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15/09/2012

Comme vous nagiez bien, chef...

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Pierre Mondy (1925-2012) et Christian Marin (1929-2012) au centre entre Michael Lonsdale et Guy Bedos dans Les copains (1964) de Yves Robert.

25/07/2012

Souvenirs d'Ernest Borgnine

Les films ne changent peut être pas le monde, mais si j'en crois ma modeste expérience, ils peuvent profondément influencer les vies. Ainsi la mort récente d'Ernest Borgnine, vénérable acteur hollywoodien, ma fait souvenir que mon antimilitarisme viscéral tient largement à sa composition en Fatso Judson dans From here to eternity (Tant qu'il y aura des hommes– 1953) de Fred Zinnemann. Découvert enfant, ce personnage de sergent bestial et sadique, bête et méchant, persécutant les sympathiques Monty Clift et Franck Sinatra, m'avait terrifié et marqué bien au-delà de l'enlacement marin de Burt Lancaster et Deborah Kerr. Loin de toute considération idéologique et malgré les nombreuses alternatives fordiennes nettement plus sympathiques, Fatso Judson a figé en moi l'image du sous-officier comme cauchemar de l'homme civilisé à éviter absolument. Borgnine lui prête ses yeux ronds sous des sourcils broussailleux, sa silhouette trapue toute en puissance contenant mal une terrifiante violence, son cou de taureau, son front bas et cette moue haineuse qui glace le sang.

ernest borgnine

J'associerais longtemps le rôle à l'acteur, apportant un supplément de frissons à ses personnages de salauds souvent frustres qu'il joua avec délectation. Donnegan dans la bande de truands de Vera Cruz (1955), le chef viking Ragnar qui meurt l'épée à la main dans la fosse aux loups du film de Fleischer, Emmett, l'un des violeurs de Raquel Welch dans Hannie Caulder (1971), Shack qui traque impitoyablement les vagabonds et affronte Lee Marvin dans Emperor of the north pole (L’empereur du Nord - 1973), le patron tyrannique de Willard (1971), le patriarche mexicain raciste qui chasse ce brave George Hilton en provoquant la mort de son nouveau né dans Quei disperati che puzzano di sudore e di morte (Les quatre desperados – 1969) ou encore le red neck Coley qui se fait dérouiller par Spencer Tracy dans A bad day at Black Rock (Un homme est passé – 1955). Jolie collection non exhaustive.

Un autre rôle marquant, c'est celui de Bart Lonergan dans Johnny Guitar de Nicholas Ray. « Bart, tu ne bois pas, tu ne fume pas, tu méprises les chevaux, qu'est-ce que tu aimes ? » lui demande son complice Dancing' Kid. « Moi ! Je m'aime moi et je prends soin de moi » lui réplique de doux Bart qui, à force d'asticoter Johnny « Guitar » Logan finit par se prendre (encore) une bonne trempe. Suffisant et égoïste, il trahira Dancing' Kid et poignardera lâchement le sympathique Corey avant de se faire abattre. C'était bien la peine. Il a un échange inoubliable avec Sterling Hayden qui joue Johnny :

- Je ne cherche pas les ennuis M Lonergan

- Bart ! Tous mes amis m’appellent Bart

- Merci M Lonergan.

ernest borgnine

Ses rôles plus nuancés restent marqués par cette image comme le rancher finalement pathétique de Jubal (L'homme de nulle part - 1956). Borgnine joua pourtant avec autant d'aisance les braves types comme le fameux Marty qui lui apporta la gloire et l'oscar (Film que je n'ai jamais vu et dont je me suis toujours méfié car il est une étape essentielle de la déchéance du Hollywood classique) ou le flic traquant la Mafia sicilienne dans Pay or Die (1960). Il me fallu attendre Peckinpah et The wild bunch (La horde sauvage – 1969) avec le personnage de Dutch Engstrom pour que je reconsidère notre homme. Dutch est la conscience morale de Pike joué par William Holden, son Jiminy Cricket. Il est le membre le plus pondéré de la horde, celui qui a du recul.

