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300 zéros

Je n'avais pas vraiment prévu d'écrire sur 300. Non seulement je ne l'ai pas vu mais je n'en ai pas l'intention. J'éprouve pourtant le besoin rare mais impérieux de dire pourquoi. Et pourquoi aussi j'estime ce film détestable. Et le fait qu'il séduise un large public renforce ce besoin. Le film est une sorte de variation sur The 300 spartans (La bataille des Thermopyles), tourné en 1962 par Rudolph Maté dont ce fut l'avant-dernier film. De celui-ci, je vous entretiendrais un jour car c'est un film magnifique et Rudolph Maté fut un très grand chef opérateur et un excellent metteur en scène. Pour en rester à 300, c'est inspiré surtout d'une bande dessinée de Franck Miller, un dessinateur que j'adore et dont l'univers, violent, noir et blanc, a déjà inspiré un intéressant Sin City, intéressant mais pas non plus révolutionnaire.


A priori, un film comme celui-ci avait de quoi séduire l'amateur de peplum que je suis. Hélas, trois fois hélas, il est surtout emblématique d'une tendance lourde du cinéma actuel au niveau formel et plutôt répugnante sur le fond. Sur la forme, c'est ce que j'appelle le syndrome du Seigneur des anneaux. La surenchère numérique comme seul horizon artistique. Des figurants virtuels d'ici jusque là-bas, des angles de vue impossibles, des tours à se dévisser le cou, des puits jusqu'au fond de la terre, des effets visuels qui tiennent du jeu vidéo, un « montage » qui vise à l'accumulation des plans jusqu'à l'écoeurement, look branché piercing et cheveux gras pour des pantins en guise personnages, musique boum-boum et zéro cinéma. Je ne supporte plus, rendez moi les dinosaures de Ray Harryhausen, Steve Reeves et la charge de l'armée mexicaine dans Alamo !


j'ai revu il y a quelques jours A walk with Love and Death (Promenade avec l'amour et la mort) de John Huston. De celui-ci, je vous entretiendrais un jour car c'est un film magnifique et John Huston à son meilleur est un magnifique metteur en scène. Ce film se déroule pendant la guerre de cent ans. C'est l'un des plus beaux films fait sur cette période. A cette époque, la France était peu peuplée et les combats ne mettaient en jeu que quelques dizaines, quelques centaines au mieux de combattants. C'est ce que montre avec justesse Huston. Des engagement entre bandes, la confusion des combats entre paysans et chevaliers, la douleur et la violence. La difficulté qu'il y a à tuer quelqu'un. Je ne pense pas que Zack Snyder ait vu ce film. Adepte de monsieur Plus, il aligne, pour ce qui reste après tout un épisode historique, des hordes de perses qui ressemblent plus aux orques de Peter Jackson et va jusqu'à nous inventer des rhinocéros de combats. Ne nous gênons pas. Il est tellement plus facile de tuer des créatures irréelles. Mais cela reste quand même des envahisseurs perses et, en 2007, cela prend quand même un certain sens. Politique, le sens.


Sur le fond, 300 semble avoir atteint un joli niveau de bassesse. Je serais presque tenté d'employer l'adjectif rivettien d'abjection. Tout m'est venu de ce passage qui passe en boucle et que l'on peut voir dans la bande annonce : le roi de Sparte, Léonidas, s'engueule avec un émissaire perse. Visiblement pas content, il le balance dans un de ces fameux puits sans fond d'un coup de pied rageur dans la poitrine en écumant : « This is Sparta ! ». Léonidas est le héros de cette histoire. On le voit un peu plus loin enlacer une blonde pulpeuse dans un champ de blé sur fond de soleil numérique. C'est bien le héros. Un héros qui balance un émissaire dans un puits avec un bon mot destiné à séduire dans les cours de récréation. Sans remord. Rien à dire, c'est la classe américaine. Difficile de ne pas penser aux subtilités de Bush junior qui balance des missiles sur la Russie quand il teste un micro, c'est le même niveau.


J'ai revu il y a une quinzaine She wore a yellow ribbon (La charge héroïque) de John Ford. De celui-ci, je vous entretiendrais un jour car c'est un film magnifique et John Ford est l'un des plus grands poètes du cinéma. Ce qui m'a frappé cette fois, encore plus que les autres, c'est combien son héros, Nathan Brittles, l'un des plus beaux rôles de John Wayne, met d'ardeur à désamorcer les conflits. Il passe son temps et celui du film à éviter l'engagement avec les indiens comme il cherche à rendre la vie plus agréable à ses soldats. C'est le héros de l'histoire. Un héros à échelle humaine. Quelques années plus tard, John Wayne jouera Ethan Edwards dans The Searchers (La prisonnière du désert) toujours de Ford. Ethan est un raciste violent, caractériel, qui scalpe son ennemi. Mais Ford le montre comme tel : violent et caractériel, raciste au point de chercher obsessionnellement à tuer sa nièce enlevée et élevée par les indiens. Et c'est bien par son geste sublime de renoncement à cette part sombre de lui-même, à la fin du film, qu'il en devient le héros en retrouvant son humanité. Chez Ford enfin, celui qui n'a pas de considération pour un émissaire ne risque pas d'être le héros positif de l'histoire. C'est le colonel Thursday joué par Henry Fonda dans Fort Apache.


