe Institut, à Jan Peters, au festival de Hambourg et au magazine du court métrage d'ARTE, Court Circuits proposé par Luc Lagier. Point d'orgue, un ciné-concert hommage au cinéma d'avant garde allemand. Mais encore une compétition européenne de quatre programmes. Mais aussi deux mix-vidéo, le programme Expérience6.0 proposé par le magazine Repérages, un programme musical Scopitone consacré aux clips. Mais enfin, des séances pour les scolaires et deux programmes régionaux auxquels nous avons participé. Et puis, nous en reparlerons, une rencontre professionnelle autour de « Produire en région, co-produire en Europe » qui permettra de faire un État des lieux de la production régionale tout en proposant des pistes pour l'avenir. Ce panorama ne serait complet sans mentionner les afters et les nombreuses fêtes qui jalonneront cette semaine d'exception. Pour en savoir plus : le site du festival sans oublier le blog animé par Yohan.
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Il tombe malheureusement au même moment, mais on aurait tort de négliger le Festival International du Film d'Aubagne, organisé par l'association Alcimé. Du 10 au 15 avril, ceux qui sont plutôt du côté ouest de la >Région pourront suivre cette édition riche d'une compétition officielle de 66 courts métrages et 9 longs métrages. Des programmes d'écoles, des programmes expérimentaux, deux concours de scénario dont le fameux dispositif du SIRAR, un ciné concert sur Entr'acte de René Clair (puisque l'on célèbre Dada !) et Be My Wife de Max Linder et, pour mettre un peu de piment, une nuit du court métrage érotique. Beaucoup d'animation autour de cet événement, des rencontres, des tables rondes, bref l'ambiance parfaite d'un festival digne de ce nom. Pour en savoir plus : le site du festival.

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Beaucoup plus loin, mais partageant le même esprit, le festival de Caen, 5 Jours Tout Courts fêtera ses dix ans du 14 au 22 avril (Ca va être difficile de passer de l'un à l'autre). 26 courts métrages en compétition avec une sélection film et une sélection numérique. Tout le programme n'est pas encore tout à fait prêt au moment où j'écris ces lignes mais l'organisation, l'Atelier du Film Court, promet une belle fête d'anniversaire. Pour y avoir été invité l'an dernier, je vous assure que ces normands ont bon esprit et bon goût. Pour vous mettre l'eau à la bouche et vous inciter à prendre vos billets pour Caen, je vous propose de découvrir la programmation expérimentale proposée par Philippe Côte qui nous avait réjouis les yeux et les oreilles l'an dernier dans un lieu magique : l'église du Vieux Saint-Sauveur. Surprise, il a sélectionné le film de nos amies Aurélia Barbet et Agathe Dreyfus : Holiday. Quand j'écrivais que c'étaient des gens de goût. En parallèle, un hommage est rendu à Chris Marker avec 40 films présentés. Pour en savoir plus et découvrir le programme complet : le site.

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29/03/2006

The Big Sky

Pierrot vient d'écrire de jolies choses sur The Big Sky (La Captive Aux Yeux Clairs) le beau film de Howard Hawks. Coincidentellement, j'avais eu envie de faire quelques lignes dessus après avoir lu le billet de Skorecki paru dans l'édition électronique de Libération de mardi. Ce n'est pas que je n'ai pas apprécié ce qu'il a écrit, j'ai même été sensible à ce parallèle qu'il fait entre l'art de Hawks et celui de Terrence Malik, un parallèle que j'avais relevé il y a quelques temps. Question de tempéraments opposés entre les deux hommes et de rapport à la nature. Non, ce qui m'a hérissé le poil, c'est la formule « Se rappeler que Hawks a toujours filmé à ras de terre », alors que la spécialité de Hawk, sa marque, son éthique, sa morale, son art enfin, c'est de filmer à hauteur d'homme. Chose qui n'a pas échappé à Pierrot.

