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16/03/2006

Un beau livre

Si je n'ai guère le temps de retourner dans les salles obscures, j'ai pu avancer mes lectures. Voici un bouquin qui devrait plaire à Imposture s'il ne l'a pas déjà : Il Etait une fois en Italie, Les Westerns de Sergio Léone. Ce livre a été écrit par Sir Christopher Frayling à l'occasion de l'exposition organisée par le Museum of American West du Autry National Center de Los Angeles. Une exposition unique en son genre, que l'on aimerait bien voir débarquer chez nous et qui s'est achevée fin janvier. Christopher Frayling, on le voit beaucoup dans les bonus des belles éditions collector des principaux westerns du maître italien ainsi que celle de Mon Nom est Personne de Tonino Valérii, anglais débonnaire et érudit. Son livre est une véritable oeuvre de collectionneur passionné, d'historien amoureux, j'allais écrire "transi", mais pas franchement de critique. Nous sommes assez loin du travail de Gilles Cebe (son livre paru dans les années 80 est épuisé). Frayling divise son livre en trois parties, une présentation de l'oeuvre, un ensemble d'entretiens avec Léone et ses principaux collaborateurs, et une étude sur son influence jusqu'à aujourd'hui. De loin, la force du livre tient dans la partie centrale ainsi que dans la richesse et la qualité de l'illustration. Au fil des années Frayling a pu rencontrer Clint Eastwood, Claudia Cardinale, Eli Wallach, Lee van Cleef, Ennio Morricone, le décorateur Carlo Simi, Tonino Delli Colli, fameux chef opérateur et les scénaristes Luciano Vincenzoni, Sergio Donati et Bernardo Bertolucci dont on sait qu'il participa, avec Dario Argento, à l"éllaboration de Il Etait Une Fois Dans L'Ouest. Trois documents complètent ce tour d'horizon : Un texte de Léone sur John Ford, un texte de Martin Scorcese sur Léone et, peut être le plus touchant, un album d'adolescent compilant coupures de presses et photographies sur la trilogie des dollars. Ce genre de découpages, je le pratiquais entre 10 et 15 ans, c'est la base de ma cinéphilie, cette façon de prolonger le film, cette façon de faire naître une réflexion, je crois que c'est la première fois que je la vois intégrer une oeuvre "adulte".

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Côté réserves, je suis un peu resté sur ma faim quand à l'exploration critique de l'oeuvre léonienne. Il y a une certaine indulgence vis à vis de Pour Une Poignée de Dollars qui n'est pas "inspiré" mais franchement pompé sur le Yojimbo de Kurosawa, à un point dont on se rend bien compte lorsque l'on découvre le film japonais. Cela n'ôte rien aux qualités de mise en scène du film de Léone mais ce n'est pas une raison. De la même façon, Frayling inclus Mon Nom est Personne dans sa revue des westerns léoniens. Même s'il est clair que ce film porte la marque de son producteur et initiateur, il n'en reste pas moins un film de Tonino Valerii, avec l'exploration d'un rapport entre un jeune héros du western italien et un vétéran du western américain proche de celui filmé par le même Valérii dans Le Dernier Jour de la Colère, et avec talent. Ceci dit, s'il est légitime d'envisager ce film dans le parcours de Léone, pourquoi alors ne pas inclure Un Génie, Deux Associés et une Cloche, pour lequel Léone a eu plus ou moins la même implication et qu'il a confié à Damiano Damiani ? Parce que le film a moins bonne réputation ? Parce qu'il semble moins bien "coller" thématiquement aux autres films ? J'ai regretté que ce ne soit pas abordé. Mais ne faisons pas la fine bouche, cet ouvrage est de la belle ouvrage et restera une pierre de taille dans l'exploration de l'oeuvre du maître du "Cinéma Cinéma". (Editions de la Martinière).

 

En bonus : une bibliographie

 

Commentaires

Merci pour cette info !
Justement, hier soir, je me suis fait les bonus de Et pour quelques dollars de plus (photo de Clint que tu as mise sur le post…) avec notre Sir, brillant historien de Leone. Bah tu sais quand on est passionné, on a parfois un peu de mal à être critique.
En parlant de Valerii, il a un peu une dent contre Leone, et les séquences qu’il a tournées pour Mon Nom est Personne, dont la fameuse pissotière…
J’essaie de racheter et revoir tous les Leone . Il ne me manque que Il était une fois dans l’Ouest (que je connais par cœur quand même) et Pour une poignée de dollars que je n’ai vu qu’une fois. Donc souvenir flou… Pour l’instant c’est quand même le Bon, La Brute et le Truand qui reste pour moi le western le plus abouti, le plus dense de Leone.

Écrit par : imposture | 21/03/2006

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