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30/11/2010

Mario, Irvin et les autres... assez, assez.

29/11/2010

Ne l'appelez plus Shirley

23/11/2010

Le Corbucci-Godard Blogathon du 2 au 9 décembre

Peu s'en souviennent, mais le 2 décembre 1990 Sergio Corbucci succombait à une crise cardiaque à l'âge de 63 ans. Il y aura 20 ans jeudi prochain que le réalisateur de Romolo e Remo (Romulus et Rémus – 1962), Django (1966), Il mercenario (Le mercenaire - 1968), Il grande silenzio (Le grand silence - 1968) et Chi trova un amico, trova un tesoro (Salut l'ami, adieu le trésor - 1981), a disparu. Venise l'a honoré en septembre sous la houlette de son admirateur Quentin Tarantino mais cet hommage ne saurait être complet sans celui d'Inisfree.

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Nul ne l'ignore, le 3 décembre 1930 naissait Jean-Luc Godard qui soufflera donc ses 80 bougies. Film Socialisme a montré cette année que cet homme de passion n'était pas à bout de souffle même s'il fait plus que jamais bande à part. Les américains viennent de l'honorer d'un Oscar. Pouvons nous faire moins ? Non !

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Célébrer la mémoire de l'un et la vitalité de l'autre, pour ce faire je vous propose, amis de la blogosphère et au-delà, un Corbucci-Godard Blogathon du 2 au 9 décembre 2010. Cela sera beau comme la rencontre sur une table de dissection d'un parapluie et d'une machine à coudre. Qui sera le parapluie ? Qui sera la machine à coudre ? Mystère et caramel mou. J'admets que le rapprochement peut sembler incongru, sacrilège même pour certains admirateurs de l'un voire de l'autre. Les différences sont nombreuses entre le romain bon vivant, expansif, dont on disait qu'il ne venait tourner que vers midi, amateur de comédie et d'action, de personnages de prostituées aux cheveux roux et de décors de cimetières, à l'aise dans un système de production classique et dans le cinéma de genre le plus pur, populaire et commercial ; et le « plus con des suisses pro chinois » comme l'ont raillé les situationnistes, austère, génial, tourmenté, chercheur inlassable, avide d'expériences, curieux de toutes les techniques, bosseur, théoricien, aux rapports compliqués avec la production et bien d'autres choses, désireux avant tout d’indépendance au point de s'exiler au pays de son enfance pour y monter son propre atelier de fabrication d'images et de sons.

Ce qui les rapproche, parlons cinéma, n'est pourtant pas nul et peut se révéler excitant. Révélés au début des années 60, ils sont tous deux des créateurs de formes qui ont bousculé un cinéma établi, joué avec les figures classiques, imposé des regards neufs, décalés, iconoclastes, manié l'humour, la violence et l'érotisme de façon inédite, souvent provocatrice, inventé de nouveaux jeux de montage et de couleurs. Leurs cinémas, bien que différents, ont marqué leur époque et influencé de manière irréversible tout ce qui a suivi. Leur héritage est toujours bien vivant.

Le principe du blog-a-thon est simple : il s'agit d'écrire sur Sergio Corbucci ou sur Jean-Luc Godard, ou sur les deux éventuellement, entre le 3 et le 9 décembre. Je compilerais les diverses contributions. Ce sera comme un bouquet varié en l'honneur des deux réalisateurs. Vous pouvez, pour préparer la chose, vous inscrire en commentaire ci-dessous.

Photographies : capture DVD Canal + et Listal.com

16/11/2010

Impact (Ella, Ella)

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... Le film flotte quelques minutes puis Williams arrive dans une station service en pleine cambrousse. Il s'adresse à un mécano penché sur un moteur, qui se redresse. C'est Marsha Peters et Marsha, c'est Ella Raines. Choc ! J'en suis bouleversé et le film en est transformé. Il faut la voir, cheveux ramenés sous la casquette, en combinaison blanche délicatement tâchée, les mains dans le moteur. Et ce regard, ce gris des yeux verts en noir et blanc. C'est d'une sensualité inédite. Donné pour mort, Williams décide de le rester et de se refaire une vie dans ce petit morceau d'Amérique profonde, et Lubin de nous introduire au débotté dans cette Americana semblable à un film de John Ford ou à une chanson de Bruce Springsteen.
Symbolique à mon sens, la mère de Marsha est jouée par Mae Marsh, actrice de Griffith et pilier de la John Ford's stock company (17 films avec le maître borgne). Elle est une référence morale. La photographie de  Laszlo s'éclaircit, devient chaleureuse, illuminant une nature bucolique, les maisons de bois blanc, les porches et les vieux tacots. Le film sent la tarte aux pomme et le café aux coquilles d'oeuf. On respire la douceur de vivre de l'idéal des pères fondateurs. Parallèlement, Lubin donne par petites touches des notations sociales. On revient de la guerre et le travail est rare, l'entraide est nécessaire, la communauté soudée. On exalte le travail manuel opposé au grand capitalisme des actionnaires décrit dans les scènes du début. Le sommet de cette partie, très libre, très belle, est la transformation de Williams en pompier volontaire et sa course folle en camion. Un homme heureux.

La Chronique compléte sur Kinok

Le DVD

La chronique de Francis Moury sur Ecran large

Photographie : capture DVD Wild Side

14/11/2010

Les 12e Rencontres Cinéma et Vidéo à Nice

Comme chaque année à l'automne, je suis plongé dans l'organisation des Rencontres Cinéma et Vidéo à Nice. La manifestation phare de l'association Regard Indépendant ouvrira sa 12e édition le jeudi 18 novembre 2010 au Volume et se poursuivra jusqu'au dimanche 21 novembre au MUSEAAV et au cinéma Mercury, place Garibaldi.

Pendant ces quatre journées, la production régionale et indépendante sera mise à l'honneur à travers un format original qui fait un retour en force et dont je suis friand : le film super 8. Au programme, de nombreux courts métrages, des rencontres avec les auteurs, de la musique, des cartes blanches à des associations partenaires, et la désormais traditionnelle nuit du cinéma qui sera consacrée au péplum.

L’objectif de ce rendez-vous reste de permettre au public curieux de découvrir la production cinématographique régionale. Le public pourra ainsi découvrir les œuvres de Guillaume Levil, Loïc Nicoloff, Coralie Prosper, Philippe Cardillo, David Viellefon et bien d'autres encore. Nous accueillerons également Gérard Courant, cinéaste atypique et auteur d'une œuvre impressionnante, adepte du super 8 pour une carte blanche comprenant quelques-uns de ses fameux Cinématons, portraits filmés de gens illustres et moins illustres. Cette séance spéciale sera présentée par le bon Dr Orlof en civil qui a répondu très amicalement à cette seconde invitation.

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Au menu des réjouissances, l'association présentera sa nouvelle collection de super 8 tourné-montés réalisés sur le thème La première fois. Cette année, quatre réalisateurs allemands de Köln en Allemagne ont été invités à se joindre aux créateurs de la région. Treize films seront présentés en présence des réalisateurs. Oserais-je l'écrire, j'ai réalisé un petit quelque chose que j'ai soigneusement mis hors compétition. Car compétition il y aura, acharnée, impitoyable, bref, comme à Cannes. On trouvera aussi une sélection excitante des Straight 8 anglais et une carte blanche au festival tourné-monté de Strasbourg.