 

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Depuis hier, je me repasse en boucle la musique de Dimitri Tiomkin, superbe partition pleine de délicatesse et qui, à l'époque, avait innové en commençant par quelques notes délicates au lieu de déchaîner d'entrée l'orchestre. Je ne suis pas trop d'accord non plus avec la lecture « sexuelle » de Skorecki. La relation entre les personnages de Kirk Douglas, Dewey Martin et Elisabeth Threatt (la captive) est à la fois plus complexe qu'une simple rivalité amoureuse sans pour autant pouvoir se lire sous le seul angle d'une homosexualité plus ou moins refoulée. Chez Hawk, l'amitié virile sans sous entendu est une réalité d'importance. Et les relations homme/femme sont le plus souvent placées sous le signe d'une feinte domination alliée à une étrange camaraderie. Le trio de The Big Sky est l'un des plus beaux de son auteur, exploré tout en nuances et en finesse, ce qui rend le film visible de nombreuses fois sans lasser. Un film qui est aussi hanté par l'absence de la femme. Que ce soit dans les chansons, dans les parodies de danse, dans les évocations et les soupirs du groupe viril, dans les regards qui s'attardent sur la silhouette furtive au delà du feu de camp, The Big Sky est un hymne à la présence féminine à travers son manque.
 
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Pour la petite histoire, Hawks raconte à Jim Mc Bride que la fameuse scène de l'amputation du doigt avait été prévue à l'origine pour John Wayne et Montgomery Clift dans Red River. Cela amusait beaucoup Hawks, mais pas Wayne qui refusa. Pas démonté, Hawks le fit avec Douglas et, plus tard, Wayne fit repentance et accepta de s'amuser avec une balle dans la colone vertébrale dans El Dorado.

 

La chanson des trappeurs (en français dans le texte) / Musique de Dimitri Tiomkin

 

Quand je rêve, quand je rêve,
J'ai mes lèvres sur tes lèvres,
mon coeur bat pour toi mon amour.

Quand le soleil me réveille
Du bonheur que je sens avec toi
Je suis tell'ment seul.

C'est toi ma mie mon songe ma promesse.

Ton amour pour toujours
Dans mon rêve je te verrai nuit et jour
Je t'aime quand je rêve

 

28/03/2006

Richard Fleischer 1916 – 2006

Soleil Vert, 20 000 Lieues sous les Mers, le Voyage Fantastique, Bandido Caballero, L'Etrangleur de Boston, Les Vikings, ah, Les Vikings...
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Nécrologie du Monde

27/03/2006

Abel Ferrara

Je tenais à marquer le coup pour l'hommage rendu à Abel Ferrara par plusieurs blogs cinéphiles via le blog-a-thon. J'aurais voulu pondre quelque chose de plus consistant, j'ai dégoté la semaine dernière le DVD de King Of New York qui m'avait laissé un fort souvenir, comme Bad Lieutenant, Snake Eyes et Nos Funérailles. Hélas, trois fois hélas, je n'ai pas pu trouver le temps de le revoir. Qu'à cela ne tienne.

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Les participants(mise à jour le 29 mars) :
Mubarak Ali at Supposed Aura.
Zach Campbell at Elusive Lucidity.
Charles Bronson vs. God.
Matt Clayfield at Esoteric Rabbit.
Brian Darr at Hell On Frisco Bay.
Martin Degrell at Detoured.
Filmbrain at Like Anna Karina’s Sweater.
Girish
Flickhead.
Richard Gibson.
Ed Gonzalez at Slant.
Aaron Graham at More Than Meets The Mogwai.
Michael Guillen at The Evening Class.
Eric Henderson at When Canses Were Classeled.
Aaron Hillis at Cinephiliac.
Darren Hughes at Long Pauses.
David Lowery at Drifting.
Peter Nellhaus at Coffee Coffee And More Coffee.
Matt Zoller Seitz at The House Next Door.
Harry Tuttle at Screenville.