Dans le film de Maté, Léonidas est un roi noble qui exalte l'idée de sacrifice et de dignité. Il serait bien incapable du geste du Léonidas de Snyder. D'une façon plus générale, jusqu'à une époque récente, les héros étaient généralement ceux qui cherchaient à éviter l'affrontement et, quand celui-ci avait finalement lieu, ils en payaient le prix, dans leur chair ou leur esprit. Le héros était aussi celui qui savait dépasser ses pulsions de mort comme James Stewart chez Anthony Mann ou Glenn Ford chez Fritz Lang. Et quand à ceux qui cédaient à ces pulsion de mort, ils étaient montré dans toute leur ambiguïté. C'est la grande époque des anti-héros, ceux de Sam Peckinpah, de Michael Cimino, de William Friedkin... Rien de tout cela dans 300. Rien que la rhétorique de la loi du plus fort, de la loi du plus con. Et si peu à voir avec le cinéma.

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La tournée des popottes

Le printemps a été difficile pour les blogs. Après Flickhead, c'est un autre blog qui m'est cher qui s'est interrompu. Notre musique, rebaptisé depuis peu Préfère l'impair a cessé de publier. Mais son auteur poursuit, sous une autre identité, ses écrits. J'espère que les textes de Notre musique resteront en ligne, je maintiendrais le lien tant que ce sera le cas. J'avais lu, il y a quelques temps, un article sur les blogs qui leur donnait un cycle de vie de trois à quatre ans. Ça vaut ce que ça vaut, mais il est vrai que c'est depuis cette année que j'ai pu constater des bouleversements notables dans mes lectures régulières. Cela doit être mon côté collectionneur de coupures de presse, mais j'espère que tous ces textes, que j'ai souvent trouvés passionnants, pourront trouver une forme qui garantisse leur survie. Sinon, divers impondérables ont interrompu, provisoirement, le blog de l'ami Mariaque et Dollari Rosso. Revenez nous vite.

Parmi les blogs récemment ouverts, je me permets de recommander Avis sur des films de l'excellent Christophe qui a vu autant si ce n'est plus de films de John Ford que moi. Beaucoup de cinéma classique américain, une plume qui ne mâche pas ses mots, j'admire surtout la concision de ses textes, moi qui suis plutôt adepte de la tartine. Dans un autre registre, Forgotten silver est animé par un spécialiste de l'édition DVD et s'est fait une spécialité des bizarretés du cinéma. Saviez vous qu'Alain Delon avait faillit jouer Marco Polo en 1965 ? Saviez vous que sur le plateau d'Indiana Jones and the temple of Doom, Harrison Ford avait été fouetté par Barbra Streisand ? Saviez vous que Belmondo ne meurt peut être pas à la fin de l'Héritier de Philippe Labro ? Ce blog regorge de documents incroyables souvent glanés sur le net et d'informations sur les documentaires, fins alternatives et scènes coupées. Une cave aux trésors. Dans un registre informatif, plutôt rare sur la Toile qui préfère souvent l'avis critique, Histoires de tournages, désormais hébergé chez Devildead.com, est également animé par un professionnel du DVD. Il propose dans des textes denses le récit de tournages qui ont l'originalité de ne pas forcément s'intéresser à des classiques incontournables mais à du cinéma populaire, parfois un peu oublié comme Opération Opium de Terence Young ou le Zorro de Duccio Tessari avec Delon. Oui, celui-ci, il l'a bel et bien fait.

Quelques liens encore, histoire de meubler l'été :

Chez le toujours prolifique O signo Do Dragao, un entretien avec Vittorio Cottafavi par Michel Mourlet et Paul Agde.

Un vaste ouvrage à télécharger en pdf sur le site de son auteur : John Ford par Tag Gallagher.

Les photographies d'Angelo Frontoni sur le tournage du Mépris de Jean-Luc Godard, une exposition du Museo Nazionale del cinéma de Turin.

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A la question

Les Rencontres sont terminées, j'ai rattrapé mon retard pour Kinok, je médite toujours un hommage à Rio Bravo (50 ans et toutes ses dents), tout va bien. Rien de tel pour se remettre dans le bain qu'un bon questionnaire de derrière les fagot. Cela tombe à pic, le bon Docteur Orlof nous propose une douzaine de questions posées par le journal Libération à Steven Soderberg.

Le film que vos parents vous ont empêché de voir ?

Mes parents ne voulaient pas que nous regardions la télévision le soir, question d'horaire et d'école. C'était encore pire pour ce qui était de veiller pour les ciné-clubs vers minuit. Mais à y bien réfléchir, ils ne m'ont jamais empêché de voir un film pour le film lui-même.

Une scène fétiche ou qui vous hante ?

Parmi beaucoup d'autres, le retour de Peggy Sue dans la maison de son enfance après son voyage dans le temps dans Peggy Sue got married (Peggy Sue s'est mariée – 1986) de Francis Ford Coppola.

