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26/04/2010

10 films d'animation - partie 1, les courts

Via Ed de Nightswimming et Frédérique, voici donc une proposition de dresser une liste des dix films d'animations préférés. Mission acceptée. Mais ce n'est pas simple. Je ne fais pas partie de ceux qui envisagent l'animation comme un genre, mais comme une technique qui se décline d'ailleurs de manières très diverses, du dessin animé proprement dit à l'animation en volume, des poupées au sable en passant par les papiers découpés, le grattage sur la pellicule et le numérique. Donc reste au final les films et leurs auteurs. Et trois problèmes à surmonter : limiter le nombre de films d'Hayao Miyazaki, ne pas faire d'anti-Disney primaire et concilier longs et courts métrages. Après deux jours d'intense cogitation, je me suis raisonné sur les deux premiers points et j'ai décidé de faire deux listes, une de courts et une de longs. Je sais, je triche, mais c'est plus amusant. Pour les courts, je vous mets les liens pour aller les voir.

Bad luck Blackie (1949) de Tex Avery

Difficulté annexe, sélectionner un seul cartoon dans l'oeuvre immense du grand Tex. Bon, comme beaucoup, je l'ai découvert à travers les programmations de Patrick Brion, à Noël souvent. Comme beaucoup j'en pleure de rire et, pour cette fois, je choisis cette adorable histoire du chat noir qui provoque les chutes d'objets les plus improbables sur un chien aussi stupide que méchant. Progression, rythme, gags, musicalité, c'est parfait. (lien)

badluckblackie.jpg

Father and daughter (Père et fille – 2000) de Michael Dudok de Wit

J'ai déjà beaucoup parlé de ce film qui a été un grand choc. Illustration d'un sentiment universel à l'aide d'un dessin très stylisé et d'une animation sobre mais puissante. Et puis la musique. Un niveau d'émotion rare au cinéma, d'autant plus étonnant qu'il ne passe jamais par les expressions des visages. Un autre film parfait. (lien)

Syrinx (1965) de Ryan Larkin

La musique de Debussy et du sable animé en noir et blanc pour une évocation légendaire. Une poésie et une délicatesse infinie pour ce chef d'oeuvre canadien d'un auteur rare. (lien)

A close shave (Rasé de près - 1995) de Nick Park

Wallace et Gromit. Qu'ajouter d'autre ? Le plus délirant des quatre courts, même si j'ai un faible pour le pingouin de Wrong trousers (1993). (lien extrait)

Gromit.jpg

Fast film (2003) de Virgil Widrich

Incroyable tour de force en papiers découpés et pliés selon les techniques de l'origami. Un film qui est aussi un hommage fou au grand cinéma. Caractéristique de l'inventivité de l'animation moderne alliant tradition, technologie et expérimentation (lien)

Vincent (1982) de Tim Burton

Difficile de passer à côté de ce titre. (lien)

Vincent Malloy is seven years old
He’s always polite and does what he’s told
For a boy his age, he’s considerate and nice
But he wants to be just like Vincent Price

Vincent.jpg

For the Birds (Drôles d'oiseaux sur une ligne à haute tension – 2000) de Ralph Eggleston

L'humour des studios Pixar à son meilleur concentré en moins de trois minutes. (lien)

Der Fuehrer's Face (1943) de Jack Kinney

Donald est un génie (et Daffy aussi). Il est sortit bien des choses passionnantes des studios Disney dont ce court métrage où Donald se cauchemarde en Allemagne nazie. C'est un pur film de propagande, un peu le pendant du Blitz wolf (1941) de Tex Avery, bourré d'inventions visuelles (travail sur les déformations, utilisation plastique de la musique comme dans Fantasia en 1940) et de gags hilarants comme le petit déjeuner ou le coucou hitlerien. (lien)

Le cyclope de la mer (1998) de Philippe Jullien

Un gardien de phare recueille un petit poisson sur une composition originale de Yann Tiersen. Une animation en volume de la nouvelle génération française, à la suite des essais de Jean-Manuel Costa dans les années 80 (La tendresse au maudit, Orphée). (lien, partie 1)

Cyclope.jpg

Et en plus je ne sais plus compter ! Pour le dixième, je vous proposerais donc, ex-aequo, Les oiseaux sont des cons, petit poéme illustré de Chaval datant de 1965, au texte inoubliable et aux dessins très noirs (lien), et puis, parce que quand même l'animation à l'Est ce n'est pas rien, le classique Tango (1980) du maître polonais Zbignew Rybczyński. 36 personnages, sept mois de travail, guettez la superbe blonde qui entre sur la gauche. (lien)

Photographies : Hollywood Animation Archive, DR, Tim Burton Collective, Wikipedia

14/05/2006

Ryan Larkin

Gentleman mendiant. Pionnier de l'animation canadienne. Finaliste dans la course aux Oscars. Pauvre clochard. Artiste incapable de créer. Dieu observant le monde, ange déchu. Arrogant. Timide. Brisé, mais non anéanti.

 

Flickhead (note du 21 avril) m'a permis de découvrir fin avril le travail et l'étonnante destinée de Ryan Larkin. Il intégre à 19 ans le National Film Board of Canada et, dans les années 60, Larkin est pris sous l'aile du grand Norman McLaren. Il réalise plusieurs bijoux dont Syrinx d'après un morceau de Claude Debussy en 1965 et Walking en 1968 qui sera nominé à l'Oscar. Trente ans plus tard, Larkin est un SDF survivant avec le RMI local. En 2004 le réalisateur Chris Landreth réalise Ryan qui s'inspire de la vie de Ryan Larkin, un court métrage mêlant animation et documentaire, présenté à Cannes et Annecy. Dans la foulée, la réalisatrice Laurence Green met les deux hommes et leurs parcours en perspective dans Alter Ego et un mouvement de solidarité s'organise pour remettre l'animateur en selle. Aujourd'hui, Ryan Larkin s'est remis au travail et prépare un film intitulé Spare Change. Une belle histoire qui n'est pas terminée.

Le mieux est de vous laisser regarder Syrinx. Fusain, sables et poudres se mêlent et se dissolvent pour conter, sur les notes délicates de Debussy l'histoire de Syrinx, une hamadryade (nymphe des bois vivant à l'intérieur d'un arbre) dont Pan tomba amoureux et qui échappa à ses ardeurs en se métamorphosant en roseau.

 

Pistes :

L'article de Chris Robinson Last exit on St Laurent street (en anglais)

Un article du Montreal Mirror (en anglais)

La fiche du film Ryan sur le site des Films du paradoxe avec deux extraits

La légende de Syrinx selon Ovide

La fiche de Syrinx au NBF

Le site de Spare Change

Ryan Larkin au NFB