23/03/2006

La Bande à Bonnot

L'un des avantages du DVD est qu'il permet de retrouver ou de découvrir tout un pan de l'histoire du cinéma qui n'est plus trop accessible sur les chaînes « classiques » et encore moins en salles, cinémathèques comprises. J'ai ainsi pu assouvir mon ancienne envie de voir La Bande à Bonnot de Philippe Fourastié réalisé en 1968. J'ai longtemps eu cette image de Jacques Brel et de Bruno Crémer dans leur voiture d'avant 1914 avec ces lanternes comme on en faisait aux diligences. Et puis, j'ai toujours aimé Brel au cinéma, même dans les films faiblards qui ne le méritaient pas. Tiens, Mon Oncle Benjamin d'Édouard Molinaro, voilà un autre film que j'aimerais bien revoir.
 

Mais revenons à nos anarchistes en auto. Le film a visiblement eu les moyens : reconstitution d'époque soignée et belle interprétation avec, aux côtés de Crémer (Bonnot), et Brel (Raymond la Science), Annie Girardot, Jean Pierre Kalfon, tout jeune, Anne Wiazemsky et Michel Vitold. J'ai cherché des informations sur le réalisateur, mais il n'y a pas grand chose. Pourtant, ce film, son second après Un Choix d'Assassin en 1966, est un beau film, vif, ambitieux et maîtrisé. Et Fourastié a été à bonne école : Assistant de Godard sur Pierrot le Fou, de Rivette sur La Religieuse, de Chabrol et de Schoendoeffer. Né à Cabourg en 1940, mort à Tréguier en 1982, sa carrière s'interrompt brutalement après La Bande à Bonnot. Enfin presque puisqu'on le retrouve à la télévision pour la série Mandrin. Encore un bandit légendaire.

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Sortit en 1968, le film n'a pas du plaire et sera interdit aux moins de 18 ans. Sa force tient au mélange de faits bruts, les braquages, les meurtres et la cavale des bandits ; et du discours anarchiste radical porté essentiellement par le personnage joué par Brel. Fourastié mêle habilement la sympathie que lui inspire l'idéologie avec la froide violence des actes. Ce partit pris et le refus de toute psychologie évite largement toute empathie avec les membres de la bande, Cremer en tête qui joue un Bonnot renfermé, déterminé et impitoyable. Il faut les voir décharger d'un coup leurs armes sur les clients de la banque, tirer sur la foule comme à la foire. Les images sont assez fortes pour se passer de toute autre condamnation. Seul Raymond la science échappe à cette mise à distance. Il bénéficie de la sympathie naturelle de Brel. Son discours, virulent et naïf aux ouvriers aux portes de l'usine, c'est presque Brel qui chante « Moi, les carreaux de l'usine, j'irais les casser ». Même s'il exerce la même violence que les autres et n'en éprouve aucun remord, c'est lui qui porte l'idéal anarchiste, s'opposant au personnage de Victor Kilbatchiche (Vitold), non violent et présenté de façon un peu ridicule, du moins peu efficace. Lors du procès final, le discours de Brel a des accents de celui de Chaplin dans M Verdoux lorsque l'on reproche ses crimes : "Des flics et des rentiers ataviques. Alors que vous, combien d’ouvriers, de travailleurs, sont venus salir de leur sang vos mains autocrates ?" Le film épouse la forme de la légende, des couvertures de la presse à sensation de l'époque, au sein d'une réalité comme estompée, rejetée à l'arrière plan pour laisser la bande aux prises avec ces policiers tout vêtus de noir comme chez Grimault et Prévert et les zouaves de carnaval, interchangeables, mécaniques.
 
Le DVD 

21/03/2006

Parfum d'époque

Un autre site assez incroyable qui propose des documents magnifiques de l'âge d'or Hollywoodien. Le Greenbriar Picture Show. L'homme qui anime ce site doit avoir une collection impressionnante de pavés de presse, de revues, de photographies de plateau, que sais-je encore. Toujours est-il que, pour ceux qui sont sensibles à ce glamour, chaque note est un régal pour les yeux.

