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28/12/2006

Quelques réflexions sur le questionnaire

Tout d'abord, je tiens à remercier ceux qui se sont prêté au jeu. Les réponses ont été je pense révélatrices des sensibilités de chacun, en particulier celles sur le double programme destiné à l'inauguration d'une salle. Une programmation des oeuvres de Roland Lethem serait délectable. Je me suis rendu compte sur ce point que j'étais resté bien sage (mais ne le suis-je pas en toutes circonstances ?) tout en me disant que mes programmations pour les Rencontres Cinéma et Vidéo à Nice sont bien éloignées de Ford et Hawks. Pour les ouvertures, il y a eu Guédiguian, Antonioni, Saleh, Moretti et Carpita. Je n'essaye pas de me rattraper, je suis plusieurs fois revenu à la charge pour diffuser Le grand silence de Corbucci mais l'équipe de l'association ne m'a jamais laissé faire.

Sur la traduction, je rappelle que j'ai fait une grossière erreur sur la question 2. « Cinématograher » signifie « Directeur de la photographie » et non « cinéaste ». D'autre part, sur la passionnante question philosophique numéro 23, je pense que la notion de supériorité est de trop et qu'il s'agit plutôt de ce qui est spécifique au cinéma en tant qu'art. Ceci dit et pour répondre d'une certaine façon à Ludovic là-dessus, sans vouloir aujourd'hui y mettre une notion de supériorité, aucun autre art n'a eu sur moi l'effet du cinéma. D'autant que, littérature mise à part, je suis venu aux autre formes artistiques par son entremise. Je me suis peut être bien laissé entrainer par mon enthousiasme naturel.

J'ai été quelque peu surpris que le cinéma de Hal Ashby, que je pensais un peu oublié, soit resté vif dans les mémoires (mais après tout il s'agit des réponses de cinéphiles pointus !). Par contre il semble que cet étrange culte voué à Joe Don Baker et Bo Svenson n'ait pas traversé l'Atlantique. Juste pour mémoire (et pour répondre aux derniers commentaires sur Cinématique), ce sont deux seconds rôles devenus célèbres pour des rôles de « grandes gueules », shérifs ou militaires. On a pu croiser Don Baker chez Peckinpah, Scorcese, Siegel ou Edwards ; et Svenson chez Tarantino, Eastwood ou Castellari. Ils ont tous les deux incarné une icône des polars des années 70 : le violent shérif Buford Pusser dans les deux Walkin' tall (Justice sauvage) qui n'ont guère impressionné le public français.

Un dernier mot sur Fay Wray dont Hyppogriffe notait avec raison que l'on ne voyait plus guère ses films, outre qu'elle est la sublime Ann Darrow du premier King Kong, elle était dans Les chasses du comte Zaroff des mêmes Schoedsack et Cooper, chez Walsh, La Cava, Minelli, Conway et Hawks. Et voici son visage:

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Les réponses de Ludovic sur Cinématique (en commentaires : Pascal, Jacques Layani, le ulhan, Montalte,)

Les réponses de Pierrot alias Dr Orlof (en commentaire : Casaploum)

Les réponses d'Imposture derrière le paravent suédois

Les réponses d'Hyppogriffe sur Notre musique

Les réponses de Ludo sur Série Bis

Photographie : Dr Macro 

25/12/2006

Joyeuses fêtes à toutes et tous

 


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22/12/2006

Western de Noël

C'est marrant comme les sujets s'imposent sur ce blog, plus que je ne les choisis. Cela fait bien trois mois que je travaille à un texte sur les quelques films français que j'ai vu cette année et boum, me voici irrésistiblement saisi du besoin d'aborder un film que je n'ai pas vu depuis des années. C'est Three godfathers (Le fils du désert) réalisé en 1948 par John Ford. Et oui encore, et un western, encore. Mais je n'y peux rien. Je suis tombé sur ceci et dans le morceau John Ford's medley, j'identifie la chanson The streets of Laredo utilisée dans ce film. Aussitôt les images remontent. Le fils du désert est l'un de mes plus vieux souvenirs de cinéma à la télévision. Cinq ou six ans peut être. J'avais été marqué par cette image de la marche finale du héros joué par John Wayne, dans le désert. C'est le soir, un vent lugubre souffle, l'atmosphère est quasi fantastique (d'autant que je voyais le film en noir et blanc alors qu'il a été tourné en Technicolor). Et pendant un moment, le personnage est accompagné des fantômes de ses amis morts (Pedro Armendariz et Harry Carey junior) qui marchent en surimpression et l'encouragent à tenir bon. J'aimais bien les films avec des fantômes quand j'étais enfant.

