Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/10/2008

Beaux mecs

Je suis plutôt du même avis qu'Edouard Waintrop à propos de Paul Newman. L'homme semblait estimable, le réalisateur intéressant et l'acteur séduisant. Difficile de ne pas l'aimer, mais tout aussi difficile de l'admirer vraiment. Je veux dire par là que quand on regarde sa filmographie, on constate que s'il y a beaucoup de films plutôt réussis, il n'y a pas, je n'y vois pas, l'équivalent de Vertigo pour James Stewart ou de The searchers pour John Wayne. Paul Newman a surtout travaillé avec des metteurs en scène comme George Roy Hill, Martin Ritt, Stuart Rosenberg ou Jack Smight, auxquels on pourra trouver des qualités mais qui ne sont pas exactement des foudres de guerre. Comme plusieurs acteurs de sa génération, Robert Redford et Warren Beatty par exemple, Newman a tiré tout le partit possible de son statut de star et c'est lui qui imposait souvent son point de vue aux réalisateurs. Tout à son image, il a refusé ou négligé ou manqué de se confronter à des metteurs en scène d'un autre calibre. Dans les hommages qui lui sont rendu, on mentionne souvent sa collaboration avec Alfred Hitchcock. Certes, mais on oublie trop vite que Torn Curtain (Le rideau déchiré – 1966) correspond à une période creuse du maître dont le chef opérateur préféré vient de mourir, que le studio oblige à désavouer la partition de Bernhard Hermann, son alter-ego musical, et qui lui impose deux stars, Julie Andrews et Paul Newman. Rendez-vous manqué. La carrière de Newman finalement lui ressemble, assez lisse, séduisante mais sans fièvre, comme ces rencontres dans les superproductions avec ses pairs, Redford ou McQueen. De la belle mécanique et ce sourire charmeur toujours un peu lointain. Reste quand même ses rôles chez Richard Brooks et surtout chez John Huston. Sa composition en juge Roy Bean, truculente, reste pour moi ce qu'il aura fait de meilleur avec ses seconds rôles pour les frères Cohen et Sam Mendes. Et puis encore, Newman réalisateur, comme Redford ou Beatty, est intéressant. Plus en tout cas qu'un John Guillermin.

Harper.jpg

Guillaume Depardieu, je ne sais pas trop quoi en dire. Sa vie privée ne me regardant pas, je suis assez irrité par cette façon que l'on a d'essayer d'en faire une sorte de mythe tragique. James Dean, Rimbaud, Marie Trintignant et pourquoi pas Che Guévara, un véritable concours de la comparaison la plus ridicule. Comme acteur, je l'ai vu et aimé chez Corneau, Carax et Rivette. Dans Ne touchez pas la hache, dès ces premiers plans dans l'église, il dégage une force physique et fragile, accentuée par sa claudication, qui le fait entrer dans le cercle restreint des acteurs à la pure présence cinématographique. Chose que son père avait du mal à faire, sauf chez Truffaut. Il rejoignait alors pour moi les Jacques Gamblin, Frédéric Pierrot ou Grégori Derangère, et de ce point de vue, il me manquera. Je suis donc très heureux que plusieurs blogs que j'aime bien aient choisi cette photographie pour lui rendre hommage.

Depardieu Guillaume.jpg

07/04/2008

Le maître de guerre

On pourra s'amuser à vérifier, mais je suis certain que l'on ne mentionnera pas The warlord (Le seigneur de la guerre – 1965) dans des articles sur la disparition de Charlton Heston. Les superproductions oui, les films catastrophes oui, sa président à la NRA oui, Touch of evil (La soif du mal – 1957) aussi parce que nous sommes en France et que le film est d'Orson Welles. Mais de ce film magnifique tourné par Franklin J. Schaffner, l'un des plus justes sur l'époque moyen-âgeuse, non. Pas plus que je n'ai trouvé mention du Major Dundee (1964) de Sam Peckinpah, film un peu maudit que Heston soutint à bout de bras et de dollars, seconde méditation de Peckinpah sur les mythes de l'ouest et, à sa façon, répétition générale pour The wild bunch (La horde sauvage -1969). Rien non plus sur Will Penny, western crépusculaire, comme on dit, tourné par Tom Gries en 1968, dans lequel Heston joue avec intensité un cow-boy vieillissant et illettré.