 

En date du 23 février, c'est Maureen O'Sullivan qui est mise à l'honneur avec quelques photographies de Tarzan et sa Compagne, le film de Cédric Gibbons (décorateur fameux à la MGM) et Jack Conway (non crédité). Elle y joue Jane aux côtés de Johnny Weismuller. Ce film, que j'ai redécouvert avec le superbe coffret Warner, est sans doute le meilleur et surtout le plus sensuel et le plus érotique de tous les films de la série, voire même de tous les films de Tarzan jamais tournée, y compris ceux dont l'érotisme était délibéré. Et quand je parle de redécouverte, je pèse le mot. En effet, si vous connaissez le film, comme moi, par les programmations familiales de FR3, il y a une trentaine d'années, le film est sensiblement différent. Outre qu'à l'époque, vers 10/12 ans, on se préoccupe plus des exploits de l'homme-singe que des formes de sa compagne, la version DVD réintégre une séquence de ballet aquatique dans laquelle Jane nage entièrement nue. Je m'attendais peu à de telles images dans un film de grand studio de 1934. Pourtant...

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Aujourd'hui ce film dégage le même type d'érotisme que le King Kong de Ernest B.Schoedsack et Merian C.Cooper ou les films de Josef Von Sternberg avec Marlène. Un érotisme très physique, animal, plein de santé. De fait, Le Tarzan de 1934 est l'un des derniers films d'avant le tristement fameux code Hays. Tarzan et Jane y ont des pagnes juste ce qu'il faut avant que, dans les films suivants, ils ne soient allongés aux dimensions ridicules de tabliers. De nombreux plans et petites scènes détaillent l'intimité sensuelle du couple, les formes épanouies de Maureen O'Sullivan, la poitrine virile de Weissmuller, bref, c'est le bonheur. Sur le fond, on restera quand même encore loin des romans échevelés de Edgar Rice Burroughs, c'est de la belle aventure classique avec une dose de racisme d'époque, mais bon sang, qu'elle est belle dans son pagne en cuir.

20/03/2006

Petit jeu de réflexion

Un nouveau jeu pour cinéphile qui me plaît assez : le blog-a-thon.. Américain, bien sûr. Si j'ai tout compris, il s'agit d'intervenir, sur son blog, à une date donnée et sur une thématique donnée. Thèmes précédents : Showgirls de Verhoeven, Caché de Michael Hanneke ; et Ferrara pour la fin mars. Un nouveau sujet de réflexion est donné pour le mercredi 19 avril : Angie Dickinson. Je serais au rendez vous.

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16/03/2006

Un beau livre

Si je n'ai guère le temps de retourner dans les salles obscures, j'ai pu avancer mes lectures. Voici un bouquin qui devrait plaire à Imposture s'il ne l'a pas déjà : Il Etait une fois en Italie, Les Westerns de Sergio Léone. Ce livre a été écrit par Sir Christopher Frayling à l'occasion de l'exposition organisée par le Museum of American West du Autry National Center de Los Angeles. Une exposition unique en son genre, que l'on aimerait bien voir débarquer chez nous et qui s'est achevée fin janvier. Christopher Frayling, on le voit beaucoup dans les bonus des belles éditions collector des principaux westerns du maître italien ainsi que celle de Mon Nom est Personne de Tonino Valérii, anglais débonnaire et érudit. Son livre est une véritable oeuvre de collectionneur passionné, d'historien amoureux, j'allais écrire "transi", mais pas franchement de critique. Nous sommes assez loin du travail de Gilles Cebe (son livre paru dans les années 80 est épuisé). Frayling divise son livre en trois parties, une présentation de l'oeuvre, un ensemble d'entretiens avec Léone et ses principaux collaborateurs, et une étude sur son influence jusqu'à aujourd'hui. De loin, la force du livre tient dans la partie centrale ainsi que dans la richesse et la qualité de l'illustration. Au fil des années Frayling a pu rencontrer Clint Eastwood, Claudia Cardinale, Eli Wallach, Lee van Cleef, Ennio Morricone, le décorateur Carlo Simi, Tonino Delli Colli, fameux chef opérateur et les scénaristes Luciano Vincenzoni, Sergio Donati et Bernardo Bertolucci dont on sait qu'il participa, avec Dario Argento, à l"éllaboration de Il Etait Une Fois Dans L'Ouest. Trois documents complètent ce tour d'horizon : Un texte de Léone sur John Ford, un texte de Martin Scorcese sur Léone et, peut être le plus touchant, un album d'adolescent compilant coupures de presses et photographies sur la trilogie des dollars. Ce genre de découpages, je le pratiquais entre 10 et 15 ans, c'est la base de ma cinéphilie, cette façon de prolonger le film, cette façon de faire naître une réflexion, je crois que c'est la première fois que je la vois intégrer une oeuvre "adulte".

