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29/01/2022

Bilan 2021

Allez ! Un effort... je sacrifie à la tradition du top annuel, même si, une fois encore, je ne suis pas tant allé en salles. Mais quand même j'ai pu vivre un festival de Cannes presque normal et j'ai aimé plusieurs films avec passion. Si, si. Bien sûr, il y a des regrets, mais cela fait partie du jeu. Voici donc, photographies à l'appui, ce qui m'a touché, embarqué, ému, fait rire en 2021 et, sans surprise, mon metteur en scène fétiche en tête de peloton. 

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West Side Story de Steven Spielberg (Copyright Walt Disney)

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Benedetta de Paul Verhoeven (DR)

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La Civil de Teodora Mihai (Copyright Menuetto)

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Tolo Tolo de Checco Zalone (Copyright Taodue SRL 2019)

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Story of My Wife (L'Histoire de ma femme) de  Ildiko Enyedi (Copyright Pyramide Films)

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Tromperie d'Arnaud Depleschin (Copyright Shanna Besson - Why Not Productions)

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Marx puo aspettare (Marx peut attendre) de Marco Bellocchio (DR)

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Blue Bayou de Justin Chon (Copyright 2021 Focus Features, LLC.)

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Sous le ciel d'Alice de Chloé Mazlo (Copyright Ad Vitam)

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Serre-moi fort de Mathieu Amalric (Copyright Les Films du Poisson)

16/03/2016

Les belles éveillées

Bella addormentata (La belle endormie – 2012), un film de Marco Bellocchio

Texte pour Les Fiches du Cinéma

Dans Vincere en 2009, Marco Bellocchio s’attachait au destin de la maîtresse de Benito Mussolini et de leur fils illégitime qui s'enfonçaient dans le cauchemar fasciste, victimes de la raison d'état. C'était aussi pour l'héroïne un réveil impossible du fait d'une violente addiction amoureuse. Bella addormentata (La belle endormie), en 2012, nous fait partager le récit de plusieurs réveils rendus possibles par l'amour qui « fait voir les choses d'une autre façon » comme l'avoue Maria à son père Uliano à la fin du film. Bellocchio, délaissant le passé, plonge les racines de son film dans le présent proche. Avec ses scénaristes Veronica Raimo et Stefano Rulli, il construit sa fiction autour du cas d'Eluana Englaro qui divisa l'Italie au début de 2009. La jeune femme était plongée le coma depuis un accident de voiture, dix-sept ans plus tôt. Sa famille combattait pour son euthanasie, clivant les autorités morales, religieuses et politiques. En février 2009, alors que la décision est prise de cesser l'assistance respiratoire, le parti conservateur de Silvio Berlusconi tente de faire passer une loi en urgence au sénat pour bloquer les choses. Tout le pays s’enflamme autour de ce débat, un peu comme chez nous avec l'affaire Vincent Lambert, avec manifestations virulentes et prises de positions tranchées. C'est dans ce contexte documentaire que Bellocchio développe ses fictions, les situant dans les quarante-huit heures précédent le vote au sénat. Un compte à rebours qui donne au film un sentiment d'urgence intense.

marco bellocchio

Mais le suspense ne réside pas sur cette partie documentaire, pour peu que l'on connaisse les grandes lignes de cette affaire, mais bien dans les fictions. Et loin d'un film à thèse sur la fin de vie, Bella addormentata est lié aux sentiments des divers personnages entre eux. Nous suivons donc Uliano Beffardi, sénateur berlusconien qui s'apprête à voter contre l'avis de son parti, prêt à sacrifier sa carrière. Maria, sa fille, est en conflit avec lui depuis la mort de sa mère. Elle milite dans un groupe catholique opposé à l'euthanasie et part manifester devant l'hôpital. Là, elle rencontre Roberto qui accompagne son frère, militant du camp opposé, atteint de troubles mentaux. Il y a le jeune docteur Pallido qui prend en charge une toxicomane suicidaire, Rossa, et se pose en ange gardien. Il y a enfin la « Divina madre », grande actrice française et donc jouée par Isabelle Huppert, qui a renoncé à sa prestigieuse carrière pour veiller sa fille dans le même état qu'Eluana, mais qui le fait au détriment de son époux et surtout de son fils qui paye le prix fort de la situation.

