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« Portfolio anniversaire | Page d'accueil | Marion Michael Morrison, né le 26 mai 1907 »

24/05/2007

Pensées du 23

Bruno Mattei est mort ce 21 mai, et avec lui sont morts Michael Cardoso, Norman Dawn, Pierre Le Blanc, Vincent Dawn, Bob Hunter, Frank Klox et la bonne vingtaine d'identités qu'il a pris au long d'une carrière bien remplie entre films de femmes en prison, péplums coquins, zombies approximatifs, cannibales de stock-shots, rats en tout genre et mercenaire en tutu vert. Qu'il me soit permis de rendre ici hommage à un grand maître de l'authentique série Z, qui ne recula devant rien. Absolument rien.

Il y a une quinzaine, j'ai revu The Magnificent seven (Les 7 Mercenaires), le film de John Sturges, histoire de participer à la discussion sur le forum western movies. L'occasion était bonne. Cette nouvelle vision m'inspire des réflexions proches de celles d'Hyppogriffe et de Pierrot sur le cinéma actuel. Rien à voir ? Pas sûr. Les années 40 et 50 sont un âge d'or pour Hollywood, une réussite tant économique qu'artistique. Le film de Sturges est emblématique du tournant que prennent les années 60. C'est plus un concept marketing bien huilé qu'une oeuvre : situations fortes, distribution d'icônes d'où surnage le personnage angoissé de Robert Vaughn, imagerie d'Épinal et quelques bonnes répliques. La réalisation est correcte mais sans âme. L'année d'avant était sortit Rio Bravo de Hawks, antithèse absolue du film de Sturges. Le problème, c'est que ce n'est pas Rio Bravo qui a donné le ton de la décennie à venir. Il faudra 10 ans et une nouvelle génération pour que le cinéma américain s'en remette.

C'est là que je cesse d'être d'accord avec Hyppogriffe. Les « movie brats » ou le gang des barbus (Spielberg, Coppola, Cimino, Scorcese, de Palma...) voulaient renouer sincèrement avec cet âge d'or et je ne les vois certes pas comme des imposteurs. Ce que je peux éventuellement leur reprocher, c'est de s'être laissé déposséder du pouvoir qu'ils avaient obtenu, à quelques exceptions prés. Aujourd'hui, le cinéma américain, ce sont des rouleaux compresseurs comme 300 et Spiderman 3. Ces dernières année, il est devenu de plus en plus difficile de suivre des oeuvres, de reconnaître des signatures comme on reconnaissait un premier plan de Hitchcock ou de Ford. Et de Spielberg.

Est-ce que ce n'est tout simplement pas moi qui vieillit ? Qui ait perdu un peu de mon entrain juvénile ? Peut être que Ben Stiller c'est bien Jerry Lewis et que je ne sais plus ce que je vois.

La semaine dernière j'ai découvert Dio perdona, io no (Dieu pardonne, moi pas) le premier film de Giuseppe Colizzi avec le tandem Bud Spencer et Terence Hill en 1967. Ce qui m'a frappé, c'est qu'il y a plus d'inventivité, de cinéma, dans les cinq premières minutes avec l'arrivée du train plein de cadavres que dans tout le film de Sturges (Je me suis posé la question de savoir si Colizzi connaissait Les pirates du rail, un film de Christian Jaque de 1937 avec une scène proche). Mais voilà, depuis quelques temps, je me demande pourquoi je me sens si bien avec les grands classiques où avec le cinéma de genre, et si peu motivé au fond par la grande majorité de ce qui sort.

Et le cinéma français dans tout cela ?

Je vois ça un peu pareil. Quand le cinéma américain a battu de l'aile dans les années 60, il a été supplanté par les nouvelles vagues des films venus du japon, d'Italie, de Pologne, de Tchécoslovaquie, de France, d'Angleterre... En France, il y a eu une époque ou des auteurs pouvaient monter des projets ambitieux et trouver un public pour les suivre et leur donner les moyens nécessaires. C'est aussi comme ça que se fait le cinéma. J'aime bien cette idée qu'à l'époque, Belmondo pouvait passer de Verneuil et De Broca à Truffaut et Godard. Le problème aujourd'hui, enfin, l'un des problèmes, c'est que ça ne se fait quasiment plus, sauf Deneuve chez Garrel et Carax. Nous avons aujourd'hui une sorte de fracture toujours plus béante entre de grosses machines avec très peu de cinéma et beaucoup de moyens et de tout petits films, tout petits, petits, fait avec des bouts de ficelle et qui finissent non seulement par se ressembler tous mais encore par n'avoir guère plus de cinéma que les grosses machines. Tout le monde ne peut pas faire A bout de souffle où disons DjangoCarnival of souls, voilà qui serait marrant.