Une dizaine d'années plus tard, le film avait été choisi pour rendre hommage à Wayne quelques jours après sa disparition. C'était un mardi sur France 3 et j'avais encore une télévision noir et blanc. Je me souviens encore des mots de la présentatrice : « John Ford, John Wayne, une amitié qui nous donnera des joies pendant longtemps encore ». Elle ne croyait pas si bien dire ou je ne croyais pas si bien comprendre. Car ce film est un film d'amitié autant qu'un film sur l'amitié.

 

D'amitié parce que Ford l'entreprend sous le coup de la disparition, en septembre 1947, de Harry Carey, avec lequel il avait ses début dans le cinéma et le western à la fois en 1917 avec la série Cheyenne Harry. Après l'échec de The fugitive (Dieu est mort), Ford veut revenir à son genre de prédilection et envisage un remake de Marked men qu'il avait réalisé en 1919 avec Carey. Ce film avait été porté à l'écran en 1916 par Edward LeSaint, déjà avec Carey et fera l'objet de trois autres versions, 1929 par William Wyler, 1936 par Richard Boleslawski et 1973 par John Badham avec Jack Palance. Bref, Ford pleure son ami et interrompt le projet. Il réalise Fort Apache puis revient à la charge mi-1948. Le film sera dédié à Harry Carey « Brillante étoile au firmament des premiers western ». Ford engage son fils pour le rôle du Kid et réunit l'essentiel de sa troupe d'acteurs. Aux côtés de John Wayne il y a Pedro Armendariz, Ward Bond, Mildred Natwick, Hank Worden, Jack Pennick, Francis Ford, Jane Darwell, Mae Marsh et Ben Johnson dans un (tout) petit rôle. Laurence Stallings et Franck S. Nugent au scénario, Richard Hageman à la musique qui donne la part belle aux ballades authentiques, Winton C. Hoch à la photographie, un film entre amis donc, même si Ford mena une nouvelle fois son monde à la dure.

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Repensant à ce film, je me rends compte à quel point les westerns de Ford sont éloignés, souvent, des images classiques du western. La subtilité avec évidence qui plait à Tepepa dans les propos de Wilder. Trois petits truands ratent un vol de banque et s'enfuient dans le désert. Perdus dans une tempête, ils découvrent une femme enceinte dans un chariot abandonné. Ils doivent l'accoucher. Elle meurt. Ils se retrouvent avec le bébé sur les bras. Tentant de traverser le désert, deux d'entre eux meurent mais le troisième arrive à rejoindre une ville. La ville s'appelle New-Jerusalem et nous sommes dans la nuit du 24 décembre. Oui, en fait de western, Le fils du désert est une parabole biblique, un conte de Noël, une comédie, une tragédie, une méditation sur l'amitié, la foi et la paternité. C'est un film sans « méchants » où le shérif est surnommé « Sweet » (doux ou biquet en VF) et où le final est une grande réconciliation façon Capra grand cru. Avec de tels éléments, on pourrait s'attendre au pire mélo moralisateur. Mais Ford transcende ces données de base par la foi qu'il met dans son histoire, dans ses personnages et dans ce subtil équilibre qu'il conserve entre réalisme et poésie, entre humour et drame, entre morale et humanité. L'Art de Ford, c'est ce passage de la séquence de l'accouchement, dramatisée par la tempête qui fait rage autour du chariot bâché, la fragilité donnée à la mère épuisée (Natwick) et les effets quasi expressionnistes de lumière et de cadrages, à la séquence apaisée, très drôle, où les trois pieds-nickelés doivent prendre en charge les besoins du bébé. Il faut avoir vu John Wayne dans la photographie un peu plus bas, avec cet air perplexe qui lui va si bien, se demander comment baigner l'enfant et Pedro Armendariz proposer de l'enduire de graisse à chariot. Ces ruptures de ton, maîtrisées et surtout toujours justifiées par l'action et la dynamique des personnages, c'est ce qui fait que l'on fait corps avec le film et que l'on accepte qu'il nous emmène sur les terrains les plus périlleux, en l'occurrence cette variation sur l'histoire des rois mages. Et lorsque Wayne découvre un âne annoncé par les pages d'une bible feuilletées par le vent quelques instants auparavant, il n'y a pas de surprise mais de la simple poésie. Joyeuses fêtes de Noël.

