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14/06/2009

Broken arrow au coin du feu

Sur le forum western movies la discussion « autour du feu » du mois de juin roule autour de Broken arrow (La flèche brisée – 1950), le film de Delmer Daves avec James Stewart. Stewart y incarne Thomas Jeffords, personnage réel dans une version romancée, forcément, de ses efforts pour ramener la paix entre blancs et apaches dirigés par le chef Cochise. Dans le film, Cochise est incarné par Jeff Chandler, beau et digne mais assez moyennement crédible. Jeffords y tombe amoureux d'une belle indienne, jouée par une habituée de ce type de rôles, Debra Paget. Je n'ai pas encore eu le temps de revoir ce film qui fait partie des oeuvres qui ont marqué mon enfance. Pour être franc, je ne m'en sens pas trop l'envie, peut être pour préserver le souvenir de ce film qui a façonné pour des années une vision simpliste de l'histoire de l'ouest.

Broken arrow.jpg

Daves, non sans mérite à l'époque, fait un des premiers films « progressistes » vis à vis des indiens. Il développe l'idée que la compréhension entre les deux communautés était possible, qu'entre gens d'honneur et sensés, une juste paix est possible, que la justice peut triompher et l'Amérique en sortie grandie. C'est un voeux pieux mais un joli mensonge. Avec le temps et la compréhension des oeuvres de Ford, de Fuller ou d'Aldrich, Broken arrow tient très mal la route sur le fond, plus mal encore que d'autres westerns du même tonneau qui ont eu l'habileté de décaler le problème comme Devil's Doorway (La Porte du diable) d'Anthony Mann tourné la même année, Across the wide Missouri (Au-delà du Missouri – 1951) de William Wellman ou l'élégiaque The big Sky (La captive aux yeux clairs – 1952) de Howard Hawks. Reste l'élégance de la mise en scène de Daves, qui ne cessera de s'affirmer tout au long des années 50, une mise en scène au beau classicisme, et surtout la prestation de James Stewart qui apporte au film l'idéalisme des films de Franck Capra et cette dose d'humanité qui transcende les clichés. Si je me décide, ça sera pour lui.

Pour prolonger la réflexion, je vous invite aussi à lire le texte rude mais bien vu de Tepepa qui aborde les problèmes que le film peut poser aujourd'hui. Et rappelle au passage quelques évidences que la nostalgie tente de nous faire oublier.

Affiche source Ciné.CH

Commentaires

c'est clairement pas un chef d'oeuvre, le film contemporain de Mann est mieux, mais j'ai tout de même le souvenir d'un beau film, didactique certes mais dans le bon sens du terme, qui faisait ressortir l'intemporalité ce ce genre de conflit entre les peuples.
et puis le sens plastique de Daves, ça n'est pas rien.

Écrit par : Christophe | 16/06/2009

Question souvenir, je suis bien d'accord. Sur le côté didactique, je ne suis plus convaincu. Je comprends bien les intentions de Daves, surtout si on les met dans le contexte de l'après guerre et de la guerre froide, mais je trouve tout ça assez lourd aujourd'hui. Je n'ai pas revu celui-ci, mais j'en ai fait l'expérience avec 'High noon" de Zinnemann et la ressortie de "La dernière chasse" de Brooks. Je les ai beaucoup aimé enfant, mais maintenant, je ne marche plus. Ca me semble loin de la complexité de Ford ou Mann, de l'élégance de Hawks ou Walsh et à tout prendre, je préfère l'esprit B des films de Dwann, Boetticher ou Tourneur.
Peut être que j'en veux à ces films de me faire prendre conscience que je suis suis devenu un "grand" :)

Écrit par : Vincent | 17/06/2009

le souvenir dont je parle date de trois quatre ans, ce n'est pas un souvenir d'enfant.
on est plusieurs crans au dessus de High noon tout simplement parce que Daves a du style, au contraire de Zinneman.
je considère Daves comme un grand du genre, d'ailleurs j'ai récemment dégotté un Présence du cinéma spécial western qui date de 59 et à l'époque, il était visiblement coutume d'opposer ceux que l'on considérait comme les deux grands du genre: Daves et Mann.
Mann est plus grand je suis d'accord mais Daves est important.

Écrit par : Christophe | 18/06/2009

A travers la discussion autour de "Broken arrow", je me rends compte que j'ai vu tous les westerns de Daves, sauf "Jubal", mais que ça remonte à plus de quinze ans minimum. Ce qui veut dire qu'ils sont tous liés à des souvenirs d'enfance ou d'adolescence. Les westerns de Mann aussi, mais je les ai achetés, vus et revus depuis. Tout cela me donne envie de me replonger dedans.
"High noon", c'est curieux, mais quand j'avais 12 ans, c'était l'un de mes films favoris et je ne manquais aucune rediffusion. Aujourd'hui, je trouve qu'on voit les ficelles et, après avoir découvert "Silver lode" de Dwan, le film a perdu de sa superbe. Mais nous sommes peut être un peu dur avec ce film, après tout, il a cette qualité de marquer quand on le voit en certaines circonstances. Comme vous le dites pour Daves, il a eu son importance.

Écrit par : Vincent | 19/06/2009

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