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01/07/2007

Derniers feux, revoir « Les deux cavaliers »

John Ford Blog-a-thon

 

Tous les critiques qui se sont penchés sur l'oeuvre de John Ford s'accordent à voir en l'année 1956 et à The searchers (La prisonnière du désert) un tournant dans sa carrière. A partir de là, il y a ceux comme Lindsay Anderson ou Tad Gallagher qui voient son talent décliner et ceux, comme l'équipe des Cahiers du Cinéma ou Bertrand Tavernier, qui le voient au contraire affirmer son style et sa pensée avec encore plus de liberté. Il n'y a guère que The man who shot Liberty Valance (L'homme qui tua Liberty Valance) qui fait relativement l'unanimité, les uns comme les autres étant sensibles à sa vision morale et sa manière sombre.

Il faut commencer par examiner les faits objectifs. La période 1956/1966 voit la chute du système traditionnel des studios. Une nouvelle génération de metteurs en scène fait son apparition. La télévision étend son empire et son emprise. Les acteurs-stars sont désormais producteurs et imposent leurs volontés. C'est d'ailleurs grâce au soutien loyal de John Wayne, Richard Widmark et James Stewart que Ford pourra monter quelques uns de ses derniers films. The times, they are-a-changin'. Tout ceci, Ford le subit, sans doute sans plaisir mais il n'est pas le seul. Des gens comme Franck Capra, Anthony Mann, Alfred Hitchcock ou même Howard Hawks sont confrontés aux mêmes difficultés, aux mêmes frustrations. Et puis Ford prend de l'âge, sa vue lui pose des problèmes, son goût pour l'alcool aussi. Contrairement à Hawks qui vieillit mieux que bien, fait de la moto jusqu'à 77 ans et continue de courir les jeunes filles, Ford tient mal le choc physiquement. Luc Moullet, dans l'indispensable Théorie des acteurs raconte les multiples variations que les deux hommes firent dans leurs films autour de la vieillesse et de la décrépitude physique. Est-ce que ces difficultés se retrouvent au niveau des facultés intellectuelles, de l'inspiration, du talent ? Revoir un film comme Two rode together(Les deux cavaliers) tourné en 1961 est une façon de répondre à la question.

Parmi les films jugés faibles de notre homme, celui-ci est particulièrement mal vu. Anderson a l'impression que « Ford a positivement détesté celui-là ». Scott Eyman estime que « Ford semble avoir fait ce film machinalement ». Ford lui même déclare à Peter Bogdanovich qu'il « ne s'est pas amusé du tout ». Seul Harry Carey Jr, dans ses mémoires, se souvient d'un « tournage heureux », mais il était alors alors lui-même dans une mauvaise passe et ce tournage, pour lui, c'était des vacances. Le film avait été proposé au dernier moment à Ford par Harry Cohn, le producteur terrible de la Columbia, qui lui avait demandé de le mettre en scène pour lui rendre service. « Ok,on va le faire ton fichu machin » répondit Ford à priori peu enthousiaste. Pourtant tout le monde a noté que Two rode together, écrit par Franck Nugent qui avait travaillé entre autres sur The quiet man, The searchers et The last Hurrah (La dernière fanfare en 1958), est plein de choses très fordiennes. C'est l'histoire d'un officier de cavalerie intègre, Jim Gary joué décontracté par Richard Widmark, qui convainc un marshal un peu magouilleur, Guthrie McCabe joué avec délectation par James Stewart, de l'accompagner pour rechercher des enfants enlevés par des comanches. Leur quête et ce qu'il advient des « enfants » retrouvés et ramenés chez les blancs constitue le corps du film. Comme dans The searchers, la communauté est déchirée entre son racisme viscéral envers les « sauvages », la notion de souillure (physique et morale), et les sentiments familiaux, le besoin de cohésion du groupe. Contrairement au film précédent, la contradiction ne se résout pas et les effets du retour seront destructeurs. La violence l'emporte. La haine et le désespoir règnent. Certains enlevés préfèrent rester (sagement) chez les comanches, la jeune mexicaine sera rejetée et un jeune garçon sera lynché. Si la jeune femme trouve son salut et l'amour avec McCabe revenu de ses magouilles, le lynchage de l'adolescent est une des scènes les plus dures, la plus tristement violente de l'oeuvre de Ford. Sans hasard, les deux meneurs de la foule sont joués par Harry Carey Jr et Ken Curtis, ignobles, habituellement voués aux rôles de garçons sympathiques. Tout le film baigne dans une atmosphère d'amertume, ploie sous le poids du destin.

