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21/02/2009
Chère Arly Jover
Il fallait que je vous écrive ces quelques lignes, Arly très chère, permettez-moi de vous appeler Arly, que je vous écrive ces lignes donc car je me trouve encore très proche de ce moment étrange et pénétrant où je tombe sous le charme d'une actrice. En bon cinéphile, c'est une chose qui m'arrive régulièrement mais qui est plus rare que les notes enflammées remplissant les colonnes de ce blog pourraient le laisser accroire. Car j'aime les actrices, à ma respectueuse distance de spectateur, mais pleinement, totalement, « amoureux de l'amour » comme disait l'autre.
Sur L'empire des loups (Source Allociné / www.collectionchristophel.fr)
Aujourd'hui, cette actrice c'est vous, chère Arly Jover, permettez-moi de savourer l'intégralité de votre patronyme. C'est vous et c'est tout récent et c'est par hasard et c'est tellement plus agréable quand c'est par hasard. On (Merci Laurent) m'a proposé de chroniquer Le voyage aux Pyrénées des frères Larrieu, film que les réserves de mes collègues "de bureau" m'avaient rendu peu attractif. Je passais outre mes réticences et bien m'en pris puisque c'est ainsi que vous m'êtes apparue. Il me plaît à croire que ce fut un coup de pouce du destin, coup de pouce qui se renouvela par deux fois lors du festival de Clermont-Ferrand en m'amenant, au milieu de la jungle luxuriante des programmes, à vous retrouver dans l'agréable Bunker de Manuel Schapira puis dans l'intriguant C'est plutôt genre Johnny Walker de Olivier Babinet. Tout ceci est assez frais pour que je m'attarde sur ce processus de séduction.
Dans le film des frères Larrieu, vous êtes l'hôtesse pyrénéenne du couple d'acteurs incarné par Sabine Azema et Jean-Pierre Darroussin. Vous incarnez le naturel face au factice de vos invités et malgré un improbable compagnon ex-sherpa tibétain. Vous y êtes douceur et tendresse, sensible au charme et au désarroi du personnage de Darroussin. Je crois que ce qui m'a immédiatement séduit, c'est votre pointe d'accent espagnol, vous qui êtes née à Mellila, pointe tout à fait délicieuse. Vous avez également une qualité rare, c'est de savoir jouer l'écoute. Dans votre première grande scène avec Darroussin c'est un bonheur de vous regarder écouter ses épanchements et lui servir un verre à la façon dont le fit jadis Angie Dickinson pour John Wayne dans Rio Bravo. La seconde scène qui m'a vraiment emballé, c'est celle où vous le ravitaillez dans son refuge de montagne. On sent, là, que quelque chose se passe entre vous. Un petit moment que vous jouez tout en retenue et simplicité. Un moment silencieux, presque recueilli où vous griffonnez quelques lignes sur son journal intime alors qu'il a le dos tourné. Voilà, c'est là je crois bien, que le charme a agit.
Sur le tournage de Bunker (Source Long courts)
C'est dans le même registre et avec encore le goût de cette scène en bouche que je vous ai retrouvée dans Bunker. Infirmière, vous vous occupez de la mère du héros tout en étant amoureuse de lui. Vous êtes là encore celle qui soigne et qui écoute, celle aussi que l'on sent animée d'une passion, pleine mais tranquille, d'un amour vrai mais à nouveau retenu. C'est trop. Même votre accent est retenu dans ce film. Trop sage, vous ne bousculez pas assez les cadres de cette histoire, mais ce qui palpite dans votre présence illumine ce court-métrage. Entre la mère et le fils, vous vous glissez avec une grâce de mouvements qui vient peut être de votre formation de danseuse.
Votre délicieux phrasé revient en force dans C'est plutôt genre Johnny Walker avec cette réplique lancée à la pointe de la langue « Tu m'emmerdes ! » qui m'a donné des frissons dans le dos. Vous êtes dans ce film-ci le point de stabilité dans un film à la dérive, dérive qui en est le sujet puisqu'il s'agit de celle de son héros, Étienne, dont vous êtes la maîtresse excédée. Soyons clair, on vous y voit trop peu même si, comme l'on vous devine toujours présente dans l'esprit d'Étienne, vous restez l'alpha et l'oméga de cette histoire agréablement tordue. Mais je n'avais d'yeux et d'oreilles que pour vous. Pour votre physique latin et félin, vos doigts déliés et votre allure langoureuse. Une femme faite et sensuelle qui tranche agréablement avec les post adolescentes encore vertes qui sont la majorité des nouvelles actrices. C'est peut être cela qui me séduit, comme en leur temps m'avaient séduites Mireille Perrier ou Isabelle Renauld. Votre singularité ouvre les portes de l'imaginaire au-delà des clichés habituels. Chère Arly Jover, permettez à votre nouvel admirateur d'espérer que vous allez trouver des rôles à la mesure de ces promesses. Vous me trouverez prêt à vous suivre.
18:34 Publié dans Courrier du coeur | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : arly jover | Facebook | Imprimer | |
16/02/2009
Shane au coin du feu
Clermont et le reste m'ont quelque peu fait oublier de vous signaler le western au coin du feu mensuel sur le forum Western Movies. Il s'agit de Shane (L'homme des vallées perdues) réalisé en 1953 par Georges Stevens. C'est un des classiques des années 50, une sorte d'archétype avec son héros solitaire (Alan Ladd), son tueur impitoyable aux gants noirs (Jack Palance, époustouflant et modèle du Phil Defer de Morris pour Lucky Luke), ses fermiers en butte aux agissements de gros éleveurs, le meurtre d'Elisha Cook Jr, Ben Johnson, Jean Arthur et le gamin qui regarde partir son héros au loin, vers les montagnes. J'avoue pourtant que c'est un film qui m'est passé à côté. Je l'ai sans doute vu trop tard et n'en garde qu'un souvenir diffus. La discussion qui se déroule sur le forum, avec quelques belles interventions d'admirateurs me donne envie de la redécouvrir.
16:25 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : georges stevens, forum | Facebook | Imprimer | |