Le boxeur et la mort (10/10/2010)
D'abord des coups sourds. Puis les gants de boxe qui martèlent le sac d'entraînement. Dans un petit gymnase désert, un homme s'exerce, régulier, puissant, déterminé. Il a fini. Sa blonde compagne lui tend une serviette. Quand il ressort du vestiaire, il ajuste sa casquette à tête de mort et sa veste de commandant SS. Walter Kraft dirige un camp de concentration. Boxeur dans le civil, il s'entraîne pour ne pas perdre la forme et pour tromper l'ennui de son travail de mort. Kraft est tout autant le boxeur du titre que Ján Komínek, prisonnier que le commandant extrait de la masse en tenues rayées destinée à l'extermination, boxeur lui aussi, avant, pour en faire son adversaire-partenaire et mettre du piment dans son activité sportive. Kraft boxe et donne la mort. Komínek boxe et l'attend. Tout le projet du film de Peter Solan tient dans le paradoxe né de cette situation. Situation qu'il exploite méthodiquement pour proposer une méditation sur l'univers concentrationnaire, la nature du mal et l'esprit de résistance.
Photographie : capture DVD Malavida
Un article de Marc Eliel sur Parution.com
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