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Le film par Scott McGee sur TCM

De très belles photographies sur Rouge

The streets of Laredo sur l'Hispaniola

la chanson est interprétée par The sons of the pioneers, groupe fétiche de John Ford.

Le DVD

Photographies : The poster palace et capture d'écran DVDbeaver

18/12/2006

Paternité (à suivre)

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07:55 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cinema, John Ford |  Facebook |  Imprimer | |

16/12/2006

Assez !

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Peter Boyle 1935 - 2006 
Hmmmmmmmm... 

15/12/2006

Billy Wilder

- Bien sûr, il faut de la subtilité ; mais veillez à ce qu'elle soit évidente.
 
- J'aime la télévision, parce qu'autrefois on disait le cinéma un art inférieur. Aujourd'hui, nous pouvons regarder quelque chose de haut.
 
- Le bonheur, c'est de travailler avec Jack Lemmon.
 
- Au lendemain de la guerre, des Allemands m'ont proposé de mettre en scène la Passion. Nous avons découvert que six des apôtres étaient des anciens de la Gestapo et que le charpentier qui devait jouer le Christ avait appartenu aux S.A. J'ai accepté, à la condition que les clous soient vrais.
 
- Décerner un prix au metteur en scène d'une pièce de théâtre équivaut à donner un premier prix de sculpture aux déménageurs qui ont transporté la Pietà à la Foire Internationale de New York.
 
- Après l'échec de Embrasse-moi idiot, I.A.L. Diamond et moi nous sommes regardés pendant des semaines comme un couple qui aurait fait un enfant à deux têtes et n'oserait plus avoir de rapport.
 
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- On m'accuse d'être vulgaire, tant mieux, ça prouve que je suis très proche de la vie.

 
- Il existe plus de livres sur Marilyn Monroe que sur la seconde guerre mondiale. Et il y a une certaine analogie entre les deux. C'était l'enfer, mais cela valait la peine.

 
- Je ne surestime jamais les spectateurs, mais je ne les sous-estime pas non plus. J'ai seulement une idée très rationnelle des personnes à qui nous nous adressons : nous ne faisons pas un film pour la faculté de droit de Harvard, nous faisons un film pour des gens de la classe moyenne, pour les gens que l'on voit dans le métro ou pour les gens que vous voyez dans un restaurant. Juste des gens normaux.

 
Photographie : Statsbibliotek 

 

12/12/2006

Questionnaire (une fois n'est pas coutume)

Les questionnaires sont la tarte à la crème des blogs. Néanmoins, je vous en propose un, signalé par Flickhead, en provenance de Sergio Leone and the infield fly rule. J'ai trouvé intéressantes les questions et je me suis amusé un moment à y répondre. D'autre part, il donne une idée des cinéphiles américains et de leur intérêt toujours vif pour le cinéma français de la nouvelle vague. J'ai traduit tout seul comme un grand, que les anglophones me pardonnent. En illustration, une photographie publiée par Flickhead, grand admirateur de Chabrol. Il s'agit de Stéphane Audran dans La femme infidèle et je la trouve d'une très grande sensualité. Les jambes des femmes arpentent le monde...

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1) Quel est le dernier film que vous ayez vu en salle ou en DVD et pourquoi ?

