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11/09/2009

Hier, aujourd'hui, demain

Autant abattre la carte maîtresse d'emblée et vous annoncer que c'est dans le troisième sketch de Ieri, oggi, domani (Hier, aujourd'hui, demain) réalisé par Vittorio De Sica en 1963, que l'on trouve le fameux strip-tease de Sophia Loren devant les yeux concupiscents d'un Marcello Mastroianni transformé en personnage de Tex Avery. La pulpeuse Sophia, quoiqu'un peu hésitante au départ, prit la scène très au sérieux, au point de prendre conseil auprès du chorégraphe du Crazy Horse. French do it better comme on dit par chez nous. Trente ans plus tard, Robert Altman fera rejouer aux deux acteurs la même scène, avec un mélange caractéristique d'ironie (Marcello s'endort) et d'émotion (Sophia est toujours aussi belle) dans Prêt-à-porter. Il s'agit d'un authentique moment culte de l'histoire de l'érotisme au cinéma, expression sublimée de la passion d'un homme, le producteur Carlo Ponti, pour sa femme, la Loren. Bouquet final d'un feu d'artifice conçu à sa gloire, à sa beauté et à son talent d'actrice, l'ensemble ne manque pas d'un panache provocateur quand on sait les difficultés que le couple eu à traverser pour s'affirmer dans l'Italie de l'époque.

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Ceci posé, il serait dommage de limiter le film à ces quelques minutes de pur bonheur.

Ieri, oggi, domani marque une inflexion décisive dans la carrière du réalisateur Vittorio De Sica qui, sous l'impulsion de Ponti et après le succès de La Ciociara en 1960 et une adaptation un peu lourde de Sartre, revient la comédie à sketches qui lui avait valu le succès avec L'oro di Napoli (L'or de Naple) en 1954. Il va ainsi réaliser quelques unes des comédies marquantes des années 60, retrouvant plusieurs fois le couple Loren-Mastroianni comme dans le magnifique Matrimonio all'italiana (Mariage à l'italienne – 1964). Mastroianni, lui aussi, se démarque à cette époque de ses rôles complexes dont le fameux Guido de 8 ½ pour Federico Fellini tourné la même année. Il creuse sa veine comique, basée sur de subtiles transformations physiques, une gestuelle travaillée qui n'hésite pas à s'inspirer du burlesque et un remarquable travail sur les accents, si variés en Italie. Il affirme un style alliant charme, jeu physique et dérision qui n'est pas sans évoquer Cary Grant.

Ieri, oggi, domani propose un voyage à travers trois villes italiennes, trois milieux sociaux et trois modes de vies qui cohabitent et renvoient à trois époques de l'histoire du pays. Un voyage qui est aussi esthétique et poétique, chaque épisode, sans rompre l'unité d'ensemble, affirmant un style propre.

La suite sur Kinok nouvelle formule !

Photographie : capture DVD Carlotta

Commentaires

Vous êtes, décidément mon cher, l'un, parmi les plus influents, de ceux qui me donnent envie chaque jour de bouffer encore plus de cinoche que je ne le fais déjà.
A vous lire il me faudra une seconde vie, pas moins !

Écrit par : mariaque | 11/09/2009

Un petit HS par rapport au film - que je n'ai pas vu -, mais qui a à voir avec le billet : c'est une blague, qui a été racontée par Mario Monicelli...

Devinette : Comment fait-on pour reconnaître un gentleman, en Italie ?

Indice : dans la réponse, il y a "Sophia Loren"...

[PS : merci par avance aux lecteurs de ce blog qui connaissent la réponse, de ne pas la révéler trop tôt :-]

Écrit par : Père Delauche | 11/09/2009

HS aussi: Vincent, tu vas faire une note sur Matrix revolutions, j'espère!
;-)

Écrit par : tepepa | 13/09/2009

Mariaque, vous en êtes un autre, je viens de commander "2019...". Mais vous me surestimez, je suis sûr que les yeux de braise de la belle Sophia sont un argument plus convainquant que mes pauvres phrases.

Père Delauche, je ne connais pas l'anecdote et j'ai hâte. J'ai bien une idée mais je laisse le champ libre à mes lecteurs.

Tep', que serait le monde sans espérance !

Écrit par : Vincent | 13/09/2009

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