- Il a donné sa parole - dit Pike, parlant de son ami Deke Thornton

- Il a donné sa parole au chemin de fer ! - réplique Dutch

- C'est sa parole.

- Ce n'est pas ce qui compte, c'est à qui on la donne !

Inoubliable dans sa façon de tailler un bout de bois tandis que ses amis visitent les prostituées du camp de Mapache, inoubliables ces regards échangés avec un sourire et ce rire avec cet éclat particulier dans l'œil quand il comprend que Pike ira jusqu'au bout et qu'ils vont partir en beauté en se payant Mapache et ses tueurs. Et Dutch meurt le dernier, pleurant le nom de son ami.

Borgnine jouera un tas d'autres choses, curé dans les entrailles du Poséidon, chef de secte à tête de bouc, partenaire du super flic Terence Hill, Cabbie dans le New-York futuriste de John Carpenter, le vieil homme illuminé de soleil par la chute des tours le 9 septembre 2001. Il restera un acteur d'un bloc, cette force brute entre Fatso et Dutch.

Photographies : Hollywood Elsewhere et Republic Pictures / Getty Images

09/07/2012

Come on you lazy bastard !

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Ernest Borgnine (1917 - 2012) - Photographie The movie scene

14/03/2012

Sean Connery ? Ça ne me dit rien...

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George Lazenby offre galamment du feu à Helena Ronee sur le plateau suisse de On Her Majesty's Secret Service (Au service secret de sa majesté - 1969) mis en scène par Peter Hunt.

Photographie Larry Ellis/Express/Getty Images du 22 octobre 1968.

10/10/2011

Jitterbug

12/09/2011

Cliff Robertson 1923 - 2011

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Émouvant chez Brian de Palma, racé chez Joseph L. Mankiewicz, héroïque chez Walsh et Aldrich, glaçant chez Sidney Pollack, présidentiel chez John Carpenter, il avait aussi joué Kennedy et Hugh Heffner. Et puis Tolly Devlin, cet admirable personnage du non moins admirable film de Samuel Fuller Underworld USA (Les Bas-fonds de New-York - 1961). J'aimais beaucoup l'ami Cliff, une sorte de George Peppard qui aurait bien vieillit. 

Photographie DR

30/04/2011

Mort d'un titan, Serge Nubret

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Serge Nubret, 1938-2011, inoubliable partenaire du blond Giuliano Gemma dans Arrivano i titani (Les titants - 1962) de Duccio Tessari. Peplum de grande classe, coloré et plein d'humour. Le fameux culturiste y était parfait de force et de décontraction. Nous l'avions aussi croisé chez Boisset, Lautner et Sautet. Photographie source : l'impressionnant blog Black Muscle 1940-1980 (attention les yeux !)

11/03/2011

En pause pour une semaine

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Gary Cooper sur le plateau de Vera Cruz (1953) de Robert Aldrich. Source : une incroyable collection de photographies de plateau sur A certain cinema.

17/02/2011

Le cygne de Jim Carrey

29/11/2010

Ne l'appelez plus Shirley

01/11/2010

Mouvements du bassin sur TCM (dommage que je n'ai pas la télé)

22:07 Publié dans Acteurs | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : john wayne |  Facebook |  Imprimer | |

22/09/2010

On l'appelle "Pas de bol"

Si Elisah Cook Jr a la réputation d'être l'acteur ayant pris le plus de paire de gifles à l'écran, Lorenzo Robledo, espagnol de son état, est peut être celui qui a joué le plus de personnages dramatiquement malchanceux. Spécialisé dans les rôles de second ou troisième couteau du cinéma de genre, il a le chic pour se retrouver dans des situations impossibles dont il ne sort (presque) jamais indemne. Avec son visage un peu rond, un peu blond, un peu lisse, il n'est pas de ces figures flamboyantes comme Mario Brega ou Al Mulock qui sont comme une signature. Habituellement du côté des méchants, ce qui est à la base un mauvais choix, sauf chez Sergio Corbucci, Robledo n'est jamais le chef comme les emblématiques Fernando Sancho ou José Bódalo. Il est l'homme de main, le comparse, le porte-flingue, destiné à tomber avec une jolie contorsion sous les feux croisés du bon ou du truand. Mais même dans cet emploi, Lorenzo Robledo n'a pas la main heureuse. Ses personnages se sont retrouvés dans les pires positions du western italien où l'on meurt pourtant beaucoup et souvent salement. Surtout, il a le chic pour être cueillit à froid et sans toujours comprendre ce qui lui arrive.

