Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« Santé ! (et le reste) | Page d'accueil | Campagne sanglante »

02/01/2016

Tu as changé de coiffure ?

Star wars : The force awakens (Star Wars : Le Réveil de la Force - 2015), un film de J.J. Abrams

Comme tout un tas de gens, j'ai fini par aller le voir. Et pour bien rester dans l'esprit du divertissement de masse, je me suis mis dans une configuration inédite en ce qui me concerne : dans un multiplexe, en version française, en relief, un samedi soir et en famille. La seule chose à laquelle je n'ai pu me résoudre, c'est le pop-corn. Mais ce faisant, j'ai le sentiment d'avoir retrouvé quelque chose des séances de 1980 et 1983, séances en bande dans le grand cinéma de l'avenue, le mercredi de la sortie, séances sans arrière-pensées, encore porté par une excitation juvénile. Et puis ça s'est bien passé, l’ambiance était là sans excès et les deux adolescents juste à côté ont été discrets avec leur pop-corn qui ne sentait presque rien.

j.j. abrams

Ceci posé, je commencerais par dire que je ne suis pas d'accord avec ceux qui tentent de disqualifier le film en le dénonçant comme un produit. Je conçois que c'est tentant vu l'agressivité commerciale qui a entouré sa sortie. Je l'ai trouvée moi-même pénible. Il était difficile de ne pas manger du Star wars à chaque coin de rue. Revues et journaux aussi différents que Le Monde, Télérama, Philosophie magazine ou La vie (!) y sont allés de leur numéro spécial et spatial jusqu'à saturation. Je me suis rendu compte que c'était arrivé à un point où dénoncer ce matraquage, même simplement dire que l'on en serait pas, c'était encore participer à ce grand mouvement publicitaire et faire le jeu du film. Ne restait que le silence avec un œil en coin sur tout ce cirque.

Mais derrière, il y a bien un film, que l'on peut attaquer de mille façons, un film tout de même dont on voit bien qu'il reste central entre les chaussettes Star wars et la cafetière cosmique. Un film-spectacle issu d'une longue lignée de ses congénères, des plus respectables aux plus cyniques. Paradoxe, c'est un vrai film « de cinéma », c'est à dire à voir dans un cinéma, avec le cérémonial de la salle, tourné en 35 mm (on peut se passer du relief qui n'apporte rien), et qui réactive quelque chose devenu rare dans le domaine des grosses productions populaires : l'échange entre spectateurs. Ayant un peu décroché de ce type de films, je peux me tromper, mais il me semble que toutes les discussions autour de Star wars : The force awakens, ce n'est plus quelque chose que suscite ce genre de productions, les cercles de fans mis à part. Là, du copain d'école de ma fille à mes collègues de bureau, le dialogue est possible et c'est quelque chose dont je n'avais plus l'habitude, exception faite bien sûr des discussions entre cinéphiles, mais c'est autre chose. Même la critique s'est sentie inspirée, avec des textes très intéressants comme cette étude de Jean-Marie Samocki qui rappelle les textes de Luc Moullet sur le vieillissement de John Wayne.

j.j. abrams

Un autre point qui me semble important, c'est sur le discours qui veut faire passer le premier film de la série, le Star wars de 1977, pour un film quasi expérimental, et George Lucas pour un génie visionnaire indépendant, soulignant par là (par ici aussi) la prise de risque minimale de J.J. Abrams et du studio Disney (lire ici, par exemple). Il ne faut pas oublier que Lucas, s'il en a bavé pour créer son univers, l'a fait pour un grand studio, 20th Century Fox, pour un budget qui n'était pas négligeable à l'époque, et qu'il avait la même indépendance que ses collègues Coppola, Cimino, Spielberg, Scorsese, etc. Toute une génération à laquelle les studios, un peu perdus, on laissé les mains libres tant que les films avaient du succès. Et que je sache, l'indépendance n'est pas corrélée à la qualité d'un film. Star wars n'est pas sorti ex nihilo mais a cristallisé une tendance mêlant les tentatives de réactivation d'un cinéma d'aventures traditionnel et l'engouement pour la science-fiction technologique né avec le 2001 de Stanley Kubrick en 1968. Cela n'ôte rien à l'importance du film ni au talent de Lucas, mais c'est un talent pour le collage et la synthèse. D'une certaine façon, J.J. Abrams est dans la continuité. Et le fait d'être dans une continuité rend un peu vaine la comparaison. Abrams n'est pas devant une page blanche, mais doit faire avec trente huit années d'histoire et six films préexistants. S'il faut chercher une indépendance à Lucas, elle serait là sur cette page blanche, encore qu'il n'a cessé, film après film, de s'entraver lui-même, tentant de façon pathétique de revenir sur son travail, de recoller des morceaux. Éternel insatisfait.