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Côté réserves, je suis un peu resté sur ma faim quand à l'exploration critique de l'oeuvre léonienne. Il y a une certaine indulgence vis à vis de Pour Une Poignée de Dollars qui n'est pas "inspiré" mais franchement pompé sur le Yojimbo de Kurosawa, à un point dont on se rend bien compte lorsque l'on découvre le film japonais. Cela n'ôte rien aux qualités de mise en scène du film de Léone mais ce n'est pas une raison. De la même façon, Frayling inclus Mon Nom est Personne dans sa revue des westerns léoniens. Même s'il est clair que ce film porte la marque de son producteur et initiateur, il n'en reste pas moins un film de Tonino Valerii, avec l'exploration d'un rapport entre un jeune héros du western italien et un vétéran du western américain proche de celui filmé par le même Valérii dans Le Dernier Jour de la Colère, et avec talent. Ceci dit, s'il est légitime d'envisager ce film dans le parcours de Léone, pourquoi alors ne pas inclure Un Génie, Deux Associés et une Cloche, pour lequel Léone a eu plus ou moins la même implication et qu'il a confié à Damiano Damiani ? Parce que le film a moins bonne réputation ? Parce qu'il semble moins bien "coller" thématiquement aux autres films ? J'ai regretté que ce ne soit pas abordé. Mais ne faisons pas la fine bouche, cet ouvrage est de la belle ouvrage et restera une pierre de taille dans l'exploration de l'oeuvre du maître du "Cinéma Cinéma". (Editions de la Martinière).

 

En bonus : une bibliographie

 

13/03/2006

Tournée des popotes

Rien de tel pour se remettre en route qu'une promenade chez mes blogs favoris. Chris Lynch nous parle de Mad Max 2 de Georges Miller et nous fait partager son enthousiasme pour le nouveau film de Terrence Malik : Le Nouveau Monde. Héroines chez Contrechamp avec Madeleine Robinson et une étude à venir sur la "Puissance d'apparition de l'héroïne de cinéma" avec un choix excitant (Laura, Vertigo et Blue Velvet). Pierrot étudie le troisième opus des aventures de Harry Potter et nous signale l'existence des Gérards du Cinéma Français, pendant des razzies américains. Amusant. Défense de Chabrol sur Notre musique. Chabrol toujours et Eustache chez Sébastien. Flickhead se lance dans une ébauche de téléblog avec des documents vidéo pasionnants : Bugs Bunny et le Magical Mystery Tour des Beatles. Derrière le Paravent Sudéois, on trouve quelques réflexions amusantes et que je partage largement sur la loi DADVSI. Marylin chez Sugar. Louis Malle chez François Bouchet. Magnifique photographie du Cygne Noir de Henry King chez Cinématique, une composition qui fait penser à Lang. Tout ceci me donne envie de m'y remettre pour de bon.


05/03/2006

Chers lecteurs

Je vous présente ma fille, Armande, à un jour. Elle est née le 3 mars à 23h24 et je suis en plein ravissement. Ceci étant, je pense que cela va ralentir un petit moment la fréquence de mes interventions sur le blog. A moins qu'elle ne m'inspire...
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26/02/2006

Revues, nostalgie, etc.

Ce qui m'épate toujours chez Flickhead, c'est l'intérêt et le curiosité érudite de ces américains pour le cinéma français. C'est ainsi qu'ils ont repéré un site extraordinaire qui compile les couvertures des plus fameuse revues de la patrie de la théorie des auteurs. Remontant la piste, je suis tombé sur le blog Agence Eureka que vous devez visiter puis ces pages personnelles qui compilent des romans photos tirés de films dont les légendaires séries Western aventures, UFO ou Star Ciné Colt. Cela vaut le détour. En prime j'ai découvert ce dessin publicitaire de Siné pour Positif que je ne résiste pas à l'envie de vous faire partager. Noter, pour les accros aux caricatures, le crucifix dans la poubelle. Blasphème !