Création également avec les passerelles que nous jetons vers d'autres arts, la musique avec les groupes Outcrossed, Les arbres qui marchent et Veines pour trois concerts et l'intégration de nos images, le théâtre avec l'expérience menée par Luc Bonnifay d'improvisation à partir de courts métrages.

La nuit du cinéma assouvira nos pulsions cinéphiles avec les courts métrages proposés par Héliotrope et deux longs métrages mythiques, deux péplums, Jason and the argonauts (Jason et les argonautes - 1963) de Don Chaffey avec les créatures fantastiques de Ray Harryhausen et le délirant Monty Python's Life of Brian (La Vie de Brian - 1979), relecture décalée de la vie du Christ.

Pour en savoir plus, tarifs, adresses, programme détaillé, photographies et vidéo, une seule adresse : le site de Regard Indépendant.

Pour tous ceux qui sont dans le coin, voyageurs ou autochtones, vous y serez les très bienvenus.

Visuel : Illys PoulpFiction

12/11/2010

Passage au long

14:29 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : mikhael hers |  Facebook |  Imprimer | |

04/11/2010

Citizen Zuckerberg

Je me souviens d'un article de Philippe Manœuvre dans un numéro de métal Hurlant de 1983 à l'occasion de la sortie du troisième volet de la saga Star Wars. Il écrivait à propos de la publication concomitante d'une biographie de Georges Lucas que le bouquin mettait 400 pages à montrer que Lucas n'avait rien vécu hormis un accident de voiture à 19 ans. On peut écrire de même qu'avec The social network, David Fincher fait un remarquable film de deux heures qui montre que Mark Zuckerberg, l'inventeur de Face de bouc, n'a même pas eu l'accident de voiture. Que ce vide existentiel est à l'origine de sa création et que, comme Lucas, il en a tiré des profits extravagants.

Même si David Fincher n'est pas tout à fait Orson Welles, l'analogie frappe avec Citizen Kane (1941). Même structure virtuose d'un récit éclaté en flashbacks avec intervention des personnages clefs, même figure de héros ambigu devenu légende controversée de son temps, même thématique autour de la puissance des media (les journaux hier, Internet aujourd'hui), de la construction du pouvoir et de la solitude au sommet. Même portrait en creux d'un pays et d'une époque que l'action du héros aura contribué à modeler. Question cinéma, Fincher n'a ni les capacités d'invention ni les ambitions formelles de son aîné, c'est entendu. Mais il se débrouille bien. Très bien même en arrivant à faire un film passionnant avec un matériau de départ très relativement excitant : la création d'un site Internet. Il y réussi en s'inspirant des mécanismes de la comédie américaine de la grande époque. Certains ont noté que l'intensité des dialogues d'Aaron Sorkin rapprochait The social network de His girl friday (La dame du vendredi - 1940) du spécialiste du genre, Howard Hawks (tiens, un histoire de journalistes).

Qu'est-ce que Facebook ? Un site Internet. Fincher filme donc des adolescents alignant des lignes de code, des heures voire des jours durant, piratant des réseaux pour se distraire. Il fait le portrait d'un monde qui ne se sépare plus de son ordinateur portable ou de son i-phone, tapotant avec acharnement en cours, à table, en soirée, au réveil, un véritable postulat de science fiction devenu réalité.

Qu'est-ce que Facebook ? Un réseau. Ficher nous montre donc le réseau d'origine, celui des élèves de ces écoles américaines prestigieuses, Harvard en l'occurrence. Fraternités d'élèves, monde codé de copains et de coquins, obsédés par le pouvoir et la réussite. Il montre au sein de ce réseau le besoin fou de communication, d'être accepté, intégré, qui masque mal l'absence de véritables relations.

Qu'est-ce que Facebook (enfin) ? Du langage, des phrases et des idées jetées en vrac à ses « amis » (puisque tout le monde est ami sur Facebook). Une communication basique et forcenée, le plus souvent artificielle car réduite à sa plus simple expression : « Je suis à Paris », « Je vais me recoucher », « Je n'aime pas quand il pleut », « T'as vu le dernier Fincher ? »... Et les films de gladiateurs, tu les aimes ?

Bon, je persifle. J'utilise Facebook et il paraît que Fincher non. Les blogs ont séduit ceux qui écrivent, photographient ou dessinent. Les musiciens aiment bien Myspace. Facebook n'as peut être pas trouvé (encore) sa véritable voie. Mais je me pose la question : Qu'est-ce que Fincher pense de tout cela, au fond ? Le film ne répond pas à la question. Fincher montre, mais reste à distance. La réussite du film, c'est la traduction visuelle et sonore de l'essence de Facebook et de l'état d'esprit qui a présidé à sa conception. Les gens y parlent pour ne rien dire. La première scène est emblématique avec ses répliques qui défilent sur un rythme de mitraillette entre Zuckerberg et la fille qui va le plaquer. Les phrases, comme tirées de quatre conversations différentes, se chevauchent et se percutent sur un brouhaha de fond qui met l'attention à rude épreuve. Au milieu de ce chaos sonore, Fincher organise un impeccable champ/contre champ, merveilleusement posé, qui pénètre au fond des âmes perdues de ses deux protagonistes. Et quand Zuckerberg comprend finalement ce que lui dit sa compagne, c'est le début de l'histoire, la construction de la légende.

Le film va continuer à décliner ces formes de la parole, faisant se succéder les joutes verbales qui restent des monologues à plusieurs. On ne se comprend pas, on ne s'écoute pas, on s'interprète mal, les livres (le code de conduite d'Harvard) n'a plus de sens, il faut une armée d'avocats pour se parler avec son vieil ami, son seul ami devenu un étranger. Les regards captés par Fincher disent les désarrois, les déceptions. « Ai-je votre attention M Zuckerberg ? » - « Non ». Et le grand gourou de la communication virtuelle, de l'amitié à grande échelle de regarder par la fenêtre, le regard perdu dans le vague, ailleurs. Mais où ? Nulle part parce qu'il est bien incapable de dire quelque chose.

Les acteurs font admirablement passer cet entre-paroles, aidés par un réalisateur qui a toujours eu la faculté de nous faire pénétrer dans des mondes intérieurs : la prison spatiale de Alien 3 (1992), la ville pluvieuse de Seven (1995), le mental schizophrène de Fight club (1997), l'univers ludique de The game (1999), après j'ai décroché. The social network se situe dans la continuité de ces films, sans doute des autres opus fincheriens, tout en étant cette fois plus rigoureux, moins dépendant d'effets, des artifices parfois fatigants du cinéma de genre, d'une esthétique trop tape-à-l'oeil. Joli sens du rythme avec le montage de Kirk Baxter et Angus Wall, musique étrange de Trent Reznor, photographie sophistiquée de Jeff Cronenweth dont l'artificiel colle au réel policé de la couche virtuelle de Facebook sur le monde.