Quand j'étais petit, Charlton Heston était un de mes acteurs fétiches. Je l'adorais en Moïse et j'avais pleuré comme une madeleine à Call of the wild (L'appel de la forêt - 1973). Comme beaucoup, je l'avais regardé les yeux grands ouverts d'admiration dans El Cid, 55 days of Peking (Les 55 jours de Pekin - 1963) et quelques autres. Le seul qui ne m'ai jamais convaincu est Ben Hur. J'aimais sa prestance, son menton carré toujours un peu relevé, son regard intense, son assurance. Plus tard, j'ai aimé le voir chez Welles, j'ai aimé ses failles discrètes, le cynisme de ses personnages dans les films de science fiction Planet of the apes (La planète des singes - 1968) et Soylent green (Soleil vert - 1973). J'ai aimé sa déchéance alcoolique chez Peckinpah, son regard incrédule face à la tomate chez Fleischer, sa fine moustache chez Welles, bref j'ai trouvé, je trouve toujours qu'il y a chez lui bien des choses intéressantes, plus complexes que ses compositions à grand spectacle et ses personnages monolytiques pouvaient laisser croire. C'est un peu le même problème que de faire entrer dans le même homme celui qui combattait le droit à l'avortement et défendait celui de posséder des armes à feu avec celui qui fit la marche des droits civiques aux côtés de Martin Luther King.

Là, j'ai plutôt envie de me souvenir du second, de partir à la découverte de ses westerns des années 50 signés Rudoph Maté ou Charles Marquis Warren, évoquer encore une fois le teigneux major Dundee, cigare au bec, prenant la pose sur le muret d'un village mexicain qu'il vient de libérer des français. Rappeler l'image de Chrysagon de la Cruz, maître de guerre, fier chevalier en proie à la passion dans un coin de terre perdue où se pratiquent encore de vieux rites païens. Maître de guerre, je trouve que cette expression lui colle bien à Heston, il l'a été de bien des façons mais jamais aussi bien que dans ce film.

1208754494.jpg
Chuck  et Sam sur le tournage de Major Dundee (source jdmfilmreview)

06/04/2008

The Warlord 1923 - 2008

 
Est-ce que l'on a des nouvelles de Gregory Peck ?

28/03/2008

L'homme qui rit

Forcément, quand on pense à Richard Widmark, on pense à son rire. Son rire de psychopathe, son ricanement de hyène, celui qui accompagne son jeté de paralytique dans l'escalier de Kiss of death (Le carrefour de la mort), le film de Henry Hathaway qui le révélera au grand public et lui vaudra une nomination à l'oscar. On aura beaucoup parlé de ce film sans forcément aller plus avant dans la personnalité d'un acteur remarquable. Dommage.

Avec le rire, il y a le rictus, une façon unique de tordre sa bouche qui lui donnait l'air d'un canard hargneux, un côté Daffy ou Donald, un côté assuré, trop sur de lui et toujours proche de l'explosion. C'est là que réside l'essence de son talent d'acteur, comme John Wayne avait sa démarche, car ce rictus, il l'a conservé dans tous ses rôles, des sales types puis des bons gars quand il assurera la transition avec le magnifique polar d'Elia Kazan Panic in the streets (Panique dans la rue) en 1950. Ce que son rictus laissera deviner de tourments intérieurs donnera tout leur poids à ses personnages pour Jules Dassin ou Samuel Fuller. Et quand il passe au western, car c'est l'un des très grands acteurs du western, ce type qu'il a construit donne aux films dans lesquels il joue une étonnante modernité. Je le vois un peu comme James Stewart à la même période. Il laisse entrevoir des fêlures secrètes, une véritable douleur. Dans Warlock (L'homme aux colts d'or) tourné en 1958 par Edward Dmytryk, il est blessé à la main de la même façon que Stewart dans The man from laramie (L'homme de la plaine) tourné deux ans avant par Anthony Mann. Et sur les deux visages, il y a la même expression de souffrance. Une expression que l'on retrouve dans son rôle de Comanche Todd pour Delmer Daves dans The last wagon (La dernière caravane) ou quand il est tué à coup de baïonnettes dans le finale d'Alamo.