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21/02/2006

Un brûlot anti-Sarkozy en prime-time sur TF1

Il m'arrive de manger chez des gens qui ont la mauvaise manie de regarder la télévision à table. Comme la cuisine est bonne et que je suis diplomate, je me mets dos à l'écran et je me concentre sur mon assiette. C'est ainsi que j'ai baigné dans les quinze premières minutes de Minority Report, le film de Steven Spielberg qui avait séduit en son temps quelques habituels détracteurs. Je n'aime pas la télévision, je n'en ai plus depuis au moins quinze ans et, de toutes les chaînes, je déteste particulièrement TF1. « Je n'aime pas que l'on abîme les gens » disait Jacques Brel, je crois. Là, j'ai trouvé la situation plutôt amusante, malgré l'horrible version française. Soit les programmateurs de TF1 sont très bêtes, soit Spielberg est très fort, soit je suis aveuglé par l'amour.
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Une scène : Anderton (Tom Cruise), en fuite, traqué, entre dans un grand magasin de fringues. Repéré par un détecteur biométrique, il entend des voix venues de nulle part l'interpeller par son nom et lui proposer de nouveaux achats. Minority Report, c'est le rêve du publicitaire et du policier sous la forme d'un cauchemar pour l'individu. Un monde imaginé par l'écrivain Philip K. Dick, grand maître de la paranoïa et des univers parallèles. Un monde où tous les êtres sont fichés, tracés, suivis jusqu'au plus profond de leurs pensées, puisque l'on a inventé un moyen pour détecter les criminels avant qu'ils ne commettent leur crime. Un système au service d'une ambition de pouvoir. Un fantasme de ministre de l'intérieur obsédé par la tolérance zéro et pour lequel la sécurité, érigée en absolu, justifie tous les renoncements aux libertés individuelles. Difficile pour moi de ne pas rapprocher cette « prison » où sont enfermés les criminels en puissance réduits à l'état de légumes dans des containers et la récente affaire de ces prisonniers bien réels qui ont demandé le rétablissement de la peine de mort plutôt que la mort lente dans leurs quartiers de haute sécurité. Difficile à ne pas penser à ce geste de parents d'élèves détruisant des bornes biométriques à l'entrée de la cantine de l'école de leurs enfants en voyant les possibilités de ces charmantes technologies décrites dans le film et, plus terrible encore, la terrible indifférence de ceux qui se sont habitués et vaquent comme les zombies de Romero entre autoroutes et centre commerciaux. Pour secouer cette accoutumance, il faudra à Anderton s'arracher les yeux pour y voir clair de nouveau et faire, comme souvent chez Spielberg, un choix entre pulsion de mort (la vengeance envers l'homme qu'il soupçonne d'avoir tué son fils) et pulsion de vie (Accepter la loi, faire le deuil, vivre quand même). Qu'un tel film soit diffusé ainsi sur une chaîne de télévision qui se vante de son travail de lavage de cerveaux disponibles m'apparaît d'une douce ironie. Mais qui le voit ?

 

Photographie © UFD

10/02/2006

Traces

Que recherche-t'on à revenir sur les lieux de tournage de tel ou tel film ? "Location" comme disent les anglo-saxon, un endroit que l'on loue pour quelques jours, quelques heures, pour l'inscrire, peut être, dans l'éternité. A voir cet endroit qui n'a plus de cadre, évoque-t'on le souvenir d'une action qui n'a jamais eu lieu ou bien le souvenir de la réunion des artistes et de l'équipe technique ? Sur ces fortes considérations philosophiques pour fin de semaine, je vous invite à découvrir Vertigo then and now, voyage entre le San Francisco du film de Hitchcock en 1958 et celui de 2003. Sur les traces de Scottie...