La première fois que j'ai vu ce film, je l'ai globalement rejeté. Manque de rythme, décors de studio criards, je ne croyais pas à Woody Strode en indien, ni à Henry Brandon qui refait son numéro de chef. Les intermèdes comiques ne me faisaient pas rire. La cata. Pourtant... pourtant, il y a la fameuse scène, le fameux plan séquence sur Widmark et Stewart assis au bord de la rivière et discutant de tout et de rien un long moment. Un plan qui, paraît-il avait impressionné Marguerite Duras. Ah.

C'est pour revoir ce plan que je me suis décidé à l'acheter en DVD et à le revoir. Je dois dire que j'appréhendais certaines scènes. Et là, miracle ! Tout fonctionne. La vive musique de George Duning, la photographie du spécialiste du western Charles Lawton Jr, la pose de Stewart, les jambes allongées sur sa chaise comme Henry Fonda dans My darling Clémentine (La poursuite infernale en 1946), la poussière sur la veste de Widmark, même Woody Strode, après tout aussi crédible et beau que dans Kéoma. Et ce plan qui dure, qui permet de se réjouir du jeu des deux acteurs, de leur jeu corporel, les fameux jeux de main de Stewart, son texte bien en bouche, les gestes amples de Widmark, visiblement inspiré de ceux de Wayne. Et la disposition des jambes des deux hommes. Et cette sensation de temps qui s'écoule avec douceur. Et la simple beauté, si fordienne de l'escadron de cavaliers qui traverse la rivière. Homme de peu de foi qui avait douté.

Je ne sais pas ce que donnera une troisième vison, mais je sais que les beautés de ce film, que les beautés des oeuvres de cette dernière période sont sans doute moins immédiatement visibles que dans celles des grandes périodes d'avant et d'après guerre.

Ce film décontenance sans doute par sa tonalité amère. C'est bien une variation sur The searchers, une variation dans laquelle le héros ne permet pas le retour à l'équilibre du monde. Il est même obligé de prendre la fuite. McCabe est une sorte d'Ethan Edwards avec quelques années de plus et qui cherche surtout à ne pas rouvrir les cicatrices du passé. Comme aussi le capitaine Brittles dans She wore a yellow ribbon (La charge héroïque en 1949), il passe son temps à éviter les combats. Homme d'expérience, il anticipe les drames a venir et sait qu'il ne pourra les empêcher. Ce fatalisme, loin de l'idéal souvent décrit par Ford, peut choquer. Il faut se souvenir que durant le tournage, Ford appris la mort de son ami Ward Bond. Cette mort le marqua profondément après celle du cascadeur Fred Kennedy sur le tournage de The horse soldiers (Les cavaliers en 1959) qui lui fit interrompre le final de ce film. Il est bien possible que cet ensemble de contingences physiques et morales l'ai conduit à infléchir son discours et a exprimer très clairement ses doutes et ses peurs. A se radicaliser, à viser l'essentiel. Comme l'exprime McCabe à un moment : « Il faut parfois plus de courage pour vivre que pour mourir ». Il serait intéressant de savoir ce qui a été tourné avant et après ce décès. Car d'un autre côté, le film a de très beaux moments harmonieux, notamment tout le début, où Ford prend son temps, laisse ses acteurs habiter leurs personnages et donner corps à leur relation. On a beaucoup glosé sur les mauvais côtés du personnage de Stewart et l'on confond un peu vite son désir quasi maladif de se protéger avec du cynisme. Toutes les premières scènes le présentent plutôt comme une version paresseuse des personnages joués dans les années 30 par Will Rogers ou de Wyatt Earp – Henry Fonda. Et puis cette scène au bord de la rivière. Quand je parle de viser à l'essentiel, je sens que ce sont ces passages où l'on sent s'écouler la douceur du temps, de la vie qui passe, qui ont véritablement intéressé Ford. Cette tendresse qu'il oppose ensuite à la violence du monde.

On pourra également s'amuser à lire le film comme une parabole sur la situation du cinéaste. Un homme qui a fait son trou non sans cynisme, sollicité par un ami pour une mission qui le rebute et le conduit dans des territoires et des situations familières. Une mission vouée à l'échec mais dont il tirera le meilleur partit en se retrouvant lui-même grâce à l'amour d'une femme. Selon Harry Carey Jr, Ford « avait le béguin » pour l'actrice Shirley Jones.

