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29/03/2006

The Big Sky

Pierrot vient d'écrire de jolies choses sur The Big Sky (La Captive Aux Yeux Clairs) le beau film de Howard Hawks. Coincidentellement, j'avais eu envie de faire quelques lignes dessus après avoir lu le billet de Skorecki paru dans l'édition électronique de Libération de mardi. Ce n'est pas que je n'ai pas apprécié ce qu'il a écrit, j'ai même été sensible à ce parallèle qu'il fait entre l'art de Hawks et celui de Terrence Malik, un parallèle que j'avais relevé il y a quelques temps. Question de tempéraments opposés entre les deux hommes et de rapport à la nature. Non, ce qui m'a hérissé le poil, c'est la formule « Se rappeler que Hawks a toujours filmé à ras de terre », alors que la spécialité de Hawk, sa marque, son éthique, sa morale, son art enfin, c'est de filmer à hauteur d'homme. Chose qui n'a pas échappé à Pierrot.

 

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Depuis hier, je me repasse en boucle la musique de Dimitri Tiomkin, superbe partition pleine de délicatesse et qui, à l'époque, avait innové en commençant par quelques notes délicates au lieu de déchaîner d'entrée l'orchestre. Je ne suis pas trop d'accord non plus avec la lecture « sexuelle » de Skorecki. La relation entre les personnages de Kirk Douglas, Dewey Martin et Elisabeth Threatt (la captive) est à la fois plus complexe qu'une simple rivalité amoureuse sans pour autant pouvoir se lire sous le seul angle d'une homosexualité plus ou moins refoulée. Chez Hawk, l'amitié virile sans sous entendu est une réalité d'importance. Et les relations homme/femme sont le plus souvent placées sous le signe d'une feinte domination alliée à une étrange camaraderie. Le trio de The Big Sky est l'un des plus beaux de son auteur, exploré tout en nuances et en finesse, ce qui rend le film visible de nombreuses fois sans lasser. Un film qui est aussi hanté par l'absence de la femme. Que ce soit dans les chansons, dans les parodies de danse, dans les évocations et les soupirs du groupe viril, dans les regards qui s'attardent sur la silhouette furtive au delà du feu de camp, The Big Sky est un hymne à la présence féminine à travers son manque.
 
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Pour la petite histoire, Hawks raconte à Jim Mc Bride que la fameuse scène de l'amputation du doigt avait été prévue à l'origine pour John Wayne et Montgomery Clift dans Red River. Cela amusait beaucoup Hawks, mais pas Wayne qui refusa. Pas démonté, Hawks le fit avec Douglas et, plus tard, Wayne fit repentance et accepta de s'amuser avec une balle dans la colone vertébrale dans El Dorado.

 

La chanson des trappeurs (en français dans le texte) / Musique de Dimitri Tiomkin

 

Quand je rêve, quand je rêve,
J'ai mes lèvres sur tes lèvres,
mon coeur bat pour toi mon amour.

Quand le soleil me réveille
Du bonheur que je sens avec toi
Je suis tell'ment seul.

C'est toi ma mie mon songe ma promesse.

Ton amour pour toujours
Dans mon rêve je te verrai nuit et jour
Je t'aime quand je rêve

 

23:45 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Howard Hawks, western |  Facebook |  Imprimer | |

28/03/2006

Richard Fleischer 1916 – 2006

Soleil Vert, 20 000 Lieues sous les Mers, le Voyage Fantastique, Bandido Caballero, L'Etrangleur de Boston, Les Vikings, ah, Les Vikings...
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Nécrologie du Monde

27/03/2006

Abel Ferrara

Je tenais à marquer le coup pour l'hommage rendu à Abel Ferrara par plusieurs blogs cinéphiles via le blog-a-thon. J'aurais voulu pondre quelque chose de plus consistant, j'ai dégoté la semaine dernière le DVD de King Of New York qui m'avait laissé un fort souvenir, comme Bad Lieutenant, Snake Eyes et Nos Funérailles. Hélas, trois fois hélas, je n'ai pas pu trouver le temps de le revoir. Qu'à cela ne tienne.