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Argh ! (DR)

Dès l'une de ses premières apparitions, dans Un taxi pour Tobrouk (1961) de Denys de La Patellière, il fait partie de l'équipe allemande de Hardy Krüger, surprise de nuit en plein désert par le commando mené par Lino Ventura. Imaginez la probabilité de la chose. C'est cela, le manque de bol. Robledo et ses camarades sont éliminés en pleine pause café sans avoir pu dire ouf. C'est Sergio Leone qui le fait passer à la postérité avec le personnage de Tomaso dans Per qualche dollaro in piu (Et pour quelques dollars de plus – 1965), l'homme qui a trahi El Indio joué par Gian Maria Volonté, bien frappé, et l'a envoyé en prison. Après une évasion meurtrière, Indio vient se venger. Scène intense, inoubliable, sur une musique lyrique d'Ennio Morricone introduite par le carillon de la montre qu'Indio porte toujours sur lui. Dans une église en ruine, Tomaso est abandonné des hommes et de Dieu, à la merci de son ex-gang. L'oeil perdu, la lèvre tremblante, l'écume au bord des lèvres, le visage marqué par les coups, il doit endurer le discours revanchard d'Indio qui lui propose un duel et, pour le motiver, fait abattre (hors champ), sa femme et son tout jeune fils. Sans un mot, Robledo fait passer toute l'horreur de sa tragique destinée. Puis il meurt. Il n'avait pas une chance.

Avant ce morceau de bravoure, Leone lui avait donné le rôle de l'un des membres du gang Baxter dans Per un pugno di dollari (Pour une poignée de dollars – 1964). Hélas, il est de ceux qui, dès le début, ont la mauvaise idée de se moquer de la mule de l'homme sans nom : « Je me suis trompé. Quatre cercueils », Robledo était le quatrième. Plus tard, il passe dans la bande de Sentenza dans Il buono, il brutto, il cattivo (Le bon, la brute et le truand – 1966). Mauvaise pioche, son chef l'envoie suivre Blondin qui le surprend et le révolvérise à bout portant sans qu'il puisse faire un geste. C'est sur son cadavre que l'on retrouve le fameux mot : « J'aurais votre peau, idiots ». Enfin, il est des hommes du Cheyenne dans C'éra una volta il West (Il était une fois dans l'Ouest – 1968) et meurt hors champ lors de l'attaque du train. Ailleurs, il s'en sort un peu mieux, simplement terrorisé par les affreux de Su le mani, cadavere, sei in arresto (Ça va chauffer, Sartana revient ! - 1971) de León Klimovsky et Sergio Bergonzelli.

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Ça va être ma fête (capture DVD MGM)

Mais une de ses plus belles prestations se trouve dans un film mineur quoique non sans charme, Mi Chiamavano Requiescant... Ma Avevano Sbagliato (Requiem pour un tueur – 1972) de Mario Bianchi. Notre Lorenzo fait ici partie de la bande de Machedo, joué avec délectation par William Berger. Après avoir humilié, torturé et laissé pour mort le héros, la bande dévalise une banque et Robledo fait partie de ceux qui embarquent l'or dans un corbillard. Mauvais présage ! Le héros n'était pas mort (étonnant, non ?) et surgit, tue deux complices, prend l'or et laisse Robledo assommé. Las, le reste du gang n'est pas convaincu par son histoire et veut le faire parler. Voilà donc notre homme giflé, tabassé, broyé en son intimité et, malgré ses cris convaincants, il est torturé au fer rouge. Rien n'y fait, bien sûr et Berger, lassé, le couvre d'un drap et lui vide son chargeur dans le buffet. Lorenzo Robledo va loin, ici dans le pathétique et sa douleur nous émeut jusqu'au fond des os.