Reste que le film n'en est par pour autant un chef d'oeuvre méconnu. Les intermèdes comiques ne me semblent toujours pas plus drôles. Le film est parfois un peu lâche au niveau du rythme. Mais mieux qu'un « grand film malade », Two rode together est une belle oeuvre de transition, enrichissant encore une oeuvre déjà considérable et ouvrant des portes pour les années restantes.

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Pistes

Le DVD

Photographie : Allociné

Sur le site du Ciné-club de Caen

Sur ARTE

la chronique de Tepepa

Sur Onirik

Sur DVDbeaver

Analyse de la premère séquence sur le PhilblogZophe

30/06/2007

Un visage, une carrière

John Ford Blog-a-thon
 

Pour une filmographie complète avec une biographie correcte, voyez la fiche anglaise de Wikipedia. Il y a aussi, très détaillée, la fiche IMDB. Ce sont les bases.

Voici quelques photographies de Ford. Tout d'abord un portrait des années 30 du Domaine public (source Wikipedia) :

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ICI une photographie publicitaire d'Alex Kahle qui date de 1937.

ICI une photographie de studio, la RKO, pour la promotion de The plough and the stars (Révolte à Dublin) en 1936.

 

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"John Ford." Online Photograph. Encyclopædia Britannica Online. 28 June 2007. Lien.

 

29/06/2007

John Ford (et moi, et moi, et moi)

John Ford blog-a-thon

 

Je suis né en décembre 1964. John Ford sort son dernier long métrage, Seven women (Frontière chinoise) en 1966. Pourtant son oeuvre n'a cessé de m'accompagner et, contrairement à celle de tant d'autres cinéastes, elle n'a cessé de me fasciner, c'est un fait qui n'aura échappé à personne. Mes plus vieux souvenirs de cinéma, si vieux que je ne saurais les dater, sont liés à ses films. La poursuite finale dans Stagecoatch (La chevauchée fantastique)qui est peut être un des tout premiers films que j'ai vu de ma vie, la marche de John Wayne dans le canyon de Three godfathers (Le fils du désert), la charge des cadets et l'amputation de Horse soldiers (Les cavaliers), les bateaux de They were expandable (Les sacrifiés), la chute de Wayne dans l'escalier de Wings of the eagle (L'aigle vole au soleil)... Il est sans doute le premier réalisateur que j'ai identifié en tant que tel, avec Disney, mais ce dernier était déjà plus une marque qu'une signature. Plus tard, c'est la programmation de Stagecoatch qui m'amènera en 1978 à m'inscrire à la Cinémathèque de Nice. C'est la diffusion de My Darling Clémentine (La poursuite infernale) qui m'attirera à la Cinémathèque de Bruxelles. C'est une soirée Ford qui me décidera à retourner faire un tour l'an dernier à Cannes.

Ford me fascine et je ne cesse de me demander pourquoi. Une première approche, forcément superficielle, me laisse songeur. John Ford était un américain d'origine irlandaise, catholique, croyant, militaire de carrière (il a finit amiral, je crois, et a fait du contre espionnage), démocrate longtemps, il vire conservateur républicain au milieu des années 60, attaché aux traditions toujours ainsi qu'aux valeurs familiales. C'était un homme assez secret, un secret qu'il a savamment entretenu pour avoir la paix ; tout comme il entretenait son sale caractère. Au fil des témoignages, biographies et documentaires, on le découvre tour à tour colérique, tyrannique, irascible, porté sur la boisson (il était loin d'être le seul), capable de dureté voire de cruauté avec ses acteurs, rancunier, bref possédant autant que d'autres la « dark side of the genius ». Ses films peuvent s'attaquer au choix sur les angles du machisme, du paternalisme, du militarisme, de l'impérialisme et d'un tas d'autres trucs en « isme », y compris, ça s'est entendu, du communisme. Alors ?