Christophe Honoré, par exemple. Je n'ai pas vu son film, Dans Paris, mais j'en ai lu beaucoup de bien, et puis aussi pas mal de mal : le fait d'être accroché à l'héritage de la nouvelle vague. 17 fois Cécile Cassard, déjà, il me manquait quelque chose malgré les 10 minutes de Balibar et Demy (tiens). Rebelote avec celui qu'il présente à Cannes : Les chansons d'amour. C'est une comédie musicale dans la ligne de Jacques Demy nous dit-on. Comme toutes les tentatives de comédie musicale depuis vingt ans, Resnais mis à part. J'adore Demy, mais je serais peut être plus excité si on me disait que la prochaine comédie musicale sera inspirée par Mark Sandrich ou Bob Fosse. Mieux, je rêve d'une comédie musicale violente et brûlante sur une musique de Noir Désir. Enfin quelque chose qui tranche un peu comme dans certains courts métrages étrangers que j'ai vu ici ou là.

Bon, ce qui manque, ce sont des films moyens, des films aux moyens moyens et donc susceptibles d'être autre chose que moyens. Des moyens à la hauteur de véritables ambitions. Un autre problème aujourd'hui, c'est que Rivette ou Podalydès ou Ferran ou Joffé ou même Beinex ait autant de mal à monter leurs projets et qu'ils tournent si peu. Et pendant ce temps là, les écrans sont saturés de pellicules improbables venues de transfuges de la télévision et de films qui tendent à devenir les bandes annonces du futur DVD collector à sortir sous six mois.

D'accord, tout cela reste assez général, quelques idées comme ça. Et puis j'exagère. En fait, le film dont je voulais vous parler, là maintenant, c'est Bouge pas, meurs et ressuscite de Vitali Kanevski. J'ai commencé à écrire et puis mon disque dur secondaire a sauté ce week end. Le texte est sans doute perdu, alors je suis un peu en rogne.

Commentaires

ABSOLUMENT D'ACCORD VINCENT, AVEC TON BILLET-
J'AI DU COMMENTAIRE EN RESERVE,POUR DEVELOPPER MON PROPOS...CA SERA ICI...IN...IS ...///
IL Y A UN INDEPENDANT FRANCAIS-MUSICAL-TRES-TRES-VIOLENT PARAIT IL ))) "VIOLENT DAYS" ))) VOIR BILLET CHEZ NOTRE CAMARADE http://yepcatspassion.centerblog.net
))))))))) SORTIE EN DIRECT TO VIDEO ??? )))))))))OU COLLECTION PETIT LABEL DVD ??? NOUS ATTENDONS...COMME TOUJOURS .../// ///////AH !!! CE FESSES TIVAL DE CANNES ... !!! )))))))VITE " VIRUS CANNIBAL" ... MêME L'éDITION AVEC "BUG" DE MAD MOVIES...)))))))) ET,ARRIVE LES LEGISLATIVES !!!...
)))))))))))) CA VA PAS ETRE TRISTE ... PEUT ÊTRE UN PRIX L'AN PROCHAIN A CANNES ...OU A AVORIAZ ???
MAIS ' PARAIT QUE CE FESTIVAL N'EXISTE PLUS...AH BON ??!! ...COMME C'EST BIZARRE ... VOUS AVEZ DIT BIZARRE ...))))))))))))) SALUT A TOI ))))))VINCE ))))))))))))))))http://cinemaandrock.over-blog.com ET cinemaandrock.monsite.wanadoo.fr

Écrit par : DERRY SCIARRA ALIAS VINCE ROGERS | 24/05/2007

Une belle envolée, dans laquelle je me retrouve evidemment (Colizzi, Mattei (il va falloir que je me paye la VHS des Rats de Manhattan sur priceminister !)), l'état du cinoche à la franchaise...
Tu me fais du bien à me faire du mal, Vince !