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Vous dirigez un remake : lequel ?

The quiet man (L'homme tranquille – 1951) de John Ford

Le film que vous avez le plus vu ?

Rio Bravo (1959) de Howard Hawks

Qui ou qu’est-ce qui vous fait rire ?

Les dialogues dans les films de Howard Hawks

Votre vie devient un biopic…

Dieu seul me voit (1996) de Denis Podalydès

Le cinéaste absolu ?

John Ford (facile !)

Le film que vous êtes le seul à connaître ?

Comme l'écrit le bon docteur, répondre à cette question est assez prétentieux. D'un autre côté, comme je m'occupe d'un festival de films indépendants souvent semi-amateurs, je connais nombre de films que nous ne sommes qu'une poignée à avoir vu. Mais pour ne pas me défiler, je citerais volontiers La fée sanguinaire (1968) de Roland Lethem.

Une citation de dialogue que vous connaissez par cœur ?

- C'était mon steak, Valance

- T'as entendu ballot, ramasse-le

- Non ! C'est toi, Valance, qui va le ramasser

- On est trois contre un, Doniphon...

- Tu oublie Poppy.

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Et puis quand même : « Shérif, you forget your pants » et tous les échanges Wayne-Dickinson dans Rio Bravo.

L’acteur que vous auriez aimé être ?

Catherine Deneuve (et j'ai bien compris la question)

Le dernier film que vous avez vu ? Avec qui ? C’était comment ?

Peau d'âne (1970) de Jacques Demy, avec ma fille et c'était toujours aussi bien.

Un livre que vous adorez, mais impossible à adapter ?

Il n'y a pas de livre inadaptable, il n'y a que de mauvaises adaptations.

Quelque chose que vous ne supportez pas dans un film ?

Le manque de sensualité.

Le cinéma disparaît. Une épitaphe ?

Je reviendrais.

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Borzage en quatre films (1)

Introduction

Texte pour Les fiches du Cinéma

Il existe un document publicitaire étonnant de la Fox à la fin des années 20 qui présente ses réalisateurs vedettes. Il y a là John Ford, Allan Dwan, Raoul Walsh, le jeune Howard Hawks, Friedrich Wilhelm Murnau et puis Frank Borzage. Voilà qui donne à réfléchir sur ce que devait être l'ambiance de travail, les échanges et les connexions souterraines au sein de cet Olympe du cinéma. Voilà quel était le creuset créatif dans lequel évoluait Frank Borzage, réalisateur un peu oublié dont chaque œuvre découverte renforce l'idée qu'il est de tout premier ordre. Borzage c'est d'abord l'ampleur d'une carrière. Comme Ford, Walsh ou Dwan, son parcours épouse la trajectoire du Hollywood des grands studios. Il est là au tout début, accessoiriste et acteur pour Thomas H. Ince dès 1913 puis passe rapidement à la mise en scène. Borzage fera partie de ces réalisateurs formés à l'école du muet et qui portent cet art à son point de perfection à la fin des années vingt. Il négocie pourtant la transition du parlant sans problème majeur et ne cesse de tourner avec des fortunes diverses jusqu'à la dislocation du système à la fin des années cinquante. Il signera (en co-réalisation avec Edgar G. Ulmer et Giuseppe Masini) avec L'Atlantide, film franco-italien de 1961, son dernier travail, refermant ainsi une œuvre de plus de deux cent films dont beaucoup sont perdus ou oubliés.

frank borzage

Franck Borzage et ses acteurs sur le plateau de Seven heaven

John Ford admirait Borzage, ce qui devrait me suffire. Le frère de Franck, Danny, était un régulier de la John Ford's stock company où il jouait de l’accordéon sur les plateaux de tournage. Je me souviens avec ravissement de la révélation de Three Comrades (Trois Camarades - 1938) et de The mortal storm (1940), une œuvre rare et poignante qui s'attaquait au nazisme de l'intérieur à travers le portrait d'une famille allemande. L'occasion est donc belle de se plonger dans le coffret édité par Carlotta contenant quatre films à tomber, excitants et vibrants, sommets de sa période muette. Seventh heaven (L'heure suprême – 1927), Street Angel (L'ange de la rue – 1928), Lucky Star (L'isolé – 1929) et The River (La Femme au corbeau – 1929) constituent une tétralogie de l'Amour fou selon Frank Borzage, brassant ses thématiques favorites, ses figures de style les plus prégnantes, ses élans les plus passionnés. La cohérence de ces quatre titres vient également du travail de l'équipe réunie autour du cinéaste dans le cadre du studio sous la production de William Fox, le duo d'acteurs Janet Gaynor et Charles Farrell, le directeur artistique et décorateur Harry Oliver, les directeurs de la photographie Ernest Palmer et Chester A. Lyons (sur Lucky Star), les monteurs H.H. Caldwell, Katherine Hilliker et Barney Wolf, et le compositeur et chef d'orchestre Erno Rapee.

