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06/07/2011
Jeunesse d'un X-man
Après le soir au fond de mon lit
je regardais le plafond
je testais mes pouvoirs
j’avais un laser si je me concentrais
qui me sortait par les yeux
je pouvais tuer des gens
j’étais un dieu
et je m’endormais comme ça content
j’étais heureux
Mendelson
Quand j'étais jeune adolescent, je liais les histoires de super-héros dans Strange, Spécial Strange et Titans, publiées par les éditions Lug. Elles étaient les pionnières, non sans mal avec la censure, de la diffusion des Marvel Comics en France. Les X-menont vite fait partie de mes séries préférées. Les dessins de Jack Kirby, Neal Adams, plus tard de John Byrne, étaient souvent splendides, pleins de rêve et de de drame. Les histoires de Stan Lee et surtout Chris Claremont, en ces temps où tout était encore à peu près simple et linéaire jouaient à fond le phénomène d'identification avec la bande de jeunes gens, jeunes mutants aux super-pouvoirs de l'école du professeur Charles Xavier. Leur statut de parias en butte à la crainte et à la haine de leurs contemporains permit de développer une parabole simpliste mais efficace sur la racisme et la tolérance, avec un sous-texte fort mêlant la lutte pour les droits civiques (la série commence en 1963) et la Shoah. Ceci donna à la série une intensité inédite dans le genre. C'est dans les X-men que j'ai vu du sang pour la première fois. C'est dans les X-men que j'ai vu mourir un super-héros, bien avant que cela ne devienne à la mode.
Dessin de John Byrne (DR)
Au début des années 80, l'adaptation au cinéma de ce genre d'histoires restait du domaine du fantasme. Les effets spéciaux n'étaient pas encore au niveau du délire des dessinateurs. Le maximum que l'on ait atteint, ce sont les deux Superman de Richard Donner et Richard Lester avec en 1990 le Darkman de Sam Raimi. Toutes les autres tentatives, faute de budget comme de talent rivalisent de ringardise. Ah ! La chemise de Hulk qui craque dans le dos... Il faut attendre les années 90, le succès des deux Batman de Tim Burton puis le développement des effets numériques pour voir arriver dans les années 2000 les super-héros Marvel. Cette fois, les budgets sont conséquents, les réalisateurs ont un certain poids (Raimi à nouveau, Bryan Singer, Ang Lee) et les acteurs un certain renom (Éric Bana, Kristen Dunst, Nick Nolte, Edward Norton, Mickey Rourke ou Tim Roth). L'approche est radicalement différente de celle des années 80 mais moi, par contre, j'ai pris quelques années et je ne suis plus trop sensible à ces débauches spectaculaires.
D'autant que côté bandes-dessinées, l'univers Marvel est devenu depuis une vingtaine d'années une formidable machine à pognon et un foutoir gigantesque. On exploite des franchises (rien que le mot) et cet univers plutôt cohérent est disloqué au rythme des révisions, relectures, « reboots », univers parallèles, origines redites et réécrites, les « whaf if ? », les « pourquoi pas », les n'importe quoi. Ouaip, le vieux schnock vous parle d'un temps où, d'une série à l'autre, une narration linéaire se tenait et c'était original. Un temps où les personnages grandissait et vivaient presque comme vous et moi. Je suppose que je me suis lassé.
Revenons au cinéma. Quand Brian Singer a été annoncé pour prendre les rênes de l'adaptation des X-men, j'étais quand même motivé. Le souvenir de Usuals suspects(1995) associé à mes souvenirs de lectures. Bonne pioche. Le film et sa suite directe restent le meilleur de ce qu'a donné le genre en ce qui me concerne. Singer et ses scénaristes Tom DeSanto et David Hayter ont modernisé juste ce qu'il faut (les costumes), s'appuyant sur quelques éléments forts de la saga : la personnalité complexe du super-vilain Magnéto, la dramatique histoire du Phénix noir et la chasse aux mutants orchestrée par des politiciens sans scrupules avec donc les sous-textes afférents. Singer a su préserver son style visuel proche du film noir et greffer son obsession de la seconde guerre mondiale et du nazisme via les origines de Magneto rescapé des camps. Et puis, Singer a réuni une belle distribution qui fait la part belle à de bien jolies actrices : Halle Berry, Rebecca Romijn et surtout Famke Janssen.