Alamo, le film obsession de John Wayne. Ravi que Widmark ait accepté le rôle de Jim Bowie, Wayne fait publier une page dans la presse spécialisée : « Bienvenue à Alamo, Dick ! ». Peu sensible à cette bruyante démonstration, Widmark fait répondre : « La prochaine fois, appelez moi Richard ». Vexé, le Duke répliqua qu'il n'y aurait pas de prochaine fois. Pourtant, leur couple de jouisseurs bagarreurs fonctionne pleinement face au raide et aristocratique Travis joué par Laurence Harvey. Colérique, enthousiaste, lyrique, violent, cabochard, héroïque, Widmark donne une superbe interprétation. Et puis ce film est pour lui l'occasion de rencontrer John Ford. Avec finesse, Ford va lui confier des rôles, deux rôles, plus proches de la personnalité réelle de l'acteur. D'une certaine façon Widmark prend le relais de Wayne dans l'univers fordien, aux côtés de James Stewart dans Two rode together (Les deux cavaliers) en 1961 puis dans Cheyenne's autumn (Les cheyennes), ultime western du maître en 1964. Il y est l'homme intègre, le militaire forte tête capable d'humanité et de parole, ultime porte parole masculin (avant Ann Bancroft) du réalisateur.

Widmark pouvait aussi jouer le calme et la douceur de la nostalgie. C'était rare mais c'étaient de beaux moments. Il avait des gestes plein de grâce, même quand c'étaient des gestes d'emportement. Il faudrait encore citer cet étrange film The Bedford incident (Aux postes de combats) réalisé par James B. Harris et qu'il produisit, un film de guerre froide pas très loin du Folamour de Kubrick. Et puis Madigan (Police sur la ville) tourné par Don Siegel en 1968, peut être son dernier grand rôle, l'un de ses plus marquants, celui du policier Madigan, dont sa vie s'écroule autour de lui au coeur d'une ville qui le broie. Blessé grièvement lors du finale, il s'écroule dans l'entrée d'un appartement minable, Alamo de pacotille. La douleur était déjà sur le visage dès les premiers plans du film. Une douleur qu'il conjurait d'un éclat de rire sarcastique.

A lire les hommages sur Noir of the week, Cinebeats et le forum western movies.

27/03/2008

Le deuxième cavalier 1914-2008

23405252.jpg

11/02/2008

« Il nous faudrait un plus gros bateau »

Roy Scheider

1932 – 2008

037622d653cab3416c5ff263c83db7b3.jpg

Il a été le chef Brody, terrorisé par l'océan, partant pourtant traquer le grand requin blanc. Il a été le collègue fidèle de « Popeye » Doyle contre la french connection. Il a été le narrateur de la vie de Mishima. Il a été le pilote du Blue Thunder et le commandant de la mission 2010. Il a été avocat hitchcockien et conducteur de poids-lourd façon Clouzot. Il a tourné avec Deray et Boisset, avec Cronenberg et Coppola et il s'est enlisé un peu aussi passé un moment. Il a été aussi, et on l'oublie un peu vite, le fabuleux Joe Gidéon, chorégraphe et metteur en scène sur le fil dans All that Jazz. En 1979, il y a un siècle.

 

 

21:25 Publié dans Acteurs | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : Roy Scheider |  Facebook |  Imprimer | |

01/06/2007

Avec la barbe

Il ressemblait beaucoup à mon père dans ce film, physiquement je veux dire. Et il portait le canotier avec élégance.
dfbd1d267d6aabf69bd0e23bbf515f5b.jpg
 (Photographie : filmmakermagazine)

16/12/2006

Assez !

medium_boyle-kahn-frankenstein.jpg
Peter Boyle 1935 - 2006 
Hmmmmmmmm... 