Pour changer, Il décide de passer du côté de la loi pour un rôle de shérif dans I quattro dell'apocalisse (Les quatre de l'apocalypse – 1975). Mais quand la poisse vous tient... le film est signé de Lucio Fulci, boucher-chef du cinéma italien. Celui-ci file Robledo dans les pattes de Chaco, composition de tueur halluciné jouée par Tomas Milian. Gratiné. L'affreux commence par découper dans le bon Lorenzo une lanière de chair au niveau du bide (Shakespeare, quelqu'un) puis lui enfonce son étoile de shérif dans le cœur. Écumant, écarlate ce qui peut se comprendre, suppliant qu'on l'achève, Robledo est un parfait martyr.

En un peu plus de vingt ans de carrière, Lorenzo Robledo aura eu l'honneur de se faire trucider par les plus grands : Eastwood, Volonte, Berger, Milian. En retour, il leur aura donné ses plus belles agonies, rendant ces scènes inoubliables. Entre ici, Lorenzo Robledo, avec ton terrible cortège des obscurs et des sans grades, Inisfree te devait cet hommage.

21/07/2010

C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases

Non moins étrange est la relation entre les gens de cinéma, les acteurs souvent, les réalisateurs parfois, et les cinéphiles, quand les premiers disparaissent. On ne les connaît généralement qu'à travers leurs rôles et leur personnage public mais ils nous sont proches. Leur rendre hommage, c'est revenir sur une sorte de compagnonnage intellectuel, sur une filmographie qui recoupe notre propre parcours d'amateur de pellicule. Il y a parfois des surprises à se retourner ainsi.

Prenons Bernard Giraudeau qui a certainement eu une belle vie et une carrière remplie. Il me donnait une impression de proximité et de régularité. Pourtant, en regardant sa filmographie, j'ai eu un peu la même impression qu'avec Paul Newman. Rien ne ressortait ou si peu de chose. Quelques solides nanards, beaucoup de films moyens, des souvenirs lointains et bien pâles. Pas désagréables mais rien de fort, à l'image de son film Les caprices d'un fleuve (1996), beau projet trop sage. Que me reste-il de Bernard Giraudeau ? L'impression laissée par Bras de Fer (1985) de Gérard Vergez, le souvenir amusé du démarquage de western italien Les longs manteaux (1986) de Gilles Behat, oublié et difficilement visible, le prêlat onctueux de Ridicule (1996) de Patrice Leconte et le regret de n'avoir jamais vu Poussière d'ange (1986) dont on dit tant de bien.

Cela pourra paraître étrange, et un peu pervers (on ne se refait pas), de mettre cette disparition partout célébrée en regard de celle d'Alfredo Sanchez Brell dit Aldo Sanbrell, Sambrell et une bonne dizaine de pseudonymes. Il est resté finalement sur son lit d'hôpital à Alicante. Sanbrell est à l'opposé de Giraudeau. C'est un second rôle avant tout, et il a tout fait. Sa filmographie compte 160 films selon IMDB pour le cinéma et la télévision et il y a là-dedans des films épouvantables par paquet de douze, des films insipides à mourir. Mais Sanbrell traverse trente ans de l'histoire du cinéma et la route de cinéastes comme Nicholas Ray, David Lean, Luis Bunuel, Vittorio Cottafavi, Richard Fleischer ou Tom Gries. Avec son allure emblématique du western italien, il aura contribué à son niveau à en créer le mythe, à en définir les codes. Il a joué dans les cinq westerns de Sergio Leone, dans deux Sergio Corbucci majeurs (l'admirable vilain de Navajoe Joe en 1966) et dans les meilleurs films de Damiano Damiani (Quien sabe ? En 1966) et Sergio Sollima (Faccia a faccia en 1967). Avec Aldo Sanbrell, nous sommes dans la légende. Inutile de dire que cela me parle d'une tout autre façon.