Écrit par : mariaque | 24/05/2007

Cimino, scorsese, esatwood etc... Des imposteurs?????? Wouah, faut vraiment être de mauvaise foi ou profondément conservateur pour affirmer cela!!! Je viens de lire son paragraphe sur la question, c'est du délire pur et simple... A croire que l'auteur ne pourrait exister que dans le cinéma d'avant, et donc ne pas s'adapter aux changements d'époque et de mentalité. C'est délirant... Ton billet est heureusement beaucoup plus raisonné!...

Écrit par : el pibe | 25/05/2007

"LES RATS DE MANHATTAN" EST BIEN ENTENDU MOINS "PUR ET DUR" QUE "VIRUS", QUI DEMEURE L'UN DES PLUS FEROCE "ZOMBIES MOVIES" EUROPEENS ,MAIS IL A SON LOT DE SCENES ULTRA-BIS-VOIRE Z ...LES RATS,REMPLACANT EN FAIT ,LES MORT-VIVANTS.SANS PARLER D'UN FINAL JUBILATOIRE ...DE TOUTE FACON UN Z A ARCHIVER PRECIEUSEMENT...AVANT LE GRAND CHAMBARDEMENT... ... //
LE CINOCHE TRICOLORE,LUI,CA SERAIT PLUTOT DU BENDEMOU -LATOIRE...AVEC EN LEIMOTIV,CES HSITOIRES DE CUL MAL VECUES...AUX DESTINS TRAGIQUES...ENTRE BOBOS MAL TORCHéS ET DéCAVéS MAL REVEILLéS...LES "FILMS RIGOLOS" FRANCAIS QUANT A EUX... EUH.... .... ... // ALLEZ - TOUCHE PLAY... ET HOP UN PETIT BIS...POUR SE REMETTRE.../// OUI,CAR,LE CINE FRANCAIS CONTEMPORAIN,C'EST COMME LA BIERE...FAUT PAS EN ABUSER...ET FAUT AUSSI ENLEVER LA MOUSSE...CAR POUR SE FAIRE MOUSSER,CA...Y'SAVENT FAIRE...LES AFFREUX ...LES BELPHEGORS ...LES MALFAISANTS...LES SORCIERES AUX DENTS VERTES...COMME DISAIT AUDIARD...ET TOUT CA,EN AVANCES SUR RECETTES...DU SUBVENTIONNé QUOI!!! BIENTOT ON AURA DU CINé FRANCAIS "GéNéRIQUE"... COMME POUR LES MEDICAMENTS...COMME QUOI,ON ARRETE PAS LE PROGRES !!!!// SALUT A TOUTES ET TOUS// VINCE http://cinemaandrock.over-blog.com ET http://cinemaandrock.monsite.wanadoo.fr

Écrit par : DERRY SCIARRA ALIAS VINCE ROGERS | 25/05/2007

J'aime beaucoup le cinéma moderne, el pibe, c'est d'ailleurs celui qui m'a le plus nourri, de Rossellini à Straub & Huillet, de Warhol à Rivette, de Altman à Carpenter. Je suis venu sur le tard au "cinéma d'avant". Mais Scorsese et Eastwood ne sont pour moi modernes qu'au sens publicitaire : leurs films sont de plus en plus du vide clinquant, cynique et malsain.
(Je n'ai pas cité Cimino, je ne l'aime pas beaucoup mais il vaut mieux que les autres.)

