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14/06/2006

Deneuve, en passant

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13/06/2006

(Petite) nouveauté

Comme vous l'aurez constaté sur la droite, il y a une nouvelle fonctionnalité sur ce blog. Haut et Fort a effectué un certains nompbre de transformations sur son outil ce week end et, ma foi, ça c'est bien passé.Il existe donc aujourd'hui cet outil de newsletter que je teste. Pour s'inscrire, il suffit de renseigner son adresse mail et vous recevrez régulièrement les nouvelles notes mises en ligne par paquet de cinq. J'imagine que pour ceux qui utilisent les flux RSS ça n'a qu'un intérêt limité mais c'est totalement volontaire et réversible, alors, pourquoi pas ?

08:15 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |  Imprimer | |

10/06/2006

Images et musique

Well brunettes are fine man
And blondes are fun
But when it comes to getting the dirty job done

I'll take a red headed woman
A red headed woman
It takes a red headed woman
To get a dirty job done

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Well listen up stud
Your life's been wasted
Til you've got down on your knees and tasted

A red headed woman
A red headed woman
It takes a red headed woman
To get a dirty job done

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Tight skirt, strawberry hair
Tell me what you've got baby, waiting under there
Big green eyes that look like, son
They can see every cheap thing that you ever done

Well I don't care how many girls you've dated, man
But you ain't lived till you've had your tires rotated

By a red headed woman
A red headed woman
It takes a red headed woman
To get a dirty job done

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Images : Rhonda Fleming dans Tennessee's partner, un film d'Allan Dwan

Paroles : Red headed woman Copyright © Bruce Springsteen (ASCAP)

09/06/2006

Puisque l'on en parle...

Pour fêter les cinquante ans du film de John Ford dont je vous ai parlé à propos de Cannes, le Greenbriar Picture Shows propose une série d'éléments publicitaires et de documents magnifiques autour de La prisonnière du désert : extraits de presse, dossiers promotionnels et photographies très rares d'avant-premières (ah ! Ces façades de cinéma des années 50). En prime, John Wayne au prises avec ses fans qui le prennent au lasso. Je ne dirais jamais assez de bien de ce mi-blog, mi-site qui a tout de la caverne d'Ali Baba.
 
A force d'écrire et de lire des blogs, on en viendrait à manquer de temps pour les lectures traditionnelles. Ca serait dommage. La dernière livraison de Positif est un délice avec un dossier très complet sur le cinéaste Richard Fleischer dont je vous ai parlé à l'occasion de sa récente disparition. Un ensemble de textes conséquent qui entreprend la réhabilitation critique d'un réalisateur mal connu sinon mal aimé de l'histoire officielle. Études, entretien passionnant et extraits de ses mémoires Just tell me when to cry, le dossier avait été réuni à l'occasion de la rétrospective consacrée à Fleischer par la Cinémathèque Française en juin. Il aura la dimension d'un ultime hommage.

 

10:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma |  Facebook |  Imprimer | |

08/06/2006

Inventaire

31/05/2006

Shohei Imamura, cinéaste

1926-2006
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Cannes (6)

Beauté

Dans la foulée, Warner nous a proposé la version restaurée de La prisonnière du désert. Je ne vais pas vous agonir sous les superlatifs à propos de ce film. Je l'ai longtemps tenu pour mon film préféré. Aujourd'hui encore, je comprends toujours Godard quand il parlait de la dernière séquence parce que je ne peux la regarder les yeux secs. Au départ, je n'avais pas prévu de rester mais je n'ai pas pu résister. La qualité de la restauration est exceptionnelle. Dès les premières images, la porte d'un noir profond s'ouvre sur un désert limpide, on sent le vent, le sable ocre et la profondeur infinie de Monument Valley, l'espace. Je n'avais jamais vu le film aussi beau aussi parfait. J'ai retrouvé une fois encore, intacte, absolue, la raison pour laquelle rien ne remplacera l'expérience de la vison en salle. Warner annonce la restauration de Rio Bravo pour l'an prochain. Les braves gens.

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Cannes (5)

Ford, Ford, Ford.