j.j. abrams

Ce qui nous éloigne du sujet principal, le film puisque film il y a. Star wars : The force awakens est un film plutôt mal écrit mais porté, sauvé, par une mise en scène dynamique et parfois brillante. Les problèmes d'écriture sont étonnants si l'on considère le temps de préparation, l'attention qui a du être donnée à chaque scène et l'implication de Lawrence Kasdan, scénariste de deux épisodes de la trilogie d'origine. Tout le monde a noté que l'histoire de ce nouveau film colle de très près à celle du Star wars de 1977, et je ne pense pas aux nombreuses citations, souvent amusantes comme le jeu d'échec du Faucon Millénaire. Non, le scénario colle à la structure même de Star wars, l'héroïne Rey et ses compagnons revivant le parcours initial du jeune Luke Skywalker. La déception à ce niveau pourrait s’écrire : une étoile noire, ça va, trois, ça commence à bien faire. Pire, le scénario réédite des erreurs vieilles de plus de trente ans. L'assaut spatial final contre la planète-canon est mené par le pilote Poe Dameron. Problème, si ce personnage est au centre des premières trente minutes, il disparaît ensuite pour laisser place à Finn, le déserteur des troupes du Premier Ordre (resucée de l'Empire), et Rey la pilleuse d'épaves. Du coup quand Poe revient, non seulement il n'a pas l'épaisseur des autres, mais je l'avais presque oublié. La bataille spatiale manque alors d'intensité parce qu'il y a trop peu d'enjeu humain. C'était le même problème dans Return of the jedi (Le retour du jedi – 1983), quand un personnage secondaire quoique sympathique, Lando Calrissian, menait le même assaut. Si l'erreur est humaine, perseverare diabolicum. Le scénario s'appuie donc trop, presque maladivement, sur des acquits de la première trilogie, faiblesses comprises. Il semble qu'Abrams, Kasdan, et le jeune scénariste Michael Arndt, aient voulu séduire les fans de la première heure en jouant sur le familier, tout en préparant le terrain pour une nouvelle génération de héros. Du coup il y a tout un motif sur la transmission générationnelle des plus intéressant, jouant à la fois au niveau des créateurs Lucas/Abrams et Kasdan/Arndt, des personnages et de leurs interprètes, et de(s) public(s). Cela tend à donner au film un équilibre précaire. Autre faiblesse pour un opéra spatial, le travail de John Williams est loin d'être à la hauteur de son prestigieux passé. Si les thèmes historiques font toujours leur effet, rien de neuf ne se dégage. Le thème de Rey, par exemple, est bien plat, peinant remplir sa fonction de leitmotiv wagnerien. Pour le compositeur comme pour les acteurs "historiques", la question de l’âge se fait ressentir.