Écrit par : Hyppogriffe | 25/05/2007

"moderne", "cinéma d'avant", je ne suis pas très à l'aise avec ces termes. Quand Scorcese fait "Mean streets" ou "Taxi driver", je pense qu'il est moderne et qu'il apporte quelque chose au cinéma américain de l'époque. Quand aujourd'hui il fait "A tombeau ouvert " je le vois comme un classique parce qu'il a tellement influencé le cinéma que sa modernité d'un moment est devenue une règle. On pourrait dire la même chose des cinéastes de la nouvelle vague, Rivette, Chabrol et Truffaut en tête (Godard étant une exception). C'est un peu le problème d'une partie de la nouvelle génération française qui n'intéresse pas parce qu'elle se repose trop sur des formes qui ne sont plus aujourd'hui modernes dans le sens ou il semble difficile de parler des années 2000 avec des formes des années 60.
Je ne comprends pas bien ce que vous entendez par "publicitaire" dans la mesure ou Warhol, bon gré mal gré en a été un inspirateur de premier ordre. Et puis je ne vois pas la différence entre la façon de revisiter le film fantastique par Carpenter et celle de Scorcese avec le film de gangster (ou De Palma avec le thriller).J'y vois jusque au milieu des années 80 une certaine unité.
Eastwood, c'est encore autre chose. je ne l'ai jamais vu comme un moderne mais comme quelqu'un qui s'est attaché à un cinéma classique que je crois nous aimons tous. Il y donc quelque chose qui coince. Il a été moderne comme acteur chez Léone et Siegel, mais comme réalisateur, il se situe dans la ligne de Ford et Huston. Ceci dit, il y a deux Eastwood, un pas très intéressant, assez proche de ce que vous en dites, je suis d'accord. Mais l'autre, celui de "Bird", "chasseur blanc coeur noir" ou "Minuit dans le jardin du bien et du mal", non, rien moins que vide et cynique. Je n'ai pas pu voir ses deux derniers alors je ne sais quoi en dire. Si je ne suis pas d'accord avec la déférence qu'on lui voue aujourd'hui après l'avoir copieusment insulté dans les années 70, je le trouve fascinant, sans doute en partie à cause de cette dualité.
Sinon, vous avez excité ma curiosité sur "Peggy Sue". J'ai redécouvert ce film avec bonheur et l'ai revu quatre ou cinq fois ces derniers mois pour essayer de comprendre ce qui m'a tellment touché dedans. J'espère vous lire là-dessus un de ces jours.

Écrit par : Vincent | 25/05/2007

C'est petit à petit, Vincent, que je me suis mis à juger les "auteurs" américains dont nous parlons avec cette sévérité, sévérité que je ne trouve pas franchement exagérée, étant donné le succès que ces gens-là connaissent auprès de la critique et des publics.
Il y a encore trois ans, je pensais comme vous que le cinéma de Scorsese ou De Palma avait eu "jusque au milieu des années 80" sa cohérence, avant de revoir "Carrie", "Pulsions, "Blow Out", "Raging Bull" ou "Taxi Driver", film auquel je ne pardonnerai jamais sa gratuité et sa complaisance, comme à la fin ce plan sur le massacre filmé du plafond. Carpenter, par exemple, ne s'est jamais laissé aller à ce genre de facilités qu'on retrouve par contre dans toute pub un peu sophistiquée, et c'est pourquoi j'appelle ces effets "publicitaires". Ils ne signifient rien d'autre que l'absence de point de vue, d'intelligence critique et sensible de ce qu'on filme. C'est de la stricte intimidation, comme la musique dans "Casino" et "Dracula", le grand angle dans "Carrie", les ralentis dans "Femme fatale", comem aussi l'ultra-violence de la plupart de ces films.
D'Eastwood, j'ai tellement détesté "Million Dollar Baby" que cela a fini par déteindre sur tous ses autres films. C'est à sa lumière que j'ai revu "Impitoyable", par exemple, qui m'a infiniment déçu, que j'ai trouvé bourré de ficelles, grossièrement filmé et surtout conçu dans le seul but d'entourer une fois de plus le personnage d'Eastwood d'une vague aura mystificatrice, et son dernier film, le soi-disant "point de vue japonais" qui ne fait que glorifier, comme jadis le "Jardins de pierre" de Coppola, la hiérarchie militaire et l'obéissance aux chefs. Dégoût.
"Peggy Sue", qu'est-ce que c'est? De prime abord, trop grimaçant, trop rapide, trop schématique pour être honnête, et mon Dieu qu'est-ce que c'est mal joué! Mais je n'écrirai dessus qu'une fois que je l'aurais revu.
Une précision : l'expression "cinéma d'avant" n'était pas de moi.

Écrit par : Hyppogriffe | 27/05/2007

Découvert (enfin) moi aussi le Colizzi.
En cause où l'on sait.