C'était le cri du coeur en forme de boutade d'Orson Welles qui nous a été rappelé par Peter Bogdanovitch sur la scène de la salle Bunuel. A la question : « Quels sont les cinéastes que vous admirez », il avait répondu : « Les grands maîtres du passé, c'est à dire John Ford, John Ford et John Ford ». Impossible pour moi de manquer le documentaire de Sam Pollard, John Ford / John Wayne : The filmmaker and the legend. Ford est toujours très présent pour moi, et j'ai l'impression qu'il continue d'alimenter les imaginaires et les réflexions de nos contemporains. Ainsi, après Spielberg dans Munich, c'est Alain Etchegoyen qui cite L'homme qui tua Liberty Valance dans une chronique consacrée au courage politique publiée dans le Figaro. Bref, si je n'ai rien appris de fondamentalement nouveau dans le film de Pollard, il a l'intérêt d'envisager la carrière de Ford à travers se relation avec son acteur de prédilection, John Wayne. 13 films ensembles, une collaboration aussi riche et dense que celles de Léaud avec Truffaut, Mastroianni avec Fellini ou Huppert avec Chabrol. Le film montre bien comment Ford a fait, progressivement, avec nombre d'hésitations, de Wayne son alter-ego bien plus que Fonda. On voit la complexité des rapports entre les deux hommes et leurs contradictions devenir le moteur d'oeuvres uniques. Ford, démocrate, ardent défenseur du New Deal, courageux, engagé dans les services secrets, alcoolique, autoritaire, cassant, pénible sans doute, poète à coup sûr ; et Wayne, très à droite, marqué par son image patriotique, qui ne porta jamais l'uniforme, mais encaissant sans broncher, gentil sur les plateaux comme le rappelle avec humour Mark Rydell, très pro, finalement simple et naturellement un très grand comédien (Moullet a bien raison). Et Ford qui sait faire porter à Wayne le poids trop lourd pour lui de ses interrogations, qui en fait son double dans des oeuvres aussi complexes que La chevauchée fantastique, Le massacre de Fort Apache, La Prisonnière du désert et ... Valance. Ford qui finira par retrouver les positions de Wayne sur la fin de sa vie alors que le « Duke » va à la rencontre des étudiants contestataires de Harvard avec beaucoup d'humour.

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Un seul reproche, l'oubli sans doute volontaire des films les moins connus qui me semblent pourtant enrichir la thèse de Pollard. Dans The long voyage, Wayne y est clairement un jeune homme (à près de quarante ans) constamment sous la protection de ses aînés. Sa création de Robert M. Hightower dans Le fils du désert préfigure celle d'Ethan Edwards. L'aigle vole au soleil, outre que Ford y fait jouer son propre personnage par Ward Bond, est une réflexion subtile sur le couple (une fois encore Wayne et Maureen O'Hara) et la dévotion à la patrie. Les Cavaliers et Rio Grande sont deux films d'aventures qui posent aussi la question de l'unité du pays et dans lesquels Wayne est toujours le nordiste, le progressiste dont le sens du sacrifice passe avant tout, y compris la famille. La plupart des acteurs de cette épopée artistique sont aujourd'hui disparus et le film, narré par Sidney Pollack, donne la part belle aux critiques et aux cinéastes admirateurs (Bogdanovitch, Scorcese, Milius, Rydell) avec un joli sens de l'équilibre quand l'un d'eux (un critique) avoue sa détestation de l'Homme tranquille. Tant pis pour lui, je reste un indéfectible d'Innisfree.

30/05/2006

Cannes (4)

