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10/05/2008

Joli mai : Le fond de l'air est rouge

« Au cours des dix dernières années, un certain nombre d'hommes et de forces (quelques fois plus instinctives qu'organisées) ont tenté de jouer pour leur compte fût ce en renversant les pièces.

Tous ont échoué sur les terrains qu'ils avaient choisis. C'est quand même leur passage qui a le plus profondément transformé les données politiques de notre temps. Ce film ne prétend qu'à mettre en évidence quelques étapes de cette transformation. » Chris. Marker

Le fond de l’air est rouge, film documentaire fleuve de trois heures, composé de deux parties : "Les mains fragiles" et "Les mains coupées", sera diffusé sur ARTE le mardi 15 avril à 23h00 (bravo), dans une version revue par Chris Marker après celle de 1977 puis les rajouts de 1993. Parallèlement, le film sort en DVD en une superbe édition avec plusieurs autres oeuvres de Marker dont La sixième face du Pentagone co-réalisé par François Reichenbach sur la fameuse marche de la paix à Washington en 1967.

08/05/2008

Joli mai : Boulevard du temps qui passe

Si je commence par vous dire que quand j'ai vu la bande annonce de Lady Jane, le nouveau film de Robert Guédiguian, j'ai pensé à un western, vous allez me traiter d'obsédé et vous n'aurez pas tort. Et vous pourrez légitiment vous demander avec angoisse comment je vais mélanger ça avec mai 68. Pourtant, en découvrant cette histoire d'une femme qui fait appel à deux anciens amants pour l'aider alors que son jeune fils a été kidnappé, je n'ai pu m'empêcher de penser immédiatement à Big Jake, western tardif et moyen de George Sherman dans lequel Maureen O'Hara faisait appel à John Wayne pour l'aider alors que son petit fils était kidnappé. La comparaison s'arrête là. Pourtant, pourtant... il y bien un peu de Ford chez le marseillais. La fidélité à une famille d'acteurs et de techniciens, quelques bagarres dans des bars où ne manque que l'ombre de Victor McLaglen, et puis ce parallèle noté par Skorecki entre Le promeneur du Champ de Mars et The last hurrah (La dernière fanfare), et encore Meylan qui fait un John Wayne très correct. Mais passons.

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Après son grand film « différent », Le promeneur du Champ de Mars, méditation sur le pouvoir, la mort et la Gauche ; après son retour aux racines, Le voyage en Arménie ; Robert Guédiguian revient à Marseille et à ses thèmes de prédilection. Sous ses allures de film noir au carré, Lady Jane est une nouvelle réflexion sur les idéaux de jeunesse malmenés par la réalité. Ses personnages incarnés une nouvelle fois par les fidèles Ariane Ascaride, Gerard Meylan et Jean-Pierre Darroussin empruntent le boulevard du temps qui passe et qui n'est pas tendre avec les vieux révolutionnaires. Le film est au carrefour (admirez les images circulatoires) de Dieu vomit les tièdes et de La ville est tranquille. Darroussin y est de nouveau l'idéaliste amoureux qui s'est confit dans une vie familiale et ordinaire et qui rue encore une fois dans les brancards. Il y est celui chez qui affleure encore toute proche l'énergie de la jeunesse, le goût de l'aventure, la passion. Meylan, avec son regard lourd et sa carcasse massive, à la John Wayne, oui, symbolise toujours un curieux mélange de force, d'intégrité et de profond découragement. Ça pèse cent kilos sur ses épaule solides. Ascaride, c'est le repère et le moteur. C'est l'énergie. C'est la femme. En dernier ressort, c'est toujours l'amour qui ranime la flamme de la révolte chez les personnages de Guédiguian. A partir de là, on peut filer la métaphore et ça se tient. Vingt ans plus tôt, tous les trois étaient des robins des bois qui volaient des fourrures pour les donner aux habitants d'un quartier défavorisé. Bandits aux grands coeurs, activistes, idéalistes, amants. Vingt ans après, tous les trois sont séparés, et chacun se livre à des activités symboliquement dérisoires et bien actuelles. L'un s'occupe d'une boite de nuit avec danseuses nues, l'autre vend des choses inutiles et chères dans un quartier chic et rénové d'Aix en Provence et le troisième répare des scooters des mers pour des trafiquants de drogue qui écoutent de la musique très loin des Rolling Stones. Ça marche moins bien pour le dernier, mais les deux premiers ont fait de l'argent. Beaucoup. Ça vous rappelle quelque chose ?