27/09/2006

Message personnel

medium_Gemmal.jpg
En ce moment, je range mon appartement et je plonge dans de vieux cartons... 

22:24 Publié dans Acteurs | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Cinéma, acteur |  Facebook |  Imprimer | |

31/08/2006

So long

medium_Glennford.jpg

 

Photographie : Glen Ford Online

30/08/2006

Franco Nero

« J'ai une technique particulière. Une caméra est comme une femme que chacun veut séduire. Il faut être sûr de soi et donner le meilleur de soi-même pour la conquérir. » (entretien dans L'age d'or du cinéma italien)


Parmi les figures emblématiques du western italien, on pourrait écrire que si Clint Eastwood personnifie l'impassibilité ironique, Giuliano Gemma la décontraction athlétique et Tomas Milian l'exubérance exotique; alors Franco Nero a trouvé une voie originale en incarnant une certaine dureté obsessionnelle. Dur le regard à l'éclat métallique et bleu profond des yeux, un regard implacable mais si lointain en même temps, comme hors du monde. Dur le visage carré à la beauté classique d'un héros de l'antiquité, les traits presque figés et en même temps ce sentiment qui passe d'un feu intérieur. Dure l'allure du corps ramassé et engoncé dans des vêtements rigides comme une carapace : le manteau noir de Django, la veste en cuir de Sullivan dans Texas addio, le lourd gilet de peau dans Le temps du massacre, les caches-poussière du mercenaire et de Kéoma. Dure enfin la voix, qui ne s'élève presque jamais mais impose avec force : « L'important est que vous allez mourir » murmure-t'il à ses adversaires dans la première scène de Django. La voix du destin.

medium_texas1.jpg

Dans les quelques personnages qui ont forgé la légende de Franco Nero, né Francesco Sparanero le 23 novembre 1941 du côté de Parme, cette dureté est le signe extérieur d'une obsession violente qui dévore le personnage et le mène aux frontières de la douleur et de la mort. Cette obsession prend une forme que je n'hésite pas à qualifier de pathologique : Dans Django de Sergio Corbucci , son désir de venger sa femme l'amènera à jouer de façon irraisonnée avec le major Jackson et à massacrer à la mitrailleuse sa bande dans une scène à la violence surréaliste. Plus tard, cette idée fixe sera momentanément supplantée par celle de toucher sa part du butin ravi avec les mexicains et, buté, il élaborera une combine sophistiquée pour récupérer l'or, risquant tout, sa vie et sa vengeance y compris, pour le conserver. On retrouve cette obsession maladive de l'argent sur un mode plus humoristique dans Le Mercenaire également de Corbucci où Kowalski négocie ses services en pleine bataille, sous les balles et la canonnade. Dans Texas Addio de Ferdinando Baldi, le désir de Sullivan de venger son père se double d'une solide obsession de ramener vivant le criminel pour le faire juger, intention louable mais qui l'amènera néanmoins à tuer ceux qui cherchent à l'en empêcher par paquet de douze. Si Kéoma est un personnage plus complexe, sa quête existentielle prend elle aussi un tour monomaniaque qui l'amène à défier Caldwell, tyran local, et à s'opposer de façon intransigeante à ses hommes comme à ses demi-frères et à la population terrorisée.

 

Ces obsessions sont la matière qui fait les grands héros. On la retrouve dans d'autres personnages incarnés par l'acteur comme Lancelot du Lac dans Camelot de Joshua Logan, Lancelot où le chevalier obsédé par l'honneur; et Don José dans une adaptation western de Carmen : L'homme, l'orgueil et la vengeance de Luigi Bazzoni, Don José ou l'obsession de l'amour. C'est également le cas dans plusieurs de ses compositions pour le cinéma politico-policier italien des années 70, que ce soit le policier « Cobra » Staziani dans Il Giorno del cobra d'Enzo G.Catellari, l'ingénieur Antonelli dans Il cittadino si ribella du même ou encore le dirigeant socialiste Mattéotti dans L'affaire Mattéotti de Florestano Vancini.