j.j. abrams

Malgré tout, Star wars : The force awakens fonctionne plutôt bien. Et chose rassurante pour un film de cinéma, c'est à la mise en scène de J.J. Abrams qu'il le doit. Je ne connais pas le travail de ce réalisateur bien qu'il ait été présenté comme un fils spirituel de Steven Spielberg, peut être à cause de ça. Mais son film retrouve par sa texture même le meilleur de ce que j'ai aimé dans la saga. Son image travaillée avec le chef opérateur Daniel Mindel fait cinéma, que ce soit l'emploi du 35 mm, les choix de lumière, la limitation des effets numériques qui sont une bouffée d'air après les délires parfois insupportables de la seconde trilogie. Les personnages sont mieux incarnés (Beauté des gros plans sur le visage de Daisy Ridley qui joue Rey, façon émouvante de filmer Harrison Ford), et peut être pour la première fois, les décors réels font vrai. L'herbe ressemble à de l'herbe, les rocs à des rocs, le sable à celui des westerns de la grande époque, et nous découvrons un coffre en bois, si. Il y a de très belles idées plastiques comme le combat sous la neige, la scène finale sur une île filmée nature, ou a contrario l'utilisation du décor lors de la confrontation de Solo et de son fils qui renvoie à celle de Vador et de Luke (oui, c'est son père). Les allusions les plus fines aux films précédents passent par la mise en scène comme le mouvement de caméra entre Poe et Finn avant l'attaque qui reprend celui entre Luke et Biggs, ou le cadrage qui marque le retour de Han et Chewbacca. Le montage est dynamique, donnant un rythme qui limite la portée des incohérences de l'histoire, mais qui sait pourtant faire des pauses pour installer une atmosphère (le bar de Maz Kanata à la hauteur de la Cantina d'origine) ou une émotion dans les limites du genre. Abrams sait aussi être créatif à l'occasion, avec la scène des visions de Rey quand elle découvre le sabre laser de... (son père, hein ? C'est celui de papa?) qui enchaîne images et sons par associations d'idées, entre réminiscences et nouvelles informations. Inspiré par l'idée de la transmission, le réalisateur multiplie les plans où les mains se tendent, échangent, encouragent, se font vecteurs de communication. L'un de ces plans restera sans doute un des grands moments d'émotion de la saga. C'est l'un des aspects de la mise en scène qui donne une cohérence globale au film par dessus son histoire. Autre belle idée, faire jouer les jeunes acteurs dans le manque d'assurance, faire résonner l'inexpérience des acteurs avec celle des personnages. C'est particulièrement réussi avec John Boyega (Finn) souvent à la limite de la panique, et Adam Driver, fils indigne et petit-fils subjugué par la figure du mal qu'a été pépé. Ses crises de rage très adolescentes sont bien vues. Tout ceci contribue au plaisir ressentit devant Star wars : The force awakens. Néanmoins le film, pour ce qui est de l'originalité, doit compter sur des promesses qui ne pourront se tenir que sur les films à venir, alors que Star wars, en 1977, se tenait debout tout seul.

Photographies © LucasFilms / Disney

13:49 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : j.j. abrams |  Facebook |  Imprimer | |

Commentaires

J'attends encore un peu (on va dire que c'est ma réponse face au matraque publicitaire... la goutte d'eau ayant sans doute été à mon niveau l'habillage du quai de la ligne 6 à Place d'Italie... plus quelques trains de cette même ligne entièrement relookés!), mais sans l'avoir vu, je constate que tu pointes les mêmes bons et mauvais points déjà entrelus, le scénario faiblard arrivant en premier. Ça promet...
Concernant JJ Abrams et la filiation avec Spielberg, je ne peux que te conseiller son film Super8, et cette histoire de gosses enquêtant sur l’apparition d'un extraterrestre. Originalité près du zéro (tiens tiens) mais très bonne mise en scène évoquant donc les réalisations et productions du tonton Steven 80's.

Écrit par : dr frankNfurter | 03/01/2016

C'est vraiment décevant de ta part de spoiler et de révéler que Rey est la fille de Chewbacca et que Finn est le fils de Yoda! J'ai assez aimé le film aussi en VF et en relief, un dimanche matin, salle quasi vide, multiplexe désert, comme pour faire la nique aux multi-diffusions chaque heure de la journée, de 10h à 23h, sept jours sur sept. J'ai apprécié BB8 qui à mon humble avis surclasse R2D2 en "cuteness". J'ai aimé aussi que le réalisateur joue de l'inexpérience des acteurs et de la célébrité des héros dans le film comme dans la vie, Luke étant devenu un mythe (il est d'ailleurs révélé que Luke est en fait le fils de C3PO).
Contrairement à toi, je n'ai pas aimé les visions de Rey, copiées collées de toutes les scènes similaires vues 1000 fois depuis 20 ans, et j'ai encore moins aimé le combat dans la neige, avec ces crevasses qui s'ouvrent toujours aux pieds des acteurs, reflet d'un cinéma Baysien ou Emmerichien du plus pénible ! Par contre, le réalisateur a eu la bonne idée de ne pas chercher à surclasser les combats de sabre précédents. Dans l'ensemble, c'est un bon Star Wars, mais ça reste un Star Wars...

Écrit par : Tepepa | 03/01/2016

Cher Dr, j'ai du voir quelque photos de cette station de métro. Cette fois, il n'y a pas eu de limites à l'emprise de la Force. Je suis passé aux Galleries Lafayette ce Week-end, il y avait des robots et des étoiles partout. Bon, j'aurais encore bien attendu une semaine ou deux, mais j'ai eu un angle de tir familial, dont acte. Il faudra que je me décide à voir de film, "Super 8", tout le monde s'étonne que je ne l'ai pas vu, à cause de mon rapport à Spileberg et aussi au format de film.

