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« Marie Dubois | Page d'accueil | 1984/2014 »

20/10/2014

Une lettre

"Dorénavant, tu devras chausser mes éperons et ce ne sera pas toujours drôle. Essaye pourtant de retrouver un peu de ces rêves qui nous habitaient, nous autres, de l'’ancienne génération. Même si tu t'’en moques avec ta fantaisie habituelle, nous t'’en serons reconnaissants. Au fond, on était des sentimentaux.

En ce temps, l’'Ouest était désert, immense, sans frontières. On croyait tout résoudre, face à face, d’'un coup de révolver, on n'’y rencontrait jamais deux fois la même personne. Et puis, tu es arrivé. Il est devenu petit, grouillant, encombré de gens qui ne peuvent plus s'’éviter.

Mais si tu peux encore te promener en attrapant des mouches, c’'est parce qu'’il y a eu des hommes comme moi, des ’hommes qui finissent dans les livres d’histoire, pour inspirer ceux qui ont « besoin de croire en quelque chose », comme tu dis. Dépêche-toi de t'’amuser, parce que ça ne durera plus bien longtemps. Le pays s’est développé et il a changé. Je ne le reconnais plus. Je m'’y sens déjà étranger. Le pire, c’est que même la violence a changé. Elle s’'est organisée. Un coup de révolver ne suffit plus, mais tu le sais déjà, car c’est ton siècle, ce n’est plus le mien.

À propos, j’ai trouvé la morale de la fable que ton grand-père racontait, celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué. C'’est la morale des temps nouveaux. Ceux qui te mettent dans la merde ne le font pas toujours pour ton malheur, et ceux qui t'’en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur. Mais surtout ceci : quand tu es dans la merde, tais-toi."

tonino valérii

Capture DVD Studio Canal

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