Du bon usages des archives

C'est la première fois que je vois un travail issu de la fondation montée par Steven Spielberg pour recueillir les témoignages des survivants de la Shoah. Une organisation qu'il a mise sur pied suite à La liste de Schindler. En l'occurrence, Volevo solo vivere est réalisé par Mimmo Calopresti qui avait mis Nanni Moretti en scène dans La seconda volta. Le film documentaire laisse la parole à neuf survivants, surtout des survivantes, du camp d'Auschwitz. L'une d'elle fut déportée dans le même convoi que celui de Primo Levi. Les neuf parcours déclinent le sinistre engrenage de l'extermination, depuis les premières lois raciales mises en place par Mussolini jusqu'à l'accélération due à l'invasion allemande après 1943 et la chute du Duce. Les récits sont émouvants avec, pour certains, cet humour tout autant italien que juif. Il faut entendre cette vieille femme digne raconter son premier contact avec un libérateur américain : « C'était Tom Cruise ! ». Tous ont des moments glaçants, en particulier l'homme qui opérait dans le « sonderkommando » chargé d'encadrer les opérations au plus près des chambres à gaz et qui doit assister la dernière heure d'un cousin. On a là la même force que chez Lanzmann. Par contre, je me suis interrogé sur l'emploi de quelques images d'archives qui ponctuent, sur une musique redondante (pour rester gentil), les différents témoignages. Si les photographies des proches des différents intervenants sont en situation, les autres images, souvent assez connues et de sources très diverses, ne semblent rien apporter, créant même une distance regrettable entre le temps du film et celui des récits. Comme si le spectateur avait besoin de cette sorte de rappel, d'illustration de ce qui est dit et qui possède en soi une telle force.

08:18 Publié dans Festival | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma |  Facebook |  Imprimer | |

Cannes (3)

Raté

Le film que j'aurais voulu voir et que j'ai manqué.

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29/05/2006

Cannes (2)

Dorotheea

« C'est l'histoire de ma génération, une chronique de l'air du temps. Comment alors il fallait rire et pleurer. » Comment j'ai fêté la fin du monde est le premier film de long métrage de Catalin Mitulescu qui avait reçu la Palme d'or du court métrage pour Trafic en 2004. Comme il l'a dit lors de la présentation, Cannes est important et lui porte chance. Son film est plein de vie et d'humour, chronique des derniers mois de la dictature de Ceaucescu à travers les déboires d'une jolie adolescente superbement campée par Dorotheea Petre qui découvre tout à la fois l'amour, l'indépendance et la révolte. Autour d'elle, une galerie de personnages attachants où domine son petit frère qui, pour lui rendre la joie de vivre, envisage un complot pour assassiner le dictateur. La mise en scène, qui recherche un certain réalisme à coup de caméra portée, de recadrages rapides et de mises au point dans le plan ne m'a pas franchement convaincue mais ne m'a pas trop gêné non plus. C'est que le film possède cette qualité propre à nombre de films de l'est (Iosseliani, Kusturica, Longuine...), celle de savoir donner vie à tout un petit monde truculent, coloré sans être caricatural, vivant. Du coup, le film devient vite emballant. J'aime assez quand faire de la révolte politique passe par prendre des bains glacés en compagnie d'une jolie fille. Dorotheea Prete a reçu le prix d'interprétation féminine d'Un Certain Regard. Mitulescu avait raison, Cannes lui porte chance.

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Cannes (1)

Petit passage à Cannes

Cannes, toujours ce mélange de fascination et de répulsion. Cannes, ses palmiers, ses queues interminables, ses vigiles plutôt sympas, ses hôtesses inspectrices de sacs toujours charmantes, ses CRS garés sur le côté, toujours trop nombreux (mais moins que la dernière fois), ses cocktails sur le port entre 17 et 19 heures, ses affiches de films improbables, son Lloyd Kaufman, ses myriades de jolies femmes que l'on ne voit dans de telles tenues qu'ici et une fois par an, ses rencontres, ses frustrations, ses découvertes, ses surprises, ses enchantements, ses désespérances. Cannes, son festival du film. Cannes 2006 s'achève, je peux raconter mon bref passage.

23:13 Publié dans Festival | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma |  Facebook |  Imprimer | |

25/05/2006

Regrettable arrêt de pompage

Bunuel, Chabrol, Deville, Blier, Robert, Grimault, Miller, Costa-Gavras, une voix et bien plus que ça.

 

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21/05/2006

Soy Cuba

Soy Cuba, je suis Cuba, l'île Caraïbe, le peuple cubain si divers, la Révolution. Soy Cuba, je suis Cuba, le film réalisé par Mikhail Kalatozov en 1964, film de commande soviétique, poème épique, tour de force technique, méditation sur la naissance d'une nation, oeuvre unique, inclassable, de toute beauté. Soy Cuba, film renié par ses commanditaires de l'Est, film interdit par ses opposant de l'Ouest, censuré, invisible, redécouvert par Martin Scorcese et Francis Ford Coppola éblouis au milieu des années 90, film qui trouve enfin son public et sa place, unique.