marco bellocchio

Comme toujours chez Marco Bellocchio, la pression sociale se paye au prix de dérèglements mentaux qui vont se traduire par une violence dans l'expression des sentiments. Cette fois pourtant, il y a une tendance à aller vers l'apaisement chez la majorité des personnages et une tonalité d'ensemble plutôt optimiste. Les belles endormies, qui ne sont pas celles que l'on croit, vont se réveiller. Et comme dans le conte de Charles Perrault ou celui des frères Grimm, ce seront des baisers d'amour de princes qui en seront les responsables. Bellocchio joue beaucoup sur cet aspect conte de fée dans sa mise en scène, par exemple dans la façon dont il filme la fille de la « Divina madre » comme une poupée de porcelaine, belle et immobile comme une déesse de marbre. L'épisode entre le docteur et la droguée assume un premier degré naïf qui le rend un peu trop prévisible et en fait l'épisode le plus faible de l'ensemble. Mais la délicatesse du réalisateur fait passer pas mal de choses. Les deux autres récits sont à la fois plus complexes et plus forts. Faisant varier les figures du réveil entre les différents protagonistes. Ces réveils sont question d'acceptation de soi, de ses convictions, de ses responsabilités, et des autres. Se réveiller est accepter de voir les choses telles qu'elles sont et non de camper sur des positions de principe, sur des idéologies. Question de regard, la mise en scène orchestre leur confrontation. Maria et Roberto échangent les leurs dans un bar, quand le frère du second jette un verre d'eau au visage de la première (quel réveil !), puis se croisent à nouveau quand ils sont face à face, chacun dans son camp devant l'hôpital. Comme dans un film de Dario Argento, Maria devra réinterpréter ce qu'elle avait vu dans la chambre d'hôpital entre ses parents pour revenir à son père. Pallido et Rossa veillent alternativement sur le sommeil l'un de l'autre, ce qui permet à leurs regards de tenter de percer leurs mystères réciproques, même s'il y a de la triche. Chez la « Divina madre », l'épisode le plus sombre, le regard de la mère est perdu dans un combat mystique, celui du fils n'arrive plus à l'accrocher et le père a renoncé.

Petit à petit, la part documentaire s'estompe au profil des fictions. Bellocchio a de très belles idées autour de l'épisode du sénat. Il y a cette belle scène où des images réelles de Berlusconi sont projetées sur les visages des acteurs jouant les sénateurs, créant un hybride expérimental troublant. Il y aussi cette scène superbe qui montre les sénateurs se détendre avant le vote dans les thermes du sénat. Le réalisateur crée avec son chef opérateur Daniele Ciprì, déjà en poste sur Vincere, une ambiance de peplum avec vapeurs, lumières basses, hommes en serviettes blanches. Passe le souvenir du Satyricon (1969) de Federico Fellini qui rattache le contemporain de manière poétique à la longue histoire du pays. D'une autre façon, l'immense demeure luxueuse de la “Divina madre” évoque le XIXéme siècle et les cinéma de Luchino Visconti ou Mauro Bolognini, tandis que tout ce qui se déroule dans l'hôpital est ancré dans le contemporain. Bellocchio passe avec aisance et élégance de l'un à l'autre, revenant à l'os des relations humaines, les rapports amoureux et familiaux qui sont au cœur de son cinéma. Il les oppose aux institutions (politiques, morales, médiatiques, administratives, complétez la liste vous-mêmes) qui fonctionnent de manière désincarnée et étouffent l’individu.

marco bellocchio

Avec ces objectifs, la direction d'acteur est tenue à une grande précision. Bellocchio a réunit une très belle distribution mêlant des comédiens chevronnés, Isabelle Huppert comme souvent impressionnante dans un rôle difficile de femme dure, Toni Servillo plein de force tranquille en sénateur ou Roberto Herlitzka, un familier du cinéma de Bellocchio, en élu psychiatre ; et de jeunes acteurs à la hauteur, son fils Pier Giorgio Bellocchio en médecin sous le charme, Maya Sansa qui dispense le charme en question et obtiendra pour ce rôle un David di Donatello, Michele Riondino en Roberto, et Brenno Placido en fils sacrifié. Et puis surtout, illuminant le film de sa beauté discrète, il y a Alba Rohrwacher en Maria qui passe de la militante bigote à la jeune femme amoureuse puis à la fille réconciliée avec une justesse qui laisse sans voix. Mais pas sans mots : quelle actrice !

Photographies : Copyright Francesca Fago

28/05/2009

Cannes 2009 - jour 4

Deux maîtres

Côté compétition officielle, les choses sérieuses commencent. Je connais mal le cinéma de Marco Bellocchio. Vincere me semble pourtant éloigné des oeuvres virulentes des années 60 comme Pugni in tasca (Les Poings dans les poches - 1965) ou provocatrices façon Il diavolo in corpo (Le Diable au corps -1986). Ainsi donc Benito Mussolini aurait eu une famille cachée. Ida Dassler, éperdue de passion pour le syndicaliste socialiste et ténébreux des années 10, l'aurait légalement épousé alors qu'il était marié par ailleurs, et lui aurait donné un fils. Devenu fasciste après la grande guerre et monté à la conquête du pouvoir, Mussolini aurait tout fait pour étouffer le scandale possible, séquestrant, intimidant, séparant la mère de l'enfant avant de la faire interner dans un asile. Ida y mourra en 1937. Bénito junior finira lui aussi à l'asile et meut en 1942.

