La leçon de choses de mademoiselle Mejika (17/12/2010)
Kyoshi Mejika (La leçon de choses de mademoiselle Mejika - 1978) relève d'un genre bien particulier du cinéma japonais, le pinku eiga ou cinéma rose, plus précisément de la série développée au sein du studio Nikkatsu dans les années 70 sous le nom de Roman Porno. Ah ! Le porno. Ultime territoire à défricher pour le critique en mal d'originalité et le cinéphile en quête d'émotions fortes. Après le fantastique anglais, l'horreur thaï, le polar asiatique, le western turc et la comédie polissonne italienne, voici un mauvais genre qui nous tend ses multiples bras. L'on réédite l'âge d'or du X américain, on célèbre Joe Sarno à la Cinémathèque Française, on se penche sur les grandes années Marc Dorcel avec un soupir nostalgique pour Marilyn Jess et Brigitte Lahaie. A l'amateur, le roman porno japonais offre un large éventail de possibles restant généralement dans certaines limites. Si roman il y a, le porno est surtout un érotisme assez poussé agrémenté le plus souvent de facéties sado-masochistes dont la plus fameuse est l'art du bondage, ou comment ligoter savamment de jeunes femmes dénudées. En la matière, personne au monde ne fait cela mieux que les japonais. La cruauté envers les femmes est une constante du genre exacerbant une représentation de la violence masculine à leur égard que l'on retrouve chez Akira Kurosawa comme chez Nagisa Oshima ou Seijun Suzuki, très largement donc dans le cinéma nippon que ce soit pour le dénoncer, passer un discours politique ou pour simplement titiller le spectateur. L'abondante production du genre est inégale, immanquablement, mais l'on trouvera dans ce cinéma rose d'authentiques perles esthétiques, de la mise en scène, du fond (parfois) et de véritables auteurs comme Koji Wakamatsu ou Tatsumi Kumashiro. (...)
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