 

Et ce jusqu'au-boutisme a toujours un prix que les personnages de Franco Nero payent au prix fort : Django a les mains broyées, Mattéotti est assassiné, Kéoma est crucifié (!), Tom Corbett dans Le temps du massacre du sadique Lucio Fulci, est fouetté cruellement, Antonelli tabassé, dans Companeros ! de Sergio Corbucci, Peterson est enterré jusqu'au cou pour être piétiné par des chevaux (charmante coutume mexicaine), etc.

 

Ces multiples sévices semblent pourtant acceptés avec résignation par les personnages de Nero. Sans doute parce nombre d'entre eux ont déjà à voir avec l'au-delà. Django, aux frontières du fantastique, semble revenu d'entre les morts. Kéoma dialogue avec elle et lui impose même la garde de son « fils adoptif ». Sur un mode plus léger, Kowalski et Peterson aux nationalités lointaines pour le Mexique (Polonais et suédois) semblent des anges protecteurs pour les péones révolutionnaires incarnés par Tony Musante et Tomas Milian. On retrouve là encore une composante des grands héros de l'antiquité : Persée, Thésée ou Hercule, familiers des aller-retours avec les enfers.

 

medium_companeros01.jpg
 
Franco Nero n'a rien perdu de son charisme. Il faut le voir donner des entretiens, toujours enthousiaste, presque vieux et véritablement beau, les yeux toujours aussi bleus, la voix toujours calme et déterminée, l'expression toujours aussi passionnée pour parler de ses films, de ses collègues, de cinéma, d'Enzo G Castellari son ami et réalisateur fétiche, de Laurence Olivier son mentor, de Vanessa Redgrave sa compagne, de sa longue et riche carrière. Il a tout joué, non seulement de multiples personnages, mais de multiples nationalités : italien, yougoslave, polonais, grec, espagnol, américain, trente différentes dit-il. Un parcours multiple qui le voit alterner les grands réussites du film de genre (les westerns, les polars) avec de grosses machines (c'est John Huston qui le remarque le premier sur La bible en 1966, Force 10 de Navarone de Guy Hamilton en 1978, Die hard 2 de John McTiernan en 1990) et le cinéma d'auteur (il est de l'aventure Querelle de Rainer Werner Fassbinder en 1982). L'oeil toujours bleu. Calme et résolu sur nos écrans, déterminé comme Django qui traîne son cercueil pour l'éternité.
 


Franco Nero en construction

Franco Nero par Michael Den Boer

Franco Nero chez Shobary's

Franco Nero en allemand

Franco Nero en allemand 2

Photographies: Syu-wa et  imagesjournal

23:30 Publié dans Acteurs | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Cinéma, acteur |  Facebook |  Imprimer | |

20/08/2006

Seconds couteaux

Mako, acteur américain d'origine japonaise, c'était l'asiatique type à Hollywood. Il a été le coolie chinois Po-Han, formé par Jake Holman – Steve McQueen dans La canonnière du Yang-Tsé de Robert Wise, celui qui rentrait dans le lard de Simon Oakland avant de subir le terrible supplice des « mille coupures » interrompu par la balle miséricordieuse de Holman. Po-Han lui vaudra une nomination aux oscars pour le meilleur second rôle. Il a été homme d'affaire taïwanais pour Sam Peckinpah dans Killer elite (Tueur d'élite). Il a été eskimo, le courageux mais superstitieux Oomiak dans L'île sur le toit du monde entre explorateurs anglais et vikings polaires. Il a été sorcier d'un monde de fantaisie dans les deux Conan aux côtés d'Arnold Schwartzenegger. Il a été japonais, bien sûr, tout au long d'une carrière de plus de 130 titres à la télévision comme au cinéma. Il n'accédera à un premier rôle que sur les planches de Broadway. C'est dommage pour le cinéma car il a toujours mis un petit supplément d'humanité et de fantaisie dans des personnages presque toujours proches du cliché. Et tout le monde connaît son visage. Il vient de disparaître à 72 ans.
medium_Mako.jpg

