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28/07/2008

Encore et toujours

Il y a une dizaine d'année, avec trois amis, nous avons créé et animé une émission sur le cinéma sur la radio de la communauté juive de Nice. J'ai endossé la tenue de l'animateur et pour la première émission, je me suis creusé la tête pour définir ce que serait le cinéma que nous allions y défendre. Pas facile, nous avions tous les quatre des goûts assez différents. Finalement, un consensus relatif s'est établi sur quelques noms : Guédiguian, Tavernier, Kitano, Loach et Youssef Chahine qui venait de sortir Al Massir (Le destin) après son passage à Cannes. Parler sur la radio de la communauté juive du cinéma de Chahine nous semblait une bonne idée, indispensable d'une certaine façon. J'avais adoré ce film. Ce geste final de suprême défi du philosophe Averroes jetant l'un de ses livres adorés dans le bûcher est un grand geste de cinéma. Et à relire mes notes, j'avais sans doute essayé d'être lyrique sur le sujet. Hélas, mes prestations des premiers mois étaient terriblement handicapées par mon trac terrible et ma voix qui tremblait dans le micro. Je ne sais pas, je ne crois pas avoir rendu justice à cette phrase : « Chahine fait partie de ces metteurs en scène humanistes comme Ford, Renoir ou Kurosawa. A plus de 70 ans, il a une belle carrière derrière lui ». A plus de 80 ans, Chahine vient de disparaître. Si je suis triste, c'est surtout que je ne lui vois pas d'héritiers, car l'homme a eu une belle vie, intense, créative, menant mille combats sans se départir de son sourire teigneux. Je connais finalement assez mal son cinéma, comme je connais mal le cinéma égyptien. Mais ce que j'en connais, ce que j'en ai vu, me conforte dans l'idée que mon enthousiasme d'il y a dix ans était justifié.

Youssef_Chahine.jpg

 

Commentaires

Moi aussi je connais assez mal son cinéma, finalement mais je garde un souvenir fabuleux de "Alexandrie pourquoi" de son imbrication d'épopée lyrique et de récit d'initiation habité par le cinéma. Je crois aussi qu'il a toujours cherché à faire des films populaires, à habiter les formes romanesques sans chercher à "faire l'auteur". Parmi ses héritiers, je trouve qu'il y a des petites choses chez Elia Suleiman (le rapport au politique et à "l'histoire immédiate", le goût pour les anecdotes décalées) même si c'est évidemment un cinéaste plus "conceptuel".

Écrit par : Joachim | 30/07/2008

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