Maureen Fitzsimons O'Hara 1920-2015 (27/10/2015)
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
J'ai lu qu'elle était morte paisiblement, à 95 ans, entourée des siens et en écoutant la musique que Victor Young composa pour The quiet man (L'homme tranquille - 1952) de John Ford. Il y a sans doutes des façons plus désagréables de mourir. The quiet man était, disait-elle souvent, son film favori, et certainement son rôle de Mary Kate Danaher est de ceux qui vous inscrivent en lettres d'or dans la grande histoire du cinéma. Maureen O'Hara n'était pas que Mary Kate, même si je ne peux m'empêcher de penser d'abord à elle, portant avec vaillance les prénoms de la mère et du grand amour du réalisateur. L'actrice a su incarner de nombreuses fois un alliage de classicisme et d'énergie très moderne, jouant de sa beauté qui coupait le souffle et de cette sensualité de rousse flamboyante à la poitrine conquérante. Elle pouvait tour à tour être drôle, être simple, être mélancolique, être légère, être volontaire, être désirable et désirante (Ah ! ces frémissements dans le cimetière), vive et vivante. Cette richesse en a fait une actrice parfaite pour John Ford aux côtés de John Wayne souvent. Aujourd'hui ma tristesse va à la disparition de la dernière membre de la John Ford'Stock Company, un peu l'ultime déesse d'un olympe de cinéma, dernier témoin d'une épopée artistique unique qui peut revivre, miracle, à chaque instant de part notre volonté, de part notre amour des mines du Pays de Galles, des rives du Rio Grande, de West Point, des maisons d'aviateurs et bien entendu d'Inisfree. Mais je m'incline aussi devant la jeune Mary Yellen hitchcockienne, devant Esmeralda, Lady Margaret Denby pour Henry King, Louise Martin chez Jean Renoir, La comtesse Francesca de Frank Borzage, Doris Walker, la fille d'Athos, Katie Howard, Kit Tilden pour Sam Peckinpah, Martha McCandles et toutes celles auxquelles elle aura donné sa chevelure rousse, ses yeux gris-verts et son tempérament de feu.
Photographies DR (MGM, Universal, Republic Pictures)
19:15 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : maureen o'hara | Facebook | Imprimer | |
Commentaires
Bonsoir Vincent, belle hommage merci à vous.
Mon souvenir c'est "Rio Grande" on ne peu que tomber amoureux de cette jolie sudiste qui réprimande le pauvre sergent Victor Mcaglen. Il y a quelques choses qui passe entre Maureen et le Duke c'est évident, c'est un des grands couples de cinéma, celui de mon enfance de la télé en noir et blanc, de c'est après midi rivé sur tout ces westerns qui mon fait rêve. Maureen O'Hara a fait partie de ce rêve de grand espace "Au grand soleil gorgée d'amour" Arthur Rimbaud.
Écrit par : claude kilbert | 27/10/2015
Coïncidence malheureuse, sa disparition au moment où sa première apparition sur grand écran, La taverne de la Jamaïque, ressort dans les salles françaises.
Chroniqué il y a peu par mes soins.
Écrit par : dr frankNfurter | 27/10/2015
bel hommage...mais je n'en attendais pas moins de l'auteur du blog "Inisfree"!
A l'énumération finale, je rajouterais son rôle dans Spencer's mountain, film magnifique et très fordien de Delmer Daves.
Écrit par : Christophe | 28/10/2015
Mon cher Vincent,
Merci pour ce légitime hommage à la belle et talentueuse Maureen O'Hara
Écrit par : MT | 28/10/2015
Hou là, j'ai du courrier en retard. merci de vos passages respectifs. Inisfree ne pouvait passer à côté de cette grande dame et belle actrice.
"La taverne de la Jamaïque", j'en ai un bon souvenir mais lointain, c'est un des premiers films que j'ai vu à la Cinémathèque de Nice, ce qui fait un bail.
Christophe, je n'ai par contre jamais vu celui que tu mentionne, mais j'ai du faire des choix,dans certains films B des années 50 que j'aime beaucoup. Mais d'habitude, je suis un grand admirateur du cinéma de Daves.
Écrit par : Vincent | 09/11/2015