No Room to die (connu sous les titres La corde au cou et Une longue file de croix) de Sergio Garrone, parce que j'avais entendu la chanson thème et qu'elle me plaisait beaucoup (voir la note petit morceau).


2) Citez le cinéaste dont vous attendez le plus le prochain travail et donnez un exemple de ce qu’il fait de mieux

Steven Spielberg. Je suis un grand admirateur et son dernier, Munich, m'a emballé.

 

3) Joe Don Baker ou Bo Svenson?

Plutôt Joe Don Baker, mais il ne m'a guère marqué.


4) Citez un moment dans un film qui vous a fait sursauter (horreur, surprise, révélation…)

Le massage cardiaque dans The Thing de Carpenter. Presque tout le film, en fait.


5) Votre film préféré à propos du cinéma

La Nuit américaine de François Truffaut.


6) Votre film préféré de Fritz Lang

Difficile. M sans doute, et ses deux premiers américains, Fury et J'ai le droit de vivre.


7) Décrivez la première fois où vous vous êtes reconnu dans un film

La garçonnière de Billy Wilder peut être. Mais le plus marquant, c'est le personnage de Denis Podalydes dans Dieu seul me voit. C'est mon portrait.


8) Carole Bouquet ou Angela Molina?

Plutôt les deux.


9) Citez un film qui rachète la notion de nostalgie au-delà d’une facilité commerciale.
N'importe lequel des films de John Ford.


10) Quelle est votre apparition préférée d’un sportif dans un rôle joué ?

Johnny Weissmuller dans Tarzan


11) Votre film préféré de Hal Asby ?

Bienvenue Mr Chance


12) Citez les titres du premier double programme que vous diffuseriez pour l’inauguration de votre propre salle art et essais ?

Rio bravo de Hawks et L'homme tranquille de Ford


13) Quel serait le nom de cette salle ?

Inisfree !


14) Humphrey Bogart ou Elliot Gould?

Bogart, Bogart, Bogart.


15) Votre film préféré de Robert Stevenson.

L'ile sur le toit du monde, toute mon enfance.


16) Décrivez votre passage favori dans un film qui soit mémorable pour son utilisation du son.

L'ouverture de Il était une fois dans l'Ouest de Léone sans hésiter.


17) Pink Flamingo,  oui ou non ?

Oui, je ne l'ai pas encore vu.


18) Votre BO favorite

Difficile aussi, il y en a tant. Disons, historiquement, L'empire contre-attaque de John Williams, la première que j'ai achetée et écoutée à en creuser les sillons.


19) Fay Wray ou Naomi Watts?

Fay Wray à jamais.


20) Y a-t’il un film qui vous amènerait à questionner le jugement et/ou le goût d’un critique, bloggeur ou ami s’il s’en faisait l’avocat ?

Tous les films de Michael Hanneke mais ce n'est pas limitatif


21) Créez une nouvelle catégorie pour les Oscars et citez son premier vainqueur…

Je ne suis pas trop cérémonies et récompenses.


22) Votre film préféré de Paul Verhoeven.

La chair et le sang


23) Qu’est-ce qui, pour vous, est supérieur dans les films que dans les autres formes artistiques ?

Le montage


24) Peter Ustinov ou Albert Finney ?

Albert Finney, pour Two for the road.


25) Quel est votre logo de studio favori, tel qu’il apparaît avant les films ?

Le pylône de la RKO


26) Citez le livre qui est le plus important sur le cinéma pour vous.

Hitchcock – Truffaut du second


27) Citez le film qui ait le meilleur retournement de situation finale (twist ending)

Casablanca, « raise the usuals supects »


28) Votre film préféré de Francois Truffaut.

La sirène du Mississipi


29) Olivia Hussey ou Claire Danes ?

Olivia Hussey


30) Racontez votre plus mémorable rencontre avec une célébrité.

Tsui Hark qui était dans la salle qui projetait Cinéastes à tout prix à Cannes en 2004


31) Quand avez-vous réalisé pour la première fois que les films étaient réalisés ?

