Sir Alfred (20/09/2005)
Un site pour tous les dingues de l'oeuvre d'Alfred Hitchcock, information récupérée sur Ecrans.
Plein de photographies et tout un tas d'autres choses, en italien pour les textes.
06:25 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : Alfred Hitchcock, site internet, photographie | Facebook | Imprimer | |
Commentaires
Vous connaissez cette anecdote, une starlette s'adressant à Hitchcock : "Maitre, quel est mon meilleur profil ?"
"Vous êtes assise dessus ma chère."
Écrit par : js | 20/09/2005
Oui, je la connaissais, mais je ne me souviens plus de la source. Je suppose que vous avez lu "Dark Side of the Genius" de Donald Spoto qui nous éclaire sur les manières assez particulières de Hitchcock avec les femmes. Et sur son sens de l'humour !
Écrit par : Vincent | 20/09/2005
Je ne sais plus exactement ou j'ai lu ça. En effet j'ai lu le livre le Spotto, sans arriver à la fin, je trouve ce livre assez dégueullasse pour vous donner le fond de ma pensée. Il n'y à qu'à regarder les films d'Alfred, d'une certaine manière pour lire la perversion du monsieur (Ah ! Marnie ! Ah ! The Birds ! Aïe ! Vertigo ! Evimaman, Psycho !), pas la peine d'en rajouter dans le gossip sinistre.
Vous avez sans doute lu le livre de Douchet, et bien sur, livre que je recommande à tous les cinéphiles, les entretiens Hitchcock-Truffaut, essentiels, des leçons de mise-en-scène.
Écrit par : js | 21/09/2005
J'ai lu pas mal de choses sur Hitchcock, et je suis complètement d'accord avec vous sur le livre entretien de Truffaut, un modèle, passionnant comme les livres de même forme sur Hawks et Wilder.
Je ne suis qu'à moitié d'accord en ce qui concerne le bouquin de Spoto. Je trouve qu'il est très intéressant dans ce qu'il montre du processus créatif du réalisateur. Comment les idées venaient, comment il travaillait avec ses scénaristes, comment il préparait ses films. Comment il les suivait et ressentait les succès comme les échecs. On peut effectivement se poser la question de déballer les coulisses, notamment ce qui concerne le caractère et les obsessions de l'homme, ses relations avec les autres. Cela peut amener à mettre en lumière des cotés déplaisants de l'homme (le sale caractère de Ford, le racisme tranquille de Hawks, Godard et « la cause du peuple »...). Je dirais qu'il y a une limite, celle qui sépare la meilleure connaissance et compréhension de l'oeuvre de l'anecdote sensationnaliste et, comme vous le dite « dégueulasse » (C'est quoi Dég'lasse ?).
Écrit par : Vincent | 21/09/2005
Je suis moins grand lecteur que vous Vincent, et en ce qui concerne Spotto, l'écoeurement m'est venu du déballage sur les relations avec les femmes. C'est un sujet tellement sensible chez Hitchcock, qu'il a un caractère sacré, qu'il faut toucher avec grand respect. Il est vrai que Hitchcock est un garçon assez mal élevé. Pour moi, Alfred est un iconoclaste victorien, très intelligent et conscient de ce qu'il fait, un peu comme un type invité dans une soirée chic, qui arrive passablement éméché, se précipite sur le buffet, parle haut et pelotte toutes les femmes, mais avec style, bien sur ! Le génie de la famille. Bref, tout ce déballage nous éloigne de l'oeuvre et crée un brouillard inutile. Quant au mauvais côté des gens... Je suis un fan de Lovecraft, même si effectivement on peut condamner le rascisme dans ses écrits, mais après tout, pas mal de gens pensaient ce genre de choses à l'époque, c'est une question de contexte. Je pense que c'est un peu le rascisme tel que le décrit Faulkner (pour moi, attention, je n'ai pas la prétention d'avoir compris!!!) : sans être vraiment haineux pour la plupart, les noirs et les blancs sont respectivement de leur côté du fleuve, bouger, c'est l'erreur.
En tout cas, les oeuvres sont tellement riches, qu'au delà des conventions il en reste quelque chose de très fort.
Deg'lasse c'est : une faute de ma part, l'encodage des caractères dans mon navigateur, pas de jeu de mot :-)
Écrit par : js | 21/09/2005
Vous ne vous êtes pas trompé, js, c'est moi qui ait (maladroitement !) tenté une allusion au final d'A Bout de Souffle. Sans l'accent délicieux de Jean Seberg, c'était pas terrible :)
Pour les livres, je crois qu'il y a ceux qui explorent à fond, quitte à endommager le mythe, pour lier un discours critique à une véritable psychanalyse du réalisateur. Ca a ses limites mais c'est parfois passionnant. Et puis il y a le principe du livre entretien qui présente le risque de trop préserver l'idée que le réalisateur veut faire passer de lui. Dans le Hitchcock / Truffaut, ce dernier avoue dans un chapitre très touchant comment il a ménagé son interlocuteur, notamment sur les derniers films. C'est là qu'il ellabore sa théorie du "grand film malade". D'une certaine façon, il ne dit pas autre chose que Spoto, mais avec sa pudeur et le respect d'un grand cinéaste pour l'un de ses maîtres.
Sinon, moi aussi, j'adore Lovecraft. Je sais combien il était un homme étrange mais ça n'entame pas mon plaisir.
Écrit par : Vincent | 21/09/2005
Oui !!!
Vous savez, le discours critique m'apparaît par trop rationnel, j'aime cette idée qu'un film ou un roman m'appartient. Le combat du cerveau contre le coeur. Cocteau dis cela avec plus de brio que je ne pourrais le faire lorsqu'il parle du cinéma d'invasion et du cinéma d'évasion (à propos de Chaplin). Le discours de la génèse de l'oeuvre est limité et finit par tourner en rond, après tout, l'artiste est-il si maître de son oeuvre que cela ? N'est-il pas lui-même le jouet des ses émotions et de ses pulsions ? Attention, je ne retire en rien la capacité des cinéastes à contrôler leur propos et à maîtriser leurs moyens d'expressions, même si le cinéma est une curieuse bête en comparaison de la relative solitude de l'écrivain ou du peintre. Chef opérateur, costumier, producteur (le cas Hitchcock est assez éclairant à ce niveau) et bien sur les acteurs (le "bétail" comme l'aurait Alfred en forme de boutade), tous apportent leur énergie dans le produit fini que le cinéphile s'acharne à mettre en place, dans son propre espace-temps ! De plus le cinéaste dit ce qu'il veut bien, votre cher John Ford lui-même, n'essayait-il pas de se faire passer pour une sorte d'imbecile, de type un peu là par hasard et faisant des westerns ?
A propos de 2001, Kubrick s'est refusé à dire des choses sur son film, préférant laisser au spectateur le loisir de spéculer : "sur le sens de 2001". Je crois que c'est une juste place laissée au spectateur, une reconnaissance en quelque sorte.
A propos de Deg'lasse, désolé de ne pas avoir saisi la balle au bond. Je ne dirais qu'une chose : nyarlathotep, r'lyeh, r'lyeh !
Écrit par : js | 21/09/2005