Elle, je lui voue un culte depuis que je l'ai découverte en robe de soirée rouge dans le bateau de croisière de Deep rising (Un cri dans l'océan – 1998) de Stephen Sommers (autre espoir déçu de cette époque). Avant, agent russe, elle avait en une scène mémorable tenté d'étouffer Pierce Brosnan – James Bond entre ses superbes cuisses. Une véritable héroïne B. Après, je regrette qu'elle n'ait pas eu de rôles plus consistants. Sous employée, je la rêve encore chez un Tarantino ou un Carpenter. Ici, elle rend parfaitement les nuances du personnage de Jean Grey, prise entre deux hommes (Cyclope et Serval-Wolverine), bras droit du professeur Xavier, détentrice d'un pouvoir qui va se révéler terrifiant et finalement la détruire. Famke (qui signifie « petite fille ») Janssen apporte au personnage une classe certaine, l'intensité nécessaire de ses grands yeux et surtout ses lignes impeccables. Elle est l'incarnation rêvée des dessins de John Byrne, un maître. Puissance et séduction. Un grand fantasme.
D'un autre côté, Brian Singer butte sur deux écueils. D'abord, le trop connu syndrome hollywoodien du « toujours plus ». Les équipes de X-men ont changé au fil du temps. Mais toujours, elles sont restée à 5 ou 6 personnages. Stan Lee le créateur et Chris Claremont savaient alors qu'ils ne pouvaient pas développer un minimum plus de caractères sur des épisodes de 20 pages. Singer le sait sans doute, mais il ne résiste pas à l'envie, au plaisir gamin, de mettre du mutant un peu partout. Résultat : les équipes ne correspondent plus à leurs modèles dessinés et faute de personnages un minimum écrits, certains héros ne font que de la figuration plus ou moins intelligente. D'autre part le succès de Wolverine (moi j'ai l'habitude de Serval) malgré le talent relatif de Hugh Jackman déséquilibre rapidement la série en sacrifiant le personnage de Cyclope. Scott Summers, l'homme au rayon oculaire destructeur, l'amoureux de Jean Grey, était le chef de l'équipe, le pivot de l'histoire et son amour tragique avec Jean était centrale. Singer ne semble pas savoir quoi faire de ce héros et le confie au fade James Marsden qui a de moins en moins de présence à l'écran et est vite liquidé dans le troisième volet. Il est carrément oublié dans le nouveau film censé raconter la formation de la première équipe. Pauvre Scott, moi je ne t'ai pas oublié.
X-men : first class (2011) de Matthew Vaughn, est donc le film des origines. La jeunesse du professeur Xavier et de Magneto, comment ils se sont connus, les amis qu'ils ont été et comment leurs routes se sont séparées. La formation des X-men. Le film voit le retour de Brian Singer qui avait du laisser le troisième épisode que l'on dit assez mauvais à Brett Ratner. Singer est cette fois scénariste et producteur. La théorie des auteurs me pardonne, on sent sa patte d'autant que Vaughn est pour moi l'auteur d'un calamiteux Stardusten 2007. La première scène devant le portail du camp de concentration reprend celle du tout premier film, comme pour effacer les errances passées et remettre les pendules à zéro. Peut être faut-il y voir cette obsession bien américaine du recommencement, le remake, la seconde chance, du passé faisons table rase et toutes ces sortes de choses, qui puise dans les racines des pères fondateurs, de la conquête de l'Ouest et de la nouvelle frontière. Pourtant, Singer et Vaughn ne font que reproduire ce que le premier film avait déjà accompli. mêmes qualités, mêmes défauts, même équilibre précaire entre l'hypertrophie spectaculaire et l'ambition de profondeur des personnages, même grand écart entre respect de l'œuvre originale et trahison commerciale.
