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05/09/2005

Un air de déjà-vu


14:50 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : Steven Spielberg |  Facebook |  Imprimer | |

Commentaires

Je sais, je sais ! Rencontre du 3ème Type, La Guerre des Mondes. (?)

Écrit par : js | 06/09/2005

Non, non, la première photo, c'est du réel, c'est l'évacuation de la Nouvelle Orleans la semaine dernière. Le rapprochement m'a frappé.
Ceci dit, votre rapprochement est intéressant. Je n'y avait pas pensé. Je me rends compte qu'il y a souvent ces scènes d'exode dans les films de Spielberg : Rencontres, mais aussi Empire du Soleil, Schindler, Sugarland Express...

Écrit par : Vincent | 06/09/2005

Spielberg à une idée précise de l'espèce humaine, que l'on partage ou non, c'est une question de morale. Il célébre le héros dans ses films, mais toujours dans un tourment de l'histoire, ou l'humain se place dans une perspective historique, et à mon point de vue utilitaire, j'entends par là, dans l'attente d'un avenir, dans la perspective d'un destin. Regardez le début de Ryan. La famille d'un ancien combattant visite le cimetière américain de Colleville, il y a, le père, la mère et leur progéniture, jeunes et plantureuses jeunes filles, appellées à êtres de génereuses genitrices. Je trouve son point de vue assez troublant. Il y a eu un tournant dans son oeuvre, après des friandises comme Jaws ou Duel. Un regard mature, livré à l'opinion publique et assurement politique. Son dernier film est exemplaire à ce niveau, détournant le roman de Wells et à placer dans l'époque. Mais ceci est un très long débat.

Écrit par : js | 06/09/2005

Long débat en effet, passionnant surtout. "Renouvellement constant et singulier d'un cinéaste qui continue d'exister maintenant hors de toute mode" écrit Pierre Berthomieu dans le dernier Positif.
Quelque chose qui m'a frappé entre son dernier film et les évènement de Louisianne, c'est que "La guerre des Mondes" a été lue à travers le prisme de la guerre en Irak. Or, il est "troublant" de voir combien on peut lire ce film à travers la catastrophe : exode, impuissance de l'armée, absence des autorités, pillages, émeutes, survie, bagarres pour une voiture, pour de l'eau... Spielberg connait bien son Amérique.

Écrit par : Vincent | 06/09/2005

Son amérique, et les humains. Spielberg à toujours été loin de la compassion. Ce qui m'a frappé dans le film, à propos de l'Irak comme vous le signalez justement, c'est l'adaptation du roman de Wells, et comment lui et ses scénaristes arrivent à détourner l'oeuvre originale de son but. Dans La Guerre des Mondes, Wells nous disait, prenez garde à la science et à la technologie, au pouvoir que cela vous donne, et en conséquence, à la responsabilité qu'est la vôtre. Le personnage de Ogilvy, l'ermite philosophe, dessine à grand traits les faillites de l'empire anglais. Sa violence, son injustice profonde. Le roman de Wells, est un miroir renvoyant aux "civilisés", la façon dont elle traite les "sauvages". Dans le film de Spielberg, les attributs du personnage sont inversés, il est dépeint comme un fou dangereux, avec des relents de pulsions pédophiles qui en font un personnage à bannir aux yeux du spectateur. Et comme vous l'avez souligné, l'Irak est le thème central de ce film, la justification de la violence par l'empire américain. A un moment le personnage interprété par Tim Robbins -souvenons nous de lui dans The Player, acide et drôle, ou de son excellent film, Bob Roberts- parle de l'occupation des territoires, comme injustifiée par l'Histoire. Très à propos ne trouvez-vous pas ? Plus que troublant non ? Le Spielberg politique justifie les actes de l'amérique, par un quoi ? -darwinisme historique ?

Écrit par : js | 07/09/2005

Ce personnage d'Ogilvy est d'ailleurs une synthèse de trois personnages du roman. Synthèse habile au service du discours de Spielberg. Je n'ai pas sentit les relents de pulsion pédophile, mais je vois plutôt comme l'incarnation de la mauvaise conscience américaine qui refuse de voir en s'enterrant (dans ses certitudes, sa folie ?) A l'opposé du personnage de Cruise qui accepte de regarder, de croiser le regard de l'autre et de l'affronter.
Je suis bien d'accord avec vous, il a adapté le roman avec fidélité tout en retournant son sens comme un gant. mais je ne sais pas s'il cherche à justifier quelque chose. Comme vous le laissez entendre dans votre première phrase, Spielberg a un regard de plus en plus "de côté", de plus en plus éloigné des figures de la comprehension des premiers films.
Des images très dures me reviennent de films plus anciens, les cercueils dans l'ouverture d'Empire du Soleil, la bêtise des protagonistes de 1941, les pulsions violentes de Couleur Pourpre (la scène du rasoir qu'il reprend dans Schindler) des touches d'humour noir qui parsèment les films à dinosaures...
Il développe en même temps une exploration de son pays qui me fait parfois penser à Ford, même volonté d'embrasser l'histoire, de la revisiter. Troublant ? Peut être, mais pas si réducteur qu'une lecture de surface pourrait le laisser penser.

Écrit par : Vincent | 07/09/2005

j'y vois moins des images d'un film de spielberg, que des images d'un film de roméro.

Écrit par : l'amateur | 11/09/2005

Bien vu. Je me suis fait la réflexion en revoyant Le Jour Des Morts Vivants. Au début du film, il y a la visite d'une ville de Floride dont les images sont celles d'une désolation. Il y a même un alligator.

Écrit par : Vincent | 11/09/2005

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