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Les participants(mise à jour le 29 mars) :
Mubarak Ali at Supposed Aura.
Zach Campbell at Elusive Lucidity.
Charles Bronson vs. God.
Matt Clayfield at Esoteric Rabbit.
Brian Darr at Hell On Frisco Bay.
Martin Degrell at Detoured.
Filmbrain at Like Anna Karina’s Sweater.
Girish
Flickhead.
Richard Gibson.
Ed Gonzalez at Slant.
Aaron Graham at More Than Meets The Mogwai.
Michael Guillen at The Evening Class.
Eric Henderson at When Canses Were Classeled.
Aaron Hillis at Cinephiliac.
Darren Hughes at Long Pauses.
David Lowery at Drifting.
Peter Nellhaus at Coffee Coffee And More Coffee.
Matt Zoller Seitz at The House Next Door.
Harry Tuttle at Screenville.

23/03/2006

La Bande à Bonnot

L'un des avantages du DVD est qu'il permet de retrouver ou de découvrir tout un pan de l'histoire du cinéma qui n'est plus trop accessible sur les chaînes « classiques » et encore moins en salles, cinémathèques comprises. J'ai ainsi pu assouvir mon ancienne envie de voir La Bande à Bonnot de Philippe Fourastié réalisé en 1968. J'ai longtemps eu cette image de Jacques Brel et de Bruno Crémer dans leur voiture d'avant 1914 avec ces lanternes comme on en faisait aux diligences. Et puis, j'ai toujours aimé Brel au cinéma, même dans les films faiblards qui ne le méritaient pas. Tiens, Mon Oncle Benjamin d'Édouard Molinaro, voilà un autre film que j'aimerais bien revoir.
 

Mais revenons à nos anarchistes en auto. Le film a visiblement eu les moyens : reconstitution d'époque soignée et belle interprétation avec, aux côtés de Crémer (Bonnot), et Brel (Raymond la Science), Annie Girardot, Jean Pierre Kalfon, tout jeune, Anne Wiazemsky et Michel Vitold. J'ai cherché des informations sur le réalisateur, mais il n'y a pas grand chose. Pourtant, ce film, son second après Un Choix d'Assassin en 1966, est un beau film, vif, ambitieux et maîtrisé. Et Fourastié a été à bonne école : Assistant de Godard sur Pierrot le Fou, de Rivette sur La Religieuse, de Chabrol et de Schoendoeffer. Né à Cabourg en 1940, mort à Tréguier en 1982, sa carrière s'interrompt brutalement après La Bande à Bonnot. Enfin presque puisqu'on le retrouve à la télévision pour la série Mandrin. Encore un bandit légendaire.

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Sortit en 1968, le film n'a pas du plaire et sera interdit aux moins de 18 ans. Sa force tient au mélange de faits bruts, les braquages, les meurtres et la cavale des bandits ; et du discours anarchiste radical porté essentiellement par le personnage joué par Brel. Fourastié mêle habilement la sympathie que lui inspire l'idéologie avec la froide violence des actes. Ce partit pris et le refus de toute psychologie évite largement toute empathie avec les membres de la bande, Cremer en tête qui joue un Bonnot renfermé, déterminé et impitoyable. Il faut les voir décharger d'un coup leurs armes sur les clients de la banque, tirer sur la foule comme à la foire. Les images sont assez fortes pour se passer de toute autre condamnation. Seul Raymond la science échappe à cette mise à distance. Il bénéficie de la sympathie naturelle de Brel. Son discours, virulent et naïf aux ouvriers aux portes de l'usine, c'est presque Brel qui chante « Moi, les carreaux de l'usine, j'irais les casser ». Même s'il exerce la même violence que les autres et n'en éprouve aucun remord, c'est lui qui porte l'idéal anarchiste, s'opposant au personnage de Victor Kilbatchiche (Vitold), non violent et présenté de façon un peu ridicule, du moins peu efficace. Lors du procès final, le discours de Brel a des accents de celui de Chaplin dans M Verdoux lorsque l'on reproche ses crimes : "Des flics et des rentiers ataviques. Alors que vous, combien d’ouvriers, de travailleurs, sont venus salir de leur sang vos mains autocrates ?" Le film épouse la forme de la légende, des couvertures de la presse à sensation de l'époque, au sein d'une réalité comme estompée, rejetée à l'arrière plan pour laisser la bande aux prises avec ces policiers tout vêtus de noir comme chez Grimault et Prévert et les zouaves de carnaval, interchangeables, mécaniques.
 