Écrit par : mariaque | 29/05/2007

Oui, belle envolée. J'ai été interrompu dans ma vision du Colizzi mais j'ai aussi été étonné par l'inventivité de ce film là, la musique, les dialogues bien structurés. Ce qui est curieux, c'est que j'ai vu il n'y a pas si longtemps la suite "Les quatres de l'ave Maria" du même Colizzi avec également Hill et Spencer ainsi que Eli Wallach (disponible en DVD étranger "Ace High" avec VF) et je n'avais pas été frappé par ces qualités, à part dans la scène finale.

Je te trouve à nouveau bien dur avec les Sept Mercenaires, et par opposition bien enthousiaste pour Rio Bravo. En effet, ne trouve t'on pas les mêmes défauts dans le film de Hawk? Personnages typés, répliques qui font mouche, situations vues et revues, chansons commerciales ? J'ai l'impression que tu ne vois que les défauts des Sept Mercenaires, et que tu ne veux voir que les qualités de Rio Bravo. A moins que ce soit Angie Dickinson qui t'aveugle ;-)
En ce qui me concerne, je suis près à admettre que Rio Bravo est supérieur aux Sept Mercenaires, mais pas dans les proportions que tu leur confères...

Écrit par : tepepa | 29/05/2007

Hyppogriffe, je suis assez ennuyé pour vous répondre dans la mesure ou je ressens parfois ce que vous dites, mais jamais de façon aussi globale et toujours de façon temporaire. Par exemple, je n'ai pas aimé "Femme fatale", trop fabriqué, mais j'ai aimé "Snake eyes" objectivement tout aussi fabriqué. J'ai été déçu par "Dracula" une première fois mais en le revoyant, je l'ai trouvé plus intéressant. J'ai découvert "Pulsion" il y a peu et j'ai trouvé le film sur le fil, parfois brillant, parfois à la limite du ridicule comme pour la première scène où l'on se croirait dans un porno soft (qu'est-ce qu'il ne fait pas faire à Angie).
En même temps je n'oublie jamais que ces réalisateurs sont des cinéphiles forcenés et sincères (un peu comme moi) et que leurs films existent sans doute plus par rapport à d'autres films que par rapport à une "morale" (comme chez Lang ou Ford). C'est de Truffaut non, "mon amour du cinéma est plus fort que toute morale" ?
Bref, le point de vue de Scorcese au plafond où les envolées de Coppola, leur utilisation de la musique, les effets, est-ce que cela vient de cette position de spectateur (et chez Scorcese, il y a une dimension catholique marquée, le point de vue de Dieu quoi, ce qui me touche guère) ? C'est aussi pour cela que je préfère Spielberg qui est sortit de ça depuis quelques années. Carpenter a peut être une mise en scène plus "pure" à ce niveau, plus frontale, plus sincère. Mais n'oubliez pas qu'"Assaut" fut en son temps accusé de fascisme. Question de point de vue ?
Eastwood ? J'ai lu beaucoup de choses très violentes sur ce film. Je le vois, moi, comme un morceau de jazz, une ballade de Springsteen, j'aime sa manière de film noir en couleurs. C'est tout mais c'est déjà beaucoup.
Sinon, je sais que l'expression "cinéma d'avant" n'est pas de vous, je répondais en même temps à El Pibe. Le cinéma est pour moi un tout.

Tepepa, il faut que je te dises que je considère "Rio Bravo" non seulement comme le plus grand des westerns mais aussi comme mon film préféré. Je ne crains donc pas un peu d'exagération, bien au-delà des jambes de Feathers :)
Cela fait un moment que j'essaye d'écrire sur ce film, mais c'est très long. C'est la quintessence du style de Hawks. Comme tu l'écris, il est bien composé d'éléments classiques voire bateaux, mais son génie est de justement les transcender (Et puis ils ne chantent pas chez Sturges alors qu'ils chantent toujours chez Hawks). Chaque scène est une grande leçon de cinéma mais je pense que nous aurons l'occasion d'en reparler.
J'ai finalement trouvé "Johnny Hamlet", c'est une merveille. Merci de me l'avoir signalé.