David Fincher Mais qu'est-ce que ça veut dire ?

Inisfree Sais pas. Mais c'est pas mal pour conclure.

Mark aime ça.

Panoptique D'autres avis si tu cliques sur mon lien.

30/10/2010

De la mort - partie 2

Suite et fin du questionnaire proposé par Cinématique. Plein de réponses passionnantes sur les blogs à gauche, que j'imagine Ludovic va se faire un plaisir de compiler. 

9 - Quelle séquence d'enterrement vous a semblé la moins convenue ?

Celui de la famille d'Ethan Edwards dans The searchers (La prisonnière du désert – 1956) de John Ford. Cela commence dans le plus pur registre fordien avant que John Wayne n'interrompe la cérémonie d'un « Put an amen to it » pour filer à la poursuite des comanches qui ont enlevé sa nièce.

10 - Quel est votre fantôme fétiche ?

L'héroïne de Carnival of souls (1962) de Heck Harvey jouée par Candace Hilligoss. Dans un registre plus léger, ceux de René Clair.

11 - Avez-vous déjà souhaité la mort d'un personnage ?

Souvent. Je vais mettre de côté les personnages pénibles parce qu'ils sont joués par des acteurs pénibles. Pour les autres, je suis souvent exaucé, le cinéma étant un art éminement moral. Restent les cas particuliers, ceux qui me laissent avec une terrible frustration et dont le plus emblématique est le  Tigrero joué par Klaus Kinski dans Il grande silenzio (Le grand silence - 1968) de Sergio Corbucci. Je suis condamné à souhaiter sa mort pour l'éternité. Photographie empruntée à Frédérique.

Klaus_Kinski_LeGrandSilencejpg.jpg

12 - A l'approche de votre mort, si vous aviez le temps de mettre en ordre vos affaires, quel film souhaiteriez-vous avoir la possibilité de regarder une toute dernière fois ?

Rio Bravo. Histoire de partir sur une bonne impression.

13 - Pour quel tueur en séries avez-vous de la fascination ou à défaut de l'indulgence ?

Franck, joué par Henry Fonda dans C'éra una volta il West (Il était une fois dans l'Ouest - 1968) de Sergio Leone qu'il serait dommage de ne pas citer quand on parle de mort au cinéma. Photographie DR source Time.

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14 - Quel est votre vampire de chevet ?

Ingrid Pitt. Photographie Hammer Films.

IngridPitt.jpg

15 - Quel film retenez-vous parmi tous ceux dont le titre (original ou traduit) évoque la  mort ?

Coïncidence amusante, je viens d'acquérir deux films qui m'ont séduit par la musicalité de leur titre, deux gialli : La Morte cammina con i tacchi alti (1971) et La Morte accarezza a mezzanotte (1972), tous les deux de Luciano Ercoli avec la belle Nieves Navarro.

16 - Rédigez en quelques lignes la future notice nécrologique d'une personnalité du cinéma.

JLG n'est plus. C'est vraiment dégueulasse.

17 - Quelle représentation d'exécution capitale vous a semblé la plus marquante ?

L'exécution du cheminot dans La bataille du rail (1946) de René Clément.


18 - Quel est votre cimetière préféré ?

Tous les cimetières fordiens et Sad Hill du côté de la tombe d'Arch Stanton.

19 - Possédez-vous un bien en rapport avec le cinéma que vous pourriez coucher sur votre testament ?

Ma caméra. Et tout le bazar qui va avec. 

00:09 Publié dans Cinéma, Web | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : questionnaire |  Facebook |  Imprimer | |

28/10/2010

De la mort - Partie 1

Après l’érotisme, Ludovic de Cinématique nous propose un nouveau questionnaire tout à fait stimulant sur la mort au cinéma en 19 questions. Voici qui tombe à pic à l'occasion de ma période de ralentissement automnal.

1 - Quel est le plus beau meurtre cinématographique ?

Le meurtre inaugural du Suspiria (1976) de Dario Argento ayant été beaucoup cité, à juste titre, mon choix bien embarrassé se portera sur celui de Kuan Yu-lo joué par Ti Lung dans Bo sau (Vengeance – 1970) de Chang Cheh. Une scène aussi sanglante qu'excessive qui inspirera John Woo.

2 - Quel est à vos yeux le cinéaste le plus morbide ?

Steven Spielberg. C'est du moins l'une de ses nombreuses fascinantes facettes. (Photograhie Movieset).

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3 - Et le film le plus macabre ?

Pat Garret and Billy the Kid (1973) la marche funèbre de Sam Peckinpah. (Photographie : DR).

Sam peckinpah.jpg

4 - Quel est le personnage dont la mort à l'écran vous a le plus ému ?

Setsuko, la petite fille dans Hotaru no Haka (Le tombeau des lucioles – 1988) de Isao Takahata. Je crois que je ne m'en remettrais jamais. (Photographie Animepaper).

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5 - Celle qui vous a le plus soulagé ?

Celle de Mr Blonde dans Reservoir dogs (1992) de Quentin Tarantino, interrompant la plus éprouvante des séances de torture. (Photographie Thecia). 

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6 - Quel est votre zombi favori ?

Karen Cooper, la petite fille à la truelle qui aime si fort ses parents, jouée par Kyra Schon dans Night of the Living Dead (La nuit des morts vivants - 1968) de Georges Romero. (Photographie Examiner.com).

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7 - Pour quelle arme du crime, gardez-vous un faible ?

Toutes celles dont ce n'est pas la destination première. Par exemple le gigot utilisé dans un épisode de Alfred Hitchcock présente : Lamb to the Slaughter (Coup de gigot). Photographie Wikipedia.

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8 - Quelle personnification de la mort vous a le plus marqué ?

Django chez Sergio Corbucci.

27/10/2010

Au-delà des mots

De quoi illuminer sa journée quand on arrive chez Ray de Flickhead : Debra Paget dans l'inoubliable costume de Der Tiger von Eschnapur (Le tigre du Bengale - 1959) de Fritz Lang via Grandes choteras de ayer y hoy, un Tumblr absolument époustouflant qui comblera les plus fétichistes d'entre nous.

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21/10/2010

Je serais là...

20/10/2010

Drapeau rouge

17/10/2010

La cité des douleurs

Curieux film que Nanjing ! Nanjing ! réalisé par le chinois Lu Chuan et sortit chez nous cet été sous le titre international de City of life and death. Commencé en 2007 après un gros travail de recherche et d'écriture, le film aborde un des épisodes les plus douloureux de la guerre sino-japonaise (1937/1945) : la prise de Nankin alors capitale de la république du Kuomintang dirigée par Tchang Kaï-chek, puis le massacre tant des prisonniers de guerre que de la population civile. Ce massacre qui dura plusieurs mois avec son cortège de viols et exécutions de masse sonne comme un prélude à la barbarie généralisée de la seconde guerre mondiale, un peu à l'image du bombardement de Guernica en Espagne. Il reste un sujet très sensible en Chine et au Japon. A l'origine, la sortie du film devait correspondre à la commémoration des 70 ans de l'évènement. Mais l'angle d'attaque de Lu Chuan a quelque peu travaillé la censure chinoise qui a mis six mois avant d'approuver le scénario, puis, le film ayant démarré son tournage en octobre 2007, six mois de plus avant d'autoriser la sortie du film terminé. Il est présenté en avril 2009 et l'on pourra regretter qu'il lui ait fallu près d'un an et demi pour arriver sur nos écrans. Comme ce fut le cas pour le Katyn (2007) d'Andrzej Wajda, nous sommes quasiment les derniers. Le film est d'ailleurs disponible en Dvd depuis belle lurette. On pourra donc s'interroger de ce manque d'intérêt des distributeurs hexagonaux pour ces films qui tranchent assez radicalement sur le tout venant des sorties américaines comme françaises.