frank borzage

Les films ont connu des fortunes diverses. Seventh heaven a été un grand succès à sa sortie, triomphant à la première cérémonie des Oscars. Il est resté un grand classique de son auteur. Street angel renouvelle et amplifie le succès du couple vedette mais les copies ont longtemps été perdues. Lucky star, tourné au moment de la révolution du parlant, voit son tournage interrompu, une version sonore remise en chantier et sera malgré tout un échec. Le film, sous sa forme actuelle, existe grâce aux versions muettes destinées au marché international, le doublage à l'époque n'étant pas encore au point, copies retrouvées aux Pays Bas. Un film aussi miraculé que son héros. The river enfin est le film maudit par excellence, perdu lui aussi et dont seule une partie a été retrouvée. La version actuelle est complétée d'extraits de scénario et de photographies de tournage. Même sous cette forme mutilée, c'est une merveille. Il convient ici de saluer la patience et la ténacité des cinéphiles, restaurateurs et éditeurs qui permettent aujourd’hui d’exalter nos âmes avec l'art de Frank Borzage. La présente édition réunie par Carlotta Films comprend un ensemble d'interventions passionnantes de Hervé Dumont, l'auteur de l'ouvrage Frank Borzage : Sarastro à Hollywood qui permettra d'approfondir sa connaissance du cinéaste.

Photographie : Oscar.org et A certain Cinema

(à suivre)

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29/05/2014 | Lien permanent

Du western (point de presse)

Chère Stéphanie Belpêche,

Vous avez écrit il y a quelques jours un court article «Le western, un miroir de la société américaine » pour le Journal du Dimanche, sans doute à l'occasion, comme nombre de vos collègues, de la sortie du Django unchained de Quentin Tarantino. Las, votre texte accumule en quelques lignes nombre d'inexactitudes, d'approximations et de clichés tenaces autour de mon genre fétiche, au point que si j'avais eu le journal papier entre les mains, je l'eus déchiré rageusement à coup de dents avant d'en piétiner les restes façon danse des sioux. J'aurais pu tout simplement répondre sur le site, mais il faut s'inscrire alors non. Je préfère le faire de chez moi, bien au chaud dans les colonnes d'Inisfree.

Liberty Valance presse.jpg

Le cow-boy et le journaliste (Allégorie)

The man who shot Liberty Valance (1962 - John Ford)

Vous commencez par parler d'un âge d'or que vous situez de 1930 à 1960. Estimation au doigt mouillé. Le western est né quasiment avec le cinéma et son premier âge d'or se situe au temps du muet. Belle époque des deux bobines, de Cheyenne Harry, Tom Mix, Broncho Billy, Buck Jones... je sais que ça fait loin, mais quand même. Les années trente sont elles une époque de déclin suite à l'échec de The big trail (La piste des géants – 1930) de Raoul Walsh. Le genre ne se remet en selle (pouf, pouf) qu'à la fin de la décennie avec une poignée de chefs d’œuvre signés John Ford, Fritz Lang ou Henry King. Mais ce n'est pas tout à fait gagné, la guerre met le genre en veilleuse et c'est de 1946 à 1959 que se situe le véritable âge d'or du genre, soyons précis. Et puisque le prétexte c'est Tarantino, pourquoi ne pas mentionner l'âge d'or du western italien, de 1965 à 1970 ?

A vrai dire c'est la suite de votre phrase qui m'a fait bondir quand vous citez comme grands noms du genre « John Ford, John Sturges et Howard Hawks ». Comment peut on placer entre les deux maîtres le nom de Sturges ? Le mettre sur le même plan en négligeant Vidor, Wellman, Boetticher, Peckinpah, Mann ou Walsh ? Certes, Sturges a fait quelques westerns intéressants dans les années 50, mais nombre de spécialistes en ont fait de bien meilleurs et de plus originaux. En vérité je soupçonne que sa présence sent la fiche toute faite basée sur le souvenir vivace (et le succès) de The magnificent seven (Les sept mercenaires – 1960 tiens). C'est pourtant ce film qui sonne le glas du western classique, le réduisant à des archétypes (autrement redoutables que ceux que vous mentionnez) utilisés comme véhicules pour stars masculines à l'ego hypertrophié. Sturges ! Pourquoi pas Ralph Nelson !

Nous avons ensuite droit au couplet sur le «manichéisme et leurs personnages stéréotypés, voire racistes» à propos de ce western classique, suivi du refrain «Quant aux femmes, elles étaient instrumentalisées ». Clichés à deux roupies.