Jack Warden, c'était l'homme sûr de lui. Quarante cinq ans de carrière à travers le cinéma américain de Tant qu'il y aura des hommes de Fred Zinnemannn en 1953 à Bullworth de son ami Warren Beatty en 1998. Boxeur professionnel, videur, marin, parachutiste pendant la seconde guerre mondiale, il a la biographie type du dur à cuire vu par Hollywood. Et les seconds rôles pour Sidney Lumet, John Ford, Robert Wise, Hal Ashby, Woody Allen, Alan J. Pakula et l'ami Beatty qui lui apportera deux nominations à l'oscar pour Shampoo et le remake du Ciel peut attendre. Soldat, policier, président des USA, médecin, juré n°7, il est l'homme des certitudes, celui qui est l'ami du héros ou son antagoniste, celui qui le mettra en relief. Lui aussi fera beaucoup de télévision, lui non plus n'accédera pas au premiers rôles au cinéma. Et tout le monde connaît son visage. Il vient de disparaître à l'age de 85 ans.

medium_Warden.jpg
Bruno Kirby, c'était le bras droit, l'ami, le confident, le partenaire. Il est aux côtés de Don Corléone jeune – Robert De Niro dans la seconde partie du Parrain de Francis Ford Coppola. Il est le pote bavard de Harry - Billy Cristal dans Quand Harry rencontre Sally de Rob Reiner. Il résiste comme il peut à la tornade Robin Williams dans Good morning Vietnam de Barry Levinson. On le verra chez Paul Verhoeven, Mike Newell, Neil Jordan et Alan Parker. Pas de nomination, une carrière plus courte, bien remplie néanmoins. Un visage que l'on reconnaît. Il vient de disparaître à l'age de 57 ans.
medium_Kirby.jpg
 

Sources photographies :

Mako : Mako tribute (site trés complet sur l'acteur)

Warden : théage.com

Kirby :  Gonemovies.com

20/06/2006

Je ne l'aurais pas cru

Où il se révèle que, non seulement John Wayne jouait en effet merveilleusement du bassin, mais encore qu'il avait assez d'humour pour remplacer, à l'occasion, Jerry Lewis. C'est fou ce que l'on trouve sur Internet.

08:00 Publié dans Acteurs | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinema |  Facebook |  Imprimer | |

25/05/2006

Regrettable arrêt de pompage

Bunuel, Chabrol, Deville, Blier, Robert, Grimault, Miller, Costa-Gavras, une voix et bien plus que ça.

 

medium_pieplu4.jpg

medium_pieplu3.jpg

medium_pieplu2.2.jpg

12/05/2006

Portfolio : Giuliano Gemma

Voici une série de photographies d'exploitation sélectionnée à partir d'un site très curieux de japonais fans de western italien. Il y en a. Le site semble avoir cessé ses activités en 2001 mais il est toujours en ligne et ces braves gens ont une très belle documentation. Voici donc ces quelques images pour mon groupe de lecteurs admirateurs (et admiratrices surtout) du beau Giuliano. N'hésitez pas à aller faire un tour chez les Tre ragazzi d'oro, il y a beaucoup d'autres choses. Toute l'atmosphère d'une époque.
medium_if_ritornodiringo4.jpg
medium_if_ilprezzodelpotere_3.jpg
medium_if_epertetto_3.jpg
medium_if_arizonacolt_1.jpg
medium_if_adiosgringo_4.jpg