La première fois ou j'ai eu la conscience aiguë de la mise en scène, c'était lors d'une projection de Rio Bravo, lors de la scène initiale. Mais je savais depuis de nombreuses années ce qu'était un metteur en scène.

07/12/2006

Bond, James etc.

Mon premier contact avec James Bond en salles, ce fut une séance estivale, en vacances à la montagne, je devais avoir 14 ans. C'était le premier, James Bond contre Dr No réalisé par Terence Young. Je connaissais déjà les bouquins et j'avais vu des photographies comme des extraits. Je n'avais pas été déçu. Aujourd'hui encore, quand je revois le film, j'apprécie son côté série B des années soixante. Pas encore de gadgets, une bande son exotique, le bikini d'Ursula Andress, son accent, et la tarentule sur le poitrail velu de Sean Connery. Par la suite, j'avais des amis dont l'un d'eux avait, chose merveilleuse et rare, un magnétoscope. C'était ce que l'on appelle un bondophile, un vrai fan et je cois qu'il l'est toujours. Il appréciait aussi John Steed et le prisonnier. C'est amusant cette fascination qu'ont pu avoir certains pour cette image de l'espion britannique. Bref, pendant quelques mois, nous nous cotisions pour louer (les vidéos étaient hors de prix à l'époque) les aventures de Bond. Passé un moment, déjà très cinéphile, j'avais essayé d'influer sur la programmation (mémorable séance de Délivrance de Boormann mais c'est une autre histoire). Bond restait maître du terrain et je suis partit fréquenter la cinémathèque.

 

Sans être devenu bondophile, je n'en ai pas moins développé une certaine affection pour les films un peu en marge de la série officielle, pour ces « James Bond déficitaires » dont parlait François Truffaut (quoique les films dont il sera question ne l'ont pas été). Au sein de la série officielle, j'aime Au service secret de sa Majesté, réalisé en 1969 par Peter Hunt, monteur des trois premiers films. Je l'aime parce que Diana Rigg y est belle, parce que « ce n'était jamais arrivé à l'autre type », parce que Diana Rigg qui sortait de la série Chapeau melon et bottes de cuir y est crédible quand elle fait le coup de poing, parce que l'élégance de la mise en scène de Peter Hunt, parce que Diana Rigg épouse Bond à la fin, parce que les expressions mélancoliques de Georges Lazenby, parce que c'est Louis Armstrong qui chante cette fois, et parce que l'on trouve cette fin si triste et si douce que l'on imagine pas jouée par aucun autre des interprètes de Bond.

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L'autre Bond dont j'ai un fort souvenir, c'est l'alternatif Jamais plus jamais mis en scène par Irvin Kershner en 1983. Parce qu'il joue (un peu) sur l'age de bond qui est envoyé en cure de repos au début du film, parce que Connery a une jolie scène de danse avec Kim Basinger sur un sol en damiers et puis il se fait presque violer la méchante brune jouée par Barbara Carrera, parce que le baiser un rien baveux de Klaus Maria Brandauer à kim Basinger. Brandauer est un méchant assez original dans ce cadre, élégant, proche et pourtant avec des éclairs de folie très crédibles. Je garde le souvenir d'un film vif, décontracté et sophistiqué avec la patte des meilleures réussites de Kershner, réalisé à une époque où ceux fait avec Roger Moore étaient franchement pitoyables.

