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24/01/2008

La belle et la bête

« Merveilleux le cinéma. On voit des femmes, elles ont des robes ; elles font du cinéma, crac on voit leur cul.» Le Mépris de Jean-Luc Godard.

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Je suis tombé sous le charme de cette photographie tirée du film The sign of the cross(Le signe de la croix) réalisé par Cecil B. DeMille en 1932. N'est-ce pas magnifique d'érotisme et de poésie ? N'y trouve-t'on pas toute la magie du cinéma ? Son sens du sublime et du vulgaire, sa foi absolu dans la puissance de l'image ? Je faisais une recherche pour un projet que j'espère vous proposer cette année et je suis tombé sur un site américain remarquable Classic Movies Favorite animé par Lynn Powell Dougherty (thanks for the picture) qui propose un matériel exceptionnel sur l'âge d'or hollywoodien dont de beaux ensembles sur Cecil B. DeMille, Orson Welles et Busby Berkeley. Il y a notament cette étudesur les salles de bains dans l'oeuvre de De Mille tout à fait délectable.

The sign of the cross est un film “pré-code”, c'est à dire d'avant le tristement fameux code Hays qui censura la représentation de la sexualité et de la violence dans le cinéma américain, allant jusqu'à limiter la durée d'un baiser. Y compris entre époux. D'une certaine façon, le code amena les réalisateurs à faire preuve d'un surcroît d'imagination et des auteurs comme Howard Hawks, Ernst Lubitsch ou Alfred Hitchcock ont eu des idées sublimes pour expliciter ce qui ne pouvait être montré. Mais on a oublié que le cinéma américain “d'avant” était aussi capable d'audaces et l'on redécouvre petit à petit l'orgie de The wedding march de Stroheim, la nage de Maureen O'Sullivan dans le second Tarzan, la folie de Scarface et le bain de lait de Claudette Colbert en Poppée dans le film qui nous occupe ici. DeMille, sans doute ému, fit traîner le tournage de la scène, guettant le moment où son actrice sortait nue de la baignoire vaste comme une piscine. Hélas pour lui, un assistant zélé attendait au bon moment avec une large serviette et le réalisateur ne vit rien de plus que ses spectateurs. Ce qui, à l'époque était déjà pas mal. Spectateurs dont je ferais bientôt partie, le film existant dans une version restaurée avec le gorille coupé à l'époque. Charles Laughton en Néron, les chrétiens aux lions, le gigantisme de De Mille, une bataille entre amazones et nains dans l'arène, Claudette Colbert lascive, je ne pouvais résister à la tentation.

Commentaires

Non seulement c'est pré-code, mais c'est aussi pré-King Kong à un an près. L'érotisme à base de singe et de vierge attachée était elle une mode de l'époque qui ne titille plus grand monde aujourd'hui ?

Écrit par : tepepa | 24/01/2008

Que fais-tu du succès planétaire du remake kongien de Jackson ? Je note aussi qu'ici la belle est plus grande que la bête, ce qui me fait penser, je ne sais pourquoi, à l'actualité. Mais je m'égare.

Écrit par : Vincent | 24/01/2008

Justement, l'érotisme est totalement absent de l'oeuvre de Jackson non? Pour moi, il y a un fossé générationnel. Cet érotisme là, à base de singe, devait correspondre à un fantasme culturel de l'époque qui n'a plus cours aujourd'hui.
Sauf peut-être effectivement, au sein du couple présidentiel.

Écrit par : tepepa | 24/01/2008

Totalement d'accord avec toi sur l'absence d'érotisme dans le Jackson. Mais si je te suis bien, ma sensibilité à l'érotisme de la version 33 et de notre jolie copine avec ses chaines à fleurs me mets de l'autre côté du fossé générationnel. C'est fou comme le temps passe !
Il me semble qu'il y a quand même une certaine permanence du fantasme "la belle et la bête" (chez Borowczyck, chez Oshima...). Que ce fantasme soit moins ou mal illustré aujourd'hui ne signifie pas qu'il ne serait plus valable entre des mains talentueuses.

Je ne comprends pas du tout ta dernière allusion :)

Écrit par : Vincent | 24/01/2008

D'accord, je me suis peut-être avancé un peu vite. Ca m'a juste marqué de voir cette photo, 1 an avant King Kong, avec ce thème identique, comme si dans les années trente, il y avait cette scène dans tout film d'aventure qui se respecte.
D'ailleurs dans le King Kong de 1976, l'érotisme est bien présent.
Et d'ailleurs ça me fait aussi penser, puisque je viens de laisser un commentaire sur Robocop 2 sur le blog de Mariaque, qu'il y a aussi dans Robocop 2 une scène légèrement tendancieuse entre une fille et son copain "cybernetisé" (ici, point d'allusion au couple présidentiel, quoique?), avec la fille caressant tendrement la pince du cyborg. Où l'érotisme va t il donc se nicher!

Écrit par : tepepa | 24/01/2008

En rentrant du boulot, je pensais aussi à la série Alien. La belle court vêtue et la bête bavante. Il y en a qui ont su se monter dignes de la force de ce fantasme. Ceci dit tu as raison sur une chose, c'est que les formes utilisées à l'époque sont aujourd'hui périmées. La tendance est à une espèce de réalisme qui sacrifie, pour moi, une part du rêve. C'est d'ailleurs un peu la même chose avec les codes et les formes du western italien.

Écrit par : Vincent | 24/01/2008

Mais la série Alien est, à priori et en outre, davantage une affaire de "femelles", non ?

Écrit par : Mariaque | 24/01/2008

A partir de la prise en main par John Cameron, certes. Mais le premier ne laissait guère de doute.

Écrit par : Vincent | 24/01/2008

Dans son "Cléopâtre", deux ans après, De Mille faisait porter des costumes particulièrement affriolants à Claudette et lui faisait aussi prendre un bain (ou peut-être l'ai-je rêvé ?).

Écrit par : EdSissi | 28/01/2008

Non, vous n'avez pas rêvé : http://inisfree.hautetfort.com/archive/2006/12/05/anniversaire.html
Et puis qui n'a pas filmé l'histoire de Cléopâtre sans lui faire prendre un bain ?

Écrit par : Vincent | 28/01/2008

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