Ils n'ont rien transmit à la nouvelle génération (le fils d'Ascaride, les filles de Darroussin, le fils du bijoutier) qui paye leurs errements plein pot. Sans trop dévoiler les ressorts du suspense, le sort du fils enlevé d'Ascaride est la pensée la plus pessimiste exprimée par Guédiguian sur ce thème. Cela vaut celui du personnage joué par Julie-Marie Parmentier dans La ville est tranquille. Même horizon bouché. Seule une prise de conscience radicale, et à quel prix, pourra redonner un peu d'espoir. Du moins enrayer la dégringolade.

Guédiguian joue sur du velours avec cette histoire. De tourner avec les mêmes acteurs depuis 1980, de nous avoir montré le temps s'incruster dans leurs visages et leurs corps donne un poids inédit à son discours. Pourtant, j'aurais aimé aimer plus le film. Difficile de cerner ce qui m'a gêné, un peu. Sinon une photographie par moment médiocre, les scènes de nuit surtout. L'assassinat des trois dealers, on dirait qu'elle a été tournée en numérique. L'image est alors plate, indigne d'un film noir. Et elle contraste avec les beaux plans solaires, lumière d'hiver provençal sur les platanes. Mais alors que Guédiguian joue le jeu du polar, du montage sec et du rythme, il est un peu dommage qu'il n'ai pas plus travaillé sur les atmosphères typiques du genre. Le finale, également, manque un peu de souffle. Il aurait pu être plus lyrique ou plus tragique. La ville est tranquille reste à ce niveau son oeuvre la plus aboutie. Mais tel quel, Lady Jane ajoute un chapitre à une belle oeuvre parcourue des mouvements intimes d'une génération.

Photographie © Diaphana films

 

07/05/2008

Joli mai : les affiches partie 1

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De haut en bas : 2001 de Stanley Kubrick (source Carteles) ; Horí, má panenko (Au feu les pompiers) de Milos Forman (source Posteritati) ; Baisers volés de François Truffaut (source Soundtrack collector) et Vado, l'ammazo e torno (Je vais, je tire et je reviens) d'Enzo G. Castellari (source Data movie cover).

06/05/2008

Interlude en forme d'au revoir

« All things must pass...I’m outta here... »

Par ces quelques mots laconiques, Ray Young a mit fin le 26 avril à son excellent blog Flickhead. Surprise et tristesse. Surprise car ce blog était d'un dynamisme remarquable et faisait partie d'un large groupe de blogueurs américains érudits et passionnants. Tristesse parce que c'est à travers Flickhead que je suis partit à la découverte de ces cinéphiles d'outre atlantique, que j'ai découvert le principe du blog-a-thon et que j'ai pu échanger avec mon anglais de secours. Dans les colonnes de Flickhead, j'ai découvert avec bonheur des articles enthousiastes et pointus sur Chabrol, Deville, Godard, Truffaut, Bunuel, toute une culture européenne que nous négligeons parfois. Il y a eu les photographies de Catherine Deneuve, celles d'Angie Dickinson sur le tournage de Rio Bravo, quelques liens musicaux pas très « réglementaires » mais si beaux. Aller faire un tour chez ray a toujours été l'assurance d'être surpris et séduit. Je lui souhaite bonne route et, tant qu'il maintiendra ses archives en lignes, je conserverais le lien précieusement.

 

Everything dies, baby that's a fact
But maybe everything that dies someday comes back
 
So long Ray, best luck for your new adventures.

 

07:55 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : flickhead, ray young |  Facebook |  Imprimer | |

05/05/2008

Joli mai : générique

- Y a pas de musique ?
- Non, enfin si y a quelques chansons dans le films plus tard.
- Oh la la, c'est une superproduction !
- Au départ on a dit "L'an 01" est un film a faire ensemble et effectivement on l'a fait à beaucoup, mais pas tous à la fois évidement . . .
- Le studio aurait été trop petit ?
- Bah euh, y a pas eu de studio, ça c'est tourné dans la rue, dans les champs... un peu partout. Ca c'est ceux qui ont joué ...
- C'est illisible.
- C'est pas important, les comédiens on les reconnaîtra au passage...
- Et les autres ?
- Bah, ils se reconnaîtront...
- Ah celui là je le connais ! il s'appelait "Paco" parce qu'il était cherché par la police, mais en fait il s'appelle Manuel Deroucho.
- Chut ça commence...