Et au rayon des icônes, je viens d'apprendre la disparition de la belle Vonetta Mc Gee, la partenaire de Jean Louis Trintignant dans Il grande silenzio (Le grand silence – 1969) de Sergio Corbucci. Elle avait aussi joué pour John Huston et Clint Eastwood. Madame, serviteur.

09/06/2010

Aldo Sanbrell

Via l'excellent blog Spaghetti cinema, j'apprends qu'Aldo Sanbrell est hospitalisé à Alicante dans un état critique. Le blog de William Connolly reprend un bel article La tumba del pistolero d'Andrés Valdés qui rappelle que cet homme a tourné dans plus de 170 films et qu'il agonise aujourd'hui tout seul ou presque. Mais qui c'est, ce type ? doivent se dire la majorité de mes lecteurs. Pourtant vous l'avez sans doute tous vu au moins une fois. Il est de ces trognes de ces tronches, de ces visages inoubliables qui ont traversé et marqué le cinéma de genre européen des années 60 et 70. Sanbrell (parfois Sambrell ou Brel ou Sanbrelli ou...) a été de tous les westerns de Sergio Leone. Il est le type qui se fait descendre par Clint Eastwood ou Lee Van Cleef. Il est le membre du gang, le sergent mexicain, le comparse, le méchant. Il est même le très méchant de Navajo Joe (1966) de Sergio Corbucci et, pour faire bonne mesure, a également joué pour le troisième Sergio, Sollima. Il est le lieutenant dépassé par les évènements dans la première scène de Quien sabe (1966) de Damiano Damiani. Il a aussi croisée la route de Nicholas Ray, Luis Bunuel, Vittorio Cottafavi et David Lean. Voilà. Aldo Sanbrell a aussi joué un grand nombre de trucs épouvantables. Il y a quelques semaines j'ai découvert Su le mani, cadavere, sei in arresto (Ça va chauffer, Sartana revient ! - 1971) de León Klimovsky et Sergio Bergonzelli. J'avais commencé un petit texte comme ça, mais que j'ai laissé de côté. Je termine donc, à la bonne santé d'Aldo Sanbrell.

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Peter Lee Lawrence a les yeux trop bleus

Aldo Sanbrell a la barbe trop bien taillée

Les costumes sont trop bien repassés

Les collines sont trop, vraiment trop pelées

Les coups de feu sont vraiment pas crédibles

Helga Linè est vraiment très jolie

Les petits fermiers sont vraiment trop naïfs

Aldo Sanbrell est vraiment trop méchant

Peter Lee Lawrence n'a vraiment qu'une expression

La musique d'Alessandro Alessandroni est vraiment trop pop

Les décors sont vraiment trop propres

L'image est vraiment trop lisse

J'ai vraiment piqué du nez trois fois

Comme le train quand il siffle

Il n'y a pas une perle dans chaque huître.

Photographie : monsieur Sanbrell, capture DVD Koch Media

16/12/2009

Le petit chauve

Il était le motard, le porte-flingue, l'employé, le serveur, l'homme de main, le second voire le troisième couteau. Il était un ceci, un cela. Avec son visage inoubliable, ses grands yeux tout ronds comme sa boule à zéro, il marquait parfois plus un film que ceux qui en étaient les vedettes, au point que l'on se disait : "Tiens, c'était le film où Dominique Zardi faisait...". Voilà. Bien sûr, les univers de Mocky et de Chabrol, pour lequel il composait des chansons, mais aussi toute la comédie populaire des années 60 aux années 80. Il a tourné avec tout le monde ou presque, de Hunebelle à Jeunet en passant par Godard, Balducci et Sautet. Plus de trois cent films, on ne compte plus. J'aurais un petit pincement, la prochaine fois que je regarderais derrière Stéphane Audran ou Louis de Funés.

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02/07/2009

Hommage au grand nez

Karl Malden (1912 - 2009)

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Le capitaine Oskar Wessels pour John Ford

L'inspecteur Larrue pour Alfred Hitchcock

Harold 'Mitch' Mitchell, Archie Lee Meighan et le père Barry pour Elia Kazan

Frenchy Plante pour Delmer Daves

Tom Fitch pour Henry Hattaway

Franco Arno pour Dario Argento

Le général Omar N. Bradley pour Franklin J. Schaffner

Jim Gentry pour King Vidor

et quelques autres avec l'un des nez les plus remarquables de l'histoire du cinéma.