Tepepa, tu sais que je n'ai pas la religion du spoiler, mais je croyais que c'était Kermit le fils caché de Yoda (celui qui a réussi dans le show-biz).
Pour être plus précis je n'ai pas trop aimé les crevasses non plus, mais plutôt la première partie, la neige et les sapins. Ça m'a fait penser à Tarantino et par ricochet à Corbucci. La photo de Solo, j'ai l'impression qu'il vient de repérer Kinski :)
Ta phrase de conclusion est une admirable synthèse.

Bonne année à tous les deux, joyeux films et tout le reste.

Écrit par : Vincent | 03/01/2016

Je te rejoins sur la créativité de deux ou trois moments, la scène du sabre laser est une belle réussite. Et je serai bien en peine d'en citer non pas 1000, ni 100 mais seulement 10 ressemblantes. Cet appel magique qui nous fait traverser de sombres couloirs et nous mène nous spectateur, davantage que Rey, au modeste coffre qui contient l'objet tant recherché (qu'elle refuse ! mais dont nous nous saisirions volontiers).

Je ne suis pas d'accord en revanche sur John Williams. Je trouve ses compositions moins simplistes que sur la trilogie républicaine (mélodies plus facilement entêtantes) et le thème de Rey (mais tu devrais y aller une deuxième fois pour t'en rendre compte) est assez fin, assez subtil, léger et entraînant comme l’héroïne peut l'être. Les compositions de Williams ne sont pas faciles à retenir à la première écoute tant elles sont faites d'arrangements variés et d'entrelacs. Par ailleurs les thèmes déjà connus ne prennent jamais le pas sur le reste, ils sont parfaitement fondus dans l'ensemble. S'il y a bien un auteur qui a de vraies prétentions dans toute cette saga, c'est bien le compositeur.

Écrit par : Benjamin | 03/01/2016

Bonjour Benjamin, et une belle année 2016 !

Williams, je dois dire que la BO de "Empire strike back", c'est la première que j'ai achetée de ma vie, en 1980, et j'ai beaucoup usé le disque. Pour dire que j'ai le plus grand respect pour le compositeur. Le thème de Rey, je l'ai écouté une bonne dizaine de fois (surtout en écrivant ce texte), et là encore, je ne saurais pas te le siffloter alors qu'en sortant de la salle, en 1980, tout le monde avait la marche impériale sur les lèvres. C'est vrai que c'est écrit avec délicatesse, mais je ne retrouve pas la force(pardon)des grands moments musicaux de la saga. Comme ça fonctionne avec cette idée des leitmotivs wagnériens, je trouve que c'est un peu dommage d'autant que les thèmes historiques fonctionnent à plein, eux, et contrairement à toi, je trouve que ce sont eux qui porte cette dernière partition. Je suis plus d'accord sur ce que tu écris sur ses partition, mais seulement pour les quinze dernières années. Le génie de ce musicien, c'est d'avoir écrit, pendant plus de vingt ans, des thèmes très forts qui se retenaient immédiatement (un peu comme Morricone). Quant tu sortais de "Jaws" ou de "Raiders...", tu avais l'air dans la tête et ça ne te lâchait plus.

Écrit par : Vincent | 05/01/2016

Bonjour Vincent,
Encore une critique exhaustive de ta part. Je n'ai pas réussi, quant à moi, à avoir une approche aussi compréhensive que la tienne et à me détacher des films d'origine, mais si je reconnais des qualités au film. Comme je le dis dans ma critique sur newstrum, j'ai eu un problème de fond avec le sort réservé au personnage de Han Solo. Totalement d'accord pour Williams que j'adore. Sa musique a tellement fait pour les Star Wars, que c'est presqu'un co-auteur de ses films.

Écrit par : Strum | 05/01/2016

A propos de Williams, je ne sais pas. L'air que l'on retient avec trop d'aisance, je m'en méfie un peu. Il cache souvent l'indigence des arrangements (une mélodie et finalement pas grand chose derrière, ce qui finalement ne justifie pas la pompe d'un orchestre complet).

Ce que toutefois je n'ai jamais ressenti chez Williams, même si la musique de l'Episode I s'appuie trop à mon goût sur le chœur et sa mélodie souvent répétée. Elle me semble plus faible que celle ici entendue, plus complexe, riche de nombreux thèmes et de plusieurs mélodies croisées, soutenues par d'autres encore au 2e et 3e plan sonore.

En fait, rares sont les compositeurs qui savent comme Williams non seulement utiliser toute l'ampleur de l'orchestre où chaque groupe d'instruments est capable d’interagir avec les autres ainsi que de proposer des partitions totalement inspirées de compositeurs classiques ou contemporains. Qualités que je retrouve dans la musique de l'Episode VII. Mais je veux bien croire que Williams se basant sur une sacrée expérience a moins forcé ce coup-ci.