Certes, les femmes ont souvent été réduites à des rôles de faire-valoir, de potiches utilisées pour les intrigues sentimentales imposée souvent par les studios (demandez à Sturges!) qui les jugeaient indispensables à leur public. C'est pourtant négliger nombre de superbes compositions, et bien avant la Vienna de Joan Crawford. Je pourrais faire une jolie liste, je me contenterais de vous conseiller les héroïnes de Westward the women (Convoi de femmes – 1950) de William Wellman. C'est aussi négliger, un défaut bien de notre époque, le contexte sociologique de l'époque où ces films ont été fait (L'Amérique des années 40/50) comme celui de la temporalité des films (le XIXe siècle dans l'Ouest américain). On pourra toujours trouver des exceptions, mais les femmes n'avaient alors ni les droits ni la position sociale qu'elles ont aujourd'hui. Et je suis certain que les femmes de pionniers ou de militaires filmées par Ford sont plus réalistes, plus humaines aussi, que Sharon Stone ou Penelope Cruz maniant le pistolet, la chemise échancrée, qui ne sont que purs fantasmes (Que je sais savourer à l'occasion). Cette remarque est valable pour les minorités, visibles ou non, pour les indiens et les ratons laveurs. Ce n'est pas en réécrivant l'histoire pour des préoccupations finalement mercantiles (séduire tel ou tel public) que l'on fera de meilleurs films, ni que l'on fera avancer la cause de tel ou telle.

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Dis donc cow-boy, tu chercherais pas à nous instrumentaliser du haut de ton canasson ?

Westward the women (1950 - William Wellman)

Le mythe du cow-boy invincible est tout aussi facile à nuancer. Une large partie des grands westerns ont des héros complexes, en proie au doute, à la peur, aux failles intérieures, aux mauvais côtés. Ce sont des personnages riches qui permettent des plongées passionnantes dans l'âme humaine. Vous les citez d'ailleurs et c'est une bien mauvaise pioche pour étayer vos allégations. Wayne, John Wayne lui même qui fut c'est vrai, souvent, le héros 100 % américain, a été le capitaine vieillissant de She wore a yellow ribbon (La charge héroïque – 1949) de John Ford (ce « grand classique stéréotypé », laissez moi m'étrangler), Ethan Edwards le soldat errant et raciste traquant sa nièce enlevée par les comanches dans The searchers (La prisonnière du désert – 1956), toujours de Ford, le shérif trop sûr de lui de Rio Bravo (1959) de Howard Hawks dont une lecture attentive contredit les visions trop rapides. Raciste son Ethan Edwards ? Bien sûr, c'est même le sujet du film. Comment la haine détruit de l'intérieur et comment on peut la combattre et accepter l'autre. Récemment un documentaire, très intéressant sur certains points, Reel Injun (2010) de Neil Diamond, pratiquait le même amalgame. Il illustrait le racisme du western par un extrait du film de Ford. Le problème est que le regard du réalisateur à ce moment était une condamnation de l'action de son héros. En ne le disant pas, Diamond est, au mieux léger sur ses sources, au pire malhonnête. Et c'est d'autant plus idiot qu'il ne manque pas de westerns authentiquement racistes. Mais, et cela nous ramène à Tarantino, c'est sans doute plus valorisant de s'en prendre à Ford.

Je relève au passage que comme exemple des « héros conventionnels », vous mêlez Clint Eastwood à Wayne, Stewart et Cooper (vous devriez lire Politique des acteurs de Luc Moullet), alors qu'Eastwood est justement celui qui a créé un type de héros particulièrement non conventionnel pour ses westerns avec Sergio Leone. Au passage, Broken arrow (La flèche brisée – 1950) que vous citez en contre-exemple a pour vedette... James Stewart.

A vrai dire, le fond du problème, c'est que vous ne prenez pas en compte, comme tant d'autres, le travail du temps. Le western a été ce que vous dénoncez, c'est vrai et on s'en fiche. Pourquoi ? Parce que ce n'est pas intéressant. Parce ce que la plupart des grands westerns, classiques et perles rares, sont tous (ou presque) des films qui ont par leur sensibilité, leur intelligence, leur poésie, leur talent, leur courage, dépassé les clichés du genre. Du coup ils ont passé ce test impitoyable du temps et ils l'ont réussi parce qu'ils ont su faire vivre des personnages vrais, ce qui leur permet de nous parler encore aujourd'hui, peut être même mieux qu'hier. Pas du Vietnam, pas des méchants indiens, de l'écologie, de ceci ou de cela, mais des hommes et des femmes, de leurs convictions, leurs espoirs, leurs amours, leurs combats, leurs défauts. Ces films ont toujours des lumières à nous révéler. Pour les voir, il suffit de savoir accepter les œuvre telles qu'elles ont été faites. Et les clichés que l'on continue à mettre en avant et qui, vous l'avez compris, m'agacent, ont été véhiculés surtout par des productions aujourd’hui presque toutes oubliées, au mieux folkloriques. Et les années ont aussi montré qu'il ne suffisait pas de reverser les clichés pour faire de bons films, ni même des films plus justes. La majorité des westerns dits « progressistes » des années 60/70 sont médiocres, ils n'ont plus rien à nous offrir. Il me semble qu'il y a plus de vérité et de sensibilité dans le court monologue de Van Helfin où il raconte la mort de sa femme indienne dans un massacre perpétré par la cavalerie, dans le superbe Tomahawk (1951) de George Sherman, que dans les deux heures du lourdingue Little Big Man (1970) d'Arthur Penn. Question de goût et question de cinéma.

