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22/07/2009

Tant que ça fonctionne

Le nouveau film de Woody Allen, Whatever works, pour moi, ça sera plutôt pour. Restons dans l'esprit du titre (Quoi que ce soit tant que ça fonctionne), et disons que ça fonctionne avec moi et que c'est bien comme ça. Pour aller plutôt dans le sens du bon Docteur Orlof, j'ai été sensible à l'énergie juvénile du récit, aux dialogues bien balancés (Ma réplique favorite : « Alors votre mère, c'était aussi un homme ? » à l'absurde façon Billy Wilder), aux piquantes Evan Rachel Wood et Patricia Clarkson, à la mise en scène discrète mais toujours précise qui fait progresser le film à grandes enjambées d'ellipses, au côté faussement théâtral du dispositif allié aux interventions face caméra qui utilisent habilement le plan de l'écran et la complicité du spectateur. L'humour allenien a de nouveau un parfum des années 70, date à laquelle a été écrit le projet, bref Whatever works a tout du petit film pétant de santé, juste ce qu'il me fallait pour me remettre de l'expérience Takahata.

Pour aller, néanmoins un peu, dans le sens de Ed de Nightswiming, le film a tout du film de transition, une détente peut être après le périple européen et l'oeuvre majeure qu'était Vicky, Cristina, Barcelona. Ce retour à New-York, c'est un peu retrouver ses marques comme on retrouve, non sans déplaisir, ses pantoufles. Allen n'est guère original et souvent prévisible. On retrouve assez souvent des motifs vus par ailleurs (le poids du destin et du hasard, les allusions à la Shoah, le héros hypocondriaque...). Ce qui fait du film moins une oeuvre somme englobant et dépassant toutes les autres qu'une nouvelle variation sur les mêmes thèmes.

Je n'irais pas jusqu'à taxer le film d'un relatif cynisme et après la réplique grandiose du dernier Tarantino, « Je crois que je viens de réaliser mon chef d'oeuvre », j'ai apprécié avec gourmandise l'ultime confidence de Boris Yellnikoff : « Je suis le seul à avoir une vision globale ».

Depuis la fin des années 70, il y a toujours eu avec les films de Woody Allen ce sentiment contradictoire entre plaisir de retrouver régulièrement un univers familier et agacement à retrouver un peu toujours la même chose. C'en est même devenu une tarte à la crème critique. Après 40 ans de compagnonnage, il faut peut être en prendre son partit, accepter les hauts avec les bas. Après tout, tant que ça fonctionne...

13:17 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : woody allen |  Facebook |  Imprimer | |

Commentaires

Alors je vois que je reste le plus enthousiaste mais que tu es plutôt dans mon camp :)
Pour ma part, je trouve qu'il y a moins de redite dans ce film que dans le dernier Almodovar, par exemple. Comme avec les films de Rohmer, j'ai plutôt le sentiment de voir s'écrire au fur et à mesure une grande oeuvre romanesque où l'on peut retrouver les mêmes thèmes mais toujours déclinés de façon originale et inventive (et surtout très drôle : le film m'a vraiment fais pleurer de rire lors de certains passages)...

Écrit par : Dr Orlof | 24/07/2009

Et puisque je vois que tu es l'un des derniers à n'être pas parti en vacances, j'espère que tu vas en profiter pour traduire le questionnaire de Flickhead, histoire qu'on s'occupe un peu pendant l'été :)

Écrit par : Dr Orlof | 24/07/2009

Salut, moi aussi j'ai beaucoup ri, d'ailleurs, la salle aussi et ils ont même applaudit à la fin. C'est bien un film séduisant mais quand même, à l'analyse, il manque l'originalité des derniers opus. Curieusement, je n'ai pas ressenti ça avec le Almodovar, bien qu'il brasse des éléments habituels dans son cinéma. C'est peut être une question de moment ou d'état d'esprit. Sinon, sur le reste et sur la façon globale de voir l'oeuvre, je te suis à 100%.
Je vais aller voir le questionnaire de Flickhead, il y avait aussi, pas besoin de traduire, un autre questionnaire assez passionnant mis en lien par Ludovic il y a quelques semaines. mais je n'ai pas eu le temps de répercuter.

Écrit par : Vincent | 24/07/2009

Je n'ai lu que ton deuxième paragraphe et je vois que tu es dans mon camp :)

C'est vrai qu'on n'en finirai pas de mettre en parallèle les derniers Allen, Eastwood et Almodovar...

Écrit par : Edisdead | 30/07/2009

Déjà fines, les vacances :)

Écrit par : Vincent | 31/07/2009

Hélas oui...

Écrit par : Edisdead | 31/07/2009

Pour te consoler, je termine de mettre la main à un questionnaire. Tu as été trop rapide et posté un commentaire alors que je n'étais qu'en phase d'essai. Rendez vous un peu plus tard dans la journée.

Écrit par : Vincent | 31/07/2009

Hé hé !!! J'ai commenté après n'avoir lu que les deux premières questions tellement je suis friand de ce genre de choses. Je patiente donc.

Écrit par : Edisdead | 31/07/2009

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