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Mais revenons au film. Le ressentiment chinois (qui peut se comprendre) s'est souvent exprimé au cinéma à Hong-Kong comme en Chine populaire. On le retrouve dans des œuvres de pure fiction comme Fist of Fury (La fureur de vaincre – 1972) de Lo Wei avec Bruce Lee ou Beach of the war gods (Les dieux de la guerre – 1972) de et avec Jimmy Wang Yu comme dans les films « historiques » de Tun Fei Mou qui aborde le massacre de Nankin avec Black Sun: The Nanking Massacre en 1994. Leur constante est une xénophobie anti-japonaise virulente : tous les japonais sont des sauvages cruels sans nuance et jusqu'à la caricature, comme le fameux maître japonais « Croc de sabre », le méchant de The one-harmed boxer (Le boxeur manchot – 1971) de Wang Yu. Lu Chuan a décidé de sortir de ces visons manichéennes et son film entend approcher un point de vue japonais en parallèle à celui chinois, comme l'avait tenté Jiang Wen dans le superbe Guizi lai le (Les démons à ma porte – 2000). Son film introduit donc un personnage très réussi de soldat japonais, Kadokawa joué par Hideo Nakaizumi, profondément humain, bon soldat mais affecté par les exactions de ses camarades. Lu Chuan multiplie également les notations sur la vie quotidienne des soldats japonais, leurs temps morts, leurs rites comme la fête finale qui célèbre leur victoire, décrite dans le détail. Tout cet arrière plan, très réussi par sa précision et la grande qualité de la figuration de masse, vise à adresser son film autant aux spectateurs japonais que chinois. Habilement, au début du film, il montre un épisode de l'ultime résistance chinoise par une embuscade tendue au groupe de Kadokawa par des soldats chinois commandés par l'officier valeureux Lu Jianxiong. Cette bataille est un véritable combat d'homme à homme, mis en scène avec un grand sens de l'espace et du mouvement, où la peur, la vaillance et la mort sont des deux camps. Lu Chuan adopte tour à tour le point de vue des uns puis des autres. Cette première partie permet une identification aux soldats japonais avant les terribles scènes des exécutions de masse des prisonniers de guerre.

Car en miroir, le réalisateur ne dissimule rien des épisodes les plus terribles de cette histoire. Il semble avoir attentivement vu le cinéma de Steven Spielberg. Les scènes de combat s'inspirent des canons (si j'ose dire) définis par Saving private Ryan (Il faut sauver le soldat Ryan - 1998) et le reste de Schindler's list (La liste de Schindler – 1993). Nanjing ! Nanjing ! bénéficie d'une très belle photographie en noir et blanc signée Cao Yu, très travaillée au niveaux des effets (fumées, éclairages, scènes de nuit), avec ces effets d'accélérés très brefs sur des plans très courts qui donnent une terrible dynamique aux combats et aux fusillades. Il y a aussi cette approche frontale de la violence qui ne triche pas mais ne s'attarde pas, qui n'est pas tant une tentative d'impressionner le spectateur (ce qu'elle reste malgré tout) que de rendre compte du traumatisme des personnages qui la vivent (par exemple dans la scène de la mise à sac de l'hôpital). A ce titre, tout ce qui aborde le sort des femmes et les viols collectifs est traité avec autant de délicatesse qu'il est possible. Autre motif décliné tout au long du film, celui des enfants. Témoins et victimes, parfois insouciants, symboles de l'innocence en proie à la barbarie, ils représentent aussi chez Lu Chuan l'avenir. Dans l'une des dernières scènes, le secrétaire Tang part au poteau d'exécution après avoir révélé avec un sourire à l'officier japonais Ida que sa femme, désormais libre, est de nouveau enceinte. Il s'éloigne alors dans la profondeur du champ pour subir son sort tandis que nous restons sur le visage perplexe de l'officier. Manière d'optimisme là où Spielberg faisait de la petite fille en rouge le symbole de l'aveuglement criminel des nations.

Le problème de Lu Chuan est peut être d'avoir trop bien réussi son équilibrage. Face à Kadokawa, il y a donc le soldat Lu Jianxiong, le civil Tang, l'enfant-soldat, la femme Jiang Shuyun (une enseignante) et l'occidental, figure réelle de John Rabe l'ambassadeur de l'Allemagne nazie qui eu pour l'occasion une attitude courageuse. Mais aucun de ces personnages ne « tient » le film d'un bout à l'autre comme celui du japonais. D'où un curieux sentiment d'avoir affaire à une sorte de film de réconciliation, ce qui n'a pas manqué de provoquer les critiques de nombreux chinois. Ce que Clint Eastwood a tenté par son diptyque sur la bataille d'Iwo-Jima, il le fait de combattant à combattant. Lu Chuan tente le pari de juxtaposer les regards des victimes civiles à ceux des bourreaux militaires. D'où la perplexité qui peut s'emparer du spectateur et la limite d'un discours sur les horreurs de la guerre sur lesquelles tout le monde est déjà bien d'accord. Il manque peut être au film une dimension d'ouverture sur l'histoire, histoire du pays, histoire des relations entre Chine et Japon, perspectives ouvertes sur le monde d'aujourd'hui, toutes choses que l'on retrouve dans les films de Spielberg, Wajda ou Eastwood pour s'en tenir à ceux qui ont été ici cités. Lu Chuan s'en tient avec brio, talent de cinéaste et d'incontestables qualités humaines à un récit, vaste et embrassé dans sa complexité mais il ne le dépasse pas.

Le DVD

Sur Nightswimming

Photographie :  Tajeunesse.com

17:22 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : lu chuan |  Facebook |  Imprimer | |

14/10/2010

Les 10 salopards - Partie 2

L'histoire fourmille d'ordures en tout genre, dictateurs, tyrans, inquisiteurs, chefs de guerre et de milice, dont le cinéma s'est emparé avec gourmandise. L'une des figures les plus gratinées est celle de l'empereur Caligula. Oderint, dum metuant. Les épisodes de son règne, réels ou légendaires, sont connus. Rien n'égale le portrait qu'en a donné Malcolm McDowell dans le Caligola (1979) de Tinto Brass. McDowell, déjà, rien que de voir son visage de poupon pervers, les poils du dos se hérissent. Ici, lâché en liberté, il promène son rictus en forme de sourire sadique dans les décors opératiques de Danilo Donati. Il faut l'avoir vu, nu sous l'orage, arpenter les terrasses de son palais, le pouce levé, criant à la face du ciel qu'il est Dieu. Il faut l'avoir vu.