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Mais le Bond des Bonds, c'est celui qui provoque chez les purs bondophiles un mouvement arrière dégoûté. C'et Casino Royale. Pas celui qui sort que l'on nous promet « différent » (on dit toujours ça avant), mais le film quelque peu branque réalisé en 1967. Casino Royale est à jamais un des films les plus loufoques jamais réalisés, quelque part entre Hellzapoppin' de H.C.Potter, The party de Blake Edwards et 1941 de Steven Spielberg. Un OVNI qui a eu les moyens et qui n'a reculé devant rien, pas même devant le mauvais goût, l'emblème d'une époque et d'un état d'esprit, celui de la vague psychédélique des années 60, le swinging London et toutes ces sortes de choses. L'histoire de ce film est déjà gratinée : un producteur en fuite qui achète les droits par superstition, un second qui devant l'impossibilité de faire un film sérieux décide de jouer à fond la parodie et envisage un moment de faire jouer Bond par Susan Hayward. Cinq metteurs en scène (Val Guest, John Huston, Robert Parrish, Ken Hughes, Joseph McGrath), défi à toute théorie des auteurs, une dizaine de scénaristes dont Woody Allen qui écrira ses dialogues, Billy Wilder, Ben Hecht, Val Guest et Peter Sellers qui tripote son rôle. Une distribution d'ici jusque là bas avec l'homme dont Fleming rêvait pour jouer Bond : David Niven. A ses côté, Orson Welles, Ursula Andress, Peter Sellers, Woody Allen, Charles Boyer, Déborah Kerr (exquise), William Holden et même Jean-Paul Belmondo en légionnaire bilingue avec pour faire bonne mesure quelques unes des plus belles femmes de l'époque, outre Andress et son accent suisse, Joanna Pettet, Jacqueline Bisset, Barbara Bouchet et la sublime Daliah Lavi.

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De l'histoire, pas la peine de s'étendre dessus, le film est un pied de nez à la cohérence et à la continuité. On y trouve des James Bond vrais et faux, hommes, femmes, chiens et otarie, une soucoupe volante, une aspirine atomique, un français à l'accent écossais, le fille de Mata Hari, des indiens, Georges Raft et sa pièce de monnaie, un concours de lancer de boulets, j'en passe et des meilleures. La musique est typiquement pop, sautillante comme il se doit, un des sommets de Burt Bacharach avec le standard The look of love. La photographie comme la direction artistique multiplient les chocs visuels, mariant sans sourciller l'esthétique de la série officielle à un magnifique passage expressionniste à Berlin, un ballet hindou et quelques délires psychédéliques dans le repaire du Spectre. Casino Royale est une oeuvre somme qui inclus les arts visuels, la décoration, l'architecture et la mode. A cette énumération digne de Prévert, on peut se dire que le film est un véritable foutoir. C'est exactement cela, un foutoir joyeux, irrespectueux, une création collective, un happening friqué avec ses sommets, ses moments obscurs, ses passages limites. C'est un joyau impérissable que certains peuvent trouver lamentable. Qu'ils aillent rejoindre Jimmy Bond « to a place where it's terribly hot ».

 

Georges Lazenby, une étude de John Buss (en anglais)

Un entretien avec Georges Lazenby (en anglais) 

Les magnifiques posters de Casino Royale

Le site du fan club de James Bond français

Un site anglais très bien fourni (la photographie de Diana Rigg en vient)

Casino Royale sur DVDClassik

Le DVDde Casino Royale

Le DVDde Au service secret de sa majesté

Le DVDde Jamais plus Jamais

08:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinema, James Bond |  Facebook |  Imprimer | |

06/12/2006

Anniversaire

Je ne l'ai même pas remarqué. Il faut dire que jétais un peu occupé ces dernières semaines. Le 13 novembre dernier, ce blog a eu deux an. Tiens, je m'offre ce joli petit cadeau chipé au Greenbriar Picture Show. Santé !
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13:00 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Blog, anniversaire |  Facebook |  Imprimer | |

05/12/2006

Encore un peu de travelling

Ce fut décidément le sujet de l'année. Un long article de Stéphane Bou dans le dernier numéro de la nouvelle revue Panic revient une nouvelle fois sur le travelling du film de Gillo Pontecorvo, Kapo. Ses réflexions sont fouillées, notamment une mise ne parallèle avec le film La dernière étape de Wanda Jakubowska. Et j'aime assez son interprétation du fameux plan :

Le travelling de Kapo est le mouvement épique qui accompagne un acte de révolte d'un personnage contre l'idée de sa défiguration. Wanda Jakubowska dessinait le tableau pudique du « naufragé anonyme »  (Primo Levi) de la déportation. Le recadrage final de Pontecorvo veut composer la fresque grandiose et pathétique d'une martyre héroïque comme s'il s'agissait de sauver son honneur.

 

Autour de Kapo

Stéphane Bou

Panic N° 5

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