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Soy Cuba, c'est d'abord une lumière, celle du chef opérateur Sergueï Ouroussevski. Jamais les ombres n'ont été aussi noires, jamais la chaleur tropicale sur les façades plus blanche. Et toutes les nuances du gris, perlé, métallisé, fumé, moiré, qui offre aux yeux une symphonie d'ambiances et d'atmosphères. Un poème d'images.

Soy Cuba, c'est ensuite une voix, cette voix off qui parcours le film composé de quatre parties, quatre histoires exemplaires et signifiantes. Cette voix douce, envoûtante, qui récite les mots du poète et scénariste Evgueni Evtouchenko, cette voix qui s'adresse à nous à la première personne, la voix de l'île, la voix d'un peuple et d'une nation qui naît. Soy Cuba.

Soy Cuba, ce sont enfin des hommes et des femmes, des visages et des corps qui incarnent chacun selon son destin, la condition d'esclavage dans lequel réside le peuple cubain d'avant la révolution de 1958. Esclavage culturel, sexuel, économique, politique. Maria la jeune femme qui se prostitue pour de riches américains en goguette, Pedro le cultivateur de canne à sucre dont la terre est rachetée par un trust américain, Enrique l'étudiant révolutionnaire au prise avec sa conscience et Mariano le paysan qui rejoint la guérilla, incarnent les différents visages du même peuple, son humiliation, sa souffrance mais aussi sa grandeur, sa dignité et son combat. In fine sa victoire.

Formé à l'école du muet, héritier de l'art d'Eisenstein, Dovjenko et Vertov, Mikhail Kalatozov donne à lire son histoire sur les visages de ses personnages. Pas de grands discours ici, peu de dialogues. Tout passe par des expressions, des regards, une gestuelle, des mouvements qui dégagent une troublante sensualité car se sont les corps qui racontent : corps enveloppés de fumée dans la boîte de nuit, de sueur sous les haillons dans les champs ou sur les places blanchies sous le soleil, de la végétation de l'île, champs de canne à sucre ou palmiers des montagnes. Sensualité et révolution, un mélange détonnant qui exprime la vitalité du peuple opposée à la froideur des hommes de l'oppression.

Le choix de ces personnages est déterminant dans le sentiment de profonde humanité qui se dégage du film. Ce ne sont pas des héros de la révolution, ni des leaders, ni même des gens possédant forcément une forte conscience politique. Maria et Pedro subissent la situation au plus profond de leur être, ils sont avant tout des victimes. Mariano symbolise la prise de conscience et c'est celle d'un homme simple. Enrique est le plus complexe et le plus étonnant des personnages pour un film qui se veut oeuvre de propagande : présenté au départ comme l'étudiant engagé typique, il est celui dont le parcours est le plus chaotique. Chargé d'éliminer un responsable de la police politique, sa conscience le fait reculer devant l'acte du meurtre. Mais ce recul provoque l'assassinat de l'un de ses compagnons lors d'une manifestation et Enrique devra dépasser ses sentiments contradictoires pour devenir un véritable leader. Nous sommes loin de personnages monolithiques, plus à même finalement de représenter la complexité, le drame social et moral de la situation cubaine pré-révolutionnaire. Des personnages qu'il est aussi plus facile au spectateur moderne d'accepter car ils acquièrent par là une valeur universelle, comme les membres de la famille Joad dans Les raisins de la colère de John Ford.