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De Caligula à Messaline, il n'y a qu'un pas que je m'empresse de franchir. L'impératrice scandaleuse a inspiré pas mal de monde mais la plus vicieuse selon moi est celle de Belinda Lee dans le Messalina, venere imperatrice (1960) de Vittorio Cottafavi. Grande, féline, sublime, les mains longues et dansantes, elle séduit puis frappe, retorse et sans pitié, usant de tous ses charmes pour frayer sa voie dans ce monde d'hommes. Elle retourne ainsi de son œil de biche l'officier joué par le juvénile Giuliano Gemma, venu pour la tuer, puis à l'issue d'une nuit que l'on imagine torride, le fait exécuter. Ah ! Mante religieuse.

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Des salauds ordinaires, Jean Yanne en aura joué de bien beaux. Pour Maurice Pialat bien sûr, Godard aussi. J'aime tout particulièrement sa composition en Paul Decourt dans Que la bête meure (1969) de Claude Chabrol, un spécialiste. Il est l'homme que vous aimerez haïr. Bourgeois parvenu, garagiste vicieux qui tripote sa bonne, macho, égoïste, dur avec les faibles et faible avec les forts, fort en gueule, prétentieux et violent, il est évidemment lâche. Il a fuit après avoir renversé le fils de Charles Thénier (Michel Duchaussoy) qui le traque et finit par le retrouver pour découvrir quel bonhomme atroce il est.

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Dans le film de cape et d'épée à la chinoise, on ne s'embarrasse généralement pas de nuance quand il s'agit des méchants. Le méchant est très méchant, vicieux et redoutable jusqu'à la moelle. Doué en art martial, personne ne lui résiste, sauf le héros. Et encore, c'est pas toujours facile. A ce jeu, Ku Feng aura personnifié une jolie galerie de salopards fourbes pour, entre autres Chang Cheh. Il porte souvent la moustache et la barbe, surtout la moustache longue à trois poils qu'il caresse avec volupté tout en méditant de noirs desseins. Dans San duk bei do (La rage du tigre – 1971), il est Long Zi-Yhi dont l'apparence de vieux sage dissimule une technique perverse: il amène les chevaliers qu'il combat à se trancher le bras, jouant sur une botte secrète et leur sens extrémiste de l'honneur. C'est ainsi qu'il coince Lei Li, ce qui ne lui portera pas bonheur puisque le manchot compensera son handicap par un coup avec trois épées. Encore raté.

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Le méchant est finalement assez rare dans le cinéma de John Ford. Sa profonde humanité le retenait peut être de s'étendre sur des portraits de terribles canailles (sauf si elles sont sublimes). Il nous aura pourtant donné un méchant des plus mémorables avec Liberty Valance dans le film qui se demande qui l'a tué. Valance, c'est Lee Marvin et il incarne sans trop de nuance tout ce que Ford pouvait détester: violence sadique, désir d'humilier, attaques contre les principes démocratiques américains et la liberté de la presse. Valance est l'homme primitif et la face sombre de l'homme de l'ouest qui s'oppose à la figure de Tom Doniphon joué par John Wayne. Deux routes possibles pour des hommes grandis dans un pays encore libre et sauvage. Mais là où Doniphon a construit sa ferme et vit selon des règles plutôt chevaleresques, Valance a laissé s'exprimer ses instincts les plus vils et s'est vendu aux grands propriétaires. Il est le redoutable valet.

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Dans le cinéma de genre à la française, son visage à la Lee Van Cleef, œil sombre et fine moustache, en ont fait l'incontournable sbire. Traître idéal, exécuteur des basses œuvres, homme de main et de tous les coups fourrés, Guy Delorme n'a cessé de mettre des bâtons dans les roues des héros personnifiés par Jean Marais et Gérard Barray, se délectant à enlever leurs douces dulcinées. Immanquablement, à l'issue d'un duel acharné, il finissait par tomber de la muraille ou du toit, embroché en beauté. Difficile d'isoler un rôle plutôt qu'un autre, ce paragraphe est un hommage à sa carrière d'affreux sublime.

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Photographies : Camp academy , Notre cinéma , Allociné (collection Christophe L.), HKcinemagic, LEFT of cyber-center, Tout le ciné.

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13/10/2010

Les 10 salopards - Partie 1

A force de parler de choses horribles, elles finissent par arriver. Il y a quelques temps, Frédérique avait établi une liste de ses dix méchants préférés au cinéma, suivie en cela par Ran et Nolan du blog De son coeur le vampire. Stimulé par l'exercice, j'ai commencé à ruminer tout cela mais le temps, l'amour, les vaches... Je n'avais pourtant pas oublié et, chose promise, chose dure, voici une collection de 10 estimables salopards avec une contrainte supplémentaire, ne pas recouper les listes de mes trois camarades, excluant ainsi les morceaux de choix que constituent Tigrero, la reine de Blanche Neige et HAL 9000.

Honneur aux femmes, aucune ne m'a paru aussi pathétiquement ignoble que Emma Small campée par Mercedes McCambridge dans le Johnny Guitar de Nicholas Ray (1954). Elle irradie dune haine très pure envers Vienna (Joan Crawford) dont elle jalouse tout à la fois l'amour du Dancing Kid, l'indépendance, la séduction, l'assurance et le flair économique. Vieille fille encore jeune mais totale frustrée sexuelle, c'est une femme de pouvoir vêtue de noir (elle porte le deuil de son frère) qui réprime ses passions féminines. Elle fera tout pour abattre sa rivale: mentir, dénoncer, calomnier, promettre la vie sauve au jeune Turkey avant de le faire pendre, exciter les bons citoyens à libérer leurs instincts de lyncheurs, et tuer filialement, ivre de ressentiment, celui qu'elle aime. Glaçante, l'œil d'acier, la lèvre tremblante de rage, elle est plus terrifiante que bien des méchants du western classique, de Jack Palance à Arthur Kennedy en passant par Dan Duryea.

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Dans le registre de la salope froide et calculatrice, personne n'égale à mon sens Ève Harrigton. Anne Baxter a personnifié à la perfection cette jeune femme d'allure modeste, réservée voire timide, dissimulant l'âme du serpent le plus venimeux dont Joseph L. Mankiewicz nous dit tout dans All about Ève (1950). Rêvant de gloire théâtrale, elle s'introduit dans l'entourage de la célèbre Margot Channing (Bette Davis) et manœuvre subtilement pour lui prendre (presque) tout et se hisser au sommet. Ce personnage se situe dans la lignée de femmes redoutables du cinéma américain de l'époque, les Phyllis Dietrichson (Barbara Stanwyck dans Double indemnity (1944) de Billy Wilder), Diane Tremayne (Jean Simmons dans Angel face (1952) d'Otto Preminger) ou Elsa Bannister (Lady from Shangai (1947) d'Orson Welles). Mais le combat femme contre femme et l'écriture subtile de Mankiewicz atténue les accents misogynes attachés aux portraits de ces femmes fatales.

