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17/06/2005

Histoires de couples

Ludocic Maubreuil écrit beaucoup et très bien sur Cinématique. L'autre jour, je suis tombé sur une note qui m'a donné à réfléchir : lien

 Louis: Tu es si belle. Quand je te regarde, c'est une souffrance.

Marion: Pourtant hier, tu disais que c'était une joie.

Louis: C'est une joie et une souffrance.

Marion: Je vous aime.

Louis: Je te crois.

 
Le couple. Grand sujet de cinéma. Je me suis mis à réfléchir sur mes couples de cinéma, je veux dire ceux qui fonctionnent, qui sont dans le présent du film, qui nous montrent leur complicité, leur « confrontation réussie », leur fusion, si belle parfois que c'en est, au choix, douloureux ou exaltant. Question de couple. Question de cinéaste. Question d'expérience personnelle.

Vivian : Speaking of horses, I like to play them myself. But I like to see them work out a little first, see if they're front-runners or come from behind, find out what their whole card is, what makes them run.

Marlowe : Find out mine?

Vivian : I think so.

Marlowe :Go ahead.

Vivian : I'd say you don't like to be rated. You like to get out in front, open up a lead, take a little breather in the backstretch, and then come home free.

Marlowe : You don't like to be rated yourself.

Vivian : I haven't met anyone yet that can do it. Any suggestions?

Marlowe : Well, I can't tell till I've seen you over a distance of ground. You've got a touch of class, but I don't know how, how far you can go.

Vivian : A lot depends on who's in the saddle.

 
Est-ce que ces films sont si rares ? Je ne le crois pas. Moins nombreux sans doute parce qu'il est difficile, sans tomber dans le mélodrame, de montrer l'amour au travail, la fusion intense au quotidien. Voici donc quelques propositions de couples qui me semblent illustrer « l'échange radieux ».

James Stewart de Dona Reed dans La Vie est Belle de Franck Capra
John Wayne et Angie Dickinson dans Rio Bravo de Howard Hawks
Birger Malmsten et Eva Henning, La Fontaine d'Arethuse de Igmar Bergman
Maggie Cheung et Tony Leung dans In The Mood For Love de Wong Kar-Wai
Charlie Young et Nicky Wu The Lovers de Tsui Hark
Humphrey Bogart et Elizabeth Sellars dans La Comtesse aux pieds nus de Joseph L Mankiewicz.
John Wayne et Maureen O'Hara dans L'Homme Tranquille de John Ford
Charlie Chaplin et Paulette Goddard dans Les Temps Modernes de Charlie Chaplin
Alberto Sordi et Léa Massari dans Une Vie Difficile de Dino Risi
Cary Grant et Katharine Hepburn dans Indiscretions de Georges Cuckor

cinéma,blog,théorie

Feathers: I thought you were never going to say it.

John T. Chance: Say what ?

Feathers: That you love me.

John T. Chance: I said I'd arrest you.

Feathers: It means the same thing, you know that

15:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cinéma, blog, théorie |  Facebook |  Imprimer | |

Commentaires

Merci de votre compliment ! Je trouve votre liste d'autant plus intéressante à creuser que parmi les "4-5 films, pas plus" que j'évoquais sans nommer, se trouvait le Bergman, magnifique, que vous citez. En revanche, Une vie difficile est l'un des rares Risi que je connais pas et qu'il faut donc que je me procure... Dans l'idée due films traitant du "couple en croix", je voulais aussi dire qu'il soit le seul sujet, le seul qui vaille (comme une sorte d'anti-Intimité, tant ce film se Chéreau me paraît passer totalement à côté de l'art de l'union), ce qui n'est pas tout à fait le cas du Capra, du Ford et du Chaplin.
A bientôt

Écrit par : Ludovic | 17/06/2005

"L'échange radieux" à propos d'In The Mood For Love... hmm. Un jour j'ai lu une interview de Wong Karwai qui suggérait que la clé du film tenait peut-être en ceci que ces deux personnages ne s'étaient jamais aimés...

Écrit par : Marie | 17/06/2005

Je suis partit sur l'idée de l'intimité. Sur l'intimité du couple à la fois comme sujet et comme expression artistique, en l'occurence comme sujet cinématographique. C'est quelque chose qui m'intéresse beaucoup, qui me touche beaucoup quand je le vois et, c'est vrai que c'est assez rare.

Allant par là, pour répondre à Marie, j'ai beaucoup de mal à avaler la clef de Wong Kar-Wai. Je l'ai peut être dépossédé et passé à ma moulinette pesonnelle, mais le sujet, l'essence de son film me semble être ce rapport de couple qui existe entre les deux protagonistes. Quand je dis qu'il existe, je veux dire que je le sens comme une évidence. Leur drame, c'est que ce rapport de couple avec ses gestes, cette façon de se regarder, de se frôler, d'être là pour l'autre, c'est du pur couple. Malheureusement, ils ne sont pas mariés, c'est à dire que leur couple n'existe pas vis à vis des autres. Leur problème, c'est de ne pas arriver à dépasser cet état. C'est le coté tragique de ce film.

Je suis ravi de rencontrer quelqu'un qui connaisse et apprécie La Fontaine D'Arethuse. Ce n'est pas un Bergman très connu et c'est bien dommage. Pour rester dans ma problèmatique d'intimité, la longue première séquence dans la chambre d'hôtel est un sommet d'intimité de couple qui m'a subjugué chaque fois que j'au vu le film.

Pour argumenter mes choix, je dirais que, si le couple ne semble pas central chez Chaplin et Capra, c'est qu'il est lié aux autres sujets de ces films. Il y a dedans des scènes de très grande intensité : la scène du téléphone chez Capra, celle ou la fille des rues emmène le vagabond dans une cabane où elle a reconstitué avec ses pauvres moyens un foyer pour leur couple chez Chaplin. Un peu plus loin, le vagabon fera un rêve qui contient une définition du couple radicale : ce sont deux êtres qui ont du bonheur à prendre leur petit déjeuner ensemble. On peut se poser la question de savoir si ça va donner du cinéma, Chaplin me donne une réponse qui me réjouit.
Reste Ford. C'est un de mes couples favoris. En y réfléchissant, je pense que c'est le sujet central et unique du film. Ce n'est pas un film de conquête, le couple se forme vite et c'est véritablement lui qui se bat pour exister tout le long du film, avec deux belles scènes d'intimité : celle du cimetière et celle dans le jardin du cottage. Là aussi, au-delà du côté comédie, du côté folklorique, il y a une question de couple essentiel : où est-ce que celui qui emmènage chez l'autre va mettre ses affaires ? Autrement dit, comment, par quels compromis, deux individus en deviennent un.

Écrit par : Vincent | 17/06/2005

Vous êtes plutôt convaincant ! Et je crois bien que vous avez raison sur Ford...
Je rêve de l'antithèse d'Intimité ou de 29 palms, c'est-à-dire un film tout aussi centré sur un couple et dénué de péripéties, mais à la fois clair et profond, non pas sombre comme le second ou superficiel comme le premier.

Écrit par : Ludovic | 18/06/2005

Bien vu, Vincent. La question fondamentale est bien celle que tu poses : "où est-ce que celui qui emménage chez l'autre va mettre ses affaires ?"

Écrit par : Marie Thé | 26/06/2005

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