Il y a trente ans, ils auraient déprogrammé pour passer un de ses films.
Oui, tristesse, on finit presque par oublier qu'ils ne sont pas immortels. Enfin pas de cette façon là.
Ouais bon, je veux bien que la mort de quelqu'un déclenche automatiquement le réflexe hagiographique (a fortiori s'il s'agit d'une personne connue), mais bon, faut pas charrier non plus : Rohmer n'était pas un génie et ses films sont globalement über crispants. Ca me fait rire, les "il va nous manquer etc", comme si tout le monde y pensait tous les jours à Rohmer, avant qu'il meure...
Que Rohmer vous crispe, c'est une opinion toute personnelle, que je respecte mais qui n'en est pas moins propre à vous. Vous permettrez que j'en ai une autre. Votre dernière phrase, c'est de l'interprétation. Vous ne pouvez pas savoir si, effectivement, Rohmer j'y pense tous les jours. Il se trouve que ce n'est pas le cas mais que, d'une certaine façon dont je n'avais pas envie de parler tout de suite, le cinéma de Rohmer m'a suivi pendant plus de vingt ans. C'est comme ça. Ça créé des liens et, oui, ça va me manquer. Nous pourrons en réparler quand j'aurais développé.
Je ne parlais pas de vous en particulier, mais des réactions de la presse et des media qui laisserait entendre que la France entière pleure un grand homme, ce qui constitue, vous l'avouerez, un genre très convenu plutôt qu'une sincère affliction. Quant à être suivi par Rohmer pendant vingt ans, alors là, je dis chapeau bas !
Je l'avais bien compris comme cela. Ceci étant, on peut considérer qu'un homme qui a marqué le cinéma de son temps, par ses films et son travail critique, soit salué un minimum. L'opération du soit disant rocker national a donné lieu à un tout autre déferlement médiatique.
Pour ce qui est du suivi, ce que vous écriviez en fait résonnait avec une phrase lue sur un autre blog "chaque fois que je vois un bus, je pense à Rohmer". Ce n'est pas nécessairement un critère de qualité mais certains cinéastes ont cette faculté de nous marquer, au point d'être très présents dans notre vie quotidienne. Je ne sais pas si vous avez expérimenté cet effet mais moi, par exemple, je ne peux plus boire un verre d'eau le matin sans penser à la scène finale du "Caro Diario" de Nanni Moretti. Ou encore, chaque fois que je vois un train arriver de face, au loin, je pense à un plan bien spécifique de "King Kong" version 1933. Comme je prends le train tous les matins, vous imaginez. C'est peut être idiot, mais c'est de cette façon que le cinéma influe sur moi.
Commentaires
quelle tristesse...
Écrit par : Christophe | 11/01/2010
A noter qu'au JT de TF1, il a eu droit à un sujet, court mais digne, alors que Pujadas s'est contenté d'une brève.
Écrit par : Christophe | 11/01/2010
Il y a trente ans, ils auraient déprogrammé pour passer un de ses films.
Oui, tristesse, on finit presque par oublier qu'ils ne sont pas immortels. Enfin pas de cette façon là.
Écrit par : Vincent | 11/01/2010
En voilà un qui va manquer cruellement... La photo est très belle, Vincent.
Écrit par : Griffe | 11/01/2010
Voilà, c'est dit.
Merci.
Écrit par : FredMJG/Frederique | 11/01/2010
Rien à rajouter...
Écrit par : Dr Orlof | 12/01/2010
Ouais bon, je veux bien que la mort de quelqu'un déclenche automatiquement le réflexe hagiographique (a fortiori s'il s'agit d'une personne connue), mais bon, faut pas charrier non plus : Rohmer n'était pas un génie et ses films sont globalement über crispants. Ca me fait rire, les "il va nous manquer etc", comme si tout le monde y pensait tous les jours à Rohmer, avant qu'il meure...
Écrit par : zarzuela foutrax | 14/01/2010
Que Rohmer vous crispe, c'est une opinion toute personnelle, que je respecte mais qui n'en est pas moins propre à vous. Vous permettrez que j'en ai une autre. Votre dernière phrase, c'est de l'interprétation. Vous ne pouvez pas savoir si, effectivement, Rohmer j'y pense tous les jours. Il se trouve que ce n'est pas le cas mais que, d'une certaine façon dont je n'avais pas envie de parler tout de suite, le cinéma de Rohmer m'a suivi pendant plus de vingt ans. C'est comme ça. Ça créé des liens et, oui, ça va me manquer. Nous pourrons en réparler quand j'aurais développé.
Écrit par : Vincent | 14/01/2010
Je ne parlais pas de vous en particulier, mais des réactions de la presse et des media qui laisserait entendre que la France entière pleure un grand homme, ce qui constitue, vous l'avouerez, un genre très convenu plutôt qu'une sincère affliction. Quant à être suivi par Rohmer pendant vingt ans, alors là, je dis chapeau bas !
Écrit par : zarzuela foutrax | 15/01/2010
Je l'avais bien compris comme cela. Ceci étant, on peut considérer qu'un homme qui a marqué le cinéma de son temps, par ses films et son travail critique, soit salué un minimum. L'opération du soit disant rocker national a donné lieu à un tout autre déferlement médiatique.
Pour ce qui est du suivi, ce que vous écriviez en fait résonnait avec une phrase lue sur un autre blog "chaque fois que je vois un bus, je pense à Rohmer". Ce n'est pas nécessairement un critère de qualité mais certains cinéastes ont cette faculté de nous marquer, au point d'être très présents dans notre vie quotidienne. Je ne sais pas si vous avez expérimenté cet effet mais moi, par exemple, je ne peux plus boire un verre d'eau le matin sans penser à la scène finale du "Caro Diario" de Nanni Moretti. Ou encore, chaque fois que je vois un train arriver de face, au loin, je pense à un plan bien spécifique de "King Kong" version 1933. Comme je prends le train tous les matins, vous imaginez. C'est peut être idiot, mais c'est de cette façon que le cinéma influe sur moi.
Écrit par : Vincent | 17/01/2010