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Le cinéma français a donné quelques figures inoubliables d'ignobles, en particulier ceux écrits par Jacques Prévert pour Marcel Carné, Jean Grémillon et Jean Renoir. J'ai un faible pour le Paul Batala de Jules Berry (qui a un sacré palmarès à son actif) dans Le crime de monsieur Lange (1936) de Renoir. Capitaliste décomplexé, vicieux, pervers, manipulateur et ignoble donc jusqu'à l'exubérance, rien ne manque à ce portrait à charge que Berry rend lyrique dans la caricature. Son meurtre accidentel, assez radical, n'en fait pas moins plaisir à tout le monde.

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De Sentenza à Tigrero en passant par les personnages joués par Jack Palance et le Franck de Henry Fonda, le western all'italianna a donné quelques figures incontournables de méchants tout ce qu'il y a de plus vicieux. La gâchette leste et l'œil sans pitié, ils tuent hommes femmes et enfants comme on prend un verre. Je porterais mon choix, puisque j'ai l'embarras, sur le colonel Gunther Reza de Giù la testa ! (Il était une fois la révolution – 1971), joué par Domingo Antoine (pseudonyme du français Antoine Saint-John), Némésis de Juan et John. Inspiré à Leone par les officiers fascistes de sa jeunesse, Reza a la parole rare et le poteau d'exécution rapide. Le visage anguleux, émacié, d'Antoine marque les esprits, comme se gravent les petits détails terrifiants: sa façon de manipuler les essuie-glaces, de se laver les dents, de gober un œuf. L'horreur militaire.

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Photographies : Kinodrome, DR, Mubi.com, capture DVD MGM.

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10/10/2010

Le boxeur et la mort

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D'abord des coups sourds. Puis les gants de boxe qui martèlent le sac d'entraînement. Dans un petit gymnase désert, un homme s'exerce, régulier, puissant, déterminé. Il a fini. Sa blonde compagne lui tend une serviette. Quand il ressort du vestiaire, il ajuste sa casquette à tête de mort et sa veste de commandant SS. Walter Kraft dirige un camp de concentration. Boxeur dans le civil, il s'entraîne pour ne pas perdre la forme et pour tromper l'ennui de son travail de mort. Kraft est tout autant le boxeur du titre que Ján Komínek, prisonnier que le commandant extrait de la masse en tenues rayées destinée à l'extermination, boxeur lui aussi, avant, pour en faire son adversaire-partenaire et mettre du piment dans son activité sportive. Kraft boxe et donne la mort. Komínek boxe et l'attend. Tout le projet du film de Peter Solan tient dans le paradoxe né de cette situation. Situation qu'il exploite méthodiquement pour proposer une méditation sur l'univers concentrationnaire, la nature du mal et l'esprit de résistance.

A suivre sur Kinok

Le DVD

Photographie : capture DVD Malavida 

Un article de Marc Eliel sur Parution.com

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07/10/2010

Viva Ubalda

Entre deux films pétris d'élévation spirituelle, de poésie ou d'onirisme venu du lointain Orient (sauras-tu, fidèle lecteur, reconnaître ces subtiles allusions ?), le cinéphile fervent mais qui n'est pas de bois ne saurait se couper de sa base et aura à cœur de délasser son cerveau reptilien en s'offrant une virée au pays du cinéma de genre. Et pas question d'un chef d'œuvre méconnu ! Que ce soit du beau, du bon, de l'authentique en toc. Ainsi, solidaire du bon Dr Orlof qui s'inquiète d'être solitaire en ces contrées où il se repaît de femmes en prisons et de villages maudits, je me suis lancé dans l'entreprise limite que constitue la vision de Quel gran pezzo della Ubalda tutta nuda e tutta calda (1972), œuvre de l'illustrissime Mariano Laurenti à côté duquel Rossellini n'est qu'une anecdote. Cela se traduit pour les ignorants de la langue de Dante par « Ce sacré morceau d'Ubalda toute nue et toute chaude ». C'est aussi long pour un titre que celui de la dernière palme d'or, mais nettement moins poétique. Quoique. Oui, car la Ubalda en question, c'est Edwige Fenech et si Edwige Fenech n'est pas de la poésie alors Dieu n'existe pas et l'on peut tout autant passer l'age de la retraite à 75 ans. Donc Edwige Fenech est de la poésie (admirez la pureté de la démonstration) et ayant ainsi écrit son nom, j'ai dit tout ce qu'il y avait à dire sur le film, il come et il perché. Quand vous saurez en sus qu'elle y est filmée en Scope, courant quasi nue dans la campagne romaine au ralenti, vous saurez tout ce qu'il y a à savoir sur la problématique de la mise en scène selon Laurenti, vous aurez d'ailleurs déjà cessé de lire cette chronique et quitté Inisfree pour chercher des images. Restez. En voici une :

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C'est gentil. Bon, faisons œuvre d'information. Ce film se rattache au double courant des « décamérotiques », films inspirés par le succès de Il Décameron (1971) de Pier Paolo Pasolini (Ah mais) et de la comédie polissonne all'italiana. De Pasolini, ces films retiendront le contexte historique (Le moyen-âge), l'utilisation de décors naturels, les histoires d'aventures sexuelles et une certaine liberté dans leur représentation. La comédie polissonne, elle, connaît son heure de gloire (si l'on peut utiliser ce mot) dans les années 70 avec des films populaires et assez médiocres pour rester diplomate. Edwige Fenech fait avec celui-ci sa première véritable expérience dans le genre après ses succès dans les gialli de Sergio Martino, Giuliano Carnimeo et de Mario Bava. Elle en devient la grande prêtresse aux côtés de Nadia Cassini et Gloria Guida. Mariano Laurenti est lui un spécialiste du genre (vous pouvez vérifier) et l'on trouve à ses côtés l'assistant Michele Massimo Tarantini qui ne tardera pas à marcher sur les pas de son mentor. Le producteur de ce film matrice, mais si, n'est autre que Luciano Martino, frère de Sergio et compagnon de la belle Edwige. Heureux homme.

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L'histoire, si vous y tenez, c'est celle d'Olimpio De'Pannocchieschi qui revient de la guerre, tellement misérable qu'on se demande comment il a survécu, tellement moche que l'on se demande comment il peut être l'époux de la belle Fiamma. Effectivement, celle-ci a des amants plein la maison, mais le prudent Olimpio l'a équipée d'une ceinture de chasteté. Elle a aussi une chemise de nuit très échancrée. Fiamma, c'est Karin Shubert que vous avez sûrement vue en reine d'Espagne dans La folie des grandeurs (1971) de Gérard Oury. Très belle aussi, elle a eu un destin dramatique, mais ici elle est pleine de vie et de sensualité. Bref, je passe les détails, le héros doit se réconcilier avec un meunier, mari jaloux de la belle Ubalda. Ah ha. Olimpio en tombe raide d'où quiproquo, déguisements, ceintures de chasteté, clefs, bagarres et gags, théoriquement. Tout se passe au niveau de la ceinture, à peu près. La musique de Bruno Nicolai est primesautière mais lasse sur la distance. C'est filmé platement mais correctement, la campagne romaine et les fermes (presque) d'époque sont belles, les homme sont tous laids et/ou stupides, les femmes sont des déesses, futées et si à l'aise dans leurs corps. C'est un film pour adolescent, pas de ceux photographiés par Larry Clark, plutôt du genre réservé pas trop dégourdi, plutôt bande dessinée, mais de gare. Edwige règne.