Écrit par : Benjamin | 05/01/2016

Bonjour Strum. je suis quelqu'un de très compréhensif :) Ensuite, ça fait longtemps que cette saga m'accompagne alors je suis prêt à être indulgent, mais quand même, sur cet épisode, j'ai apprécié pour elle-même la mise en scène, ce qui n'est pas le cas de nombreux autres épisodes. Bon, je vais passer lire ton texte.

Benjamin, c'est vrai qu'il faut distinguer ce qui fonctionne dans le film, en salle, et à l'écoute. Il y a parfois des surprises. Mais pour ceux que je considères de très grands compositeurs pour le cinéma, Herrmann, Steiner, Tiomkin, Morricone, Mancini, Rota, Delerue, Goldsmith... il me semble qu'il y a toujours cet effet immédiat. Le reste vient ensuite. En tout cas, je fonctionne beaucoup comme ça.

Williams, pour moi, ça reste ces thèmes très puissants, idéalement la marche des aventuriers, derrière lesquels il y a une grande richesse d'écriture. Juste une précision, quand tu parles "Episode I", c'est la seconde trilogie ou le film d'origine (le 4). On s'y perd :). Pour moi les BO des films de 77 et 80 sont ce qu'il a fait de plus beau, passant d'orchestrations classiques à des choses plus expérimentales dans un grand mouvement opératique. Je ne m'en suis jamais lassé.
Mais je trouve que Williams a modifié son approche depuis une quinzaine d'années, passant à des musiques moins marquées, plus dans une atmosphère. La première qui m'ait fait cet effet, c'est celle de "Saving private Ryan". Depuis je ne retrouve (presque) pas cette alliance du thème fort avec les développements riches.

Écrit par : Vincent | 05/01/2016

Pour Williams, je tiens sa musique d'A.I., qu'il a composée après Saving Private Ryan (dont je n'aime guère la musique), comme une des plus belles musiques de films qui soient, avec plusieurs thèmes immédiatement mémorisables (dans une moindre mesure, celle de Munich, très "atmosphérique" il est vrai, n'est pas mal non plus).

Écrit par : Strum | 05/01/2016

Il me semble que c'était plus immédiat comme effet "avant". Ceci dit j'aime beaucoup son travail sur "AI "et sur "Minority report". Disons que je les apprécie mieux avec les images, dans leur contexte, qu'en disque.

Écrit par : Vincent | 15/01/2016

C'est vraiment un papier intelligent sur ce Star Wars, et Dieu sait si c'est difficile (quasi-obligatoire de faire des paragraphes de mise au point sur le phénomène avant de parler du film).
Et ravi d'y lire des idées sur la mise en scène du film, et ce motif de la transmission.

Écrit par : Viking | 18/01/2016

Votre défense du film est louable, et plutôt bien argumenté, si on s'est levé du bon pied. Mais, c'est votre dernière phrase qui est la plus pertinente. Le 1, tenait debout tout seul, celui est bancal à l'infini. Un film d'ado attardé nourri par......rien. Là, ou Lucas (avec tous ses défauts) était nourri de mille choses. Lucas a produit Kurosawa, parcequ'il l'admirait. JJ Abrahams (je n'ai rien contre lui), est sympa sans doute, mais son film vaut que dalle, hélas, et les suivants, sans doute pas plus. L'artiste nourrit son oeuvre de son vécu, de sa culture. c'est ce qui fait la richesse de l'oeuvre. Le cinéma américain actuel mainstream est fait pas des ado attardés, bon techniciens (il n'est pas anodin que vous ayez insistez sur ce point), mais complétement enfantin sur leur story telling. Une catastrophe. Ils sont condamnés au copié collé, sauf accident industriel.

Écrit par : Hub | 28/06/2016

Bonsoir, Hub, merci. j’étais effectivement levé du bon pied quand j'ai écris l'article :) Sur le côté ado, cela me rappelle un article paru en 1983 dans Métal Hurlant lors de la sortie du "Retour du Jedi" qui faisait le même reproche à Lucas en le comparant avec les réalisateurs de la génération d'avant. Au même moment, était sortie une biographie du bonhomme et on voyait bien qu'il n'avait rien vécu de particulier "Star Wars" mis à part, et que sa culture était composée de bric et de broc, d'un peu de Kurosawa par exemple....

Écrit par : Vincent | 30/06/2016

Écrire un commentaire