Côté plus, le trio Michael Fassbender, James McAvoy et Kevin Bacon qui s'est visiblement régalé avec son personnage de méchant, fonctionne très bien avec en filigrane ce que certain(ne)s voient comme une relation homosexuelle (c'est parfois troublant). Le contexte historique de l'action du film qui se déroule pendant la crise des missiles de Cuba, ce qui donne un cachet indéniable au film et de savoureuses scènes chez nos amis rouges, associé à l'importance de la seconde guerre mondiale comme traumatisme d'origine. Deux bien jolies femmes, Rose Byrne et surtout January Jones en Emma Frost, reine blanche maléfique au ravissant costume de dominatrice qui rappelle une certaine Mrs Peel dans un épisode avec un autre club des damnés. Quelques passages bien tendus, avec finalement un minimum d'effets spéciaux (La visite au banquier suisse, très bondienne, la scène du café en Amérique du Sud, la mort de Bacon). Visuellement, le film retrouve le charme des bandes dessinées, coloré et épique, cadrages amples, aidé par un montage peu original mais carré.
Côté moins, la bande d'adolescents n'a rien à voir avec l'équipe d'origine à l'exception du Fauve. Ils sont peu réussis, ternes, un peu trop modernes et en proie à des ficelles narratives en forme de câbles. Côté méchants, c'est pareil, Azazel ressemble à une silhouette de carton et l'acteur Jason Flemyng a bien du mérite de rester ainsi impassible dans le sous marin immaculé de Shaw. Directement liés, les problèmes de scénario échouent à résoudre les multiples intrigues parallèles tournant autour des conflits entre les uns et les autres. Au fond, le commencement reprend la continuité, ouvrant la porte à de nouveaux développements. Ce n'était pas malin d'avoir tué tant de monde dans le troisième épisode. Nous pourrons donc rêver à un metteur en scène ayant envie de faire un X-men déficitaire que l'on rigole un peu.
Photographies : © Twentieth Century Fox France
23:22 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : matthew vaughn, brian singer | Facebook | Imprimer | |
Commentaires
Bonjour Vincent, j'ai pécher à avouer, je suis un fans frapadingue de comics! Une passion autant dévorante que le cinéma, mon dessinateur préféré: Le grand, l'unique Joe Kubert. Il a tout dessine depuis plus 60 ans de Tarzan à Batman... C'est un des piliers de DC, il a un trait au couteau, reconnaissable par tous. Il est toujours en activité, il a créer en 1976 une école de dessin qui forme toute la nouvelle génération de "comicman".
Il le maître du réalisme avec d'autre comme Alex Thoth, Russ Heath...
Vincent, je vous souhaite une bonne journée au grand soleil de la Méditerranée.
Écrit par : claude kilbert | 07/07/2011
Décidément, Claude, nous avons de nombreux goûts communs ! Kubert je connais mal, surtout l'excellent "St Rock" je crois qu'il a afit de belles choses avec Superman aussi. Moi je suis surtout un fan de Jack Kirby.
Le soleil de Méditerrannée commence à taper un peu fort :)
Écrit par : Vincent | 12/07/2011
Oui, moi, faible connaisseur des comics papier mais idolâtre du super-héros grand format (a fortiori, selon la formule, quand le blockbuster est intelligent), j'ai pas besoin de beaucoup me concentrer pour imaginer projeter les toiles d'araignée du creux de mon poignée.