 

Photographie : capture DVD Cheyenne autumn (1964)

23:38 Publié dans Acteurs | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : karl malden |  Facebook |  Imprimer | |

04/06/2009

David Carradine (so long)

Ça serait dommage de limiter David Carradine à Bill mais quand même. Moi aussi, j'ai regardé "petit scarabée" à la télévision assis sur la moquette quand j'avais 12 ans. Il a une fimographie impressionante en volume, avec un nombre incroyable de mauvaises choses. Il faut pourtant se souvenir qu'il a été Woody Guthrie pour Hal Ashby, le coureur automobile vêtu de noir appelé Frankenstein pour Paul Bartel, syndicaliste pour Martin Scorcese aux côtés de son père John éminente figure fordienne, frère James en compagnie de ses frères Keith et Robert pour Walter Hill, qu'il a joué pour Jean Yanne et Ingmar Bergman mais ce n'étaient pas leurs meilleurs films, qu'il levait bien la jambe contre Chuck Norris et qu'après tout mourir au cinéma sur « How do i look ? «  / « You look ready », c'était la grande classe.

15/01/2009

Je ne suis pas un numéro !

Où suis-je ?
Au Village.
Que voulez-vous ?
Des informations.
De quel côté ètes-vous ?
Ce serait révéler. Nous voulons des informations. Des informations. Des informations.
Vous n'en aurez pas.
De gré ou de force, nous les obtiendrons.
Qui ètes-vous ?
Le nouveau numéro 2.
Qui est le numéro 1 ?
Vous ètes le numéro 6.
Je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre !

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Patrick McGoohan 1928 - 2009

15/10/2008

Beaux mecs

Je suis plutôt du même avis qu'Edouard Waintrop à propos de Paul Newman. L'homme semblait estimable, le réalisateur intéressant et l'acteur séduisant. Difficile de ne pas l'aimer, mais tout aussi difficile de l'admirer vraiment. Je veux dire par là que quand on regarde sa filmographie, on constate que s'il y a beaucoup de films plutôt réussis, il n'y a pas, je n'y vois pas, l'équivalent de Vertigo pour James Stewart ou de The searchers pour John Wayne. Paul Newman a surtout travaillé avec des metteurs en scène comme George Roy Hill, Martin Ritt, Stuart Rosenberg ou Jack Smight, auxquels on pourra trouver des qualités mais qui ne sont pas exactement des foudres de guerre. Comme plusieurs acteurs de sa génération, Robert Redford et Warren Beatty par exemple, Newman a tiré tout le partit possible de son statut de star et c'est lui qui imposait souvent son point de vue aux réalisateurs. Tout à son image, il a refusé ou négligé ou manqué de se confronter à des metteurs en scène d'un autre calibre. Dans les hommages qui lui sont rendu, on mentionne souvent sa collaboration avec Alfred Hitchcock. Certes, mais on oublie trop vite que Torn Curtain (Le rideau déchiré – 1966) correspond à une période creuse du maître dont le chef opérateur préféré vient de mourir, que le studio oblige à désavouer la partition de Bernhard Hermann, son alter-ego musical, et qui lui impose deux stars, Julie Andrews et Paul Newman. Rendez-vous manqué. La carrière de Newman finalement lui ressemble, assez lisse, séduisante mais sans fièvre, comme ces rencontres dans les superproductions avec ses pairs, Redford ou McQueen. De la belle mécanique et ce sourire charmeur toujours un peu lointain. Reste quand même ses rôles chez Richard Brooks et surtout chez John Huston. Sa composition en juge Roy Bean, truculente, reste pour moi ce qu'il aura fait de meilleur avec ses seconds rôles pour les frères Cohen et Sam Mendes. Et puis encore, Newman réalisateur, comme Redford ou Beatty, est intéressant. Plus en tout cas qu'un John Guillermin.