Alors, tout cela compte très peu en regard d'une oeuvre qui aura mis l'homme en son centre, l'homme sous toutes ses facettes, les nobles comme les abjectes, et avec toutes ses contradictions. Peut-être inspiré par les siennes propres, Ford aura filmé une chose et son contraire, non en les opposant dans des corps différents comme il se pratique le plus souvent, mais en les mêlant dans le même individu et en faisant de la résolution de cette contradiction le moteur de ses histoires. Ainsi cohabitent chez Mary Kate Danaher dans The quiet man (L'homme tranquille) les valeurs traditionnelles irlandaises (la place de la femme, la valeur de l'argent, le respect au frère) et ses désirs de femme (désir sexuel, volonté d'exister par elle même) qui rendent au final assez peu pertinentes les critiques de machisme faites à ce film (j'y reviens). Ainsi Ethan Edwards dans The searchers (La prisonnière du désert), doit résoudre la contradiction interne entre son racisme viscéral pour les indiens et son sens de la famille, résolution qui se fera à travers la quête de sa nièce enlevée par les comanches et qui en fera un homme apaisé mais condamné à errer à jamais. Ainsi Marty Maher dans The long gray line (Ce n'est qu'un au-revoir) doit apprendre à vivre avec sa fascination et son dévouement à l'armée (ici West Point) et son désespoir de voir partir à la guerre de jeunes hommes qui parfois ne reviennent pas. Et lorsque Ford s'engage dans la voie plus classique de l'incarnation en différents personnages de différents points de vue, il se débrouille le plus souvent pour renverser les repères. Ainsi dans les célèbres fins de The man who shot Liberty Valance (L'homme qui tua Liberty Valance) et Fort Apache(Le massacre de Fort Apache) ce que l'on tient pour acquit (Stoddart est un héros, le colonel Thrusday est un salaud, je simplifie) est remis en cause. Ford nous montre que la réputation de l'intègre avocat est bâtie sur un mensonge et que le courageux et progressiste capitaine York justifie son supérieur devant les journalistes. Avec cela, on comprend que les films de Ford soient pleins de perdants magnifiques, exaltent l'esprit de sacrifice, et baignent dans une douceur mélancolique, parfois teintée d'amertume dans les oeuvres les plus sombres.

La vision de Ford me semble mêler avec grâce le simple et le complexe, ce qui le rend à la fois immédiatement compréhensible et analysable en profondeur. Il y a une notion forte et claire du bien et du mal chez Ford, mais aussi la notion de leur relativité et les rapports ambigus qu'ils entretiennent. Dans Stagecoach les marginaux sont les héros, le banquier est un voleur et l'aristocrate sudiste un homme déchu. Chez Ford, un homme (une femme) vaut par son humanité tout en état fortement ancré dans une réalité sociale. La première transcende la seconde, comme chez ce timide avocat appelé Abraham Lincoln. Ce qui explique, et j'aime tellement cette idée, que les hommes changent, qu'ils sont capables d'évoluer, de s'ouvrir comme Tom Joad qui comprend le sens de l'engagement, comme dans ce final de The searchers qui n'a jamais finit de me bouleverser lorsque Wayne prend Nathalie Wood dans ses bras. Si l'on pleure à ce moment, c'est un peu à cause du mélo, mais surtout parce que l'on voit un homme découvrir son humanité. La pulsion de vie prendre le pas sur la pulsion de mort. C'est ce que Ford n'a cessé de filmer.

Et a ces mouvements internes répondent de vifs mouvements externes. De l'action pure. On a souvent définit le plan fixe comme la figure type du cinéma fordien. Pourtant ce sont ses merveilleux travellings latéraux accompagnant diligences, cavaliers ou hordes indiennes qui me semblent son inimitable signature. Ford était un grand portraitiste mais il avait aussi un oeil remarquable pour traduire la dynamique exaltante du mouvement.

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Ford est aussi plus cinéaste que la plupart des cinéastes. Formé à l'école du muet, il maîtrise ce langage comme très peu d'autres. Il est notable qu'il soit sans doute le plus discret, le moins disert des metteurs en scène, refusant de s'expliquer, pirouettant, envoyant bouler ceux qui tentent de lui faire dire ses images. Il est tout entier dans son art. Comme les plus grands, il a délimité un espace personnel, un monde de fiction purement cinématographique, entre Monument Valley et Innisfree. Un monde de fiction peuplé de sa troupe, la « John Ford stock company », ces visages inoubliables qui incarnent cow-boys, marins, militaires, cavaliers, indiens, mères, prostituées, docteurs alcooliques, journalistes, barmen irlandais et tant d'autres. Une troupe que l'on retrouve derrière la caméra avec ses collaborations répétées avec tel opérateur, tel musicien, tel cascadeur. Une troupe de fidèles dévoués. Une conception du cinéma comme mode de vie collectif.