De cette histoire, Marco Bellocchio tire un film lyrique et puissant, furieux et convaincu, opératique. Impression accentuée par la partition aux accents verdiens de Riccardo Giagni. Bellocchio privilégie les plans d'ensemble mettant en valeur la qualité de la reconstitution historique et le magnifique travail sur les décors, sans y étouffer ses personnages. Très maîtrisé, Vincere enchaîne sur un rythme soutenu les morceaux de bravoure cinématographiques (au sens de Moullet), nous entraînant dans cette vaste fresque dramatique. La réunion syndicale au moment de la déclaration de guerre par exemple, est un jeu superbe sur le son et le hors champ. Ida cherche à pénétrer dans la grande salle où s'affrontent les hommes pour rejoindre Mussolini. Elle se heurte, comme un papillon affolé, à une multitude de portes vitrées opaques. Avec elle, à travers une caméra virevoltante, nous ne percevons que les éclats de voix et les ombres déformées des participants. La mise en scène exprime à la fois l'urgence du moment, sa violence, et aussi la détermination de cette femme résolue à pénétrer un monde masculin.

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Évidente illustration du fascisme et de ses méthodes d'écrasement de l'individu (oui, un peu comme le film de Haneke), Vincere est construit par Bellocchio autour de la figure d'Ida, jouée avec une force de conviction impressionnante par la superbe Giovanna Mezzogiorno. Figure de femme, d'amante, de mère et figure de résistance. Le titre peut être pris de ce point de vue tant comme un commentaire tragiquement ironique que comme l'expression d'une victoire morale. Sans cesse, on cherche à la briser, sans cesse, elle arrive à se rebeller, à s'enfuir, à lutter et, de manière obsessionnelle, à affirmer qui elle est. La femme du Duce et la mère de son fils. Les scènes d'affrontement opposent plastiquement Ida avec les représentants du régime, policiers ou médecins. Cette approche est la plus belle réussite du film, Giovanna Mezzogiorno est magnifiée par la photographie de Daniele Ciprì. Elle cultive les zones d'ombres d'Ida, cette passion dévastatrice pour un homme au coeur si sec, cette obstination butée, cette fermeture aux convulsions de l'époque qui ne la rendent pas toujours aimable. Lors de la premiere rencontre avec Mussolini, elle découvre du sang sur la main qu'elle a passé autour du cou de l'homme. Elle reste interdite et cette stupeur, cette incompréhension de la violence liée à son amant restera longtemps sa ligne de conduite. C'est ce qui la poussera à se réfugier dans la folie qu'on lui propose plutôt que d'accepter l'évidence, malgré les conseils du docteur qui a cette belle réplique : « Nous devons apprendre à devenir de bons acteurs ».

Je dois dire que je suis gré à Bellocchio et Mezzogiorno d'avoir traité tout ce qui touche à la folie, à l'asile, avec pudeur et sobriété. Il aurait été facile de multiplier les scènes d'hystérie, les yeux révulsés et la bave aux lèvres. Vincere s'attache plutôt à la dimension humaine de personnages comme la danseuse ou la bonne soeur qui fait passer les lettres, et toujours, à la dignité qui émane d'Ida. Bellocchio et son actrice trouvent des façons originales de rendre les douleurs traversées. Dans une très belle scène, Ida assiste à une projection du Kid de Chaplin, en plein air pour les pensionnaires de l'asile, sur un écran tendu devant la lagune, avec les lumières de Venise au-delà. Les larmes qui naissent dans ses yeux nous sont d'autant plus proches qu'elles se mêlent à celles provoquées chez nous par la force d'émotion du film projeté. Le cinéma tient ici une place dramatique de premier plan. C'est lui qui se pose en témoin de l'Histoire, dernière fenêtre sur le monde quand on en est séparé. C'est au cinéma que Ida prend des nouvelles de son époux secret et de son irrésistible ascension. C'est aussi le cinéma vecteur de mémoire, Bellocchio substituant, au temps de la gloire du Duce, l'acteur Filippo Timi par des images d'archives. Belle idée qui en rappelle d'autres du film Katyn de Wajda (qui travaille les mêmes thèmes) et des formes proches : figures centrales féminines, esprit de résistance, mécanismes d'oppression, utilisation et interrogation d'images d'époque, d'un pays de son histoire et de ses mensonges.