11/04/2006

Des nouvelles de Giuliano

Deux récents commentaires confirment que la petite note que j'avais consacrée à Giuliano Gemma, l'acteur fétiche d'une amie chère, est devenue un rendez vous des amateurs du bel acteur italien. Saboya me donne une information intéressante que je reprends ici : l'existence du livre Giuliano Gemma. El factor romano, écrit par Carlos Aguilar et publié en 2003 en Espagne. Le livre existe depuis dans des éditions italiennes et allemandes. Rien, hélas en France. A noter une préface du réalisateur Tonino Valérii. Pour ceux qui sont familiers avec la langue de Dante, je vous propose un lien avec un article du journal l'Unità, un joli texte sur Giuliano. Je vous rappelle aussi le lien donné par Saboya sur un site généraliste du cinéma populaire italien qui contient deux galeries de photographies magnifiques, en noir et blanc : Buio Oméga

medium_giuliano_livre_garringo.jpg

Photographie : site Garringo

31/01/2006

Nice Guy Eddie

medium_cpenn.jpg
Qui c'est qui est un dur? Qui est un putain de dur?!

13:00 Publié dans Acteurs | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : chris penn |  Facebook |  Imprimer | |

29/08/2005

Bonus Gemma

J'ai repris le boulot ce matin et j'ai retrouvé ceci dans mes archives :

medium_giulianogemma2.jpg
J'ai pensé que ma lectrice la plus fidèle en serait ravie !

14/08/2005

The Duke

"The Duke" était le surnom de Marion Michael Morrison, mieux connu sous le nom de John Wayne. Il parait que ça lui venait de son chien, comme Indiana pour Jones. Il y aurait beaucoup à dire sur Wayne qui reste l'un de mes acteurs favori pour tout un tas de raison dont certaines son avouables. Mais c'est l'été, je suis en vacances, alors je vous laisse avec un joli site que j'ai trouvé en traçant un western de 1933 tout à fait étonnant, même si c'est loin d'être un chef d'oeuvre oublié, Sagebush Trail.

medium_riders_of_destiny.jpg

Bref, je suis tombé sur la page perso de Roy Short qui a une incroyable collection de posters de films avec The Duke. Les reproductions sont très belles et certaines ont une qualité d'évocation que je qualifierais de touchante (voir juste au dessus. Vous y trouverez aussi, pour les amateurs, des extraits musicaux et des liens ainsi que quelques bricoles sur Clint Eastwood.


12/08/2005

Giuliano Gemma

Cédant à la pression forcément amicale de ma lectrice la plus fidèle, je me lance dans le portrait avec une évocation de la carrière du beau Giuliano Gemma.

Ce nom évoque surtout aujourd'hui des souvenirs de séances d'enfance. Des images déjà lointaines de films d'aventure, de peplums et de westerns. L'image d'un héros décontracté au large sourire. Gemma, le beau Giuliano, a été l'un de ces héros typiques des années 60, entre Jean Paul Belmondo, Franco Nero, Gérard Barray, Thomas Millian ou Steve Reeves, caracolant, charmeur, plein d'humour, physique et avec un poil d'innocence.

giuliano gemma,portrait,acteur,western

Né en 1938 à Rome, il entre dans le milieu du cinéma à la fin des années 50, dans une Cineccità en plein âge d'or : tournages internationaux, metteurs en scènes prestigieux, cinéma de genre en grande forme. Comme tant de beaux gosses athlétiques, Gemma débute comme cascadeur et figurant. Il rencontre en 1960 Duccio Tessari, alors assistant, qui va lui proposer son premier rôle : Crios dans Les Titans, l'un des meilleurs peplums de l'époque, traitant le genre avec humour. Le charisme et les acrobaties de Gemma font merveille et il commence à travailler régulièrement. Le film connait aussi une belle carrière internationale qui va faire découvrir notre héros dans plusieurs pays. En France, particulièrement, ou Bernard Borderie va l'engager pour le rôle de Nicolas, le premier amour d'Angélique, Marquise des Anges. Un rôle qu'il reprendra en 1965 dans la première suite, Merveilleuse Angélique, où, devenu prince des voleurs et délicieusement borgne, il meurt de façon tout ce qu'il y a de plus mélodramatique. Il ne faut pas en abuser, mais c'est quelque chose à voir.