Voilà, Visage Pâle a écrit et sa plume est droite. Il me reste à m'excuser de vous prendre ainsi à partie, vous que je ne connais pas et qui ne me connaissez pas. J'ai saisi l'occasion de votre article mais j'en ai lu bien d'autres, trop, autour du cirque médiatique du moment. Le western mérite mieux. Et je me sens plus détendu.

Cordialement.

Photographies : http://www.cinema.de/ et Not coming at the theater near you.

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Questionnaire estival

La saison est propice à l'exercice, que l'on patiente au bureau dans l'attente du retour des collègues ou que l'on se prélasse à Palavas les flots, ou ailleurs, ou n'importe où. Sur la suggestion du Bon Dr Orlof, je me suis attelé avec mon maigre bagage d'anglais à la traduction de l'un de ces questionnaires concoctés par nos amis cinéphiles américains et relayé il y a peu par Flickhead. Voici donc 38 questions qui ont pour but de raviver les souvenirs, de susciter la curiosité et éventuellement de polytraumatiser les amateurs de Robert Altman.

 

1) Quel est votre second film favori de Stanley Kubrick ?

Eyes Wide Shut (1999).

2) Quelle est l'innovation la plus significative / importante / intéressante dans le cinéma de la dernière décade (pour le meilleur ou pour le pire) ?

La lumière des films de Wong Kar-wai.

3) Bronco Billy (Clint Eastwood) ou Buffalo Bill Cody (Paul Newman)?

Eastwood. Plutôt la machoire carrée que les yeux bleus, Marie-Thé me pardonne.

4) Meilleur film de 1949.

She wore a yellow ribbon (La charge héroïque) de John Ford.

5) Joseph Tura (Jack Benny) ou Oscar Jaffe (John Barrymore)?

« So they call me Concentration Camp Ehrhardt ? »  Benny presque sans hésiter.

6) Le style de mise en scène caméra au poing et cadre tremblé est-il devenu un cliché visuel ?

Certes... c'est surtout devenu un cliché critique dans la mesure ou, en cette matière comme en tant d'autres tout dépend de qui tient la caméra.

7) Quel est le premier film en langue étrangère que vous ayez vu ?

En salle, Stagecoach (La chevauchée fantastique – 1939) de John Ford, le film qui m'a incité à m'inscrire à la cinémathèque de Nice.

8) Charlie Chan (Warner Oland) ou Mr. Moto (Peter Lorre)?

Leurs films sont peu connus par ici, mais Lorre, c'est Lorre.

9) Citez votre film traitant de la seconde guerre mondiale préféré (période 1950-1970).

Kanal (1957) d'Andrzej Wajda.

10) Citez votre animal préféré dans un film.

Pyewacket, le chat de la sorcière incarnée par Kim Novak dans Bell, book and candle (L'adorable voisine – 1958) de Richard Quine. Photographie : the cat files.

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11) Qui ou quelqu'en soit le fautif, citez un moment irresponsable dans le cinéma.

Qui a eu l'idée de filer une caméra à Michael Haneke ? Pour la palme d'or on le sait.

12) Meilleur film de 1969.

The wild bunch (La horde sauvage) de Sam Peckinpah. Pas si facile, c'est une grande année.

13) Dernier film vu en salles, et en DVD ou Blu-ray.

En salle : Whatever works de Woody Allen. En DVD, au moment ou j'écris, Casanova '70 de Mario Monicelli.

14) Quel est votre second film favori de Robert Altman ?

M*A*S*H* (1970)

15) Quelle est votre source indépendante et favorite pour lire sur le cinéma, imprimé ou en ligne ?

Pour ne créer de tension parmi mes nombreux amis en ligne, je citerais la revue à laquelle je reste fidèle : Positif.

16) Qui gagne ? Angela Mao ou Meiko Kaji ?

Cheng Pei-pei.

17) Mona Lisa Vito (Marisa Tomei) ou Olive Neal (Jennifer Tilly)?

J'adore l'accent avec cheveu sur la langue de Jennifer Tilly.

18) Citez votre film favori incluant une scène ou un décor de fête foraine.

Panique (1946) de Julien Duvivier

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19) Quel est à aujourd'hui la meilleure utilisation de la video haute-definition sur grand écran ?

L'anglaise et le duc (2001) d'Eric Rohmer.

20) Citez votre film favori qui soit à la fois un film de genre et une déconstruction ou un hommage à ce même genre.

Django (1966) de Sergio Corbucci, comme plusieurs autres de ses films.

21) Meilleur film de 1979.

1941 !

22) Quelle est la plus réaliste / Sincère description de la vie d'une petite ville dans un film ?

Manon des sources version Pagnol en 1953.

23) Citez la meilleure créature dans un film d'horreur (à l'exception de monstres géants).

La chose de John Carpenter.

24) Quel est votre second film favori de Francis Ford Coppola ?

Peggy sue got married (Peggy Sue s'est mariée – 1986)

25) Citez un film qui aurait pu engendrer une franchise dont vous auriez eu envie de voir les épisodes.

Tonari no Totoro (Mon voisin Totoro – 1988) de Hayao Miyazaki. Photographie source Bao-blog.