Le DVD 

21/03/2006

Parfum d'époque

Un autre site assez incroyable qui propose des documents magnifiques de l'âge d'or Hollywoodien. Le Greenbriar Picture Show. L'homme qui anime ce site doit avoir une collection impressionnante de pavés de presse, de revues, de photographies de plateau, que sais-je encore. Toujours est-il que, pour ceux qui sont sensibles à ce glamour, chaque note est un régal pour les yeux.

 

En date du 23 février, c'est Maureen O'Sullivan qui est mise à l'honneur avec quelques photographies de Tarzan et sa Compagne, le film de Cédric Gibbons (décorateur fameux à la MGM) et Jack Conway (non crédité). Elle y joue Jane aux côtés de Johnny Weismuller. Ce film, que j'ai redécouvert avec le superbe coffret Warner, est sans doute le meilleur et surtout le plus sensuel et le plus érotique de tous les films de la série, voire même de tous les films de Tarzan jamais tournée, y compris ceux dont l'érotisme était délibéré. Et quand je parle de redécouverte, je pèse le mot. En effet, si vous connaissez le film, comme moi, par les programmations familiales de FR3, il y a une trentaine d'années, le film est sensiblement différent. Outre qu'à l'époque, vers 10/12 ans, on se préoccupe plus des exploits de l'homme-singe que des formes de sa compagne, la version DVD réintégre une séquence de ballet aquatique dans laquelle Jane nage entièrement nue. Je m'attendais peu à de telles images dans un film de grand studio de 1934. Pourtant...

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Aujourd'hui ce film dégage le même type d'érotisme que le King Kong de Ernest B.Schoedsack et Merian C.Cooper ou les films de Josef Von Sternberg avec Marlène. Un érotisme très physique, animal, plein de santé. De fait, Le Tarzan de 1934 est l'un des derniers films d'avant le tristement fameux code Hays. Tarzan et Jane y ont des pagnes juste ce qu'il faut avant que, dans les films suivants, ils ne soient allongés aux dimensions ridicules de tabliers. De nombreux plans et petites scènes détaillent l'intimité sensuelle du couple, les formes épanouies de Maureen O'Sullivan, la poitrine virile de Weissmuller, bref, c'est le bonheur. Sur le fond, on restera quand même encore loin des romans échevelés de Edgar Rice Burroughs, c'est de la belle aventure classique avec une dose de racisme d'époque, mais bon sang, qu'elle est belle dans son pagne en cuir.

20/03/2006

Petit jeu de réflexion

Un nouveau jeu pour cinéphile qui me plaît assez : le blog-a-thon.. Américain, bien sûr. Si j'ai tout compris, il s'agit d'intervenir, sur son blog, à une date donnée et sur une thématique donnée. Thèmes précédents : Showgirls de Verhoeven, Caché de Michael Hanneke ; et Ferrara pour la fin mars. Un nouveau sujet de réflexion est donné pour le mercredi 19 avril : Angie Dickinson. Je serais au rendez vous.

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22:07 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |  Imprimer | |

16/03/2006

Un beau livre

Si je n'ai guère le temps de retourner dans les salles obscures, j'ai pu avancer mes lectures. Voici un bouquin qui devrait plaire à Imposture s'il ne l'a pas déjà : Il Etait une fois en Italie, Les Westerns de Sergio Léone. Ce livre a été écrit par Sir Christopher Frayling à l'occasion de l'exposition organisée par le Museum of American West du Autry National Center de Los Angeles. Une exposition unique en son genre, que l'on aimerait bien voir débarquer chez nous et qui s'est achevée fin janvier. Christopher Frayling, on le voit beaucoup dans les bonus des belles éditions collector des principaux westerns du maître italien ainsi que celle de Mon Nom est Personne de Tonino Valérii, anglais débonnaire et érudit. Son livre est une véritable oeuvre de collectionneur passionné, d'historien amoureux, j'allais écrire "transi", mais pas franchement de critique. Nous sommes assez loin du travail de Gilles Cebe (son livre paru dans les années 80 est épuisé). Frayling divise son livre en trois parties, une présentation de l'oeuvre, un ensemble d'entretiens avec Léone et ses principaux collaborateurs, et une étude sur son influence jusqu'à aujourd'hui. De loin, la force du livre tient dans la partie centrale ainsi que dans la richesse et la qualité de l'illustration. Au fil des années Frayling a pu rencontrer Clint Eastwood, Claudia Cardinale, Eli Wallach, Lee van Cleef, Ennio Morricone, le décorateur Carlo Simi, Tonino Delli Colli, fameux chef opérateur et les scénaristes Luciano Vincenzoni, Sergio Donati et Bernardo Bertolucci dont on sait qu'il participa, avec Dario Argento, à l"éllaboration de Il Etait Une Fois Dans L'Ouest. Trois documents complètent ce tour d'horizon : Un texte de Léone sur John Ford, un texte de Martin Scorcese sur Léone et, peut être le plus touchant, un album d'adolescent compilant coupures de presses et photographies sur la trilogie des dollars. Ce genre de découpages, je le pratiquais entre 10 et 15 ans, c'est la base de ma cinéphilie, cette façon de prolonger le film, cette façon de faire naître une réflexion, je crois que c'est la première fois que je la vois intégrer une oeuvre "adulte".