Potographies : DR

02/10/2010

Des hommes et des dieux

Le nouveau film de Xavier Beauvois rencontre le succès et j'aurais mauvaise grâce à ne pas m'en réjouir. Lorsqu'il a été présenté à Cannes en mai, j'étais dans la file d'attente avec des amis qui avaient leurs places et tentaient de me convaincre de les accompagner. J'ai jeté un œil sur le programme : « Une histoire de moines, ça ne m'inspire pas ». J'avais tort. Je ne me suis pas ennuyé un instant en le découvrant ce week end dans une très belle salle à l'ancienne de Cavaillon. C'est un film remarquable, précis, carré, rigoureux, assez beau par moments, le plus souvent grâce à la lumière de Caroline Champetier, magicienne des vibrations du soleil à l'aube (très belle première scène construite sur les premières heures du jour) et de la bougie monastique. C'est nettement mieux que Le petit lieutenant (2005), ma précédente expérience avec le cinéma de Beauvois.

Pourtant, je ne vois pas dans Des hommes et des dieux l'espèce de chef d'œuvre assez largement loué. Pas déçu, loin de là, le film correspond à l'idée que je m'en faisais (précis, carré, rigoureux) ce qui n'est déjà pas mal. Le film, évoquant pour ceux qui l'ignoreraient, le destin funeste des moines du monastère de Tibhirine en Algérie, jusqu'à leur enlèvement en 1996, remplit son programme mais s'y tient avec une sorte de crispation qui empêche l'intensité, la tragédie, la violence, la poésie, en un mot pour citer Samuel Fuller, l'émotion. Les qualités du film se retournent contre lui et en forment les limites, larges mais réelles.

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Xavier Beauvois construit sa mise en scène sur règle de Saint Benoît suivie par les moines : compositions épurées, cadres dépouillés, retenue du jeu, poids du silence, attention à la beauté et à la musique de la Nature. La caméra est souvent fixe (ce que je ne lui reprocherais certes pas), les gros plans prennent leur temps, le montage posé (en général). Beauvois s'attache à décrire le quotidien (les gestes, les rites, le travail) et décide de se limiter drastiquement dans la peinture de la violence qui règne en ces années de guerre civile où la population est prise en terrorisme extrémiste et pouvoir militaire. Le réalisateur refuse d'aborder l'assassinat des moines après leur enlèvement, position justifiée par le fait qu'aujourd'hui encore, on ne sait pas très bien qui les a tués. La violence qu'il choisit de montrer éclate par à-coups. Beauvois choisit la surprise contre le suspense comme dans la scène du meurtre des ouvriers croates que rien ne prépare, avec son gros plan gore inutile, sa caméra tout à coup agitée rendant l'action illisible. Plus ennuyeux, cette scène n'engendre pas l'inquiétude dans les scènes suivantes, l'inquiétude d'une mise scène qui traduirait le trouble des moines. La retenue de Beauvois agit comme la surface de l'eau absorbant l'impact d'un galet. Tout à ses descriptions minutieuses, respectueuses, aux interludes des chants en commun et des prières, il crée un décalage, un décrochage avec la situation vécue. De même, les dilemmes intérieurs des moines, une fois passées les séances de discussion collectives, sont tellement intériorisés (sauf chez Christophe joué par Olivier Rabourdin), qu'ils disparaissent du film et leur décision finale, dans un second temps, arrive sans que l'on ai senti les évolutions des uns ou les convictions des autres. La meilleure scène, finalement, c'est encore l'affrontement nocturne entre Frère Christian et le chef de bande venu embarquer médecin et médicaments.

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La volonté de dépouillement contribue aussi à révéler les écarts dans l'interprétation. L'approche de Beauvois oblige à un jeu très sobre et naturel, très cinématographique en vérité. Pour certains, cela conduit à l'effacement (Loïc Pichon, Xavier Maly et Jean-Marie Frin) et pour Lambert Wilson à une composition tout aussi crispée que la mise en scène. Je m'explique : sans doute pénétré de l'importance de ce rôle (réelle), Wilson se raidit, trop attentif à en faire le minimum. Du coup il manque de naturel. Il ne passe pas loin, mais le moindre geste est un poil trop pensé, trop calculé. Il faut voir ses jeux de mains lors des séances de discussion, comment elles prennent la pose. Comment sa voix prend le ton plein d'humilité. Comment la larme perle au coin de l'œil lors du repas en musique, seule scène à mon avis véritablement ratée dont la succession de gros plans fait éclater l'hétérogénéité de jeu des acteurs (et échoue à rendre compte du sentiment de fraternité). Les défauts de Wilson, les limites de Pichon, Maly et Frin prennent du relief face à la justesse confondante de Michael Lonsdale, Jacques Herlin et Philippe Laudenbach (Rabourdin se situe à mon sens entre les deux, il en fait un peu trop, mais il a quelque chose à jouer de plus intense). Lonsdale est un immense acteur de cinéma. Mocky, Spielberg, Bunuel, Duras, Hamilton, Truffaut, Godard, il a tout fait, a survécu à tout. Comme John Wayne ou Marcello Mastroianni, il ne joue pas, il sait être. En frère Luc, médecin de la bande, il apporte une jolie touche d'humour. Sa voix inimitable fait des merveilles, y compris dans des scènes un peu fabriquées (avec la jeune fille). Et puis ses mains... rien de forcé, jamais. Herlin, il faut ouvrir une parenthèse : je l'ai découvert dans un western italien, Le due facce del dollaro (Poker d'As pour Django – 1967) de Roberto Bianchi Montero. On ne peut plus éloigné du film de Beauvois. Lui aussi a tout fait, de Fellini à Sollima, de Beineix à Besson, beaucoup de cinéma italien, beaucoup de cinéma de genre. Refermons la parenthèse. Ici, il est le doyen des moines. A 82 ans, le petit tremblé des mains, le soupçon d'humidité aux coin de l'œil, on ne le joue plus. Herlin, c'est la force de l'évidence. Laudenbach, c'était le monologue final du tueur dans la cabine téléphonique de Vivement dimanche (1983) le dernier film de Truffaut. Beaucoup de classe, une assurance tranquille. Il est impeccable quoique pas assez employé.