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26) Votre sequence favorite d'un film de Brian De Palma.

La scène avec la tronçonneuse dans Scarface (1983), c'est à cause d'elle que j'ai mis quelques années à me décider à aller voir le film.

27) Citez votre moment préféré en Technicolor.

L'orage dans She wore a yellow ribbon (La charge héroïque – 1949) de John Ford

28) Votre film signé Alan Smithee préféré.

Alan Smithee, invention bien américaine, est un pseudonyme utilisé par les réalisateurs qui ne souhaitent pas voir leur nom lié à un film qu'ils désavouent. Il s'agit donc en général de navets et il est délicat d'en citer un de favori. Le seul que j'ai pu voir est Supernova ( 2000) réalisé en fait par Walter Hill et dans lequel Coppola aurait trempé.

29) Crash Davis (Kevin Costner) ou Morris Buttermaker (Walter Matthau)?

J'aime bien les deux acteurs mais je n'ai vu aucun des deux films. Plutôt Tony D'Amato.

30) Quel film post-Crimes et délits de Woody Allen préférez vous ?

Vicky Cristina Barcelona (2008)

31) Meilleur film de 1999.

Eyes Wide Shut (1999)

32) Réplique préférée.

Hey, shérif, you forget your pants !

33) Western de série B préféré.

Apaches drums (Quand les tambours s'arrêteront - 1951) de Hugo Fregonese, ultime production Val Newton.

34) Quel est selon vous l'auteur le mieux servi par l'adaptation de son oeuvre au cinéma?

Encore sous le choc et venant de lire la longue nouvelle d'origine, je dirais Akiyuki Nosaka pour l'adaptation de Hotaru no Haka (Le tombeau des lucioles – 1988) par Isao Takahata.

35) Susan Vance (Katharine Hepburn) ou Irene Bullock (Carole Lombard)?

Choix autrement plus difficile que pour les hommes. Plutôt Susan et son léopard. Photographie : Battleship Pretention.

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36) Quel est votre numéro musical préféré dans un film non musical ?

Purple light in the canyons

That's where I long to be

With my three good companions

Just my rifle, pony and me

37) Bruno (Le personnage si vous n'avez pas vu le film, ou le film si vous l'avez vu) : une satire subversive ou un ou un stéréotype ?

Pas vu et pas tenté.

38) Citez cinq personnes du cinéma, mortes ou vivantes, que vous auriez aimé rencontrer.

Catherine Deneuve, Jeanne Balibar, Steven Spielberg, François Truffaut et bien que ça me terrifie, John Ford.

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Nettoyage de printemps.

Comme dirait Ozu, c'est un printemps précoce. Néanmoins, j'ai passé un peu de temps à donner un peu d'ordre à ce blog. Vérifier quelques liens, en rajouter certains sur les DVD existants, vérifier que les vidéos de Youtube sont bien encore en ligne (j'y reviendrais, leur chasse aux contenus plus ou moins illicites est complètement incohérente), repérer quelques fautes, corriger les alignements, bref donner un coup de balai en ligne. Pour ce qui est de la navigation, j'ai homogénéisé les rubriques et surtout utilisé de façon systématique les tags. Sous ce mot qui modernise nos bons vieux mots clefs, il y a une nouvelle fonctionnalité mise en place par Haut et Fort. J'ai dont « tagué » systématiquement les notes par réalisateur, genre et éventuellement acteur ou technicien. Pour vous y retrouver, c'est simple. En bas de la liste des archives mensuelles (sur la droite) vous avez [toutes les archives]. Cliquer dessus vous amène sur une série de listes qui classe les notes par rubrique, mois et tag. En suivant les tags, vous devriez pouvoir vous repérer assez facilement dans ce blog vaste comme les steppes de l'Oural et touffu comme la forêt d'Amazonie. Ainsi, si vous cliquez sur le tag John Ford (excusez-moi, John), vous obtenez l'ensemble des notes autour de mon réalisateur fétiche. Étonnant, non ?

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Puisque l'on en parle...

Pour fêter les cinquante ans du film de John Ford dont je vous ai parlé à propos de Cannes, le Greenbriar Picture Shows propose une série d'éléments publicitaires et de documents magnifiques autour de La prisonnière du désert : extraits de presse, dossiers promotionnels et photographies très rares d'avant-premières (ah ! Ces façades de cinéma des années 50). En prime, John Wayne au prises avec ses fans qui le prennent au lasso. Je ne dirais jamais assez de bien de ce mi-blog, mi-site qui a tout de la caverne d'Ali Baba.
 
A force d'écrire et de lire des blogs, on en viendrait à manquer de temps pour les lectures traditionnelles. Ca serait dommage. La dernière livraison de Positif est un délice avec un dossier très complet sur le cinéaste Richard Fleischer dont je vous ai parlé à l'occasion de sa récente disparition. Un ensemble de textes conséquent qui entreprend la réhabilitation critique d'un réalisateur mal connu sinon mal aimé de l'histoire officielle. Études, entretien passionnant et extraits de ses mémoires Just tell me when to cry, le dossier avait été réuni à l'occasion de la rétrospective consacrée à Fleischer par la Cinémathèque Française en juin. Il aura la dimension d'un ultime hommage.