Dès le début, les épisodes de Singer avaient quand même la classe. Il a su aussi bien remplir ses plans pour le spectacle que les vider pour ménager les enjeux dramatiques (la partie d'échec dans la cellule de plastique). Le choix des personnages est plutôt pas mal, même si tu as raison, dans les films, Cyclope est pas des plus passionnants.
Vaughn, lui, renoue avec un style et une valeur qu'il manque de plus en plus aux adaptations nouvelles. Faut-il craindre The Avengers ?
Écrit par : Benjamin | 12/07/2011
Le Grand Jack Kirby! Aussi un "Grand anciens" qui a influencé toutes une générations de jeunes futurs "comicman" et de réalisateurs de cinéma. Orson Welles lisait ses premiers comics en réalisant "Citizen kane", la légende le dit!
Vincent, je vous souhaite une bonne fin de journée chez vous au pays du soleil éternel! Car ici il pleut "snif"
Écrit par : claude kilbert | 12/07/2011
Très bon article Mister Vincent !! C'est tellement emprunt de modernité les super-héros que l'on oublie qu'ils sont si vieux et parfois objet de propagande d'époque, voir de dénonciations maquillées...
Écrit par : fred c de st- A | 12/07/2011
Très belle synthèse !! JE suis globalement entièrement d'accord avec toi après je n'ai pas encore vu le dernier .
Sinon il aurais sympa que tu parle de wolverine (surement pour le critiquer )
Et que tu élargisse ta critique pour en faire un dossier sur tous les films de super Héros !
Néanmoins j'ai pris énormément de plaisir à déguster on article
Romain
Écrit par : Romain | 14/07/2011
Benjamin, je suis tout à fait d'accord avec cet équilibre dont vous parlez chez Singer. Je dirais que Vaughn le retrouve partiellement. Pour ce qui est des Vengeurs, je ne sais pas trop quoi en attendre, il y a eu dans le genre le meilleur et le pire. D'autre part cette série ne développe pas des thèmes très forts, c'est plus un club de super héros installés qu'autre chose. Le vrai film des Vengeurs, c'est peut être "Watchmen" (que je n'ai toujours pas vu).
Merci, Fred, c'est vrai qu'ils ont pour beaucoup un demi siècle d'existence et ils ont toujours réussi à coller à leur temps. il y a eu un épisode assez terrible après le 11 septembre 2001.
Romain, merci de la visite. En fait j'aime beaucoup Wolverine- Serval dans les BD, moins l'exploitation du personnage. A l'époque où je le lisais, il apportait vraiment quelque chose à la série et le triangle avec Cyclope et Jean était réussi. Le problème ici, c'est que Cyke dans les films manque d'autorité. Il n'était pas rare que Logan se fasse durement rembarrer, tant par lui que par Jean.
Du coup, et je viens de revoir la série ce qui m'a confirmé dans mon opinion, il y a un déséquilibre qui est plus un problème d'écriture et de choix de distribution que des personnages en eux-mêmes. Par exemple la passion ne passe jamais entre Scott et Jean, ils n'ont aucune scène tendre ensemble. Du coup on y croit pas à leur histoire.
Par contre, finalement, Jackman n'est pas si mauvais que ça, il a un certain charisme. Et tout ce tourne autour de son passé est bien rendu.
Écrit par : Vincent | 14/07/2011
J'adore l'ambiance de ce qu'est devenu la BD.
Franchement une belle adaptation et de bon acteurs au final.
Écrit par : halogrol | 15/07/2011
"D'autant que côté bandes-dessinées, l'univers Marvel est devenu depuis une vingtaine d'années une formidable machine à pognon et un foutoir gigantesque"
Pas vraiment d'accord avec ça. L'univers s'est considérablement enrichi, les personnages sont moins schématiques et naïfs, et en plus, les what if et autres univers parallèles existaient déjà il y a vingt ans. Je crois juste que tu as décroché et que tu n'as pas le courage de replonger (tout comme moi d'ailleurs).
