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26/06/2010

Allure

Dans A bout de souffle (1960), Jean-Paul Belmondo se passe le pouce sur les lèvres comme Humphrey Bogart dont il essaye d'avoir l'allure. Moi, longtemps, non seulement je ne me suis pas couché de bonne heure, mais j'ai essayé de me tenir comme John Wayne, d'avoir ce mouvement de bassin souple et assuré. Un rêve inaccessible avec plus de vingt centimètres de moins que le Duke. Et puis, j'ai fini par apprendre qu'il avait mis près de dix ans à prendre le coup. Reste que j'aime bien saisir un poteau, le bras tendu, oscillant doucement. Parfois, quand je parle en public, il m'arrive par réflexe de prendre mon bras gauche avec ma main droite, juste au dessus du coude, pour me donner une contenance. Au début des années 80, j'ai été très marqué par les allures de Harrison Ford en Indiana Jones et de Mel Gibson en Max (Mad). Je ne suis pas trop cuir, mais avec ma première paye, je me suis payé un chapeau marron avec la bande. Et quelques années plus tard, en vacances au Portugal, ce sont mes amis qui m'ont empêché d'acheter un véritable fouet souple, arguant que j'aurais l'air ridicule avec ça au côté. Je porte toujours le chapeau à l'occasion. Il paraît qu'il faut le faire vieillir. Gary Cooper, dit-on, en avait un tout cabossé auquel il tenait beaucoup, plein de taches et de toiles d'araignées. La légende...

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Je me suis aussi payé une chemise blanche à col mousquetaire en pensant à Gérard Philippe, mais c'est pas facile de trouver une occasion pour porter un truc pareil. J'ai également dégoté un poncho façon Clint Eastwood période Leone que j'ai porté pour présenter des courts métrages un peu impossibles. Une autre fois, j'ai loué une soutane pour présenter La messa e finita (La messe est finie - 1986) de Nanni Moretti. Moretti m'inspire pas mal depuis Caro diario en 1994, j'essaye de me tenir comme lui sur sa Vespa quand je fais du vélo et je lève la tête pour regarder défiler les façades. Ces derniers temps, comme j'ai mal aux épaules et que je me force à rester bien droit, je m'imagine en David Chiang chez Chang Cheh, avec ses bottes blanches. Je suis un garçon sous influence.

Photographie : source blog La dolce vita