L'autre partit pris déterminant de Kalatozov est d'avoir situé son film avant la révolution. Il faut rappeler ici que ce réalisateur est l'un des cinéastes officiels du régime soviétique. Bien en cour sous Staline, il incarne pourtant avec Quand passent les Cigognes le renouveau de la période Kroutchev et l'ouverture à l'international (sanctionné par la palme d'or à Cannes en 1958). Soy Cuba arrive à la fin de cette époque riche de créativité, juste avant la nouvelle « glaciation » de Brejnev. Pourtant en 1962 déjà, à l'époque de la mise en route du projet, le nouveau pouvoir cubain montre ses limites et le film qui devait être une apologie du nouvel état est habilement transformé en une étude sur les causes de la révolution, une méditation sur son caractère inéluctable, nécessaire, lorsque l'oppression est trop forte, les injustices trop criantes. Avec le recul, le mérite de ce film est de rappeler ce que fut Cuba avant Castro, ce qu'était la violence du pouvoir de Battista et l'état de « néo-colonisation » de l'île par les États-Unis. En procédant ainsi, Kalatozov donne une fois de plus un côté universel à son récit et évite de trop s'engager pour un nouveau régime qu'il ne semble pas avoir beaucoup apprécié. Ce qui fut réciproque puisque si Castro et Guévara visitèrent le plateau du film, ils furent suffisamment déçus du résultat final pour l'interdire.

Au delà de ces considérations, comme chez Eisenstein, ce qui prime c'est la force de l'art de Kalatozov. Soy Cuba est un morceau de cinéma total qui semble réinventer, comme le souligne Martin Scorcese, la syntaxe cinématographique à chaque instant. Le film englobe l'île, son histoire et ses habitants d'un vaste mouvement toujours changeant, mouvant et émouvant. Deux exemples qui restent gravés dans les mémoires : le premier plan séquence qui descend des nuages pour plonger sur le toit d'un building moderne, terrasse d'un hôtel de luxe avec piscine et orchestre, suivre les baigneuses au fond de la piscine puis descendre jusqu'à une boîte de nuit où l'on va découvrir Maria. Le tout dans l'impression d'un mouvement continu. Virtuose.

Mais ce qui reste pour moi le plus impressionnant, c'est l'extraordinaire mouvement qui suit les funérailles d'Enrique. Plan séquence là encore où la caméra semble s'affranchir du contrôle des humains et des lois de l'apesanteur. Elle survole les rues, pénètre une usine de cigares, s'enroule dans les plis d'un drapeau déployé, plane, majestueuse, entre les immeubles, au dessus de la procession des innombrables qui entourent le cercueil de l'étudiant. L'émotion artistique est à son comble, redoublant l'émotion dramatique, la sublimant comme seul le cinéma est capable de le faire lorsqu'il est pratiqué à ce niveau. Soy Cuba, je suis Cuba, un film unique.

Le film sera diffusé sur Nice le samedi 3 juin à 21h00 dans le cadre du festival l'Histoire fait son cinéma de l'association Cinéma Sans Frontières (au cinéma Mercury, tous les détails ICI).


Pistes :

Un dossier exposition sur Kinoglaz

Le DVD sur la Boutique

Soy Cuba sur >Fluctuat

Soy Cuba sur MK2

Soy Cuba sur DVD Classik

19/05/2006

Ta ta tsoin

Un petit podcast pour changer, un vieil air de western italien d'époque : I Quattro inesorabili de Primo Zeglio, musique de Marcello Giombini (qui signera plus tard celle des Sabata). Le film date de 1965, les tout début de ce genre dans la péninsule et met en scène Adam West, oui, oui, celui qui incarnera Batman pour la télévision.

17/05/2006

Tout Ozu (ou presque)

J’ai découvert le cinéma de Yasujiro Ozu d’un bloc, il y a quelques années, à l’occasion d’une rétrospective organisée par la Cinémathèque de Nice. Pour moi qui étais surtout un admirateur inconditionnel d’Akira Kurosawa, j’avais cette image d’Ozu cinéaste rigoureux jusqu’à l’ascèse, les cadrages au millimètre, la caméra au raz du sol et les intrigues minimalistes. Je gardais aussi en mémoire un texte hilarant paru dans un numéro de Fluide Glacial (…) . Ce fut donc une révélation. Non seulement son cinéma ne m’ennuya pas mais je le trouvais passionnant. Peut être un effet de l’âge ! Sa rigueur est au service d’une profonde humanité envers ses personnages et sa science du cadrage qui signe son style, est du plus grand cinéma. La plus belle surprise, ce fut sans doute de découvrir qu’il avait aussi le sens de l’humour, un humour fin et discret, à la Lubitch parfois, qui allège le tragique de la plupart de ses histoires.
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Ce petit texte pour signaler à ceux qui partagent mes sentiments sur Ozu ce superbe site, en anglais certes, mais qui propose outre des chroniques, biographie, filmographie, analyses et photographies, une sélection de MP3 des musiques composées pour ses films (dans la section ressources). De très belles mélodies de Senji Ito ou surtout Kojun Saito, qui accompagna nombre de ses films des années 50 et 60 avec des accents qui font penser au Nino Rota de Fellini. C’est très beau.

