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18/01/2009

Héroïnes première manière

Early Hawks blog-a-thon

Avant les grands héroïnes hawksiennes, il y a eu de grandes héroïnes hawksiennes.

Howard Hawks est l'un des plus brillants illustrateurs de la formule de François Truffaut selon laquelle le cinéma a été inventé pour filmer les jolies femmes. Charmeur et séduisant, il n'a cessé dans son oeuvre de dessiner le portrait de son idéal féminin, construisant ses films tout autant sur les rapports d'amitié entre les hommes que sur une conception très personnelle de la relation entre un homme et une femme. Il les aime assez grandes mais pas trop, fines et plutôt jeunes, la bouche bien dessinée, sensuelle sans être plantureuse. Belles. Féminines mais capables de porter le pantalon et de manier le révolver. Il les aime endurantes, capables de prendre une flèche indienne sans broncher. Il les aime surtout insolentes, intellectuellement et sexuellement. Il aime qu'elles aient de la répartie, de l'humour, la voix un peu rauque et le regard par en dessous, mais les yeux crânement plantés dans ceux de leur partenaire. Il aime qu'elles aiment le jeu de la séduction mais n'en soient pas dupes. Il aime quand elles prennent l'initiative. Il aime qu'elles soient à la hauteur. On pourrait croire un peu vite qu'il aime qu'elles soient finalement soumises, acceptant les jeux dangereux de leurs partenaires. Il me semble qu'il s'agit plutôt de la recherche d'un équilibre en deux désirs, équilibre difficile à établir mais promesse de bonheur ineffable. Quand John Wayne oblige Angie Dickinson à retirer ses collants noirs, on pourrait penser qu'il l'oblige à renoncer à une part d'elle-même. Mais c'est elle, en fait, qui joue avec lui de ce code de séduction plutôt machiste et l'oblige à se révéler. Quand elle lui propose de les garder pour leurs jeux intimes, il jette les collants par la fenêtre, signifiant par là qu'il l'accepte telle qu'elle est, la femme qu'elle est. Ils sont adorables. De cet idéal, nous connaissons bien les grandes figures, Lauren Bacall, Rosalind Russel, Angie Dickinson, Jean Arthur, Elizabeth Threatt ou Jane Russel. Mais elles existent dans le Hawks première manière, celui du muet et des premiers chef-d'oeuvres du début du parlant.

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Louise Brooks (source Harvard film archive)

Il n'est pas étonnant que l'on retrouve en vedette de son premier grand film emblématique, A girl in every Port (Une fille dans chaque port – 1928) la grande Louise Brooks, symbole d'émancipation et de liberté, star atypique et tellement moderne, confrontée aux virils Victor McLaglen (le mouchard de Ford) et Robert Armstrong (le réalisateur dans King Kong).

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Ann Dvorak (source Dr Macro)

Ann Dvorak est peut être la plus étrange des héroïnes hawksiennes. Soeur du balafré dans le mythique Scarface (1932), victime de la possessivité du gangster que Hawks et son scénariste Ben Hecht voyaient bel et bien comme un désir incestueux, elle y évolue comme un personnage gothique, vêtue de robes sombres et fines, le cheveu bouclé, le jeu expressionniste comme issu du muet (ou du théâtre) et dans ses yeux passe tout ce que la censure avait tailladé, clair comme son regard terrifié.

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Joan Crawford (source Dr Macro)

Joan Crawford porte admirablement l'uniforme dans Today we live (Après nous le déluge - 1933 » mélodrame de guerre (la première) adapté par William Faulkner d'une de ses romans. Une femme prise entre trois hommes, et quel hommes : Gary Cooper, Francho Tone et Robert Young. Le genre de femme à s'engager comme infirmière pour rejoindre le front et poursuivre ses amours.

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Howard Hawks dirigeant Carole Lombard (source IMDB)

Élégante, classieuse et sophistiquée, Carole Lombard est aussi la reine de la « screwball comedy », aussi brillante que belle, elle étincelle dans Twentieth Century (Train de luxe – 1934) première grande comédie hawksienne, aux côtés de John Barrymore qui en voit de toutes les couleurs.

