« lun. 25 avril - dim. 01 mai | Page d'accueil
| lun. 23 mai - dim. 29 mai »
20/05/2005
Westerns all'dente
Je traverse une période westerns italiens. Un peu comme quand je décide de relire l’ensemble des albums d’Astérix ou de Tintin. Avec le plaisir de la découverte en plus. Outre ma passion habituelle pour tout le western, je trouve dans ces films italiens des années 60 une véritable fraicheur, un esprit de cinéma populaire qui me manque beaucoup aujourd’hui (voir mes réflexions sur Star Wars). Pour ceux qui comprennent suffisamment la langue de Dante, je recommande un coffret pas trop cher : Colt Collection avec deux films qui m’ont beaucoup impressionné : Le Mercenaire de Sergio Corbucci et Colorado de Sergio Sollima.
Le Mercenaire avec Franco Nero, Tony Musante et Jack Palance, c’est le type même du film d’aventures révolutionnaires, assaisonné d’une réflexion politique, le tout emballé avec un humour et un sens de l’action qui arrive encore à me faire sautiller sur mon siège. Le mercenaire en question est un polonais, pas un plombier, mais un expert en armements qui se retrouve à aider un péon un peu libérateur, un peu truand et pas très doué. Le duo fonctionne sur un rapport de méfiance réciproque, d’admiration et de coups fourrés, préfigurant le duo John-Juan du Il était une fois la Révolution de Léone. Dans ces films (auxquels on peut ajouter Companeros, Tepepa et quelques autres) les réalisateurs italiens ont su trouver une façon originale et divertissante de parler des rapports nord-sud, rapports qu’ils vivaient d’une certaine façon au sein même de l’Europe de cette époque. Mais cette réflexion ne prend jamais le pas sur l’action (ah ! la charge en automobile), ni sur le baroque macabre de certaines images, comme l’arrivée de Franco Nero dans un bâtiment rempli de pendus. Musique avec sifflement inoubliable de Morricone.
Colorado (la Resa Dei Conti en VO) est tout aussi excitant, peut être même encore mieux maîtrisé. Lee Van Cleef joue une nouvelle fois un chasseur de primes, lancé à la poursuite de Tomas Milian dans le rôle de Cuchillo, un péon accusé de viol et de meurtre. Peu à peu, l’impitoyable chasseur va se rendre compte qu’il y a un problème avec sa proie. Au rayon des mauvais : de gros propriétaires, l’armée, un conseiller autrichien à monocle, un fils à papa pédophile, bref, pas un pour racheter l’autre. Là encore, un discours politique marqué, pas asséné, et de grands moments de pur cinéma : outre le grand double duel final, la fuite éperdue de Cuchillo à travers les champs sur les chœurs de Morricone. Autre moment surréaliste, la longue séquence du ranch de la veuve, variation sur le mythe de Circé digne du cinéma fantastique. Van Cleef joue de subtiles variations à partir de son personnage monolithique et Tomas Milian ce personnage haut en couleurs, bavard, vantard, débrouillard, mais avec un fond idéaliste, dont il deviendra le spécialiste.
11:25 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : western, cinéma, Sergio Corbucci, Sergio Sollima |
Facebook |
Imprimer |
18/05/2005
Que la force, etc.
Difficile pour moi de faire l’impasse. Je suis loin d’avoir encore le soulèvement d’enthousiasme de l’époque mais il reste encore un petit quelque chose. Je me souviens parfaitement de la séance de L’Empire Contre Attaque en 1980. De l’attente qui avait précédé, de l’émission de Temps X, d’articles dans les revues et des photographies fabuleuses. Je me souviens aussi de la sortie du Retour du Jedi, en 83. J’avais séché les cours pour être de la première séance du mercredi après midi. C’était bizarre parce qu’il n’y avait pas tant de monde. J’y suis retourné le lundi suivant, avec des amis, là, on a bien fait une heure de queue. Mais on était contents. Et je me souviens du numéro spécial de Starfix. A l’époque, on a défendu le film bec et ongles comme on dit. Ce n’est qu’après que les Ewoks sont apparus pour ce qu’ils étaient : L’insupportable symbole de l’échec du film. Mais il y a encore de beaux moments.
Lucas a eu tort d’arrêter si longtemps pour reprendre si tard. Nous n’avons plus 15 ans et ce que nous acceptions alors, ça passe moins bien aujourd’hui. C’est sans doute pour avoir oublié ça qu’il s’est lourdement planté avec l’épisode I, que nous ne sommes plus aussi sincères dans l’attente des épisodes II et, aujourd’hui, de cette Revanche des Siths. Et que l’on ne me dise pas que nous avons vieillis. Enfin, si, on est plus vieux, mais quand je regarde King Kong, Rio Bravo ou Indiana Jones, je retrouve toujours mon « âme d’enfant ». Et quand je regarde les deux premiers épisodes, ceux historiques, je marche toujours. Parce qu’alors, Lucas , qui ne savait pas encore bien où il allait, était encore capable de partager son innocence avec nous. Parce que les effets spéciaux, un peu imparfaits, participaient de la naïveté de l’entreprise. Parce que Leight Brackett et Lawrence Kasdan avaient écrit le scénario de L’Empire Contre Attaque et qu’ils savaient écrire des films d’aventure et de science fiction.