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08/02/2006

Lettre d'un admirateur

Chère Valérie Leon, de vous je ne connaissais que le nom, évocateur d'Espagne, et quelques photographies en noir et blanc dans le numéro 23 de la revue Vampirella. Photographies de ce film Blood From The Mummy's Tomb alors présenté au festival de Stiges en 1976. Images au parfum délicieusement kitch qui m'ont alors fait rêver. Vous y portiez avec prestance le diadème de la reine Tera.

 

Vingt cinq ans plus tard, je découvre presque par hasard ce film resté inédit en nos contrées et je vous découvre, vous dans votre splendeur et ce double rôle de Margareth, jeune anglaise et vaillante fille du professeur Fuchs, et de cette reine égyptienne à la main sectionnée. Cherchant à décrire votre beauté, les mots me manquant, je me suis souvenu que je tenais un bog et qu'une image choisie de vous parlerait plus à mes lecteurs que toutes mes pauvres expression. Dont acte.

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Ceux qui vous trouveront de beaux yeux sont de sacrés hypocrites mais ne sont pas des menteurs car vous avez aussi de très jolis yeux. Votre plastique superbe, souple et pleine, féline, est admirablement mise en valeur par votre metteur en scène du moment, le très peu connu Seth Holt qui n'a de plans que pour vous et vous dévore de l'objectif, partageant sans doute l'idée émise par François Truffaut que le cinéma a été inventé pour filmer les femmes. Qu'il en soit ici remercié.

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Étrange film que ce Blood From The Mummy's Tomb, tourné en 1971 d'après un roman de Bram Stoker, Le Joyau des Sept Etoiles. Vous deviez y avoir pour partenaire l'énergique gentleman du fantastique anglais, Peter Cushing. Celui-ci déclara forfait juste avant le début du tournage, sa femme tombant gravement malade. Il sera remplacé au pied levé par le second couteau Andrew Keir, le prêtre qui avait percé la poitrine de Barbara Shelley dans Dracula, Prince des Ténèbres de Terence Fischer. Votre metteur en scène, relativement novice, décéda alors d'une crise cardiaque sur le plateau, remplacé par le producteur Michael Carreras. Étrange destinée que celle de ce film, oeuvre de fascination pour une femme, vous, et oeuvre inachevée.

 

Film de renouvellement pour une Hammer film en perte de vitesse et qui donna quelques perles noires inclassables en ces début des années 70 ou l'on croyait encore aux vampires et aux princesses égyptiennes délicatement préservées durant 3000 ans. Le Cirque des Vampires, La Fille de Jack L'Eventreur, Docteur Jeckyll et Sister Hyde et Blood From The Mummy's Tomb sont quelques uns de ces titres qui allient audaces formelles et narratives, de l'érotisme qui n'est pas encore vulgaire et une pointe de violence qui n'est pas encore ridicule.

 

Chère Valérie Leon, vous traversez ce film, récit d'une malédiction séculaire avec une grâce aussi vaporeuse que vos tenues, votre beau regard clair et juste pâle plein du mystère de l'ancien temps des pharaons, votre allure décidée et votre bouche fière rappelant une certaine madame Peel. Vous illuminez une histoire aux moments comme ralentis en contemplation de vos mouvements les plus délicats et aux zones sombres et tourmentées comme votre chevelure. Sous le charme, je suis partit en exploration, hélas, rien dans votre carrière, quoiqu'estimable, ne semble briller de l'éclat de ce joyaux des sept étoiles. Quelques seconds rôles dans de grosses productions, vous vous êtes lovée dans les bras de Sean Connery et Roger Moore, premiers rôles dans des films qui n'ont pas franchit la Manche et puis la télévision.

 

Chère Valérie Leon, vous êtes toujours fascinante aujourd'hui, même en blonde, et l'on peut découvrir votre regard toujours clair sur votre site. Recevez, chère Valérie Leon, l'expression de l'admiration de votre serviteur.