 

J'aime beaucoup le cinéma de Pedro Almodovar, même si je ne suis pas aussi enthousiaste que certains sur ses dernières oeuvres tant célébrées. Avec Los abrazos rotos (Étreintes brisées), je pouvais craindre le syndrome du film de plus. De fait, cela commence un peu comme cela : Un cinéaste-écrivain aveugle, la quarantaine séductrice, a ramené chez lui une très belle jeune femme blonde pour lui lire le journal, tu parles ! Il la séduit et ils s'étreignent sur le canapé. Érotisme, humour, photographie lumineuse et couleurs pétantes, personnages tirés à quatre épingles, c'est griffé Almodovar. Un rapide travelling le long du dossier du canapé (nous ne voyons pas les corps) vient cadrer un joli pied aux ongles délicatement manucurés de rouge. C'est partit pour un tour.

Et bien non. Cette introduction leste et plaisante sonne comme une mise à l'écart de la manière branchée du réalisateur. Elle contraste avec les images du générique, un essai lumière sur un tournage, images sans couleur ni relief, format carré sur un moniteur vidéo. Et puis le visage de Pénélope Cruz, et se dégage tout à coup une gravité, une impression de distance, le sentiment du temps. Los abrazos rotos est un film complexe, l'un de ces films à rapprocher des récents Vicky Cristina Barcelona de Woody Allen ou Gran Torino de Clint Eastwood qui, sous les dehors du « film de plus », brassent et affinent l'univers de leur auteur, convoquent ses formes et ses thèmes de prédilection et reviennent sur la pratique de son art, sur le cinéma qu'il fait et sur celui qu'il aime et qui l'inspire. Un film somme de toute beauté.

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Jadis Matéo, le réalisateur aveugle a aimé une très belle femme, Lena, qui rêvait d'être actrice. Elle était la compagne d'un homme très riche, Ernesto qui en était fou. L'homme très riche a produit un film pour elle et le réalisateur l'a dirigé. Et ils se sont aimés. L'homme très riche a mutilé le film. Il y a eu un accident, le réalisateur a perdu la vue et la très belle femme est morte. Tout ce passé resurgit après 14 années et Pénélope Cruz interprète sous le regard de la caméra d'Almodovar cette femme qui est la plus belle et la plus émouvante de toutes les figures féminines qui traversent son oeuvre. Pour cela, le réalisateur est venu à un style classique, inspiré de celui des grands mélodrames qui l'on toujours inspiré. Ce n'est pas un hasard si un extrait de Viaggio in Italia (Voyage en Italie - 1954) de Roberto Rossellini est choisi en contrechamp de la scène la plus tendre du film, celle où Matéo se prend en photo avec Lena, dans un simple moment d'intimité, assis sur le canapé. C'est cette photographie que récupère et recolle symboliquement Diego, le fils retrouvé de Matéo, à la fin du film.

A côté de cette approche posée et maîtrisée, Almodovar revisite également son oeuvre. Il y a le film dans le film, une comédie qui retrouve le piquant de Mujeres al borde de un ataque de nervios (Femmes au bord de la crise de nerfs - 1988). De ce film, il reprend aussi la très belle scène du doublage de Johnny Guitar. Cette fois, elle gagne en intensité pour devenir un moment inoubliable. Ernesto fait espionner Lena par son fils qui la filme à son insu. Comme les films sont inaudibles, Ernesto se les fait projeter en compagnie d'une femme qui lit sur les lèvres. La caméra glisse pour découvrir Lena sur le pas de l'entrée et c'est elle qui se double, disant enfin les mots qu'elle refoule et la font souffrir. Elle aime Mateo et va quitter Ernesto.

Il faut avoir un bloc de béton à la place du coeur pour ne pas être bouleversé par cette vertigineuse mise en abyme. Pouvoir et beauté du cinéma, mensonge des images incomplètes. Los abrazos rotos est aussi un grand film sur l'acte de faire du cinéma. On y voit le travail du scénario, du tournage, des essais, du doublage et du montage, la vidéo et la pellicule. Et chacune de ces étapes est insérée dramatiquement dans le récit. Ernesto frappe les amants en dépossédant le réalisateur de son film et en montant les mauvaises prises. L'intrigue se dénouera autour du travail de restauration de ce film que l'on croyait perdu et qui permet d'affirmer le talent de Lena au-delà de la mort. Et dans un autre plan particulièrement émouvant, on verra l'aveugle caresser l'écran de télévision où se diffusent les ultimes images de Lena quelques secondes avant l'accident. Après une dernière étreinte. Pénélope, Pénélope, il faudrait dire tous les plans de ce film dans lequel vous êtes, en perruque blanche, en robe noire et d'or devant votre miroir, les cheveux dans le vent devant la plage sauvage de Lanzarote. Los abrazos rotos est l'un des plus beaux films d'Almodovar, les plus achevés, le point culminant d'une vie et d'une oeuvre vouées à la passion du cinéma.

Photographies : source Allociné

(à suivre)