Écrit par : Vincent | 29/05/2007

autre article de blog sur Mattei ici: http://cinemalux.canalblog.com/archives/2007/05/23/5045341.html#trackbacks

Écrit par : S*E*B | 29/05/2007

J'ai simplement besoin, Vincent, qu'on ne me raconte pas n'importe quoi n'importe comment sur les personnages qu'on me montre.
A force de voir un jour un Ford, un Lang, un Griffith, et le lendemain un film de Cronenscorsedepalcoppospielcoenburtonwood, la différence entre un cinéma qui se fonde sur un point de vue humain (c'est-à-dire : par et pour l'humain) à ce qu'on filme et un cinéma de l'épate, où les paliers de violence sont franchis allègrement et les personnages retournés comme des gants (j'oubliais dans ma liste de cinéastes définitivement méprisés Verhoeven, dont le dernier film témoigne d'un mépris absolu et souverain pour ses personnages), à force, le fossé entre ces deux cinémas finit par me crever les yeux. Et avec lui l'amnésie dont font preuve des critiques qui n'hésitent pas à citer des grands noms pour ajouter quelques centimètres de plus-value à des nains.
Je n'aime pas beaucoup Huston, voyez-vous, mais quand je vois "Fat City" et qu'ensuite j'ai à supporter 2h de "Million Dollar Baby", je me dis que ce qui s'est perdu n'est pas le toupet, c'est l'amour de ceux qu'on filme.
Or, d'une : on ne fait pas de cinéma avec du mépris, et de deux : ce qui est inquiétant, ou devrait l'être, c'est que - c'est mon point de vue, bien entendu - à peu près tout le cinéma d'auteur américain est fondé sur le mépris (chez certains comme les Coen, Burton ou De Palma c'est évident, chez les autres il faut y regarder à deux fois). La situation est donc bien plus grave qu'on ne le pense, et j'accuse les "Cahiers", "Positif" et tous les autres d'immoralité et de bêtise, car tous ils soutiennent mois après mois, dans l'aveuglement de leur admiration pour les pseudo-Grands Hommes et la grosse machine hollywoodienne, ce mépris qui envahit tout.

Écrit par : Hyppogriffe | 31/05/2007

BEAU COMMENTAIRE DU 31/5 D'HYPPOGRIFFE-OUI-LE "MEPRIS" ...LE MOT EST JUSTE...-TERRIBLE-MAIS JUSTE-
UN AUTRE MOT ...IMPOSTEUR...ET AVEC UN S...
LE MAITRE ETALON: KUBRICK-
QUI A FAIT ECOLE-DEPUIS-LAS...-
LE PROBLEME-C'EST QUE MEME DANS LE B-LE Z- LE DIRECT TO VIDEO- LE CABLé- ON RETROUVE CE MEPRIS ET CETTE IMPOSTURE...-ET PAS RIEN QU'AUX STATES...// OUI- REPETONS LE DONC CLAIREMENT:
MEPRIS- IMPOSTURE- ET ASSERVISSEMENT DE LA CULTURE ,SURTOUT DU CINEMA ET DE LA TELE,AUX LOBBIES-DIVERS- ET AUX DECIDEURS POLITIQUES-DE POLITIQUE POLITICIENNE... MAIS AU FOND-Y'A T'IL UNE AUTRE FORME DE POLITIQUE ???...
UN MONDIALISME ( MOT JUSTE POUR UNE FOIS) CULTUREL- ABSOLUMENT GERBATOIRE-
CANNES ETANT L'UN DES HAUTS LIEUX DE CETTE IMPOSTURE ORGANISéE...SE TRANSFORMANT -EN PLUS-AUJOURD'HUI ...EN BACCHANALES FOR V.I.P. !!...///
LES GROUPES DE PRESSE ET LES MAISONS DE PRODUCTIONS APATRIDES FAISANT LE RESTE ...
...FANTASME DU COMPLOT ??? ... VA SAVOIR ???
FAUDRA DEMANDER A MULDER ...// ET PREVOIR DES SACS POUR GERBES... COMME DANS LES AVIONS ...//
SALUT A TOUS- AMIS CINEPHAGES ...)))))))VINCE )))))))))))http://cinemaandrock.monsite.wanadoo.fr ET cinemaandrock.over-blog.com

Écrit par : DERRY SCIARRA ALIAS VINCE ROGERS | 04/06/2007

"à peu près tout le cinéma d'auteur américain est fondé sur le mépris "
Une idée intéressante qui mériterait d'être développée, parce que le mépris dans "Million Dollar Baby" je ne vois pas. "Million Dollar Baby n'est il pas justement un film qui retrouve le sens de l'amour et de l'humain que vous citez chez Ford, Hawk, Lang ?