Juste avant, il va connaitre le cinéma d'un autre calibre en intégrant la distribution du Guépard de Luchino Visconti. Petite prestation en officier, aux côtés d'Alain Delon et d'un autre débutant : Mario Girotti qui deviendra assez vite Terence Hill. C'est pourtant cette expérience qui le convainc que sa carrière est là.

En 1964, c'est désormais le western qui est à la mode. Et c'est du dernier chic de prendre un pseudonyme américain pour l'exportation. Giuliano Gemma devient donc Montgomery Wood pour ses premiers pas dans le western avec Le Dollar Troué de Giorgio Ferroni. Il retrouve ensuite son vrai patronyme et Duccio Tessari pour deux films qui auront un gros retentissement : Un Pistolet pour Ringo et Le Retour de Ringo. Gemma a dit un jour que la différence entre peplum et western se situait au niveau du changement de costumes. Un Pistolet pour Ringo utilise en effet le mélange d'humour parodique et de violence qui avait fonctionné dans Les Titans. Gemma joue sur sa décontraction et son physique de jeune chat, ce qui fait passer une intrigue finalement assez sombre, proche d'une certaine façon de certains films de Luis Bunuel (L'ange Exterminateur notamment).

giuliano gemma,portrait,acteur,western

Le second film est une réussite plus profonde. Inspiré du retour d'Ulysse, Le Retour de Ringo donne à Gemma son premier rôle véritablement dramatique. Il y est un ancien soldat de retour dans son village et qui découvre ses parents assassinés, ses propriétés spoliées et sa femme sur le point d'épouser un abominable bellâtre mexicain. Même si Gemma révèle un peu ses limites, il a de très belles scènes, comme celle ou, dans une ambiance quasi fantastique, il se fait reconnaitre de sa femme.

A partir de là, il va enchainer de nombreux westerns de qualité inégale, créant, entre Franco Nero et Thomas Milian, un personnage plus juvénile, plus naïf, mais tout aussi habile au six-coups. Il excellera dans les rôles de souffre douleur ou de faux coupables. Son film symbole, peut être sa plus grande réussite dans le genre, c'est Le Dernier Jour de la Colère ou il est Scott Mary, employé à vider les seaux hygiéniques d'une petite ville qui le méprise, avant de rencontrer Talby, joué par Lee van Cleef, pistoléro implacable, forcément implacable, qui fera le père de substitution avant de voir son élève se retourner contre lui, un peu comme dans L'Homme Aux Colts d'Or.

giuliano gemma,portrait,acteur,western

Il poursuit une carrière d'acteur populaire, mais sans trop prendre de risques, jouant Robin des Bois, l'aventurier aux côtés d'Ursula Andress ou le futé aux côtés de Bud Spencer. L'âge vient, les années 70 changent le visage du cinéma de genre et Cineccità n'est plus ce qu'elle était. Gemma se tourne vers des rôles plus exigeants en jouant pour Luigi Comencini dans Delitto d'amore, Valério Zurlini pour Le Désert Des Tartares, Pasquale Squitieri pour Le Préfet de Fer aux côtés de Franco Nero et, ultimement, pour Dario Argento dans son dernier grand Giallo : Ténèbres. Son interprétation du commissaire Giermani est remarquable, jouant encore sur la séduction, mais dissimulant une certaine maladresse, il est amoureux de sa collègue mais ne saura empêcher son meutre. Ni le sien.
 
Au cours des années 80, Giuliano Gemma se tourne comme tant d'autres vers la télévision, vit sur son passé et se découvre une passion pour la sculpture. Il entame alors une seconde carrière, devenant un artiste renommé. Si vous ne me croyez pas, allez donc jeter un œil sur son site : http://www.giulianogemma.it/

Il est également l'heureux père de l'actrice Véra Gemma. Aujourd'hui que le cinéma de genre de ces années d'insouciance revient en force, Giuliano, son sourire et ses grands yeux bruns retrouve sa place aux côté des autres icônes masculines de la période. Comme je l'ai dit, il ne faut pas en abuser, mais c'est quelque chose à voir.