Christophe (le blogueur, pas le moine) rapprochait ce film chez Ed de Nightswimming du Seven women (Frontière chinoise - 1966) ultime opus de John Ford. Belle idée que je n'aurais sans doute pas eue. Un peu vache pour Beauvois qui n'en est qu'à son cinquième film, mais très juste. Je vais faire un pas de plus en rapprochant notre film du Alamo (1960) de John Wayne. Mais si, la mission « assiégée », le groupe déterminé à lutter pour sa croyance, le dilemme : partir et renoncer ou rester et se sacrifier. Wayne aussi puisait dans l'Histoire des leçons pour le présent. Il jouait lui, la carte du spectaculaire, tout en livrant ses convictions (dont on peut discuter mais ce n'est pas le problème ici). John Ford de son côté multiplie dans son film les conflits et les tensions, les unes nourrissant les autres, révélant les êtres. Sous les apparences du film d'action, il développe un discours complexe sur les femmes, l'hypocrisie sociale, la foi, le sens des valeurs, bref une vision du monde et de la vie. Un engagement. C'est ce qui manque à Beauvois, bien que je ne pense pas qu'il manque de conviction personnelle, la force d'un engagement ne passe pas vraiment, pas autant qu'il l'aurait fallu, à travers celle de ces moines qu'il filme. Je lui vois pourtant une qualité qui le rapprocherait de Ford, le fait de filmer la religion, la foi, sans aucun prosélytisme, dans la simple action quotidienne. Les moines sont ici moines comme d'autres seraient pilotes de l'Aéropostale ou équipage de navire. Leur foi fait partie d'eux en tant que personnages, jamais en tant qu'idéologie plaquée sur le récit. C'est pour moi l'aspect le plus remarquable de ce film précis, carré, rigoureux.

Photographies : © Mars Distribution

Pour un ensemble d'autres avis, une seule adresse : Panoptique.

01/10/2010

Hécatombe

Il y a des semaines où, si l'on est un peu sentimental, il vaudrait mieux être haltérophile que cinéphile.


Gloria Stuart, la Rose âgée de Titanic (1997) de James Cameron, mais aussi actrice chez John Ford dans Air mail (1932) et The Prisoner of Shark Island (Je n'ai pas tué Lincoln – 1937) où elle campait la femme du malheureux héros. A 100 ans, belle carrière.

Hélas beaucoup plus jeune, Sally Menke était la monteuse attitrée de Quentin Tarantino, collaborant avec lui de Reservoir Dogs (1992) à Inglourious Basterds l'an passé. On frémit en pensant au boulot que ce devait être pour organiser les jeux du temps et de l'espace de pareils films. Elle avait également travaillé pour Oliver Stone et Xavier Beauvois. Respect.

Arthur Penn, je dois avouer que je n'aimais pas trop son cinéma, en particulier ce qu'il a fait dans le western, Little big man (1970) étant une purge consensuelle et oscarisée (Que les dieux en leur bonté nous protègent des rictus de Dustin Hoffman) et son Billy the Kid de The left handed gun (Le gaucher – 1958) est tellement loin de celui de Sam Peckinpah. Bon, il reste le cinéaste américain intellectuel (de gauche bien sûr) type, tel que l'admirent les français (de droite comme de gauche), tellement plus facile à aimer que Fuller, Aldrich ou Eastwood. Seul The Miracle Worker (Miracle en Alabama – 1962) m'avait vraiment impressionné et puis Missouri Breaks (1975) est assez bouffon pour être drôle, d'autant que la partition de John Williams est fort réussie.

Tony Curtis, je salue l'homme qui aura tenu si sensuellement Marilyn dans ses bras. Ses fantaisies télévisées amicalement nôtres auront presque fait oublier qu'il fut un acteur formidable pour Wilder, Kubrick, Edwards (Ah ! Le sous marin rose, l'éclair sur les dents du grand Leslie), Mackendrick, Fleischer qui le rendit crédible en viking puis en étrangleur. On lui pardonnera d'avoir été parfois plus léger comme avec les collants verts de l'homme reptile (Je balance, mais c'est affectueux). Pendant des années, j'avais sur une étagère une figure de carton qui le représentait ainsi. J'ai été marqué.

27/09/2010

Argento années 2000 - Il cartaio

Je pourrais éventuellement regretter d’avoir découvert Il cartaio tourné en 2004 par Dario Argento après Giallo sorti 5 ans plus tard dans la mesure où les deux films se ressemblent. Deux histoires de tueurs fous assassinant de belles et jolies jeunes femmes tout en défiant la police. Cette fois, c’est directement via un jeu de poker en ligne. Si la police perd, la fille est égorgée, si la police gagne, la fille est libérée. Deux thrillers plus que de véritables gialli, se suivant sans déplaisir mais sans passion. La ressemblance est surtout flagrante sur la forme. Les deux films ont la même esthétique un peu terne (froideur des décors ordinaires, rareté des couleurs vives), le même défaut d’ambition formelle (pas de cadrages tordus, pas de mouvements virtuoses de la caméra, montage assez sage), l’absence de coups de folie. Un film derrière l’autre, c’est un de trop.

Il cartaio ressemble à un catalogue de belles idées inexploitées. Pourquoi ? Je me perds en conjectures. L’idée du jeu en ligne aurait pu être excitante, comme la description d’un monde dominé par les relations virtuelles. Hélas, l’interface du jeu est très pauvre, le déroulé des parties toujours identique et les spécialistes informatiques de la police traités par-dessus la jambe, sans une once de vraisemblance. Non seulement Argento n’apprécie pas ce monde (ce que l’on savait déjà), mais il est incapable de porter sur lui un regard, même ironique, même critique. C’est assez gênant pour un élément central de son film. Quand on pense à ce que les  réalisateurs de western pouvaient faire avec une partie de poker réelle !

Dans un autre registre, Stefania Rocca est plutôt bien dans un rôle de policière au centre de l’enquête assez proche de celui tenu par Asia Argento dans La sindrome di Stendhal (Le syndrome de Stendhal – 1996). Malheureusement, le personnage est mal écrit et elle a peu à défendre. Sa relation avec le policier irlandais joué par Liam Cunningham est basique, comme les soucis du policer avec l’alcool sont traités avec lourdeur. La relation entre la policière et Remo, le jeune prodige des cartes (dont on se demande bien en quoi son talent réside), n’est pas plus développée. Il y avait pourtant de quoi faire, mais Argento, tout du long, ne semble pas intéressé. On se prend à rêver à ce qu’aurait pu donner la scène ou Remo est séduit par une mystérieuse inconnue et entraîné dans le dédale des rues romaines jusqu’au rives du Tibre. Et quand je pense que la belle est tuée d’un simple coup de feu. Bon. Côté meurtres, ils sont souvent, trop souvent hors champ et le finale manque de conviction. Restent quelques lueurs éparses qui, paradoxalement, rendent Il cartaio moins homogène que Giallo : l’employé de la morgue qui fait des claquettes en chantant du bel canto, la découverte du repaire du tueur par le policier irlandais dans un jardin à la lumière dorée et, surtout, l’agression nocturne d’Anna chez elle, jolie scène jouant sur la profondeur de champ et les ombres chinoises. Maigre bilan pour un film qui fait revoir à la hausse les audaces de La terza madre (2007).

A noter l'étrange relation qu'Argento entretien avec les "filles de". Les siennes bien sûr puisque Fiore Argento joue ici l'une des victimes (elle s'en sort), mais aussi celle de Giuliano Gemma, Vera, qui meurt, elle.

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08:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : dario argento |  Facebook |  Imprimer | |