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Guillaume Depardieu, je ne sais pas trop quoi en dire. Sa vie privée ne me regardant pas, je suis assez irrité par cette façon que l'on a d'essayer d'en faire une sorte de mythe tragique. James Dean, Rimbaud, Marie Trintignant et pourquoi pas Che Guévara, un véritable concours de la comparaison la plus ridicule. Comme acteur, je l'ai vu et aimé chez Corneau, Carax et Rivette. Dans Ne touchez pas la hache, dès ces premiers plans dans l'église, il dégage une force physique et fragile, accentuée par sa claudication, qui le fait entrer dans le cercle restreint des acteurs à la pure présence cinématographique. Chose que son père avait du mal à faire, sauf chez Truffaut. Il rejoignait alors pour moi les Jacques Gamblin, Frédéric Pierrot ou Grégori Derangère, et de ce point de vue, il me manquera. Je suis donc très heureux que plusieurs blogs que j'aime bien aient choisi cette photographie pour lui rendre hommage.

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07/04/2008

Le maître de guerre

On pourra s'amuser à vérifier, mais je suis certain que l'on ne mentionnera pas The warlord (Le seigneur de la guerre – 1965) dans des articles sur la disparition de Charlton Heston. Les superproductions oui, les films catastrophes oui, sa président à la NRA oui, Touch of evil (La soif du mal – 1957) aussi parce que nous sommes en France et que le film est d'Orson Welles. Mais de ce film magnifique tourné par Franklin J. Schaffner, l'un des plus justes sur l'époque moyen-âgeuse, non. Pas plus que je n'ai trouvé mention du Major Dundee (1964) de Sam Peckinpah, film un peu maudit que Heston soutint à bout de bras et de dollars, seconde méditation de Peckinpah sur les mythes de l'ouest et, à sa façon, répétition générale pour The wild bunch (La horde sauvage -1969). Rien non plus sur Will Penny, western crépusculaire, comme on dit, tourné par Tom Gries en 1968, dans lequel Heston joue avec intensité un cow-boy vieillissant et illettré.

Quand j'étais petit, Charlton Heston était un de mes acteurs fétiches. Je l'adorais en Moïse et j'avais pleuré comme une madeleine à Call of the wild (L'appel de la forêt - 1973). Comme beaucoup, je l'avais regardé les yeux grands ouverts d'admiration dans El Cid, 55 days of Peking (Les 55 jours de Pekin - 1963) et quelques autres. Le seul qui ne m'ai jamais convaincu est Ben Hur. J'aimais sa prestance, son menton carré toujours un peu relevé, son regard intense, son assurance. Plus tard, j'ai aimé le voir chez Welles, j'ai aimé ses failles discrètes, le cynisme de ses personnages dans les films de science fiction Planet of the apes (La planète des singes - 1968) et Soylent green (Soleil vert - 1973). J'ai aimé sa déchéance alcoolique chez Peckinpah, son regard incrédule face à la tomate chez Fleischer, sa fine moustache chez Welles, bref j'ai trouvé, je trouve toujours qu'il y a chez lui bien des choses intéressantes, plus complexes que ses compositions à grand spectacle et ses personnages monolytiques pouvaient laisser croire. C'est un peu le même problème que de faire entrer dans le même homme celui qui combattait le droit à l'avortement et défendait celui de posséder des armes à feu avec celui qui fit la marche des droits civiques aux côtés de Martin Luther King.

Là, j'ai plutôt envie de me souvenir du second, de partir à la découverte de ses westerns des années 50 signés Rudoph Maté ou Charles Marquis Warren, évoquer encore une fois le teigneux major Dundee, cigare au bec, prenant la pose sur le muret d'un village mexicain qu'il vient de libérer des français. Rappeler l'image de Chrysagon de la Cruz, maître de guerre, fier chevalier en proie à la passion dans un coin de terre perdue où se pratiquent encore de vieux rites païens. Maître de guerre, je trouve que cette expression lui colle bien à Heston, il l'a été de bien des façons mais jamais aussi bien que dans ce film.

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Chuck  et Sam sur le tournage de Major Dundee (source jdmfilmreview)