Superbe article, bien que je n'ai jamais vraiment accroché avec les X-Men. Mais je me souviens bien des pages de Claremeont et de la solennité tragique qui en découlait. Je ne trouve pas du tout que les films parviennent à retranscrire cela, tout est schématisé, bazardé et aseptisé. A vrai dire je crois bien qu'aucun film de super-héros ne m'a jamais fait vibrer, à part peut-être The Dark Knight.
Écrit par : tepepa | 20/07/2011
C'est sûr que j'ai décroché, si je calcule bien, vers 1986 (donc plutôt 25 ans). Déjà à l'époque je trouvais que cela se compliquait. Et en ces temps reculés, les "what if" et les croisements étaient de l'ordre de l'exceptionnel. Depuis j'imagine qu'il y a eu des choses intéressantes, mais je vois mal comment on peut suivre l’ensemble de l'univers avec la multiplication des titres. Avec Strange et Cie, c'était possible et je trouvais cela séduisant (même si c'était incomplet et que l'on avait un décalage avec les américains).
Pour les films je suis assez d'accord, m^me si je pense aussi que c'est impossible de retrouver ce qui pouvait nous plaire à l'époque, ce qui passe en BD ne passe pas forcément au cinéma, ne serait ce que les problèmes de costumes :).
J'ai surtout aimé le second "Batman" parce qu'il était à part, "Darkman" parce qu'il était marrant. Et puis les deux Singer.
Écrit par : Vincent | 20/07/2011
Bonjour,
Je ne connais guère les origines (les comics) de tous ses films, mais je me sens assez proche de votre regard sur les X-Men de Synger pour lesquels j'ai de l'affection (le second surtout). Je trouve aussi le casting, en particulier féminin, assez savoureux, avec une même mention spéciale pour Famke Janssen que j'aurais aimé voir plus souvent.
Pas réussi à me résoudre à voir le "dernier" opus en revanche...
Écrit par : D&D | 22/07/2011
Ce dernier X-Men confirme en effet le retour de Singer... en bien et en mal.
J'avais été frappé et déçu par l'inégalité de traitement entre les personnages et cette boulimie d'ajouter le plus de mutants au risque que ces derniers fassent de la figuration... défauts qu'on retrouve dans le dernier, en sachant que cette fois-ci ces derniers me paraissent moins rédhibitoires puisque l'histoire n'a pas matière à trop se disperser: le noyau dur de l'histoire étant la relation Magneto/Xavier, mais il est vrai que les "petits jeunes" paraissent bien falots.
Écrit par : dr frankNfurter | 27/07/2011
D&D, merci de votre visite. Je suis ravi de constater qu'il y a d'autres admirateurs de la belle Famke. Moi aussi, j'en aurais volontiers vu plus. J'ai remarqué aussi que l'opus 2 est nettement plus long que les autres, donc qu'il y a plus de temps pour développer les interactions entre les personnages. Vous pouvez tenter le coup sur le "First class", c'est quand même pas mal.
Dr Franck, bonjour, Il semble qu'un consensus se dégage sur cette série entre nous et sur ses "petits jeunes" :) A bientôt.
Écrit par : Vincent | 29/07/2011
Coup tenté avec "First Class" donc. Pas désagréable et meilleur que le 3, je trouve aussi. Je reste très peu client du trop grand nombre de "mutants" (comme dans le 3) qui dilue ce qui fait pour moi la réussite du 2 (passant par l'alliance d'individualités très fortes et complexes). La fin me fait pas mal décrocher aussi (je ne sais déjà plus bien pourquoi...) Mais la relation Xavier-Magnéto tient la route, et je trouve aussi Fassbender très bon et McAvoy (que je ne connaissais pas) épatant. Je me demande si je vais tenter "Kick ass"...
Écrit par : D&D | 02/02/2012
J'adore les comics ! Article super intéressant !
Écrit par : Damien | 08/02/2021
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