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Miriam Hopkins (source Dr Macro)

Même si le film ne semble pas majeur (Et que je n'ai toujours pas pu en juger, que fait la poste ?), il me semble évident que la route de Hawks croise en ces années trente celle de la belle Miriam Hopkins, divine actrice chez Lubitsch ou Mamoulian, portant admirablement le déshabillé de satin, elle est aussi fine et sensible que sensuelle et délicieusement drôle. Dans Barbary Coast (Ville sans loi – 1935), elle y est une femme devenue joueuse par nécessité dans ce qui n'est pas tout à fait un western, une première version de Feathers ?

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Frances Farmer (source Dr Macro)

De l'aveu de Hawks lui-même, la meilleure des actrices avec laquelle il ait tourné, ce fut Frances Farmer dans Come and get it (Le vandale – 1936) pour lequel elle joue un double rôle. Ceux qui ont vu le film Frances de Graemme Clifford où l'actrice est jouée par Jessica Lange connaissent son tragique destin, car il n'était pas si facile de se comporter comme l'idéal hawksien dans la vraie vie du Hollywood de l'époque.

21:37 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : howard hawks |  Facebook |  Imprimer | |

15/01/2009

Je ne suis pas un numéro !

Où suis-je ?
Au Village.
Que voulez-vous ?
Des informations.
De quel côté ètes-vous ?
Ce serait révéler. Nous voulons des informations. Des informations. Des informations.
Vous n'en aurez pas.
De gré ou de force, nous les obtiendrons.
Qui ètes-vous ?
Le nouveau numéro 2.
Qui est le numéro 1 ?
Vous ètes le numéro 6.
Je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre !

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Patrick McGoohan 1928 - 2009

14/01/2009

Demy !

Gâté par le père-Noël, le bon Dr Orlof revisite l'intégrale de Jacques Demy. Je vous invite à aller faire un tour entre Nantes et Rochefort, au fil de ces visages de femmes sublimes, de la reine Catherine à Danielle Darrieux, de Françoise Dorléac à Anouk Aimée, de l'envoûtante Delphine Seyrig à Jeanne Moreau. J'en profite pour vous proposer une programmation spéciale sur radio Inisfree (colonne de droite). Et quelques instants de grâce avec Gene Kelly, ça ne se refuse pas.

 

08:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : jacques demy, blog |  Facebook |  Imprimer | |

13/01/2009

Berri, Berri... ?

Et "Tchao pantin" à droite, et "Le patron" à gauche, je comprends que beaucoup de monde connaissait Claude Berri et qu'ils aient aujourd'hui envie de le saluer, mais je suis quand même un peu surpris par le déferlement d'hommages "comme si la France venait de perdre Orson Welles"(merci Joachim, pour le lien). La première chose dont je me souviens à propos du cinéaste, c'est que quand on lui avait fait remarquer que jamais les Aubrac n'avaient fait dérailler de train (c'est la scène d'ouverture du film Lucie Aubrac), il avait répondu que oui mais faire dérailler des trains, ça faisait plus "résistant". Je cite de mémoire mais j'avais trouvé ça un peu gonflé. Reste que son cinéma ne m'a jamais enthousiasmé, Uranus était un peu pénible, Germinal caricatural et j'aime trop le film de Pagnol pour avoir eu envie de voir le dyptique méridional. Tchao pantin, je ne sais pas, j'ai toujours pensé que c'était le prototype du faux film à risque. Je me demande s'il a bien vieillit. Reste juste le souvenir plaisant et léger de Deneuve dans Je vous aime. Sa carrière de producteur est plus intéressante, inégale mais il y a de belles choses. Je me fais peut être encore des illusions sur ce qu'est un "grand producteur", mais Berri ne correspondait pas vraiment à cette image. En même temps, je trouve qu'il correspond tout à fait à l'image globale que donne notre cinéma national depuis bientôt trente ans.

12:40 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : claude berri |  Facebook |  Imprimer | |