Two For The Road - texte (08/12/2005)
Il y a quelques mois, nous avions eu un échange avec Ludovic à propos du couple dans le cinéma. Coïncidence comme je les aime, moins de quinze jours après, je découvre Voyage à Deux à l'occasion de la rétrospective Stanley Donen organisée par la Cinémathèque de Nice. Et je tombe amoureux du film. J'en ai revu un bon morceau lors de sa diffusion sur ARTE, dans le cadre d'un cycle consacré à Audrey Hepburn. J'étais dans un hôtel à Rennes, en déplacement, et je suis immédiatement retombé sous le charme.
A l'image de ces voitures délicieuses aujourd'hui qui s'entrecroisent sur l'écran, Donen fait s'entrecroiser les temps et les sentiments du couple formé par Joanna (Audrey Hepburn) et Mark (Albert Finney). Trois voyages en terre de France, la vie à deux comme un voyage, ce film m'aurait sûrement ennuyé à quinze ans. Aujourd'hui je le trouve irrésistible. Si juste dans sa façon de saisir les petits mouvements, les petits moments qui forment le quotidien épique d'un couple. Le film est à fois une histoire simple et une grande aventure. Une plongée dans le couple aussi intense que chez Bergman ou Rossellini. L'exploration de ce qui fait que « ça colle » comme le dit Maureen O'Hara chez Ford. « L'amour au travail » comme le concevait Hichcock.
Je suis là.
Tu m'humilie... Tu m'humilie et puis tu me dis : « je suis là ».
Oui !
La force irrésitible entre deux êtres. La force de l'évidence. Une très belle idée : Mark n'a jamais son passeport avec lui. C'est toujours sa femme qui le lui retrouve. Elle sait. Il lui faut Joanna pour savoir qui il est. Quel homme il est. Et elle a besoin de lui comme de l'air qu'elle respire. Sans lui elle s'étiole. Elle a besoin de lui pour se sentir vivante.
Autre chose de si vrai : les coups de soleils et les moustiques. Quand c'est joué par quelqu'un comme Hepburn, ça fonctionne à un point incroyable parce que c'est trivial, mais que ça ne peut pas l'être. Un peu le même coup de génie que quand c'est John Wayne qui accepte de faire rentrer dans sa famille sa nièce enlevée par les peaux-rouges. Que ce soit Wayne donne une crédibilité inédite à l'acte.
Voyage à deux sort en DVD pour les fêtes.
Un article passionnant en anglais avec de nombreuses informations sur le site d'Audrey Hepburn
22:50 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Blake Edwards, Audrey Hepburn, Albert Finnay | Facebook | Imprimer | |
Commentaires
Heureusement qu'il y a ARTE.
J'avais suivi le cycle Marlon Brando, loin des stéréotypes issu notamment du parrain, et j'avais alors découvert UN acteur.
C'est avec beaucoup de plaisir que je découvre ou redécouvre des films avec Audrey Hepburn.
Pour l'instant j'ai vu pour la première fois "Diamants sur canapé" et "Voyage à deux", il faut un commencement à tout. Et il faut le dire : ce sont des films agréables, frais, devant lesquels on ne s'ennuie pas. Rien à voir avec des films qui se disent d'action.
Par contre, malgré les incessants entrecroisements, je crois avoir compter 5 voyages :
- leur rencontre
- les premières années de mariage (la voiture qui brûle)
- avec un couple ami jusqu'à un certain point
- après quelques années de mariage, un enfant et un amant (Georges Descrières)
- et enfin tout les deux avec la possibilité de séparation qui plane au dessus-d'eux
C'est vrai qu'on finit pas s'emmêler un peu, mais qu'importe. Ce n'est pas la linéarité du récit qui est importante mais plutôt une linéarité d'un état d'esprit qui évolue au fur et à mesure du film.
Et merci pour le lien même s'il est en anglais.
Écrit par : Din-Diu | 09/12/2005
Comme vous le dites, il faut un commencement à tout. J'ai moi-même découvert il y a quinze jours "Vacances Romaines" que j'ai trouvé vraiment réussi, bien plus que l'image de classique vieillot que j'en avais. Hepburn est décidément étonnante. Je suis ravi que l'on partage mon admiration pour ce film qui n'est pas si connu que cela.
Écrit par : vincent | 10/12/2005