Écrit par : tepepa | 04/06/2007

EASTWOOD EST TRES RESPECTABLE-JE NE SUIS POURTANT PLUS INTERESSé PAR SES PRODUCTIONS-DEPUIS DISONS-HONKY TONK MAN-(ET LE MAITRE DE GUERRE-JOUISSIF-PAR SES PETARADES VERBALES ...)SAUF "IMPITOYABLE"-CREPUSCULAIRE-(MALGRé LES ANACHRONISMES CONTEMPORAINS OBLIGATOIRES-ICI LE PERSONNAGE DE M.FREEMAN-POURTANT CENTRAL)-LES PRODUCTIONS D'EASTWOOD SONT AUJOURD'HUI MORALISATRICES-ARTICULéES AUTOUR DE FAITS DE SOCIETE-IL SEMBLE VOULOIR S'AFFRANCHIR,DE SON CÔTé VIOLENT-ANARCHISTE-ET LIBERTAIRE-DIRTY HARRY/PHILO BEDOE/HOMME HTES PLAINES/LES LEONE/SHERIFF N.Y.//ETC...// UNE AUTRE VUE DES CHOSES...PLUS CONSENSUELLE PEUT-ETRE...//IL FAUDRAIT -UN FILM- DE CARPENTER-AVEC EASTWOOD-POUR RETROUVER-LE SEL-DES FILMS ANAR-DE JADIS...QUOIQUE "GHOST OF MARS...BOF...////FAUDRA AUSSI-REVENIR-SUR L'IMPORTANCE-DES ASSISTANTS METTEURS EN SCENE...ET DE LEURS UNIVERS...DANS L'OEUVRE DES "NOMS" DE LA MISE EN SCENE...// POUR CONCLURE SUR LE PERE CLINT...//RESPECT-MAIS DANS LA NOSTALGIE.../// VINCE ))))))))http://cinemaandrock.monsite.wanadoo.fr ET cinemaandrock.over-blog.com

Écrit par : DERRY SCIARRA ALIAS VINCE ROGERS | 04/06/2007

Vous imaginez bien, Hyppogriffe, que je n'aime pas non plus que l'on me raconte n'importe quoi n'importe comment. Comme Tepepa, je ne vois pas le mépris au même endroit que vous. Disons que, quand Coppola filme Brando ou Pacino, j'y vois de la fascination ou de l'admiration. Quand spielberg filme les personnages joués par Dreyfuss, c'est lui même qu'il filme. Plus fort encore, Eastwood se filme lui même, sa compagne, son neveu et sa fille. Ses amis aussi. Quel serait le sens de leur donner, de se donner des personnages méprisables ?
J'ai deux amis "réels" avec lesquels j'ai notamment fait de la radio et qui tiennent un discours très proche du votre. Coincicence, c'est par eux que j'ai connu les Huillet-Straub à travers un extrait d'une émission ou Straub s'emportait violemment sur Kubrick. Nous avons souvent eu des discussions vives sans se convaincre (forcément). Mais ce qui m'a toujours étonné, c'est que nous puissions être proches sur un cinéma "classique", Ford, Hawks, Lang... sans arriver à se retrouver sur ceux que je considère comme leurs héritiers directs alors que vous ou Derry semblez les considérer comme des imposteurs (pour reprendre votre mot).
Kubrick semble incerner la limite, en témoigne la photographie de "2001" que vous avez mise en illustration de votre article.
Pourtant, sur le fond, cette notion de mépris, je suis d'accord qu'elle est le problème depuis au moins les années 70 et je pense qu'elle est la source de mon amour grandissant pour le cinéma de genre qui, tout en étant plus délibérément commercial n'en est pas moins plus sincère.
Il faut que je retrouve une citation de Manchette qui me semble une piste intéressante. (Ca y est, Pierrot, je l'ai !)

Écrit par : Vincent | 04/06/2007

La seule façon de s'entendre, ou en tout cas d'essayer de s'entendre, c'est de parler précisément de chaque film, de réfléchir et d'analyser au cas par cas.
En attendant, si ces amis "réels" ont un blog ou écrivent quelque part, faites-le moi savoir!