Difficile aujourd’hui de regarder un des nouveaux Star Wars autrement que comme le nouveau « blockbuster ». Fini le temps du film exceptionnel qui repoussait les limites de l’imaginaire. Dès le Retour du Jedi, Lucas est devenu prisonnier de sa réussite. C’est un peu pathétique de le voir, aujourd’hui, essayer de raccrocher les wagons en élaborant à posteriori une philosophie globale pour les 6 épisodes. Dans la première trilogie, on riait pas mal avec les héros, des héros avec lesquels on pouvait s’identifier. Dans la seconde série, on ri peu, avec une créature virtuelle moche comme un pou, et le héros, censé nous ressembler, reste trop lisse. Ah ! Où sont la maladresse de Solo, les timidités de Luke, les crises d’autorité de Leia ?
Ce qui est amusant aussi, c’est tout le baratin que l’on fait sur le côté sombre et pessimiste qui dominerait la série. Comme si l’ensemble de la saga n’était pas d’un optimisme avéré. Lucas ne fait qu’appliquer les règles de bases de la dramaturgie : plus la chute est profonde, plus le mal est puissant, plus le mérite des héros est grand.
Il pourrait rester les films, mais non ! Même pas depuis que Tonton Georges a cru bon de les reprendre et de les tripoter. Ca, c’est vache. Retirer comme cela une part d’enfance à ses fans… Mais bon. Pas le choix. J’irais quand même voir la fin du début de l’histoire. Il parait que c’est pas mal. Avant, si j’ose dire, c’était merveilleux.
Lucas a eu tort d’arrêter si longtemps pour reprendre si tard. Nous n’avons plus 15 ans et ce que nous acceptions alors, ça passe moins bien aujourd’hui. C’est sans doute pour avoir oublié ça qu’il s’est lourdement planté avec l’épisode I, que nous ne sommes plus aussi sincères dans l’attente des épisodes II et, aujourd’hui, de cette Revanche des Siths. Et que l’on ne me dise pas que nous avons vieillis. Enfin, si, on est plus vieux, mais quand je regarde King Kong, Rio Bravo ou Indiana Jones, je retrouve toujours mon « âme d’enfant ». Et quand je regarde les deux premiers épisodes, ceux historiques, je marche toujours. Parce qu’alors, Lucas , qui ne savait pas encore bien où il allait, était encore capable de partager son innocence avec nous. Parce que les effets spéciaux, un peu imparfaits, participaient de la naïveté de l’entreprise. Parce que Leight Brackett et Lawrence Kasdan avaient écrit le scénario de L’Empire Contre Attaque et qu’ils savaient écrire des films d’aventure et de science fiction.
Difficile aujourd’hui de regarder un des nouveaux Star Wars autrement que comme le nouveau « blockbuster ». Fini le temps du film exceptionnel qui repoussait les limites de l’imaginaire. Dès le Retour du Jedi, Lucas est devenu prisonnier de sa réussite. C’est un peu pathétique de le voir, aujourd’hui, essayer de raccrocher les wagons en élaborant à posteriori une philosophie globale pour les 6 épisodes. Dans la première trilogie, on riait pas mal avec les héros, des héros avec lesquels on pouvait s’identifier. Dans la seconde série, on ri peu, avec une créature virtuelle moche comme un pou, et le héros, censé nous ressembler, reste trop lisse. Ah ! Où sont la maladresse de Solo, les timidités de Luke, les crises d’autorité de Leia ?
Ce qui est amusant aussi, c’est tout le baratin que l’on fait sur le côté sombre et pessimiste qui dominerait la série. Comme si l’ensemble de la saga n’était pas d’un optimisme avéré. Lucas ne fait qu’appliquer les règles de bases de la dramaturgie : plus la chute est profonde, plus le mal est puissant, plus le mérite des héros est grand.
Il pourrait rester les films, mais non ! Même pas depuis que Tonton Georges a cru bon de les reprendre et de les tripoter. Ca, c’est vache. Retirer comme cela une part d’enfance à ses fans… Mais bon. Pas le choix. J’irais quand même voir la fin du début de l’histoire. Il parait que c’est pas mal. Avant, si j’ose dire, c’était merveilleux.
10:10 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Georges Lucas, Star Wars |
Facebook |
Imprimer |






