 

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09/06/2006 | Lien permanent

L'enfer selon Charles Marquis Warren

Écrit et réalisé en 1952 par Charles Marquis Warren, Hellgate s'appuie sur les bases du classique de John Ford The prisoner of Shark Island (Je n'ai pas tué Lincoln– 1936). Juste après la guerre de sécession, un vétérinaire est accusé de complicité avec la guérilla (bandes de sudistes ayant refusé de se rendre et continuant un combat douteux) parce qu'il a soigné un fugitif. Il est condamné et envoyé dans un bagne où il subit de très dures conditions et la haine d'un officier nordiste. Son comportement lors d'une épidémie de typhus l'aidera sur la voie de sa réhabilitation. Soit.

charles marquis warren

Hellgate est un pur western de série B des années 50 ramassé sur 87 minutes, tout petit budget pour modeste studio spécialisé, schématique, inventif et efficace. C'est le second film de Charles Marquis Warren, un spécialiste du genre après l'original Little Big Horn (1951). Écrivain, Warren a écrit l'histoire de Only the valiant (Fort Invincible – 1951) que réalise Gordon Douglas, et a été scénariste pour André de Toth, John Farrow ou Jerry Hopper. Warren fait partie de ceux qui ont apporté un coup de neuf au genre, par des récits plus âpres, une description plus réaliste de l'Ouest, que ce soient les conditions de vie (sueur, chaleur, poussière, hostilité des paysages) ou le traitement de la violence. Placé dans des conditions extrêmes, ses héros sont toujours proches du point de rupture et les conflits se résolvent par l'expression d'une brutalité quasi animale s'éloignant du romantisme prévalant jusqu'alors dans le genre. Ses mises en scène, pourtant, ne traduisent imparfaitement cette approche originale. Inventif par intermittence, il manque d'originalité, de souffle et d'un véritable sens de la tragédie.

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Le DVD

Sur DVDClassik

Sur le forum Western Movies

Affiche DR

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Questionnaire du miroir (partie 2)

Suite du questionnaire de Cinématique, dit questionnaire du Miroir. Ludovic compile les différents liens, vous pouvez aller voir, outre ses réponses, celles de Fred, de L. dans la troisième chambre, et du bon Dr Orlof. En attendant les autres...

13) Quel regard-caméra vous a le plus touché ?

14) quelle séquence en caméra subjective vous a le plus marqué ?

Le débarquement dans Saving private Ryan (Il faut sauver le soldat Ryan – 1998) de Steven Spielberg.

15) Existe-t-il un remake que vous appréciez ?

Three godfathers (Le fils du désert – 1948) de John Ford, troisième version de Three marked men. Et puis The thing (1982) de John Carpenter remake du film de Christian Niby parce que quand même.

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16) Un que vous détestez ?

A peu près tous les autres.

17) Quelle est votre image ou séquence favorite parmi celles faisant allusion, au sein d’un film, à un autre film ?

Il y en a pas mal mais, pour sa complexité et ses différents niveaux de lecture, l'utilisation de The quiet man (L'homme tranquille – 1952) de John Ford par Steven Spielberg dans E.T. (1982). 

18) Citez votre scène préférée parmi celles utilisant un miroir.

Celle où il faut décrypter le reflet.

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19) Avez-vous le souvenir d'une apparition involontaire de l'équipe de tournage à l'image ?

Sur une voiture du Bird (1988) de Clint Eastwood. Mais c'est terrible parce que quand on a pris le coup, on en voit partout.

20) Quelle est votre préférence parmi les actrices/acteurs ayant joué plusieurs rôles dans le même film ?

Jerry Lewis dans Dr Jerry and Mister Love (1963) et The family jewels (Les tontons farceurs - 1965). Geneviève Bujold jouant la mère et la fille dans Obsession (1976) de Brian De Palma.

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21) Quel est pour vous le meilleur interprète d’un personnage traité à plusieurs reprises dans l'histoire du cinéma ?

James Coburn et Kris Kristofferson dans le couple Pat Garrett et Billy the Kid pour Sam Peckinpah en 1973. Il y a par ailleurs une bien belle scène avec un miroir là-dedans.


22) Parmi les cinéastes ayant fait l’acteur chez les autres, qui mérite d'être retenu ?

Truffaut chez Spielberg, Welles chez Petroni et Rohmer chez Rosette.

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23) Quelle apparition d’un réalisateur dans son propre film vous semble la plus mémorable ?

Si l'on s'en tient à la notion « d'apparition », j'ai récemment beaucoup ri à la prestation de Claude Chabrol en barman dans Marie-Chantal contre Dr Kha (1965).

24) Quel est à vos yeux le plus grand film sur le cinéma ?

Sur le travail de cinéma, La nuit américaine (1973) de François Truffaut sans l’ombre d'une hésitation. Le cinéma règne.

Photographies : sources Tepepa, Mirrors and Co, Wild Side, Alt Screen, Brigitte Lacombe.

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