16/05/2006

Richard Fleischer, cinéaste

Richard Fleischer est le réalisateur de quelques uns des pires films de l'histoire du cinéma. Il a signé Che !, portrait hollywoodien de Ernesto Guévara avec Omar Sharif dans le rôle titre et Jack Palance en Lider Maximo, pour un résultat souvent cité dans les listes des plus savoureux navets. Red Sonja (ou Kalidor) est un ratage intégral d'héroic fantasy façon Conan avec l'extraordinairement inexpressive Brigitte Nielssen et un Schwarzenegger auto-parodique. Ashanti, pour ceux qui s'en souviennent, est un film d'aventure hilarant ou désolant selon l'humeur. Quand à Amityville 3, bien que tourné en relief, c'est le plus mauvais épisode d'une série fort médiocre.


Richard Fleischer est le réalisateur de quelques uns des plus beaux films d'enfance d'avant Star Wars. On lui doit Kirk Douglas et James Mason combattant le calamar géant de 20 000 mille lieues sous les mers, l'une des plus belles adaptations de Jules Verne. Les Vikings est une date dans l'histoire du film d'aventure, une référence en matière de scénario, de reconstitution et de sens épique. Le Voyage fantastique est de la science fiction très années 60, amusante, sérieuse et enlevée avec, ce qui ne gâte rien, le souvenir de Raquel Welch attaquée par les anticorps dans sa combinaison moulante. Bandido Caballero était un joli western décontracté avec Robert Mitchum nonchalant au possible et Docteur Doolittle une fantaisie musicale dont je garde un bon souvenir.

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Richard Fleischer est le réalisateur de quelques films marquants, noirs assez souvent, engagés dans leur époque et qui ont parfois conservé une puissance de fascination. Je pense à Soleil vert et ses questions écologiques (et à la superbe scène de la mort de Sol joué par E.G Robinson), L'Etrangleur de Boston et plus encore 10 Rillington Place avec ses portraits froids de tueurs en série Tony Curtis et Richard Attenborough, Tora !, Tora !, Tora ! et sa vision conciliatrice du conflit américano-japonais, Le Génie du mal et son approche originale de la peine de mort, ou encore La Temps de la colère et sa façon nouvelle à l'époque de montrer la guerre et son effet sur les hommes, contemporain de Attaque ! de Robert Aldrich.


Richard Fleischer est aussi, c'est moins connu, le réalisateur d'une demi-douzaine de petits films noirs dont le plus connu, L'Enigme du Chicago Express est un modèle de suspense, toujours intense, avec Charles McGraw, épaules carrées, machoire carrée, esprit carré, et la trop rare Marie Windsor.

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Richard Fleischer est tout cela et c'est sans doute pourquoi le réalisateur qui s'est éteint le mois dernier, n'a pas une image très forte. Comme Robert Wise dont je vous avais parlé ici, il entre en cinéma pendant la guerre et fait ses débuts dans la série B noire. Anthony Mann, Richard Brooks, Robert Aldrich, Edward Dmytryck, John Sturges feront de même. Ce groupe de réalisateurs dominera Hollywood pendant une quinzaine d'années, incarnant un certain modenisme cinématographique, modernisme à vrai dire plus souvent formel que de fond. Dans les années 60, ils seront en compétition avec la troupe suivante, venue de la télévision et plus radicale dans ses sujets comme dans ses images avec des gens comme Arthur Penn ou Sidney Pollack.