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Côté réserves, je suis un peu resté sur ma faim quand à l'exploration critique de l'oeuvre léonienne. Il y a une certaine indulgence vis à vis de Pour Une Poignée de Dollars qui n'est pas "inspiré" mais franchement pompé sur le Yojimbo de Kurosawa, à un point dont on se rend bien compte lorsque l'on découvre le film japonais. Cela n'ôte rien aux qualités de mise en scène du film de Léone mais ce n'est pas une raison. De la même façon, Frayling inclus Mon Nom est Personne dans sa revue des westerns léoniens. Même s'il est clair que ce film porte la marque de son producteur et initiateur, il n'en reste pas moins un film de Tonino Valerii, avec l'exploration d'un rapport entre un jeune héros du western italien et un vétéran du western américain proche de celui filmé par le même Valérii dans Le Dernier Jour de la Colère, et avec talent. Ceci dit, s'il est légitime d'envisager ce film dans le parcours de Léone, pourquoi alors ne pas inclure Un Génie, Deux Associés et une Cloche, pour lequel Léone a eu plus ou moins la même implication et qu'il a confié à Damiano Damiani ? Parce que le film a moins bonne réputation ? Parce qu'il semble moins bien "coller" thématiquement aux autres films ? J'ai regretté que ce ne soit pas abordé. Mais ne faisons pas la fine bouche, cet ouvrage est de la belle ouvrage et restera une pierre de taille dans l'exploration de l'oeuvre du maître du "Cinéma Cinéma". (Editions de la Martinière).

 

En bonus : une bibliographie

 

13/03/2006

Tournée des popotes

Rien de tel pour se remettre en route qu'une promenade chez mes blogs favoris. Chris Lynch nous parle de Mad Max 2 de Georges Miller et nous fait partager son enthousiasme pour le nouveau film de Terrence Malik : Le Nouveau Monde. Héroines chez Contrechamp avec Madeleine Robinson et une étude à venir sur la "Puissance d'apparition de l'héroïne de cinéma" avec un choix excitant (Laura, Vertigo et Blue Velvet). Pierrot étudie le troisième opus des aventures de Harry Potter et nous signale l'existence des Gérards du Cinéma Français, pendant des razzies américains. Amusant. Défense de Chabrol sur Notre musique. Chabrol toujours et Eustache chez Sébastien. Flickhead se lance dans une ébauche de téléblog avec des documents vidéo pasionnants : Bugs Bunny et le Magical Mystery Tour des Beatles. Derrière le Paravent Sudéois, on trouve quelques réflexions amusantes et que je partage largement sur la loi DADVSI. Marylin chez Sugar. Louis Malle chez François Bouchet. Magnifique photographie du Cygne Noir de Henry King chez Cinématique, une composition qui fait penser à Lang. Tout ceci me donne envie de m'y remettre pour de bon.


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05/03/2006

Chers lecteurs

Je vous présente ma fille, Armande, à un jour. Elle est née le 3 mars à 23h24 et je suis en plein ravissement. Ceci étant, je pense que cela va ralentir un petit moment la fréquence de mes interventions sur le blog. A moins qu'elle ne m'inspire...
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