Son destin de réalisateur est assez exceptionnel, il arrive à Hollywood naissant alors qu'il n'a pas 20 ans. Il tourne son premier film à 23 et il n'a pas 30 ans qu'il est aux commandes d'une épopée comme The iron horse (Le cheval de fer). Ford aura eu toute la liberté possible dans un système à la fois ambitieux et contraignant. Sa carrière épouse l'histoire de Hollywood, de la naissance à la première chute en passant par l'apogée du muet, la révolution du parlant, l'âge d'or et les premières lézardes. Elle épouse aussi l'histoire de son pays, les deux guerres, la seconde surtout qu'il fera et filmera, la crise de 1929, le New Deal, la Corée, le guerre froide, l'ère Kennedy et jusqu'aux doutes des années 60. Au-delà de son vécu, Ford aura revisité tout la brève histoire de son pays depuis l'époque des pionniers de la vallée de la Mohawk jusqu'aux années 60, passant par la guerre de sécession, la conquête de l'ouest, les guerres indiennes et la naissance de la civilisation industrielle. Un peu plus de 130 films, un poil de télévision et quelques documentaires. Ford en impose à la fois par la qualité et la quantité. Ses méthodes de tournage qui tirent le meilleur et de son art et du système lui permettent par exemple, entre 1939 et 140, de réaliser à la suite Stagecoach, Young Mr Lincoln (Vers sa destinée), Drums along the Mohawks (Sur la poste des Mohawks), Grapes of Wrath (Les raisins de la colère) et The long Voyage home (Le long voyage). Ca donne le vertige. Mais Ford est aussi celui qui a dit « J'ai mené cent combats contre les studios et je les ai tous perdus ». Encore une façon de nuancer les choses pour celui qui, dans une oeuvre riche en succès commerciaux et grosses productions, disait préférer Wagonmaster (Le convoi des braves) ou The sun shine bright (Le soleil brille pour tout le monde), de « petits films ».

John Ford, poète en cinéma, « divin barde » comme le furent en leurs temps Homère pour la Grèce antique ou Shakespeare pour l'Angleterre élisabéthaine, aura filmé l'épopée de son pays et le mécanisme de cette épopée, la scène et les coulisses. Il aura filmé le vent dans les chevelures, les roches immémoriales, les cours d'eau scintillants, les robes qui ondulent, la poussière rouge sur les bottes, les services en faïence bleue, les chants, les steaks, les couvertures indiennes, les cieux d'orages sur la lande, les cieux si bleus du pacifique, les frissons au froid du petit matin, les vertes prairies irlandaises, le noir profond des mines du pays de Galles, la mélancolie douce des cimetières, la tempête tropicale, le calme crépuscule africain, la vitesse des chevaux, la joie des chiens, le courage des hommes, la beauté des femmes et vice-versa.

 

Le John Ford blog-a-thon est donc ouvert. Je publie ci-dessous les liens avec les différents participants et je mettrais à jour cette liste régulièrement jusqu'au 9 juillet. Si quelqu'un échappe à ma vigilance, qu'il n'hésite pas à me mettre un petit message.

Rétrospective Ford au festival de La Rochelle (très beau texte de Thierry Frémaux) 

Bande annonce d'époque sur Cher Nanni 

La contribution de Blogart (la comtesse)

Initiative originale, un jeu autour des actrices sur le Ciné-club de Caen. Et bien sûr leur fiche sur Ford.

Les deux cavaliers selon le bon Dr Orlof. Merci de ta participation,  Pierrot.

"Quand la légende..." Steamboat round the bend par Sonic Eric, merci pour ce texte, proche de ce que j'aurais aimé écrire sur Judge Priest

Lee Marvin on John Ford, un superbe document sur Cinébeats. Thanks a lot for this posting.

L'héritier rock sur l'Hispaniola (un jour, je développerais cette idée).

Peter Nellhaus du blog  Coffee, coffee and more coffee (en anglais), propose une relecture de What price glory ? (1952) qui vient de sortir en France dans un coffret de films rares. Thanks a lot Peter, it is an honor to have your contribution.

 

 

25/06/2007

John Ford et La Rochelle

On y arrive ! Il y a quelque temps, je vous ai proposé le principe d'un hommage à John Ford à l'occasion de celui qui lui est rendu lors du 35e festival international du film de La Rochelle (29 juin – 9 juillet). Un Blog-a-thon John Ford. Vous avez été plusieurs à répondre favorablement. Je rappelle donc le principe : Sur la période du festival, du 29 juin au 9 juillet 2007 ceux qui le souhaitent publient sur leur blog une ou plusieurs notes sur le grand homme et l'ensemble est mis en réseau à partir d'Inisfree. J'ai hâte. (image : capture DVD Warner).

 

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Ceci étant, La Rochelle ne propose pas que cela, oh que non ! Et je vous invite à découvrir leur programme complet en cliquant sur leur très belle affiche :

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