 

Ils prendront un coup de vieux définitif avec l'arrivée de ce que l'on appelle les "Movie Brats", le gang des barbus : Scorcese, Spielberg, Lucas, Coppola, De Palma... Mais si Anthony Mann, en grande partie grâce à son travail sur le western, a acquis une véritable stature d'auteur, Fleischer comme Wise dont la carrière et les choix sont proches, restera comme un homme de studio, un faiseur diront ses détracteurs, dilettante sur les sujets, grand professionnel techniquement et piètre personnalité. C'est sans doute injuste au vu de ses plus beaux films, et relève sans doute d'une difficulté qu'il y a à appréhender son discours, faire la synthèse entre les différents Fleischer pour révéler l'homme et le cinéaste. Mais lui même a entretenu cette difficulté, semblant toujours privilégier le défi technique et les changements radicaux d'univers à une vision personnelle qui ne transparait qu'occasionnellement.

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© Swashbuckler Films

 

Pistes

Hommage sur Objectif Cinéma

Hommage sur DVD Classik

Texte sur le site du ciné-club de Caen

Quelques textes sur quelques uns de ses films (en anglais)

Sélection sur La boutique

Rétrospective Richard Fleischer à la Cinémathèque française, du 31 mai au 23 juillet 2006

14/05/2006

Ryan Larkin

Gentleman mendiant. Pionnier de l'animation canadienne. Finaliste dans la course aux Oscars. Pauvre clochard. Artiste incapable de créer. Dieu observant le monde, ange déchu. Arrogant. Timide. Brisé, mais non anéanti.

 

Flickhead (note du 21 avril) m'a permis de découvrir fin avril le travail et l'étonnante destinée de Ryan Larkin. Il intégre à 19 ans le National Film Board of Canada et, dans les années 60, Larkin est pris sous l'aile du grand Norman McLaren. Il réalise plusieurs bijoux dont Syrinx d'après un morceau de Claude Debussy en 1965 et Walking en 1968 qui sera nominé à l'Oscar. Trente ans plus tard, Larkin est un SDF survivant avec le RMI local. En 2004 le réalisateur Chris Landreth réalise Ryan qui s'inspire de la vie de Ryan Larkin, un court métrage mêlant animation et documentaire, présenté à Cannes et Annecy. Dans la foulée, la réalisatrice Laurence Green met les deux hommes et leurs parcours en perspective dans Alter Ego et un mouvement de solidarité s'organise pour remettre l'animateur en selle. Aujourd'hui, Ryan Larkin s'est remis au travail et prépare un film intitulé Spare Change. Une belle histoire qui n'est pas terminée.

Le mieux est de vous laisser regarder Syrinx. Fusain, sables et poudres se mêlent et se dissolvent pour conter, sur les notes délicates de Debussy l'histoire de Syrinx, une hamadryade (nymphe des bois vivant à l'intérieur d'un arbre) dont Pan tomba amoureux et qui échappa à ses ardeurs en se métamorphosant en roseau.

 

Pistes :

L'article de Chris Robinson Last exit on St Laurent street (en anglais)

Un article du Montreal Mirror (en anglais)

La fiche du film Ryan sur le site des Films du paradoxe avec deux extraits

La légende de Syrinx selon Ovide

La fiche de Syrinx au NBF

Le site de Spare Change

Ryan Larkin au NFB


12/05/2006

Portfolio : Giuliano Gemma

Voici une série de photographies d'exploitation sélectionnée à partir d'un site très curieux de japonais fans de western italien. Il y en a. Le site semble avoir cessé ses activités en 2001 mais il est toujours en ligne et ces braves gens ont une très belle documentation. Voici donc ces quelques images pour mon groupe de lecteurs admirateurs (et admiratrices surtout) du beau Giuliano. N'hésitez pas à aller faire un tour chez les Tre ragazzi d'oro, il y a beaucoup d'autres choses. Toute l'atmosphère d'une époque.
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10/05/2006

Italie

Un homme capable d'interrompre son film pour faire reprendre en choeur à ses acteurs et figurants le refrain d'un morceau de Springsteen a droit à ma plus profonde et éternelle admiration. Nanni Moretti sera à Cannes avec Le caïman que vous pouvez découvrir sur son site officiel et à travers sa bande annonce (je ne me lasse plus de mettre de la vidéo). Femmes, élu, intellectuel, animateur, avocate, cuisinier, Silvio Orlando, Berlusconi : une série d'instantanés qui défilent pour dresser un portrait de l'Italie d'aujourd'hui ? Vivement.