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21/06/2005
La leçon de Stanley Donen
Cette obsession du rythme, cette densité de la création, ce cinéma qui est mouvement et vitesse, ce cinéma qui est l’humour et la grâce, léger comme les pas de Fred Astaire, c’est bien le sien. C’est tout ce grand cinéma hollywoodien à son meilleur, celui qui nous manque cruellement aujourd’hui. Le reste n’est qu’anecdote. Si Donen nous a parlé de ses trucs, de son métier de chorégraphe, de ses idées techniques de mise en scène, il n’a rien dit, vraiment, sur son art de cinéaste. Sauf quand il eu cette peur d’ennuyer son audience et puis, un peu pus loin quand il a dit que, si une idée pouvait passer par le cinéma, par son langage propre, c’était mieux.
Donen fait partie, et il est l’un des derniers à Hollywood, de ces cinéastes qui pensaient cinéma et qui se sont, très généralement, refusé à théoriser leur travail. Je pense à Ford, Hawks, Walsh, Minelli, Lubitch, Capra... Ils avaient des tempéraments visuels avant tout. L’image, le rythme, le mouvement, formaient l’essence de leur cinéma.
En revoyant ses comédies musicales, des plus célèbres aux plus modestes, on ressent encore cette incroyable optimisme. La mélancolie viendra après, à l’époque des comédies sophistiquées qu’il réalisera quand les studios ne feront plus de comédies musicales. Pour l’heure, comment ne pas être positif quand, à 26 ans, on réalise son premier film avec son idole (Astaire). François Truffaut disait que la scène phare de Chantons sous la pluie était la séquence la plus euphorique de l’histoire du cinéma. Comment ne pas se sentir porté sur les ailes de la danse quand on a pu faire défiler devant sa caméra Astaire, Kelly, Cyd Charisse, Audrey Hepburn, Debbie Reynolds ou Cary Grant ?
06:10 Publié dans Festival | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Cinéma, Stanley Donen, comédie musicale | Facebook | Imprimer | |
Commentaires
Quel plaisir de trouver, au hasard de mes pérégrinations sur la blogosphère, un amateur de comédies musicales, qui en parle si bien! C'est vrai que je n'ai jamais vraiment réfléchi à la façon de filmer une comédie musicale. J'exultait devant ces petites merveilles qui ont bercé mon enfance (comme quoi elles ne disparaitront jamais!) sans me demander pourquoi. Et c'est certainement en effet parce que le réalisateur disparait derrière ses danseurs, et Gene Kelly derrière Don Lockwood.
Je donnerais n'importe quoi pour voir mes héros au cinéma... Peut-être qu'un jour, la "grande ville du cinéma" qu'est Paris daignera me faire le plaisir de les reprogrammer? Je ne désespère pas...
Écrit par : Chachou | 21/06/2005
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