Écrit par : Hyppogriffe | 04/06/2007

ABSOLUMENT D'ACCORD AVEC VOUS 2 !!!...///TENEZ,EXEMPLE DE CETTE DECADENCE VERBALE...HIER...LORS D'UN ZAPPING SUR LES CHAINES CLASSIQUES ET CELLES DE LA TNT (ME SUIS REVU L'EXCELLENT SERIALESQUE "LE FANTOME DU BENGALE" POURTANT FLOP AU BOX...AVEC SA VEDETTE SOUS-ESTIMéE)...AI ENTENDU UN COMMENTAIRE D'UN JOURNALO...AUX OBSEQUES DE BRIALY ...A PEU PRES CA..."...BEAUCOUP DE STARS DU CINEMA,DU MEME AGE QUE BRIALY... AYANT PEUR D'ETRE LES PROCHAINS ...A DISPARAITRE ..."!!!!!...
ET HOP...REPORTAGE SUIVANT...EMBARQUé,C'EST PESé...// PLUS AUCUNE RETENUE...PLUS AUCUN RESPECT.../MEME PAS DEVANT UN CIMETIERE.../Où SONT LES FRANCOIS CHALLET ET AUTRE TCHERNIA.../
BRIALY N'ETAIT PAS MA TASSE DE THé...PERSONNAGE DéCALLé IN LE LAVARDIN PASSé EN HOMMAGE DIMANCHE SUR FRANCE 3.../ FUT UN ARSENE LUPIN HONNETE...MOINS QUE DESCRIERE POURTANT.../ETC...ETC... DISONS UN CINOCHE FRANCAIS QUI M'INDIFFERE ...MAIS QUE DIABLE...CES JOURNALEUX...QUELLE BOUILLIE VERBALE...A LONGUEUR D'ANNEE.../SUIS MEME ETONNé QU'ILS N'AIENT PAS CHIéS SUR ALAIN DELON ...COMME LE FAIT CANAL + JUSQU'A L'ECOEUREMENT ...//UNE SORTE DE CHASSE AUX SORCIERES EN QUELQUE SORTE ...//UN FACISME INTELLECTUEL SOFT...LA FAMEUSE PENSéE UNIQUE !!!!! ??!!... QUIEN SABE ... COMME DIRAIT VOLONTE .../// OUI,LE BIS,EST BIEN PLUS SINCERE VINCENT//CONCERNANT KUBRICK...OUI-POUR MOI-IL FUT LE MENTOR DE L'IMPOSTURE...DOUGLAS A DIT DE LUI...VIA -SURTOUT SPARTACUS...(IN FILS DE CHIFFONNIER)-"C'EST UN GENIE, MAIS C'EST UN CON" ...-PERSO.JE TROUVE QUE C'EST PLUTOT DE L'IMPOSTURE ...UN PEU COMME PICASSO OU DALI POUR LA PEINTURE ...
))))))))))) SALUT A VOUS TOUS )))))))VINCE http://cinemaandrock.monsite.wanadoo.fr ET cinemaandrock.over-blog.com
P.S. HORS-SERIE MAD-MOVIES CONSACRé AU CINOCHE D'EXPLOITATION ... TRES CORRECT -DU MOINS POUR L'ICONO. PAS ENCORE LU LE TEXTE !...

Écrit par : DERRY SCIARRA ALIAS VINCE ROGERS | 05/06/2007

Hyppogriffe, mes amis ne sont malheureusement pas très blog. Ce que je regrette parce que cela donnerait de belles empoignades. L'une est programmateur et enseigne l'histoire du cinéma. L'autre anime un ciné-café sur Nice. mais peut être se décideront-ils un jour. Je m'en tiens à votre conclusion provisoire, continuons à explorer et discuter.

Derry, "2001"n je l'ai vu à 10 ans, ça m'a marqué pour le restant de mes jours. Je reste un admirateur de Kubrick. Et Douglas, que j'adore comme rélisateur, est un sacré loustic (voir la note sur le Vidor). Mais qu'importe leurs opinions respectives, ce ui compte, c'est le résultat. Certains films se font dans l'affrontement, d'autres dans la grâce et tant mieux.

Écrit par : Vincent | 10/06/2007

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