Un autre admirateur

Le DVD 

06/02/2006

Troisième couche

Suite et fin (provisoire ?) de mes échanges et recherches autour du Munich de Spielberg. Discussion passionnante ouverte par une note virulente sur Cinématique, remarquablement bien écrite, et qui m'a amené à réfléchir sur la scène de montage parallèle entre Avner faisant l'amour avec sa femme et les images reconstituées de l'épilogue sanglant de la prise d'otages. Cette scène pose de nombreux problèmes, y compris chez les défenseurs du film. Elle fait partie, pour moi, de ces scènes ou Spielberg cherche à repousser les limites de son cinéma comme dans la très controversée scène de la douche de La Liste de Schindler. En suivant la discussion, vous connaîtrez la conclusion que j'en ai tirée. Qui vaut ce qu'elle vaut.

 

 

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Sinon, j'ai découvert un site étonnant, The Electronic Intifada. Site en anglais, Electronic Intifada est une publication en ligne autour du conflit israélo-palestinien, de l'occupation des territoires et de la question palestinienne sous les angles économiques, politiques, juridique et humain, avec une section culturelle fournie, notamment de nombreuses chroniques de films palestiniens. J'étais donc très curieux de connaître leur point de vue sur Munich. C'est ICI et LA. Dans la foulée, j'ai appris que Paradise Now serait le premier film palestinien sélectionné aux oscars pour le meilleur film étranger. Bonne lecture.

05/02/2006

Catherine

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Catherine Deneuve (Par Douglas Kirkland)

03/02/2006

Blogs en Stocks - Rencontres à Nice

L'association Regard Indépendant organise avec le Relais des Associations une journée autour des blogs et des bloggueurs de Nice et du département le 18 février 2006 : Blogs en Stock.

Elle comportera une matinée de formation à destination des débutants et une après midi de rencontres. Deux tables rondes seront organisées pour présenter les blogs participants et échanger sur les pratiques avec un thème mis en avant : les blogs en tant qu'espace de liberté d'expression.

La journée aura lieu le 18 février au Relais des Associations, 12 rue Delille à Nice.

L'objectif de la journée est de créer un lien entre les différents animateurs de blogs, de faire découvrir la diversité des blogs locaux et d'encourager ceux qui le souhaitent à créer le leur.


Il s'agit de confronter les expériences, tant sur le plan des contenus (rédaction, présentation, relations avec les lecteurs) que sur des plans techniques (les radio-blog, la mise en ligne de photographies et de vidéos...). Pour prolonger cette dimension, les bloggeurs dessinateurs ou musiciens ou photographes pourront présenter leur travail.

Il s'agit enfin de sensibiliser les auteurs de blogs aux aspects juridiques de l'expression et de la création sur Internet avec les licences Créative Commons, les problèmes de droit d'auteur et l'univers du logiciel libre.

Un blog est ouvert depuis le 1er février pour servir de relais et de support à la manifestation : Cliquez ICI

 

Vous découvrirez sur ce blog des entretiens avec les rédacteurs de blogs locaux, des liens utiles, un annuaire des blogs de la région et des articles pratiques. Un blog pour découvrir et échanger. Si vous êtes dans la région et que vous souhaitez participer, n'hésitez pas à nous contacter.

02/02/2006

Cher Nanni

Après avoir déchaîné les passions avec Spielberg, je vais passer à quelque chose de complètement différent. Cherchant un peu ce qui existait en blogs italiens, je suis tombé sur cette information qui m’a réjouis : il y aura un film de Nanni Moretti cette année. Le Caïman sera sans doute à Cannes puisque sa sortie française est prévue pour le 17 mai. Pour la première fois, il ne joue pas dans son film qui sera interprété par le fidèle Silvio Orlando, Margherita Buy, Jasmine Trinca (déjà présente dans La Chambre du Fils) et Michele Placido. « Le Caïman sera un film de fiction sur Berlusconi, mais pas un documentaire » a-t’il déclaré, envisageant le film "dans la tradition des films d'implication citoyenne" un peu comme Main Basse sur la Ville de Francesco Rosi, un film d’intervention citoyenne ce sera donc. Il ajoute, non sans humour que le film ne sera ni pour faire changer les gens de droite, ni pour rassurer les gens de gauche dans leurs certitudes. « Au contraire, j’espère que Le Caïman pourra simplement susciter des doutes ». Tiens.

Un article en italien ICI